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Au coeur de la horde

By: Aranel_Angelus
folder French › Movies
Rating: Adult ++
Chapters: 2
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Disclaimer: I do not own LotR or anything from Tolkien's world. I do not make any profit from this story.
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Dompter la Bête

Comme faire un chapitre d'explication n'est pas autorisé, je placerai au début de chaque chapitre les explications requises à la compréhension de l'histoire.

Classification de l'histoire: Univers alternatif et gigantesque "crossover"

Personnages: La grande majorité des personnages et des lieux proviennent de l'univers de Tolkien et donc, je ne possède aucun droit sur eux. Toutefois, l'histoire suit plus les films que les livres, alors il est très possible que les dates ne concordent pas. Notez bien que les personnages particulièrement ont subis plusieurs modifications.
Thranduil: Puissant démon de l'enfer à forme de loup sur deux pattes issu d'un monde parallèle à l'Arda.
Glorfindel: Autrefois elfe de Gondolin, il a atteint l'apothéose et agit comme divinité en charge de maintenir la balance entre le bien et le mal en équilibre. Il est le seul en mesure de combattre adéquatement Thranduil.
Lindir: Plus vieil elfe vivant en terre du milieu, guerrier d'expérience et grand sage.
Idril: Fille aînée d'Oropher et héritière de Forêt Noire.

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Fondcombe était endormie à cette heure tardive de la nuit. La ville était éclairée par quelques flambeaux çà et là, les seuls bruits à rompre le silence de la nuit étaient ceux des grillons, de même que des dizaines de chutes d'eau claires qui ceinturaient la cité.

Incapable de trouver le sommeil, Lindir faisait les cent pas dans sa petite chambre. Au cours de sa longue vie, il avait eu plusieurs demeures, certaines plus somptueuses que d'autres. Malgré le confort royal auquel il s'était accoutumé du temps où il vivait dans le Beleriand, cette petite chambre modeste accommodait amplement ses besoins: un lit simple était accoté au mur du fond et au-dessus de celui-ci, une fenêtre sans vitre et dont les contours avaient habilement été sculptés dans la pierre donnait sur la plus grande chute de Fondcombe, de même que sur une partie de la forêt située sur le versant opposé de la vallée. Il avait également une petite bibliothèque avec quelques livres, vestiges du Beleriand qu'il avait réussi à sauver avant que n'éclate la guerre de la grande colère. Il avait aussi quelques étagères où reposaient des fioles d'ingrédients rares et d'autres livres plus récents. Mais Lindir avait, et à plusieurs occasions, lu et relu ces tomes.

Il décida donc d'aller explorer plus en profondeur la grande bibliothèque de Fondcombe afin de déterminer si elle avait encore des secrets à lui dévoiler. Vêtu d'une cape bourgogne, Lindir quitta sa chambre et s'engagea sur le pont de pierre qui reliait sa petite demeure avec le coeur de la cité. Il passa devant de nombreuses statues d'elfes à présent décédés, jusqu'à ce qu'il arrive face-à-face avec deux grandes statues d'elfes qui dépassaient d'une tête toutes les autres qu'il avait vus jusqu'ici et qui marquaient l'entrée de la bibliothèque. Chacune des deux statues était une copie conforme de l'autre, à l'exception qu'elles faisaient face à des directions opposées. Elles représentaient une femme elfe vêtue d'une robe et d'une cape et qui tenaient un livre ouvert dans une main, tandis que l'autre pointait droit devant elle. Les détails des statues avaient été si finement exécutés et les statues étaient si bien entretenues qu'on ne voyait pas les marques de cisaillement du marteau et du burin sur l'une ou l'autre des effigies.

Après les avoir longtemps contemplés, Lindir gravit les quelques marches et franchit le portail de l'imposante bibliothèque. Retraité combattant, il avait passé plusieurs heures de son temps libre à explorer quelques-uns de ces tomes et en avait d'ailleurs traduit plusieurs pour les rendre plus accessible en cas de besoin. Ce service lui avait rapporté un accès illimité à la bibliothèque et aux archives, document habituellement non disponibles sans une permission spéciale.

C'est donc vers ces mêmes archives que Lindir se dirigea une fois qu'il eut pénétré dans la grande salle principale. Assise à un bureau au fond de cette même salle, une petite elfe aux cheveux bruns et aux yeux verts retranscrivait habilement quelques notes à la lueur d'une chandelle qu'elle avait pris grand soin de garder à une distance sécuritaire de tout document. Lindir remarqua même que, sur le sol, à la droite du bureau, elle avait préparé un petit seau d'eau qu'elle pourrait utiliser rapidement afin de maîtriser rapidement tout incendie potentiel. Malgré ses pas légers, Lindir savait que la bibliothécaire ne tarderait pas à s'apercevoir de sa présence. Comme de fait, à quelques mètres seulement de son bureau, elle leva doucement la tête pour observer l'intrus qui venait dans sa bibliothèque à une heure aussi tardive de la nuit. En reconnaissant l'elfe aîné, elle baissa doucement la tête pour le saluer, aussi formellement que sa position restreinte le lui permettait. Lindir ne s'offusqua aucunement d'un simple hochement de tête: il était de la classe des grands sages, mais il n'était tout de même pas roi.

- Je suis désolé de venir aussi tard dans la nuit, il semble que mon esprit réclame davantage le savoir que le sommeil, lui dit-il doucement en langue commune. Pourrais-je avoir la clef des archives?

- Bien entendu, répondit-elle sur le même ton.

Elle posa sa plume sur une petite palette de bois afin de ne pas tacher la table et saisit une petite chaîne qui pendait autour de son cou. Lindir vit soudain apparaitre une petite clef au bout de celle-ci, dissimulée peu de temps avant dans le col de la robe de la petite dame. Celle-ci lui tendit son trésor, mais avant de la lâcher, elle regarda le sage dans ses yeux d'ambre. Elle n'eut pas besoin de dire le fond de sa pensée à Lindir pour que celui-ci comprenne à quel point il était important pour elle qu'il ne perde pas cette clef. Après quoi, elle la lui laissa avec un sourire, et Lindir l'abandonna à ses travaux.

Il trouva sans peine l'accès aux archives: protégés par une grille de métal et situé dans une chambre adjacente à la salle principale, les archives étaient regroupées par date dans plusieurs étagères de bois et écrites sur de grandes feuilles de parchemin. Lindir glissa la petite clef dans la serrure du grillage métallique, puis il y eut un déclic avant que la porte ne s'ouvre légèrement. Lindir s'immisça dans la petite pièce et referma la porte de la grille derrière lui. La lumière des quatre chandelles disposées à intervalles réguliers dans la pièce suffirent à fournir à Lindir toute la lumière dont il pouvait avoir besoin. Il scruta les étagères et décida de viser les documents les plus anciens. Les dates assumées des écrits ayant été gravées sur le panneau inférieur des étagères, Lindir n'eut aucun mal à trouver ce qu'il cherchait.

La petite alcôve de bois devait contenir une vingtaine de rouleaux ficelés habitement de sorte que les documents demeurent roulés sans pour autant être endommagés. Après avoir retiré trois ou quatre rouleaux, Lindir vit qu'au fond de l'alcôve, un autre rouleau avait été dissimulé derrière tous les autres. Plus jauni que les autres, il devait les précéder d'au moins une à cinq décénnies. Curieux, il remit les documents qu'il avait pris à leur place et s'empara de ce rouleau mystérieux. Manipulant le texte avec soin, il prit place à une table près d'une des chandelles et déroula le précieux texte afin d'en exposer le contenu, qu'il lut avec attention.

" À qui lira ceci, le texte suivant est une retranscription des paroles du prophète Ërelia qui, blessée par le terrible Melkor, trouva la mort au grand désespoir de son peuple.

- Oh mes frères, mes soeurs, mes amours, ne désespérez point face à ma mort, car je l'accepte et m'en vais dans ses bras comme enfant bercé par sa mère vers le sommeil. Que celui qui causa ma mort ne s'enorgueillisse point de son fait, car il trouvera lui-même son égal lorsque la Bête, le puissant démon des mondes oubliés, prendra place dans notre monde.

Devant notre consternation, le prophète ajouta:

- Au coeur du Deuxième Âge, alors que les méfaits de la Bête seront à leur comble, une elfe qui naîtra avec mes pouvoirs fera basculer le coeur du monstre vers l'amour. De cette union naîtront alors quatre enfants chacun selon un élément de la nature, qui, à l'instar de leur père, voueront leur vie à combattre le mal. Ne désespérez pas, mes amours, car bien que le mal grandisse en ce monde, le bien finira pas dominer. Ayez confiance en les Valars comme moi je l'ai eu, car jamais ils ne laisserons leurs enfants seuls devant l'adversité. Tout finit toujours par s'arranger.

Puis, elle s'est éteinte avec un sourire sur les lèvres malgré la douleur provoquée par son mal."

Lindir vit que le texte se poursuivait, mais il cessa sa lecture à cet instant et pensa. Témoin de la guerre de la grande colère, il avait vu un guerrier particulièrement habile et puissant faire face à Melkor. Se qualifiant comme n'ayant pas de nom, il avait été baptisé Thranduil par les généraux elfes. Toutefois, après la guerre, ce même guerrier qui avait pourtant combattu auprès des elfes avait dévoilé son véritable visage: il ressemblait à une forme de chien, mais qui avait grandement été déformé par le mal: une créature horrible qui se déplaçait sur deux pattes. Depuis, des hordes de créatures horribles sous les ordres de ce démon déferlaient en terre du milieu, massacrant autant les hommes et les elfes que les orques et les gobelins. C'est en sachant que Thranduil ne faisait aucune distinction entre ses ennemis que les elfes comprirent que ce démon issu d'un autre monde du Maëlström voulait régner en maître sur l'Arda. Néanmoins, les dernières paroles d'Ërelia troublaient particulièrement Lindir. Également témoins des crimes de Thranduil, il avait beaucoup de mal à imaginer qu'un homme tel que lui puisse produire des enfants qui combattraient pour le bien.

- Glorfindel... chuchota-t-il doucement pour ne pas attirer l'attention de la bibliothécaire.

Même si les paroles avaient été si bassement pronnoncés, elles atteignirent les oreilles de Glorfindel. Les deux hommes s'étaient brièvement côtoyés pendant qu'ils vivaient dans le Beleriand et comme Lindir était le seul ami restant de Glorfindel du temps où il vivait en tant que simple elfe, celui-ci s'était juré de toujours répondre à ses appels. Lindir savait la dévotion de la divinité à son égard et ne l'appelait donc qu'en cas de besoin particulier, comme c'était le cas ce soir. Un filet de lumière se dégagea de la chandelle au-dessus de Lindir, et Glorfindel apparut derrière lui.

- Tu m'as appelé? s'enquit-il.

- Tu étais au courant de ce texte? lui demanda Lindir en le brandissant au-dessus de sa tête.

Glorfindel y jeta un rapide coup d'oeil puis répondit:

- Oui et non, je ne savais pas exactement que ce texte existait, mais je savais qu'il y avait bien une façon de mettre un terme aux crimes de Thranduil. Seulement, ça ne servait à rien d'en faire mention tout de suite, tant que l'elfe née avec les pouvoirs d'Ërelia ne serait pas en âge de supporter sa relation avec le démon.

- Donc, est-ce que cette elfe est née? s'enquit Lindir.

- Oui, et depuis un petit moment déjà. Tu la connais. D'ailleurs tout le monde la connaît.

- Tu veux dire...

- Que c'est Idril, fille d'Oropher de Forêt Noire, aussi connue comme l'Immaculée, termina Glorfindel qui devina le malaise chez son ami.

- Pour l'amour du ciel, s'indigna Lindir, elle est à peine adulte. Thranduil la détruira avant qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit de positif de lui.

Glorfindel posa la main sur l'épaule de Lindir et, compatissant, lui dit:

- Je sais que tu tiens beaucoup à elle, comme tu tiens à tous tes élèves, mais cette fille est bien plus puissante qu'elle n'y paraît. Ne te méprend pas: je lui souhaiterais un tout autre destin que celui-là et je sais qu'elle souffrira énormément de cette rencontre, mais je te certifie qu'aucun de ses enfants ne naîtra d'un viol.

- Donc elle pourrait vraiment l'aimer?

- Oui, si elle s'accorde une chance de le dompter. En attendant, si je peux te donner un conseil, tu devrais faire route vers Forêt Noire dans les plus brefs délais. Cette épreuve sera aussi très difficile pour Oropher et sa famille et il pourrait tirer beaucoup de bien de ton soutient. Je vous rejoindrai sur place au moment opportun.

- Je pars demain matin, affirma Lindir en roulant le parchemin.

Glorfindel disparut. Lindir scella le parchemin avec sa corde, mais le garda avec lui lorsqu'il quitta la salle des archives. Il se rendit auprès de la bibliothécaire, qui procédait à la fermeture des lieux, et lui rendit sa clef. Il lui avoua également qu'il partait avec l'un des documents, ce qu'elle accepta, non pas sans crainte pour le précieux parchemin, alors Lindir promit de le ramener à son retour de Forêt Noire. Lindir quitta donc la grande bibliothèque pour aller dormir en prévision du long voyage qu'il devrait entreprendre le lendemain.
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