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L\'amant venu du passé

By: Elehyn1
folder French › Harry Potter
Rating: Adult ++
Chapters: 17
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Reviews: 19
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Disclaimer: I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
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Confrontation et péché inavouable

Disclaimer : Pas à moi. Tout à J. K. Rowling.

Chapitre 11 : Confrontation et péché inavouable

Severus Snape était dans son laboratoire spécial – petite pièce insonorisée et renforcée, adjacente à son bureau, où il pouvait préparer les potions les plus délicates voire dangereuses. Et c’était précisément une préparation toxique et extrêmement volatile qu’il était en train de faire.

Ses mains gantées de cuir de dragon plongèrent dans une mixture orangée, gluante et épaisse qui était excessivement acide. Elle ne pouvait être contenue que dans un récipient en verre teinté. Après avoir incorporé une bonne dose de cette mixture à l’ammoniac concentré qui se trouvait dans son chaudron en fonte, il y eu une légère détonation, signe que l’ammoniac avait dissout les autres ingrédients ainsi que la préparation orange. D’un geste très lent, il ajouta l’acide chlorhydrique. Une fois qu’aucune goutte ne restait plus dans le flacon, la potion se mit à bouillir fortement puis à émettre une vapeur nuisible. Comme Severus avait utilisé, depuis le début, le sort de tête en bulle pour respirer, ainsi qu’un sort de protection corporelle, il ne risquait rien.

Il alla tout de même ouvrir la grande fenêtre qu’il chérissait tant et qui, grâce à la magie, avait pu être installée dans ces cachots adorés et le nuage de fumée se dissipa progressivement. La potion était terminée.

Après avoir placé le chaudron plein dans un coin du laboratoire, il ôta ses gants, alla se laver les mains et annula le sort de protection corporelle mais pas celui de tête en bulle. Même si la centration de vapeur toxique était désormais moindre, elle pouvait toujours causée un évanouissement, voire, dans le pire des cas, un coma.

Il sortit donc de son laboratoire et gagna son bureau où il ouvrit également la fenêtre en grand.

Heureusement que le fond de l’air était doux, se dit-il en s’asseyant à son bureau pour commencer à corriger des copies.

Au bout de dix minutes, il décida d’annuler le dernier sort qui restait sur lui et il retrouva un visage normal tout en pouvant respirer sans gêne due à la vapeur de potion. Il reposait sa baguette lorsque des coups brusques firent échos à sa porte.

Severus fronça les sourcils. Qui cela pouvait-il bien être ? Il avait expressément prévenu ses collègues qu’il ne voulait pas être dérangé ce soir tandis qu’il préparait sa potion !

« Entrez ! » ordonna-t-il d’une voix sèche.

Le panneau de bois s’ouvrit et il s’empêcha d’écarquiller les yeux de surprise, puis de détailler la silhouette de Harry Potter tandis qu’il voyait le jeune homme pénétrer son domaine.

Des pensées furtives traversèrent son esprit déjà embrumé par le désir. Désir charnel mais aussi nécessité de s’attacher cet être qu’il aimait tant.

‘Que vient-il faire ici ? Oh Merlin, qu’il est beau ! Pourquoi est-il là ? J’ai envie de l’embrasser ! Je ne savais pas qu’il était venu me voir ! Il ne me l’a jamais dit quand nous étions ensemble ! Et je ne me le suis jamais dit non plus… Oh mon dieu, mais qu’est-ce qu’il va me dire ? Que dois-je faire ? Je n’étais pas préparé !’ paniqua Snape en se décidant à parler.

« Que me vaut votre visite Monsieur Potter ? » dit-il d’une voix légèrement croassante.

Harry le regardait d’un air déterminé et ses yeux verts reflétaient une certaine colère ainsi qu’une profonde animosité.

« J’aimerais avoir quelques éclaircissements ! » lui répondit-il d’une voix sèche comme un coup de fouet. « J’aimerais savoir pourquoi vous avez prévenu Sev que je voulais rompre avec lui ! »

Harry savait que la question était délicate et il s’interdisait formellement de rougir mais il fallait absolument qu’il sache ce que son maître des potions tramait.

Pour Severus, la question franche lui avait fait l’effet d’un coup de poing dans la figure. Que devait-il répondre ?

Il resta un instant sans voix puis il se racla la gorge pour gagner du temps.

« Je… » commença-t-il sans trop savoir où il devait aller mais en ayant une conscience aiguë qu’il se trouvait sur une terrain très glissant. « J’ai prévenu mon double tout à l’heure parce que… je savais ce que vous comptiez faire et… que j’ai pensé que ce serait le mieux pour moi-même de le savoir… »

« Ca ne répond pas à ma question ! » répliqua Harry en soupirant tout en croisant les bras, l’air fermé. « Pourquoi vouliez-vous qu’il sache ? Lorsque j’ai voulu lui dire, il m’a plaqué contre lui et… » Harry s’interrompit net et rougit violemment. Bon sang, il ne pouvait pas lui dire ça comme cela !

‘Mais il le sait déjà de toute façon ! C’était lui !’ lui dit une petite voix dans sa tête. Harry la repoussa et reprit, sans s’apercevoir du trouble qui avait pris possession de son professeur à l’énoncé de leur étreinte. « Je veux dire… Il… Il m’a empêché de rompre et… vous le saviez ! C’est pour ça que vous l’avez prévenu ! Vous ne vouliez pas qu’on se sépare, n’est-ce pas ? Pourquoi ? Pourquoi alors que je sais parfaitement que vous me détestez ? Pour me faire souffrir ? Pour m’humilier ? Pour… vous jouer de moi ? »

Severus ne pût en entendre davantage. Il se leva d’un bloc et répliqua avec force « Non ! Ce n’est absolument pas pour me ficher de toi ! Pourquoi penses-tu cela de moi et que tu restes avec moi ? Visiblement, tu me prends pour un salaud alors pourquoi continues-tu d’être avec moi ? »

« Parce que ce n’est pas vous ! » hurla Harry en serrant les poings.

Severus fit le tour de son bureau avec brusquerie pour prendre Harry par les épaules.

Il s’écria à son tour, tout en le secouant doucement mais fermement « Si c’est moi ! C’est moi que tu embrasses ! »

« Non ! » répliqua le Gryffondor avec violence en essayant de se dégager. Vainement.

« Si c’est moi, Harry ! »

« J’ai dit ‘NON’ ! Ce n’est pas vous ! Sev est gentil, contrairement à vous ! Vous n’êtes pas lui ! En rien ! Vous, je vous hais ! »

Severus fit fi de ces mots qui lui broyaient le cœur et insista avec véhémence.

« C’est moi qui ai fait ce voyage dans le temps mais la seule différence, c’est que pour moi, cela fait vingt ans ! C’est à moi que tu parles avec amour, c’est avec moi que tu es tout le temps, c’est à moi que tu penses jour et nuit, tu me l’as dit cette année-là ! C’est avec moi que tu vas faire l’amour ! Je t’aime ! »

Harry avait ouvert de grands yeux et quelques larmes s’en échappaient.

« Je t’aimais et t’aime toujours ! Je t’aime Harry, je t’aime ! »

Aucun mot ne sortit de la bouche de l’étudiant et il s’évanouit.

« Harry ? » fit brusquement Snape en regardant le jeune homme abandonné dans ses bras. Avait-il été trop loin dans ses révélations ?

‘Oui’ se dit-il avec regret. ‘Bien trop loin !’

« Pardonne-moi mon amour » dit-il en le serrant tendrement contre lui. « Je n’aurais pas dû te dire tout cela. J’aurais dû me réfréner, tout aussi difficile que cela puisse être… »

D’une main amoureuse, Severus essuya les larmes qui mouillaient les joues de son élève adoré. C’est à ce moment là qu’il vit que celui-ci commençait à être secoué de spasmes.

Severus fronça les sourcils brièvement. Ce n’était pas normal.

Puis, tout à coup, son esprit s’éclaira. Ce n’était pas de choc que Harry s’était évanoui mais à cause des vapeurs de potion !

« Oh Merlin, j’avais oublié ! » s’écria-t-il en courant, muni de son précieux fardeau, vers un fauteuil confortable d’où il balaya d’un geste brutal tous les livres qui étaient posés dessus.

Il déposa Harry, toujours inconscient et se précipita vers une de ses étagères pour prendre un antidote.

Il aurait dû pourtant s’en souvenir ! Il se traita d’imbécile. Il savait que Madame Pomfresh donnait encore régulièrement à Harry des flacons de potion de sommeil sans rêve. Et cela, ajouté aux restes des volutes de sa préparation ne faisaient absolument pas bon ménage !

Severus se précipita vers Harry et déboucha la petite bouteille qu’il tenait avant de verser le tout dans la bouche du bel endormi.

Les atomes de fumée toxique qui restait dans l’air était irrésistiblement attiré par un des composants de la potion de sommeil sans rêve et même si elle avait été ingurgitée deux jours auparavant, cela ne changeait rien. L’attraction demeurait encore. La concentration de vapeur était donc dense dans le corps de Harry à ce moment même et donc, Severus devait agir avant que son étudiant ne sombre véritablement dans un réel coma.

La gorge de Harry se mit en mouvement dans un phénomène de déglutition automatique et Severus soupira de soulagement lorsque, deux minutes plus tard, il vit Harry commencer à baragouiner des phrases incoercibles.

Harry ne se souviendrait pas de ce qui s’était passé un peu plus tôt ici.

« C’est peut-être mieux ainsi » se dit Severus en caressant le front lisse du jeune homme de sa main gauche. « Il faut te laisser un peu plus de temps. »

Severus déposa le petit flacon sur une table à proximité et posa sa main ainsi libre sur les cheveux noirs de son amour qu’il toucha avec un plaisir coupable.

« Si tu savais comme je t’aime ! » soupira l’homme en se penchant vers le visage vénéré pour semer sur sa peau de doux petits baisers amoureux.

Harry gémit et remua faiblement le visage mais n’ouvrit pas les yeux. Il n’était pas encore totalement conscient.

La main gauche de Severus caressa le cou mate avant d’aller se perdre sous le col de la chemise blanche dont il défit les premiers boutons tandis que sa droite idolâtrait la joue fraîche de son étudiant. Sa bouche fine ne pouvait s’arrêter d’embrasser et bientôt elle se retrouva sur les lèvres pleines.

Severus ne pût s’empêcher de dévorer cette bouche accessible avec une fébrilité qui s’apparentait presque à la démence.

Sous la chemise, les doigts trouvèrent un téton qu’ils se mirent à honorer.

La respiration de plus en plus haletante, Severus tentait de repousser les pensées fautives et dérangeantes qui lui traversaient l’esprit.

‘Il n’est même pas conscient !’ murmura une petite voix sèche dans sa tête. ‘Tu n’as pas le droit de le toucher ainsi. Tu ressembles à un vieux pervers en faisant ça ! Lâche-le immédiatement !’

Mais la langue de Severus ne pouvait plus se rassasier de son goût. Elle glissait encore et toujours le long de sa mâchoire pour revenir à ses lèvres.

Il avait attendu plus de vingt ans. Il avait été son amant. Son amour. Le premier pour chacun d’entre eux. Et il l’aimait toujours

‘Mais lui te déteste !’ répliqua la voix mauvaise et vicieuse qui lui amena les larmes aux yeux.

Conscience terrible d’une réalité non moins cruelle. Il était damné. Maudit par l’être qui était passé tel un mirage dans sa vie. Passager d’un temps qui n’était pas le sien, il avait osé tomber amoureux d’un homme qui n’appartenait pas à son époque. Jeune homme gracile, fragile et pourtant tellement puissant qu’il avait connu que pendant deux mois et qui avait influencé toute sa vie à sa manière.

‘Tu es son malheur, Severus. Lâche-le ! Tu ne le mérites pas ! Laisse-le partir !’

« Jamais ! » sanglota-t-il en reprenant ses baisers condamnables.

‘Laisse-le partir !’

‘Je t’aime !’

Severus allait se détacher de son ancien amant lorsque celui-ci se mit à entrouvrir les lèvres pour répondre à ses baisers. Sa langue chaude vint caresser la sienne et il s’enivra de cette saveur retrouvée. L’homme savait déjà qu’il avait perdu une bataille mais, désormais, il n’était que trop conscient d’avoir perdu la guerre.

« Sev ! Sev ! » marmonnait le jeune sorcier, entre deux baisers, en une litanie passionnée malgré sa faiblesse.

‘Ma damnation adorée, puisses-tu me hanter à jamais…’

OOOoooOOO

Harry revint peu à peu à lui en sentant un mal de tête atroce pulser dans toutes les veines de son crâne. Il gémit de douleur et ouvrit les yeux à regret.

Sa vision, d’abord floue, s’accommoda rapidement et il découvrit qu’il était assis – ou plutôt vautré – sur un large fauteuil du bureau de son maître des potions et que celui-ci le regardait avec impassibilité.

« Que s’est-il passé ? » demanda-t-il en se redressant tout en s’efforçant de réprimer des grognements ou grimaces de souffrance.

« Buvez ceci Potter ! » lui lança Snape en plaçant un verre rempli d’un liquide maronnatre dans sa main. Cette fois-ci, le Gryffondor ne pût s’empêcher de grimacer et l’enseignant ajouta « C’est pour votre migraine. »

Harry but alors l’affreux breuvage et rendit le verre à son professeur. C’est alors qu’il avisa sa chemise largement ouverte.

Severus suivit son regard et s’efforça de ne pas rougir ni de dévoiler à quel point il avait envie de lui.

« Vous aviez dû mal à respirer » mentit-il en espérant que son élève ne lui dirait pas qu’avec ou sans sa chemise, cela ne changeait rien à la facilité de respiration.

Harry ne répondit pas et reboutonna son vêtement.

« Professeur » commença-t-il peu après. « Je suis venu ici pour vous poser une question… »

La gorge du maître des potions se serra mais il ne coupa vivement « Et je vous ai répondu ! »

Le Gryffondor le regarda un instant en silence avant de continuer « … mais le problème, c’est que je ne me souviens pas de votre réponse… »

« Et bien tant pis pour vous Monsieur Potter » se força-t-il à répondre d’un ton froid et méprisant. « Ce n’est pas parce que votre petite personne s’évanouit que je dois perdre à nouveau mon temps avec vous pour vous le répéter ! »

Le regard émeraude se fit instantanément glacial et haineux. Snape ressentit un pincement aigu au cœur mais il ne pouvait rien y faire. Il devait conserver son apparence polaire ainsi que sa feinte répulsion pour le fils de son ancienne Némésis. Ne serait-ce que pour le ministère… et les quelques mangemorts toujours en fuite dont l’identité lui était inconnue mais qui pouvait retourner bien des situations. Tant que tous n’auraient pas été arrêté ou tué et que le gouvernement sorcier n’aurait pas été renversé, il demeurait prisonnier de son imposture.

« Et maintenant, hors de ma vue ! » siffla Snape en crispant les poings sous son bureau à s’en faire saigner les paumes.

Harry n’ouvrit plus la bouche mais ses prunelles corrosives en disaient plus longs que les mots.

OOOoooOOOoooOOO

Le lendemain, le jeune Severus se demanda toute la journée pourquoi Harry le regardait fixement et pourquoi, lorsqu’il lui parlait, son compagnon lui répondait aussi froidement.

« J’ai fait quelque chose de mal, Harry ? » finit-il par lui demander.

L’interpellé sursauta puis fronça les sourcils un long moment avant de lui adresser un lent sourire.

« Non ! » lui répondit-il. « Ce n’est… pas toi ! »

A partir de ce moment-là, leur chaleureuse complicité fut retrouvée.

OOOoooOOOoooOOO

« Sev ! » appela Harry en entrant dans la chambre du jeune homme sans y avoir été invité. « Je… »

Le Gryffondor s’interrompit en voyant que Severus, qui était allongé sur son lit, venait de refermer un gros livre avec une brusquerie inhabituelle et qu’il tentait vainement de le cacher sous lui.

« Que fais-tu ? » lui demanda le Survivant, soupçonneux.

« Rien, rien » lui répondit son vis-à-vis en rougissant.

Harry s’approcha alors vivement du lit tandis que Severus, tout aussi prompt, se redressait en cachant la couverture de l’ouvrage contre lui avant d’enfouir celui-ci sous son oreiller pour, enfin, venir se vautrer dessus.

« Qu’est-ce que c’est ? » fit Harry, la curiosité totalement aiguisée en essayant de tirer sur l’oreiller que son compagnon retenait à grande peine. « Arrête enfin ! Tu peux me dire ce que tu lis ! A te voir, on croirait que c’est le Kama Sutra ! »

Severus rougit de plus belle et baissa les yeux d’un air coupable. Ce fut alors au tour de Harry de se retrouver écarlate tandis qu’il lâchait définitivement l’oreiller.

« Oh ! » fit-il simplement.

« C-C’est juste… pour savoir… pour plus tard » expliqua Severus d’un ton gêné.

Les deux jeunes hommes ne se regardaient pas mais ils pensaient tous les deux à la même chose… et leurs yeux brillaient étrangement.

OOOoooOOOoooOOO

La cloche sonna la fin des cours et Harry prit la main de Sev.

« Ca te dirait d’aller voler ? »

Le sourire de l’ex-Serpentard s’élargit et tous deux coururent rapidement dehors. Au bout de deux heures de loopings, de piqués et de remontées à une allure fulgurante, de figures acrobatiques ou de vol romantique, ils reprirent le chemin de Poudlard pour aller faire leurs devoirs ensemble.

Ils étaient tous les deux sur le lit de Harry, entourés par les livres ouverts, un parchemin couvert d’encre devant eux et une plume à encre intégrée à la main lorsque Harry dit soudain :

« Tu te rends compte que ça fait déjà trois semaines que tu es là ? »

Severus releva la tête de l’exposé de métamorphose qu’il était en train de faire et sourit tristement à son petit ami.

« Oui, le temps passe vite. Il ne me reste plus qu’un mois et une semaine avant de repartir à mon époque… »

Les yeux de jade se voilèrent de tristesse avant de s’éclairer à nouveau.

« Alors profitons du temps qu’il nous reste et ne pensons pas à ton départ ! » dit-il en repoussant les parchemins et en jetant un sort aux plumes pour qu’elles se maintiennent dans l’air sans déverser leur encre. Il plongea alors sur Severus qui éclata de rire avant de se laisser embrasser… et de répondre.

OOOoooOOOoooOOO

Quelques jours plus tard, Sev questionnait son homologue dans ses appartements sur les choses de son avenir que le jeune homme pensait que son double pouvait lui révéler.

« Je trouve que la phrase ‘Je ne peux rien te dire’ revient trop souvent » bougonna-t-il.

Les lèvres de Snape se fendirent d’un sourire amusé et il répliqua « Parfois, il vaut mieux ne pas savoir l’avenir ! »

Le sourire se fana et l’homme poursuivit mais en pensée ‘Surtout pour ce que le destin te réserve.’

« Oui, mais toi » reprit le jeune Gryffondor. « Tu aimerais bien connaître ton futur. Je le sais d’une part parce qu’en étant moi, à mon âge, j’aime que tu me préviennes des choses qui vont m’arriver. C’est comme si tu me donnais un pouvoir. Et d’autre part… tu aimerais savoir si Harry va te revenir… »

Sev baissa la voix et son visage se renfrogna quelque peu, tout comme celui de son reflet plus âgé. « Et moi aussi je voudrais le savoir… Est-ce que je vais l’attendre plus de vingt ans sans rien avoir au bout du compte… Je n’y arriverais pas… »

« Ce sera dur, je ne te le cache pas » lui dit l’enseignant. « Mais l’espoir est toujours là… même si le désespoir y est aussi… »

« Harry m’a dit il n’y a pas si longtemps de profiter du temps qu’il nous restait et de ne pas penser à mon départ. Il a raison mais toi, tu le sais… Tu sais comment s’est passé mon départ… Peux-tu… peux-tu me dire certaines choses à propos de ça ? »

Les yeux noirs de Sev étaient anxieux et, en même temps, avides de savoir. Snape le fixa un instant en silence puis se décida.

« Quand j’étais à ta place, il y a vingt ans… je me rappelle avoir posé cette même question et… je ne me suis pas répondu. Pourtant, j’ai réfléchi et je ne pense plus que de ne rien te dire à propos de cela est la meilleure des solutions… Après tout, tu vas le vivre sous peu et ce que je vais te dire n’a rien de décisif… par contre, si je te le révèle, c’est pour que tu puisses contribuer à la… dépendance de Harry vis-à-vis de toi ! »

« Dépendance ? » répéta Sev en haussant un sourcil perplexe. « Le mot est fort ! »

« Oui ! » répondit le maître des potions en buvant une gorgée de son thé vert à la menthe. « Mais c’est parce qu’il le faut absolument. Si tu veux que Harry soit à toi pour la vie, il faut bien cela. Il a tellement de personnalité ! Ce n’est absolument pas de la manipulation… c’est notre salut, à Harry comme à moi. Je sais que nous sommes faits l’un pour l’autre… Il m’aimait tant… Il faut qu’il me revienne et cela ne peut se faire que s’il est dépendant de toi… de moi… »

Sev acquiesça de la tête et, à son tour, prit une gorgée de thé vert à la menthe – son préféré depuis toujours.

« Les derniers jours où tu seras encore présents vont être tendus ! Vous n’allez penser qu’à votre séparation prochaine, sans pouvoir vous en empêcher… Vous serez toujours ensemble et… passerez énormément de temps dans un lit. »

Sev rougit mais son homologue n’y prêta pas attention et continua « Harry va te donner quelque chose… quelque chose que tu vas garder… toujours… C’est mon bien le plus précieux. Il signifie beaucoup pour moi et il signifiait aussi beaucoup pour Harry. C’est une des choses sur laquelle je compte le plus pour le faire revenir à moi… le persuader de redevenir mien si j’ai à lutter… »

« Qu’est-ce que c’est que cette chose qu’il va me… ? »

« Tu le sauras quand le moment sera venu… Harry va te demander une faveur… aussi difficile qu’elle soit pour toi, fais-la pour lui ! Tu comprendras plus tard également. Si tu ne lui rends pas ce service, tu peux être certain de ne jamais plus le détenir… Montre-lui que tu l’aimes… vingt quatre heures sur vingt quatre… et dis-lui que je l’aime… subtilement… j’espère qu’il comprendra et qu’il me reviendra… »

« Moi aussi » murmura Sev en finissant sa tasse de thé et en se levant brusquement.

Il avait une mission à accomplir.

A suivre…
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