Remonter à la surface
folder
French › Originals
Rating:
Adult ++
Chapters:
13
Views:
1,938
Reviews:
13
Recommended:
0
Currently Reading:
0
Category:
French › Originals
Rating:
Adult ++
Chapters:
13
Views:
1,938
Reviews:
13
Recommended:
0
Currently Reading:
0
Disclaimer:
This is a work of fiction. Any resemblance of characters to actual persons, living or dead, is purely coincidental. The Author holds exclusive rights to this work. Unauthorized duplication is prohibited.
Chapitre 12
CHAPITRE 12
Noah s’adossa au mur extérieur du club, la tête légèrement baissée. Son répit avait été de courte durée. Il avait pu goûter à peine à 3 jours de vie normale. Maintenant il allait devoir reprendre sa vie de cauchemar et faire son possible pour détruire le peu qu’il avait construit durant ce week-end.
Jin attendit un instant avant de parler, laissant au garçon le temps de remettre ses pensées en ordre. A présent qu’il était rentré dans le club, il ne pouvait plus repartir, son premier client ne tarderait pas à arriver, le petit brun devrait donc rentrer chez lui de lui-même, et ça ne lui plaisait pas de le laisser seul dans un moment comme celui-ci. Même s’il ne l’avouait jamais, Noah avait besoin de l’aide et du réconfort d’autrui. Il entendit un soupir un peu plus bas et vit le garçon lever la tête.
_ « Ca va mieux Koi ? » lui demanda-t-il en cherchant son regard.
Noah haussa les épaules, les mots coincés dans sa gorge.
_ « Je…je crois que je vais rentrer Jin… » Sa voix était éteinte et tremblante.
Le Japonais remarqua le teint blafard qui commençait à s’afficher sur le visage enfantin du petit brun. Il tremblait légèrement et les muscles de sa mâchoire étaient tendus. Il était visiblement au bord de la nausée.
Jin ne savait pas quoi faire, il ne pouvait pas quitter le club mais laisser Noah seul dans un état pareil lui était inconcevable.
Avant qu’il n’ait le temps de prendre une décision, le garçon se repoussa du mur et commença à marcher le long du trottoir. Son aîné se précipita à ses cotés et tenta de le retenir.
_ « Hey ! Sois raisonnable tu peux pas rentrer seul comme ça ! »
_ « Ne t’en fais pas…marcher va me faire du bien… » Jin tenta de riposter mais Noah le coupa « Je t’appellerai demain matin… »
Et il poursuivit son chemin, laissant le Japonais en plan. Celui-ci secoua la tête et rentra dans le club. Inutile d’argumenter avec Noah…
Noah marchait depuis quelques minutes, ses pas étaient hésitants et il s’aidait des murs pour avancer. A peine avait-il commencé à marcher qu’il avait été pris de vertiges. Ses jambes paraissaient peser une tonne et il avait l’impression que son cerveau tanguait dans son crâne.
A bout de souffle, il se laissa glisser contre la paroi d’un autre club. Il plaça sa tête entre ses genoux et respira profondément. Pourquoi fallait-il qu’il fasse une crise de panique en pleine ville ? Surtout dans ce quartier.
Il entendit des pas approcher et leva timidement la tête. Un col blanc d’une trentaine d’année, attaché-case à la main lui envoya un sourire appréciateur. Noah se rappela vaguement de lui, il avait déjà acheté ses services une ou deux fois.
_ « Tu es libre mon garçon ? »
Noah lui envoya un regard totalement vide, il aurait voulu le rendre haineux mais même ses paupières refusées de lui obéir correctement.
_ « Je suis pas en service… » Se contenta il d’ajouter avant de rebaisser la tête.
_ « Allez…fais pas ton difficile…je suis sur que tu en meurs d’envie… »
_ « Barrez-vous… » Murmura Noah, exaspéré. Comme si c’était par envie qu’il faisait ce travail…
L’homme n’abandonna pas et se pencha pour lui saisir le bras. Au contact de sa main, Noah sursauta et eut un mouvement de recul, bloqué par le mur.
_ « Viens, je te payerai un petit extra. Je vais te mettre en service moi. »
_ « Lâchez-moi… » Le prévint Noah.
Insistant, l’homme tira sur son bras, tentant de le faire se lever. Sachant qu’il ne pouvait pas lutter manu militari avec son agresseur, Noah rassembla toutes ses forces et hurla.
_ « J’VOUS AI DIT DE VOUS BARRER ! »
La main le lâcha immédiatement. L’homme regarda autour de lui, vérifiant que personne ne l’avait vu accoster le garçon, puis partit en direction du club de Sid en maugréant quelque chose comme ‘sale petite putain’.
Noah laissa retomber sa tête entre ses genoux. Encore un ennui de plus, il ne doutait pas que l’homme allait répéter ça à Sid. Tout avait l’air d’aller de travers, jamais il n’avait eu autant d’ennuis, pas depuis les premières fois où il s’était vendu et où il était encore trop farouche et retissant.
Tout allait de mal en pis, son patron l’avait prévenu de ne pas s’attirer d’autres pépins et c’est juste ce qu’il venait de faire, il faisait une attaque de panique en plein milieu des quartiers chauds de la ville, il était incapable de bouger, sa vie sentimentale s’évaporait au fil des secondes (même s’il était le seul à le savoir), qu’est-ce qu’il pouvait bien lui arriver de pire ?
_ « Tu ne devrais pas traîner par ici en soirée…c’est assez mal fréquenté. » Lui dit une voix plus ou moins familière.
‘Encore un bureaucrate en manque…’ se dit-il sans lever les yeux. Il sentit une main se poser sur son épaule. Arrivé à la limite de son calme, il frappa le bras de l’inconnu et cria à pleins poumons :
_ « JE SUIS PAS EN SERVICE MER… » Sa voix mourut dans sa gorge et il laissa s’échapper un gémissement.
_ « En service ? » lui demanda le jeune homme blond, un air de perplexité sur le visage.
_ « Ma...Mark » balbutia-t-il, les larmes au bord des yeux.
Le jeune homme s’accroupit devant Noah, et le dévisagea les yeux grands ouverts. Le corps du garçon tremblait d’épouvante et il était pétrifié sur place. Joignant les deux bouts, le regard de Mark se fixa sur le pavé.
_ « Pas possible…tu es un… » Plaça-t-il dans un souffle.
Noah se plaqua une main sur la bouche, s’empêchant ainsi de sangloter. Est-ce que le sort était contre lui ? Son karma devait être horriblement noir pour que tant de crasses lui arrivent en un jour.
Malgré le choc initial, Mark réussit à retrouver ses esprits. Il ne pouvait s’empêcher de gluer son regard sur le brun. Noah, ce gamin adorable qui rougissait à la moindre vanne un peu grivoise, qui regardait un des ses meilleurs potes avec des yeux d’amoureux transi, qui avait réussi à faire craquer Adrien…un prostitué ? La bonne blague ! Mais pourtant…il avait la preuve devant les yeux…
Noah était de plus en plus mal à l’aise face au silence du jeune homme aux yeux vairons.
_ « Mark, je… » Il ne savait pas vraiment quoi dire, il voulait simplement briser le silence qui s’était installé.
_ « Sshhh… » Le blond posa deux doigts sur sa bouche, l’intimant gentiment à se taire. Ce n’était pas l’endroit pour une discussion de ce genre. « Il faut qu’on parle, suis-moi. »
_ « Mais… » Sous le regard bicolore qui lui fut adressé, il n’osa pas continuer et sans plus de résistance suivit Mark à travers les rues, le pas toujours chancelant. Il avait l’impression que la terre tournait dans le mauvais sens.
Comme il l’avait prévu, ils arrivèrent devant la boutique où travaillait Mark. Sans guère plus d’intérêt, Noah se demanda si le jeune homme y travaillait aussi le soir ou si c’était tout simplement l’endroit le plus discret qu’il avait trouvé pour se débarrasser de lui. Sa blague le fit ricaner intérieurement, l’humour noir n’était peut être pas la meilleure chose à faire en cet instant.
Il sentit une main le tirer à l’intérieur. Dans le noir complet, il attendit que Mark referme la porte d’entrée. La main lui rattrapa le bras, et le tira à nouveau en direction de l’arrière boutique, à travers une nouvelle porte, un escalier et à nouveau une porte qui les emmena dans un petit T2, situé juste au dessus de la boutique, d’après ce qu’il pouvait apercevoir depuis la fenêtre.
Noah resta planté dans l’entrée, observant les alentours. Les murs étaient recouverts de posters représentant des groupes de musiques, pas très étonnant pour un musico, des cahiers, classeurs et feuilles volantes jonchaient le sol de ce qui semblait être la pièce à vivre, et la porte entrouverte de la chambre laissait voir un lit presque fait et des vêtements dispersés à travers la dite chambre.
Un verre d’eau apparut dans son champ de vision. Il leva des yeux embrumés vers le jeune homme blond qui le lui tendait.
_ « Bois ça, j’ai pas envie que tu me meures dans les bras. »
Noah accepta le verre mais y trempa à peine les lèvres. Un léger goût salé l’avertit qu’une aspirine avait due y être ajoutée. Avec reluctance, il avala d’un trait le liquide et rendit le verre à Mark. Celui-ci le posa négligemment sur un meuble et poussa doucement Noah dans le salon, et l’aida à s’asseoir sur le vieux canapé qui ornait le mur du fond.
Quelques minutes s’écoulèrent sans que ni l’un ni l’autre ne parle. Le blond voulait tirer les choses au clair, c’est d’ailleurs pour ça qu’il avait emmené le petit brun ici, mais il ne savait pas par où commencer.
_ « Est-ce que c’était qu’un jeu ? Je veux dire, avec Adrien. » ‘Bien, bonne entrée en matière’ se dit-il ironiquement.
Noah n’osa pas lever les yeux. Il savait qu’il aurait du mal à soutenir l’étrange regard du jeune homme. Il secoua la tête négativement.
_ « Jamais. Jamais je n’ai voulu jouer avec lui. J’étais sincère. »
Le verbe au passé n’échappa pas à Mark.
_ « Etais ? Tu veux dire que c’est déjà fini entre vous ? »
_ « Non…mais avec tout ça… »
_ « Il est pas au courant j’imagine ? »
Noah releva enfin la tête, les yeux grands ouverts de surprise. Au plus grand étonnement de Mark, le garçon éclata de rire. Un rire qui sonnait faux néanmoins.
_ « Tu crois vraiment qu’il m’aurait regardé deux fois s’il savait que j’étais… »
Et en l’espace d’une seconde, il passa des rires aux larmes.
_ « Personne, personne ne doit savoir…si quelqu’un d’autre l’apprenait, tout serait fini pour moi ! Ma pseudo vie sociale, mon école, mon appart…les chances minimes que j’ai de m’en sortir un jour… » Sa voix, atteinte par ses pleurs, paraissait à la fois enfantine et hystérique.
Un peu gauchement, le jeune homme blond passa son bras autour des épaules de son puîné et tenta de le calmer en lui murmurant des paroles rassurantes. Epuisé par les évènements, Noah s’appuya contre lui et laissa tomber le haut de son corps sur les genoux du musicien. Ils restèrent dans cette position, Mark assis, frottant le dos de Noah, moitié assis, moitié couché, entre les genoux du blond et le canapé. Le jeune homme laissa au garçon le temps de se calmer, mais il aurait le fin mot de l’histoire.
Il soupira discrètement. Dans quelle situation s’était-il encore une fois empêtré ?
Noah s’adossa au mur extérieur du club, la tête légèrement baissée. Son répit avait été de courte durée. Il avait pu goûter à peine à 3 jours de vie normale. Maintenant il allait devoir reprendre sa vie de cauchemar et faire son possible pour détruire le peu qu’il avait construit durant ce week-end.
Jin attendit un instant avant de parler, laissant au garçon le temps de remettre ses pensées en ordre. A présent qu’il était rentré dans le club, il ne pouvait plus repartir, son premier client ne tarderait pas à arriver, le petit brun devrait donc rentrer chez lui de lui-même, et ça ne lui plaisait pas de le laisser seul dans un moment comme celui-ci. Même s’il ne l’avouait jamais, Noah avait besoin de l’aide et du réconfort d’autrui. Il entendit un soupir un peu plus bas et vit le garçon lever la tête.
_ « Ca va mieux Koi ? » lui demanda-t-il en cherchant son regard.
Noah haussa les épaules, les mots coincés dans sa gorge.
_ « Je…je crois que je vais rentrer Jin… » Sa voix était éteinte et tremblante.
Le Japonais remarqua le teint blafard qui commençait à s’afficher sur le visage enfantin du petit brun. Il tremblait légèrement et les muscles de sa mâchoire étaient tendus. Il était visiblement au bord de la nausée.
Jin ne savait pas quoi faire, il ne pouvait pas quitter le club mais laisser Noah seul dans un état pareil lui était inconcevable.
Avant qu’il n’ait le temps de prendre une décision, le garçon se repoussa du mur et commença à marcher le long du trottoir. Son aîné se précipita à ses cotés et tenta de le retenir.
_ « Hey ! Sois raisonnable tu peux pas rentrer seul comme ça ! »
_ « Ne t’en fais pas…marcher va me faire du bien… » Jin tenta de riposter mais Noah le coupa « Je t’appellerai demain matin… »
Et il poursuivit son chemin, laissant le Japonais en plan. Celui-ci secoua la tête et rentra dans le club. Inutile d’argumenter avec Noah…
Noah marchait depuis quelques minutes, ses pas étaient hésitants et il s’aidait des murs pour avancer. A peine avait-il commencé à marcher qu’il avait été pris de vertiges. Ses jambes paraissaient peser une tonne et il avait l’impression que son cerveau tanguait dans son crâne.
A bout de souffle, il se laissa glisser contre la paroi d’un autre club. Il plaça sa tête entre ses genoux et respira profondément. Pourquoi fallait-il qu’il fasse une crise de panique en pleine ville ? Surtout dans ce quartier.
Il entendit des pas approcher et leva timidement la tête. Un col blanc d’une trentaine d’année, attaché-case à la main lui envoya un sourire appréciateur. Noah se rappela vaguement de lui, il avait déjà acheté ses services une ou deux fois.
_ « Tu es libre mon garçon ? »
Noah lui envoya un regard totalement vide, il aurait voulu le rendre haineux mais même ses paupières refusées de lui obéir correctement.
_ « Je suis pas en service… » Se contenta il d’ajouter avant de rebaisser la tête.
_ « Allez…fais pas ton difficile…je suis sur que tu en meurs d’envie… »
_ « Barrez-vous… » Murmura Noah, exaspéré. Comme si c’était par envie qu’il faisait ce travail…
L’homme n’abandonna pas et se pencha pour lui saisir le bras. Au contact de sa main, Noah sursauta et eut un mouvement de recul, bloqué par le mur.
_ « Viens, je te payerai un petit extra. Je vais te mettre en service moi. »
_ « Lâchez-moi… » Le prévint Noah.
Insistant, l’homme tira sur son bras, tentant de le faire se lever. Sachant qu’il ne pouvait pas lutter manu militari avec son agresseur, Noah rassembla toutes ses forces et hurla.
_ « J’VOUS AI DIT DE VOUS BARRER ! »
La main le lâcha immédiatement. L’homme regarda autour de lui, vérifiant que personne ne l’avait vu accoster le garçon, puis partit en direction du club de Sid en maugréant quelque chose comme ‘sale petite putain’.
Noah laissa retomber sa tête entre ses genoux. Encore un ennui de plus, il ne doutait pas que l’homme allait répéter ça à Sid. Tout avait l’air d’aller de travers, jamais il n’avait eu autant d’ennuis, pas depuis les premières fois où il s’était vendu et où il était encore trop farouche et retissant.
Tout allait de mal en pis, son patron l’avait prévenu de ne pas s’attirer d’autres pépins et c’est juste ce qu’il venait de faire, il faisait une attaque de panique en plein milieu des quartiers chauds de la ville, il était incapable de bouger, sa vie sentimentale s’évaporait au fil des secondes (même s’il était le seul à le savoir), qu’est-ce qu’il pouvait bien lui arriver de pire ?
_ « Tu ne devrais pas traîner par ici en soirée…c’est assez mal fréquenté. » Lui dit une voix plus ou moins familière.
‘Encore un bureaucrate en manque…’ se dit-il sans lever les yeux. Il sentit une main se poser sur son épaule. Arrivé à la limite de son calme, il frappa le bras de l’inconnu et cria à pleins poumons :
_ « JE SUIS PAS EN SERVICE MER… » Sa voix mourut dans sa gorge et il laissa s’échapper un gémissement.
_ « En service ? » lui demanda le jeune homme blond, un air de perplexité sur le visage.
_ « Ma...Mark » balbutia-t-il, les larmes au bord des yeux.
Le jeune homme s’accroupit devant Noah, et le dévisagea les yeux grands ouverts. Le corps du garçon tremblait d’épouvante et il était pétrifié sur place. Joignant les deux bouts, le regard de Mark se fixa sur le pavé.
_ « Pas possible…tu es un… » Plaça-t-il dans un souffle.
Noah se plaqua une main sur la bouche, s’empêchant ainsi de sangloter. Est-ce que le sort était contre lui ? Son karma devait être horriblement noir pour que tant de crasses lui arrivent en un jour.
Malgré le choc initial, Mark réussit à retrouver ses esprits. Il ne pouvait s’empêcher de gluer son regard sur le brun. Noah, ce gamin adorable qui rougissait à la moindre vanne un peu grivoise, qui regardait un des ses meilleurs potes avec des yeux d’amoureux transi, qui avait réussi à faire craquer Adrien…un prostitué ? La bonne blague ! Mais pourtant…il avait la preuve devant les yeux…
Noah était de plus en plus mal à l’aise face au silence du jeune homme aux yeux vairons.
_ « Mark, je… » Il ne savait pas vraiment quoi dire, il voulait simplement briser le silence qui s’était installé.
_ « Sshhh… » Le blond posa deux doigts sur sa bouche, l’intimant gentiment à se taire. Ce n’était pas l’endroit pour une discussion de ce genre. « Il faut qu’on parle, suis-moi. »
_ « Mais… » Sous le regard bicolore qui lui fut adressé, il n’osa pas continuer et sans plus de résistance suivit Mark à travers les rues, le pas toujours chancelant. Il avait l’impression que la terre tournait dans le mauvais sens.
Comme il l’avait prévu, ils arrivèrent devant la boutique où travaillait Mark. Sans guère plus d’intérêt, Noah se demanda si le jeune homme y travaillait aussi le soir ou si c’était tout simplement l’endroit le plus discret qu’il avait trouvé pour se débarrasser de lui. Sa blague le fit ricaner intérieurement, l’humour noir n’était peut être pas la meilleure chose à faire en cet instant.
Il sentit une main le tirer à l’intérieur. Dans le noir complet, il attendit que Mark referme la porte d’entrée. La main lui rattrapa le bras, et le tira à nouveau en direction de l’arrière boutique, à travers une nouvelle porte, un escalier et à nouveau une porte qui les emmena dans un petit T2, situé juste au dessus de la boutique, d’après ce qu’il pouvait apercevoir depuis la fenêtre.
Noah resta planté dans l’entrée, observant les alentours. Les murs étaient recouverts de posters représentant des groupes de musiques, pas très étonnant pour un musico, des cahiers, classeurs et feuilles volantes jonchaient le sol de ce qui semblait être la pièce à vivre, et la porte entrouverte de la chambre laissait voir un lit presque fait et des vêtements dispersés à travers la dite chambre.
Un verre d’eau apparut dans son champ de vision. Il leva des yeux embrumés vers le jeune homme blond qui le lui tendait.
_ « Bois ça, j’ai pas envie que tu me meures dans les bras. »
Noah accepta le verre mais y trempa à peine les lèvres. Un léger goût salé l’avertit qu’une aspirine avait due y être ajoutée. Avec reluctance, il avala d’un trait le liquide et rendit le verre à Mark. Celui-ci le posa négligemment sur un meuble et poussa doucement Noah dans le salon, et l’aida à s’asseoir sur le vieux canapé qui ornait le mur du fond.
Quelques minutes s’écoulèrent sans que ni l’un ni l’autre ne parle. Le blond voulait tirer les choses au clair, c’est d’ailleurs pour ça qu’il avait emmené le petit brun ici, mais il ne savait pas par où commencer.
_ « Est-ce que c’était qu’un jeu ? Je veux dire, avec Adrien. » ‘Bien, bonne entrée en matière’ se dit-il ironiquement.
Noah n’osa pas lever les yeux. Il savait qu’il aurait du mal à soutenir l’étrange regard du jeune homme. Il secoua la tête négativement.
_ « Jamais. Jamais je n’ai voulu jouer avec lui. J’étais sincère. »
Le verbe au passé n’échappa pas à Mark.
_ « Etais ? Tu veux dire que c’est déjà fini entre vous ? »
_ « Non…mais avec tout ça… »
_ « Il est pas au courant j’imagine ? »
Noah releva enfin la tête, les yeux grands ouverts de surprise. Au plus grand étonnement de Mark, le garçon éclata de rire. Un rire qui sonnait faux néanmoins.
_ « Tu crois vraiment qu’il m’aurait regardé deux fois s’il savait que j’étais… »
Et en l’espace d’une seconde, il passa des rires aux larmes.
_ « Personne, personne ne doit savoir…si quelqu’un d’autre l’apprenait, tout serait fini pour moi ! Ma pseudo vie sociale, mon école, mon appart…les chances minimes que j’ai de m’en sortir un jour… » Sa voix, atteinte par ses pleurs, paraissait à la fois enfantine et hystérique.
Un peu gauchement, le jeune homme blond passa son bras autour des épaules de son puîné et tenta de le calmer en lui murmurant des paroles rassurantes. Epuisé par les évènements, Noah s’appuya contre lui et laissa tomber le haut de son corps sur les genoux du musicien. Ils restèrent dans cette position, Mark assis, frottant le dos de Noah, moitié assis, moitié couché, entre les genoux du blond et le canapé. Le jeune homme laissa au garçon le temps de se calmer, mais il aurait le fin mot de l’histoire.
Il soupira discrètement. Dans quelle situation s’était-il encore une fois empêtré ?