L\'amant venu du passé
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French › Harry Potter
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Adult ++
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Disclaimer:
I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
Lourde confession
Disclaimer : Pas à moi mais à J. K. Rowling (sauf l\'histoire de la fic en question qui m\'appartient bien).
Chapitre 14 : Lourde confession
La matinée était déjà bien avancée lorsque la brume qui entourait le cerveau ensommeillé de Harry commença à se dissiper. Les membres encore engourdis, il se tourna sur le côté, là où il savait que se trouvait une présence rassurante. Sa joue fut à peine posée sur l’oreiller qu’il sentit une main chaude combler sa jumelle de sa douceur et de sa tendresse. Un sourire paresseux se dessina alors sur les lèvres du Gryffondor avant que d’autres lèvres ne viennent l’effacer par un baiser rempli d’amour.
« Bonjour, Sweet love ! » murmura Severus lorsqu’il vit les paupières du bel endormi s’écarter pour révéler deux émeraudes brillantes de chaleur et de joie.
« ‘Jour, mon amour ! » répliqua-t-il en se surélevant pour placer une main derrière la nuque de son petit-ami pour l’embrasser de nouveau.
Severus se plia avec bonheur à l’initiative de son compagnon avant de le repousser avec un doux sourire.
« J’ai une bonne et une mauvaise nouvelles pour toi ! » lui dit-il avec espièglerie.
Harry fronça les sourcils, les yeux interrogateurs.
« La mauvaise, c’est qu’il va être 10h ! » dit le voyageur du temps en observant la réaction de panique brutale qui s’emparait de son vis-à-vis. « Et la bonne, c’est qu’heureusement pour nous, le cours de Soins aux créatures magiques a été annulé donc nous ne sommes pas en retard. Par contre, il faudra quand même nous dépêcher parce que le cours de botanique commence dans un tout petit peu plus d’une demi-heure ! »
Harry soupira de soulagement et regarda leur emploi du temps que Severus avait affiché sur le mur à l’aide d’un sort de glue temporaire et vit qu’un rond rouge s’était dessiné sur le papier à l’emplacement de leur premier cours du matin et qu’il était écrit, en relief, au-dessous « Annulé pour cause d’arrivée inattendue de créatures magiques dans la forêt interdite. »
« Hagrid doit être fou de joie ! » s’exclama Harry en étouffant un bâillement.
« Et c’est un euphémisme ! » renchérit Severus, en se levant du lit pour aller chercher ses affaires en vue de prendre une douche chaude et revigorante.
Harry laissa échapper un petit ricanement mi-moqueur, mi-attendri et se leva à son tour, en quête lui aussi de ses vêtements.
OOOoooOOO
« C’est quand même idiot ! » dit Severus, un peu plus tard alors qu’ils se dirigeaient vers la suite de Harry.
« Qu’est-ce qui est idiot ? » demanda son petit-ami en haussant un sourcil.
« Le fait de dormir dans ma chambre pour aller se laver dans ta salle de bain ! Je sais que nous ne dormons pas toutes les nuits ensemble mais c’est en passe de le devenir vu le nombre de fois - qui va en augmentant - où je te trouve à t’endormir sur mon lit le soir au lieu du tien ! »
« C’est un reproche ? » interrogea le Survivant en essayant de ne pas laisser montrer son angoisse ni sa peine.
« Pas du tout ! » le rassura Severus. « Juste une constatation ! Et, de toute façon, je préfère quand tu dors avec moi ! »
« Donc je peux rester tous les soirs ? » questionna avec intérêt le jeune homme à la célèbre cicatrice.
« Bien sûr ! Mais ça serait quand même plus pratique de dormir chez toi, non ? »
« Oui, tu as raison ! »
« Alors, je peux déménager chez toi, n’est-ce pas ? »
Le cœur de Harry se gonfla de joie et d’excitation et il répondit par l’affirmative à toute vitesse.
Severus laissa échapper un soupir et lui rendit son sourire.
Ils entrèrent rapidement dans la suite de Harry qui était maintenant la leur et se dirigèrent vers la salle de bain.
« Nous n’avons plus que vingt quatre minutes pour nous préparer ! » l’informa le futur professeur avant de se mettre à rougir en bégayant « Ce – ce que je te propose, c’est – c’est de venir prendre ta douche avec – avec moi, comme ça, on ne perdra pas de temps et on pourra aller aux cuisines prendre un rapide petit déjeuner ! »
Harry ne put répondre tant sa gorge était serrée et il hocha la tête, les joues écarlates.
Muets, ils commencèrent à se déshabiller et ne gardèrent que leur boxer le temps de se raser – ce qui ne prit le temps que d’énoncer la formule magique. Toujours en rougissant, ils se peignèrent en évitant le plus possible de croiser le regard de l’autre, ce qui n’était pas véritablement évident.
Harry avait une boule dans la gorge dont il n’arrivait pas à se défaire. Il se rendait parfaitement compte que leur gêne était ridicule étant donné qu’ils dormaient déjà ensemble, qu’ils s’étaient déjà caressés de nombreuses fois – même si cela avait toujours été assez rapide et relativement gauche – et qu’ils s’étaient amenés mutuellement à la jouissance certaines fois. Ils s’étaient également déjà vus nus mais jamais intégralement. Tout au moins, en ce qui concernait Severus pour Harry. Il avait toujours aperçu des parcelles de peau ou entraperçu son intimité et Harry pensait que c’était pour cela qu’ils se sentaient si empruntés à l’heure actuelle.
Et lorsque le jeune Survivant réalisa que leurs gestes étaient maintenant les plus lents possibles pour retarder le moment où ils seraient totalement révélés, il décida de faire quelque chose. Après tout, il était l’aîné et le temps passait si vite que s’ils continuaient ainsi, ils seraient en retard pour le cours de Neville.
Il ôta alors son boxer d’un geste franche, faisant semblant d’ignorer les tremblements nerveux de ses mains ainsi que la partielle raideur de sa virilité et alla s’engouffrer dans la cabine de douche où il ouvrit à fond le jet d’eau chaude et un peu moins fortement celui d’eau froide avant de se glisser sous l’eau puissante et bienfaisante.
Harry sentait des yeux de braise caresser son dos, ses fesses et ses cuisses mais il ne dit rien et se pencha légèrement pour attraper son gel douche senteur de noix de coco.
Un grognement rauque se fit entendre dans la salle de bain tandis que Harry se redressait et ce dernier fit comme s’il n’avait rien entendu même si son membre attentif ne pouvait pas en faire autant.
« Severus, dépêche-toi ! » lui dit-il lorsqu’il vit que l’autre ne rentrait toujours pas dans la cabine. « N’oublie pas que nous devons aller vite ! »
Quelques secondes après que ces mots aient été prononcés, il entendit la porte de verre polie s’ouvrir puis se refermer mais il ne se retourna pas.
Tandis que Harry se lavait le torse, il se rappela que son petit ami l’avait déjà vu ainsi, le jour d’un match de Quidditch après lequel Severus s’était légèrement blessé et ses lèvres se fendirent d’un sourire carnassier.
Il n’avait pas voulu mettre le jeune homme plus mal à l’aise qu’il ne l’était en l’observant mais ce souvenir, ainsi que l’envie de découvrir le corps de son futur amant de ses yeux le fit se retourner.
C’est alors que Severus cria « Ne regarde pas ! »
Harry sursauta si violemment qu’il en lâcha la bouteille de gel douche. D’un geste prompte, il s’accroupit pour la reprendre et, se faisant, il se trouva nez à nez avec la preuve de l’excitation intense de Severus et son propre désir se gonfla brutalement.
Severus cria à nouveau et se plaqua avec violence contre la paroi transparente de la cabine.
Harry se releva d’un coup.
« Attention, tu vas te faire mal ! » s’exclama-t-il en avisant la grimace de douleur qui avait crispé les traits du visage de son amour.
« Ne me regarde pas ! » répéta le jeune homme qui venait de se redresser sur toute sa hauteur. « Je suis trop laid ! »
Harry ouvrit de grands yeux en détaillant le corps de l’ex-Serpentard.
« Tu es trop mince, ça c’est indéniable mais tu n’es certainement pas laid ! » rétorqua-t-il avec sincérité et Severus en fut déconcerté.
« Je suis trop maigre et trop pâle ! J’ai de trop longs pieds à par rapport à mes jambes rachitiques et je n’ai pas de muscles ! » se lamenta le jeune sorcier. « Je ne suis pas fait comme toi, Harry ! Je ne suis pas beau comme toi ! »
« Ce n’est pas parce que ta peau n’est pas bronzée qu’elle n’est pas belle ! Elle a sa propre teinte et moi, je la trouve magnifique ! On dirait de la porcelaine la plus fine ! Et elle est chaude et si douce ! Pour ta minceur, si tu manges un peu plus, tu t’étofferas progressivement ! Pour ce qui est de tes pieds, je les trouve parfaits ! Je ne vois rien de disproportionné chez toi ! Et pour finir, je ne trouve pas que tu n’aies pas de muscles ! » fit-il en traçant d’un index les contours discrets des abdominaux de Severus. « Tu sais, ce n’est pas parce que tu n’es pas un haltérophile que tu dois te considérer comme malingre ! Tu as un charme que beaucoup n’ont pas et ne te compare pas à moi, c’est ridicule ! Si tu savais le nombre de complexes que j’ai !!! »
« Toi ? » s’étonna Severus en détaillant le corps svelte et souple du Survivant. « Toi ? Tu as des complexes ? Avec un corps pareil !!! Mais t’es dingue ! »
« Je pense que tout le monde en a, mon amour ! » répondit-il en haussant les épaules. « C’est stupide, c’est certain ! » poursuivit-il tout en laissant son regard errer sur la peau d’albâtre de son futur maître des potions.
Les joues de Sev étaient cramoisies de honte mais aussi de désir tandis que ses yeux noirs ne se refusaient pas non plus le loisir d’apprendre par cœur tout ce qui était Harry.
Leurs prunelles assombries se dévoraient l’un l’autre lorsqu’une alarme retentit : « C’est l’heure du p’tit déj ! » claironnait-elle et les deux jeunes hommes sursautèrent.
« Oh zut ! » s’écria Severus par dessus l’alarme qu’il avait lui-même programmée. « Il ne nous reste qu’un quart d’heure ! »
Harry sentit son cœur s’accélérer pour une autre raison que le désir et il reprit un peu de gel douche au creux de sa paume avant de passer le flacon à son petit ami.
« Merci ! » fit celui-ci en prenant la bouteille.
« De rien ! » lui répondit Harry en passant ses mains mousseuses sur son corps à toute vitesse. Cependant, il ralentit lorsqu’il arriva à hauteur de son sexe encore tendu qu’il entoura de sa main pour le laver.
Honteux, il éleva ses yeux de jade et rencontra des iris noirs, très perçants et bégaya « Sev… Il faut… !… Il faut… ! »
« Vas-y ! » lui dit-il en s’efforçant de calmer sa respiration tandis qu’il se frottait à s’en arracher la peau tant il était nerveux en cet instant.
« Merci ! » murmura le Survivant dans un souffle, en se détournant prestement… ce qui fut tout à fait inutile étant donné que Severus le contourna automatiquement pour le voir soulager son désir.
Les paupières closes, Harry était totalement inconscient du regard qui ne le quittait pas et il fit aller et venir sa main sur son corps sensible à une allure soutenue en vue d’une libération rapide. Cependant, il n’oubliait pas pour autant la présence, dans la cabine de douche, de l’être qui enflammait ses reins et cette proximité ne faisait que lui brûler les veines un peu plus chaque seconde.
Lorsque sa jouissance explosa, il ouvrit les yeux et distingua un Severus, haletant et plus rouge que jamais, qui mimait sur son propre membre les gestes qu’il venait de voir et qui l’avaient amené au bord de la folie. En le voyant faire, Harry repoussa la main du jeune homme et la remplaça de la sienne. Il ne fallut pas plus longtemps à Severus pour atteindre l’extase.
Le souffle court, ils se fixèrent un instant avant de s’obliger à finir de se laver au plus vite.
« On va être en retard ! » gémit Severus en sortant de la douche.
Harry était déjà en train d’enfiler son boxer et il croisa son regard avant de lui dire « Il nous reste à peine dix minutes ! C’est faisable ! »
« Non, ce n’est pas faisable ! » lui répondit son interlocuteur avant de le remercier pour le sort de séchage qu’il venait de lui lancer.
« De rien ! » rétorqua Harry en boutonnant son pantalon puis en enfilant une chemise propre. « Et si, c’est possible ! Et on pourra même prendre notre petit déj ! »
Severus secoua la tête, incrédule et commença aussi à mettre son pantalon.
Harry sortit de la salle de bain et claqua deux fois des doigts. Aussitôt, il vit Dobby arriver.
« Harry Potter, Monsi… »
« Dobby ! » le coupa-t-il avec vivacité. « Pourrais-tu me ramener deux croissants, deux brioches et deux bols de chocolat pas trop, trop chauds s’il te plaît ! On est affreusement en retard, avec Sebastian mais on aimerait quand même manger quelque chose avant d’aller en cours ! »
« Bien sûr, Harry Potter, Monsieur. Tout de suite, Monsieur ! » s’affola l’elfe avant de disparaître puis reparaître un instant plus tard avec un plateau.
« Merci Dobby ! »
« De rien, Harry Potter ! Bonne journée, Monsieur ! »
« Bonne journée à toi aussi, Dobby ! » lui dit Harry avant de le voir transplaner de nouveau. Puis, il se tourna vers la porte de la salle de bain et s’écria « Tu es prêt ? Le petit déjeuner est servi ! »
Severus sortit précipitamment de la salle d’eau et s’exclama, toujours aussi incrédule « Mais on a pas le temps ! Il nous reste cinq minutes ! »
Harry regarda Severus en une expression qui voulait dire « Si tu continues à parler, c’est sûr que tu n’auras pas le temps de manger ! » puis, il prit un croissant et se mit à le dévorer.
L’autre Gryffondor, qui mourrait de faim, s’empara du deuxième et l’engloutit à la même vitesse.
« Avale ton chocolat et prend ta brioche ! » lui dit Harry après avoir bu le contenu de son bol puis avoir placé sa brioche, enveloppée dans une feuille de papier absorbant, dans sa poche.
Sev s’exécuta et observa Harry qui transformait son livre de botanique en portoloin.
« Portus ! » s’exclama le brun en expliquant à son compagnon. « J’ai appris à les faire en sixième année ! Je n’ai pas l’autorisation du ministère pour ça mais j’ai celle de Dumbledore donc… Et ça ira quand même plus vite ! Viens ! »
Une seconde plus tard, les deux jeunes hommes étaient devant la serre numéro 11 et attendaient que Neville arrive.
« Oh Harry ! » s’écria Colin en se précipitant vers lui avec enthousiasme. « J’espérais bien que tu allais bientôt arriver pour pouvoir enfin discuter avec toi ! Depuis la rentrée, on a pas eu beaucoup d’occasions ! En plus, comme Neville va être en retard, on… »
« Comment ça Neville va être en retard ? » interrogea Harry, interloqué. « Il n’est jamais en retard lorsqu’il s’agit de ses cours ! »
« C’est parce qu’il y avait une réunion ce matin ! Tu n’étais pas au courant ? »
Harry fit un signe négatif de la tête et lança un regard à Severus qui croisa le sien, s’échangeant en silence un message complice.
« C’est à cause du ministère ! Ca ne va plus du tout là-bas ! Comme les gens ont commencé à rouspéter à propos du ministre et de sa façon de gérer le pouvoir, les hauts politiciens s’y sont mis aussi et du coup, j’ai bien l’impression qu’il ne va pas rester bien longtemps dans ses fonctions ! »
« Ca ne serait pas un mal ! » dit Harry dont la rancune était encore tenace. « Il fait n’importe quoi avec son gouvernement et ne sait toujours pas où sont ses alliés ! Il se sent persécuté de toute part et c’est à cause de lui que j’ai dû redoubler et que je suis ainsi surveillé ! Il ne vaut pas mieux que Fudge ! »
« C’est vrai ! » acquiesça Colin. « Et c’est pour parler de lui que Dumbledore a rassemblé presque tous les professeurs ce matin ! Il pourrait y avoir des conséquences sur l’école s’il y a un changement de ministre ! Et les politiques s’intéressent encore de près à Dumbledore pour redresser tout ça ! »
Colin continua encore à babiller et lorsque ses paroles commencèrent à dériver vers toutes les qualités dont il paraît Harry, celui-ci décrocha et vit que Severus était en train de grignoter sa brioche tout en fixant le Gryffondor blond d’un regard analytique.
Harry fronça les sourcils avant de hausser discrètement les épaules puis de sortir, lui aussi, sa brioche de sa poche.
Ils durent attendre dix minutes de plus avant que le cours ne commence.
Après le déjeuner, ils allèrent dans la classe de Lupin où, seul Harry, eut un cours de Défense Avancée tandis que les autres étudiaient le programme classique. Puis, à partir de 15h30, ils se dirigèrent vers le cours de métamorphose où madame MacGonagall se montra particulièrement tendue. Son attitude en surprit plus d’un et elle étonna davantage Harry lorsqu’elle le quitta sur une phrase des plus énigmatiques.
« Potter, vous avez encore fait de très gros progrès ! Je suis fière de vous ! Je pense que vous pourrez atteindre votre forme animale avec juste un peu plus de pratique ce qui vous permettra d’être l’un des premiers lorsque, très certainement bientôt, vous ferez vos classes dans la formation d’auror ! »
« Qu’est-ce qu’elle a voulu dire par ‘très certainement bientôt’ ? » demanda Severus à Harry lorsqu’ils furent dans le couloir qui les menait à leur suite.
« Je ne sais pas ! » avoua-t-il, tout aussi déconcerté que son petit ami. « Je pense qu’elle me parlait de l’année prochaine… parce qu’elle sait que je veux devenir un auror ! »
« Mmh ! » répondit Sev, pas très convaincu, tandis qu’ils débouchaient dans leur couloir.
Harry marchait, tête basse, en réfléchissant sur l’étrange attitude de son professeur de métamorphose lorsqu’il s’aperçut que Sev venait de se figer à côté de lui. Il arrêta donc son pas et l’observa.
« Qu’est-ce qu- ? »
Mais Harry n’alla pas plus loin. Il vit que son petit ami fixait quelque chose avec perplexité et il suivit aussitôt son regard pour rencontrer aussi instantanément les prunelles de son maître des potions qui se dirigeait vers lui, le teint plus pâle qu’à l’accoutumée.
« Monsieur Potter, il faut que je vous parle ! » lui dit Snape lorsqu’il fut arrivé à sa hauteur. Puis, il se tourna vers son homologue plus jeune et ajouta « Seul à seul ! »
Sev pinça les lèvres tout en défiant son reflet plus âgé de son regard sombre.
« Il y a des choses que tu ne dois pas savoir ! » lui remémora-t-il avec douceur. « Et ce n’est pas la peine d’interroger Harry par la suite, il ne pourra rien te dire ! »
Snape ne se formalisa pas du sursaut qu’avait eu l’homme qu’il aimait en entendant l’appel de son prénom de sa bouche et lui demanda de le suivre.
Ils se dirigèrent aussitôt vers les cachots. L’un était crispé et écœuré de devoir passer un peu plus de temps avec son professeur détesté et l’autre avait le cœur battant de ce qu’il s’apprêtait à lui révéler.
OOOoooOOOoooOOO
Draco était déconcerté par l’attitude des professeurs qui lui semblaient bizarres depuis ce matin. Et c’était pour cette raison qu’il se dirigeait en cet instant-même vers le bureau de Seamus Finnegan avec qui il voulait également parler d’une chose beaucoup plus personnelle.
Arrivé devant la porte, il frappa sur le panneau de bois et attendit une réponse qui ne vint pas. Il frappa derechef et attendit encore.
« Il ne doit pas être encore là ! » murmura le Serpentard pour lui-même en actionnant machinalement la poignée de la porte qui ne résista pas et s’entrouvrit.
Avec hésitation, Draco poussa la porte et passa le seuil en demandant s’il y avait quelqu’un mais il n’eut toujours pas de réponse.
‘C’est bizarre qu’il n’y ait personne dedans alors que c’était ouvert !’ se dit-il en se demandant si un élève n’aurait pas voulu entrer ici par effraction en ayant l’intention de voler quelque chose mais, aussitôt, il démentit cette hypothèse. Il n’y avait rien à voler dans ce bureau !
‘Alors pourquoi était-il ouvert ???’
La brusque pensée que Seamus avait peut-être eu un malaise et s’était effondré quelque part, derrière un meuble, dans cette pièce ou son annexe le poussa à entrer dans la pièce pour aller vérifier mais il ne distingua rien d’anormal.
Il revenait sur ses pas lorsqu’une photo, rangée dans un cadre métallique et posée sur le bureau du professeur de vol, retint son attention et il se dirigea vers elle pour la contempler.
Il distingua deux jeunes hommes dont l’un était Seamus et l’autre, un individu qu’il ne connaissait pas. Sur fond de paysage typiquement irlandais, l’inconnu riait aux éclats tandis que Seamus le dévorait d’un regard amoureux, un de ses bras entourant ses épaules. De voir cette photo et, surtout, de ressentir l’impression de chaleur qui s’en dégageait, emplit Draco d’une forte émotion qui lui fit mal dans la poitrine et il se demandait bien pourquoi.
« Qu’est-ce que tu fais là ? » interrogea la voix de Seamus, ce qui fit sursauter le jeune sorcier qui lui fit brusquement face.
Seamus put alors voir que le Serpentard tenait dans les mains une photo qui lui appartenait et il vit rouge ! Il s’avança avec rage vers le jeune homme et lui arracha le cadre des mains en vociférant : « Ca va ? Fais comme chez toi surtout, Malfoy ! Ne t’embarrasse pas de savoir si tu as le droit de pénétrer ici ou alors de prendre les affaires des autres ! »
« Ce n’est pas ce que je voulais faire ! » s’écria Draco en essayant de couvrir la voix de l’Irlandais pour qu’il l’écoute. « C’est juste que ta porte était ouverte et je voulais voir pourquoi ! Ensuite, j’ai aperçu cette photo et je l’ai regardé ! Tout ce que je confesse, c’est un instant de curiosité ! Je n’avais pas l’intention de venir ici en terrain conquis ! Je voulais te parler, c’est tout ! »
« Me parler ? » répéta le professeur blond avec méfiance. « Me parler de quoi ? »
« Déjà, je voulais te demander pourquoi tous les profs se comportent bizarrement depuis ce matin ! »
« Ca ne te regarde pas, Malfoy ! »
Draco soupira et fixa son interlocuteur avec intensité. Cela lui prendrait peut-être toute la soirée mais il aurait ses réponses ! Foi de Draco !
OOOoooOOOoooOOO
Severus fit entrer son élève adoré dans la pièce attenante à son bureau qui était plus à même de recevoir ses confidences car confortable et plus intime – tout ce que n’était pas l’autre petite salle.
« Asseyez-vous ! » ordonna-t-il d’une voix faible.
L’étudiant s’exécuta, le visage fermé.
« Potter… Harry… » testa Snape après avoir pris une longue inspiration. Il s’arrêta pour voir la réaction de son amour et lorsqu’il le vit pincer les lèvres mais ne pas répliquer, il demeura confus. Il ne savait pas comment l’appeler. ‘Potter’ était trop formel mais ‘Harry’ était peut-être trop familier pour le jeune homme pour que lui, Severus, se permette de l’appeler par son prénom. Et pourtant, avec la conversation qu’il avait l’intention d’avoir avec lui, il fallait que Harry soit le plus à l’aise possible et qu’il ne se braque pas, ce qui n’était pas gagné. « … Il fallait que je vous parle… »
Harry le regardait avec un tel dédain que Severus en perdit un instant toute contenance avant de se reprendre rapidement.
« … Mon homologue va encore rester un petit mois ici » commença-t-il en fixant son protagoniste d’un regard franche et intense. « Après, il sera parti… »
« Si c’est pour me dire ce genre de choses que vous m’avez fait venir, ce n’est pas la peine d’aller plus loin parce que je le sais déjà et je ne… »
« Il va avoir 18 ans et moi, 39 ! » continua-t-il sans prêter attention à l’interruption de son élève. « Avant de venir ici, à cette époque, il… je pensais que l’amour n’était pas fait pour moi ! Mes parents n’étaient pas ce que l’on pouvait appeler… très démonstratifs… »
Harry avait écarquillé les yeux et ne pouvait s’empêcher de rester bouche-bée tant sa surprise était grande. Qu’est-ce qu’il prenait à Snape de lui raconter ce genre de choses ?
« … Je n’avais jamais aimé quelqu’un auparavant et j’étais complètement imperméable à toute forme de sentiments autre que négatifs parce que j’en étais effrayé ! Nous avons tous peur de l’inconnu… Harry… et l’amour… tout cela m’était parfaitement étranger. Quand je suis arrivé ici, il y a pour moi plus de vingt et un an, j’ai amené avec moi mon amertume et ma haine de James Potter… comme tu le sais… et je t’ai détesté à la première seconde à cause de ça mais… bien vite, j’ai distingué la réalité et j’ai pu voir à quel point tu étais différent… à quel point tu étais beau de l’intérieur comme de l’extérieur et… je suis tombé amoureux de toi ! »
Harry se figea sur sa chaise et mordit sa lèvre jusqu’au sang. Il ne savait pas quoi faire tant il était partagé entre des sentiments contradictoires. Il avait envie de s’enfuir et il avait envie de rester. Rester pour quoi ? Pour frapper Snape, lui envoyer les quatre vérités qu’il avait retenues depuis le jour où il était entré à Poudlard et le voir pleurer comme lui avait pu pleurer à cause de certaines remarques insupportablement blessantes. Il avait envie de l’humilier comme il avait subi ses humiliations pendant tant d’années et, aussi, il avait envie de l’écouter parce que l’homme représentait un trop grand mystère pour qu’il ne puisse pas vouloir en savoir davantage.
« … Puis, je suis parti et là… mon quotidien se résumait à rêver de toi, me remémorer les instants que nous avions passé ensemble, me nourrir de tes plats préférés… et ainsi tenir ma promesse… » dit-il d’un ton énigmatique. « Regarder nos photos et pleurer devant ton image… jusqu’à ce que Dumbledore me force à me reprendre ! Il est venu vers moi et m’a dit que si je voulais revoir un jour mon seul amour, il ne fallait pas que je laisse installer la dépression qui me menaçait. Il m’a conseillé de trouver un passe temps qui m’aiderait à focaliser mon esprit sur autre chose que toi. Je me suis alors plongé dans les livres sur toutes les magies et sous toutes ses formes. Je suis devenu un expert en potions et j’ai acquis une large connaissance qui a suscité l’intérêt du Seigneur des Ténèbres lorsqu’il a entendu parlé – je ne sais comment – de « mes hautes facultés » ! »
A présent, Harry était plus calme intérieurement et écoutait attentivement les paroles de son enseignant.
« J’étais encore à Poudlard lorsqu’il a essayé de me contacter. Lorsque j’ai appris, par Lucius Malfoy lors d’une promenade à Pré-au-lard, son intention de me rencontrer, j’ai paniqué et je suis allé voir Dumbledore ! Je lui ai tout raconté ! Il savait désormais que, pour moi, c’était trop tard ! »
Harry fronça les sourcils et, en voyant ce signe, Severus s’expliqua.
« Lorsque le Seigneur des Ténèbres voulait quelqu’un, il l’avait ! Et si le malheureux tentait de résister ou ne voulait pas le rencontrer, il était éliminé ! Voldemort m’ayant repéré, mon destin était scellé ! »
En entendant ces paroles, une rage ardente remonta des entrailles du Survivant pour envahir son cœur battant puis ses joues qui s’empourprèrent. Il savait ce que Snape était en train d’essayer de faire.
« A regret, Dumbledore m’a alors expliqué qu’une solution pouvait me sauver… c’était seulement si je devenais espion pour l’Ordre du Phénix… mais c’était dangereux ! Il le savait et je le savais ! Et, ainsi, à 19 ans, je suis devenu mangemort ! »
Harry se leva si vite que sa chaise bascula en arrière et frappa avec violence le sol de pierre. Le bruit de la chute fit sursauter Severus qui avisa le regard fulminant de son étudiant.
« Et voilà la belle histoire ! » cracha le jeune homme avec haine. « Et où se trouve la fin qui se termine bien ? »
Severus cligna des yeux plusieurs fois devant ces propos incompréhensibles.
« Si je vous laissais continuer, dans deux minutes, vous allez me raconter que pendant sept ans, vous avez été obligé de m’humilier et de m’insulter ! Vous ne pouvez pas porter le chapeau de vos actes tout seul ??!! Non, bien sûr ! Voilà que maintenant, Dumbledore est le méchant homme qui a contraint le pauvre agneau à sacrifier sa vie ! »
« Ce n’est pas ce que j’ai dit… »
« Oh la ferme ! » coupa Harry avec rancœur. « Vous êtes vraiment tout ce que je déteste chez un être humain – si je peux vous appeler ainsi ! Ne venez jamais plus me dire que c’est à cause de Dumbledore que vous êtes devenu un mangemort et assumez un petit peu votre passé et vos choix ! »
Harry se dirigea rapidement vers la porte et l’ouvrit. Mais, avant de sortir, il se retourna une dernière fois et siffla « Vous me dégoûtez ! » puis il claqua la porte en laissant un Severus totalement perdu et meurtri.
Il avait essayé de lui dire la vérité mais Harry ne l’avait pas écouté.
Tremblant de tous ses membres, il se dit qu’il ne fallait pas qu’il dise ce qu’il venait de se passer à son homologue. Au début, il n’était pas certain de ne pas lui rapporter quelques propos mais là, il savait qu’il ne devait pas le faire. Sinon, ça le détruirait en lui faisant perdre tout espoir.
« Oh Merlin, que dois-je faire ? » se dit-il en se passant une main engourdie devant le visage. « Est-ce que je dois en parler avec Dumbledore ? »
Tout à coup, Severus se remémora une scène qui s’était passée entre le directeur et lui le jour où le voyageur du temps était arrivé.
« Vous savez combien je regrette cette situation Severus » lui avait dit le vieil homme. « Je sais à quel point tout cela est difficile pour vous. Je sais aussi quels sont vos véritables sentiments pour Harry et je connais vos craintes. D’après ce que vous m’avez raconté sur ce qu’il va se passer entre votre homologue et Harry, je pense que Harry saura faire la différence entre le vrai et le faux. Il est intelligent Severus, comme vous le savez. Il comprendra et vous savez très bien que je peux lui dire toute la vérité. »
Severus avait alors secouer la tête en répondant « Il est encore trop tôt Albus… Il y a des choses que Harry doit d’abord savoir et ensuite… »
Sa voix s’était brisée nette et Dumbledore s’était approché de lui pour lui poser une main réconfortante sur le bras.
« Harry comprendra Severus. »
Severus gémit de douleur à ce souvenir.
Non. Harry n’avait pas compris.
A suivre…
Chapitre 14 : Lourde confession
La matinée était déjà bien avancée lorsque la brume qui entourait le cerveau ensommeillé de Harry commença à se dissiper. Les membres encore engourdis, il se tourna sur le côté, là où il savait que se trouvait une présence rassurante. Sa joue fut à peine posée sur l’oreiller qu’il sentit une main chaude combler sa jumelle de sa douceur et de sa tendresse. Un sourire paresseux se dessina alors sur les lèvres du Gryffondor avant que d’autres lèvres ne viennent l’effacer par un baiser rempli d’amour.
« Bonjour, Sweet love ! » murmura Severus lorsqu’il vit les paupières du bel endormi s’écarter pour révéler deux émeraudes brillantes de chaleur et de joie.
« ‘Jour, mon amour ! » répliqua-t-il en se surélevant pour placer une main derrière la nuque de son petit-ami pour l’embrasser de nouveau.
Severus se plia avec bonheur à l’initiative de son compagnon avant de le repousser avec un doux sourire.
« J’ai une bonne et une mauvaise nouvelles pour toi ! » lui dit-il avec espièglerie.
Harry fronça les sourcils, les yeux interrogateurs.
« La mauvaise, c’est qu’il va être 10h ! » dit le voyageur du temps en observant la réaction de panique brutale qui s’emparait de son vis-à-vis. « Et la bonne, c’est qu’heureusement pour nous, le cours de Soins aux créatures magiques a été annulé donc nous ne sommes pas en retard. Par contre, il faudra quand même nous dépêcher parce que le cours de botanique commence dans un tout petit peu plus d’une demi-heure ! »
Harry soupira de soulagement et regarda leur emploi du temps que Severus avait affiché sur le mur à l’aide d’un sort de glue temporaire et vit qu’un rond rouge s’était dessiné sur le papier à l’emplacement de leur premier cours du matin et qu’il était écrit, en relief, au-dessous « Annulé pour cause d’arrivée inattendue de créatures magiques dans la forêt interdite. »
« Hagrid doit être fou de joie ! » s’exclama Harry en étouffant un bâillement.
« Et c’est un euphémisme ! » renchérit Severus, en se levant du lit pour aller chercher ses affaires en vue de prendre une douche chaude et revigorante.
Harry laissa échapper un petit ricanement mi-moqueur, mi-attendri et se leva à son tour, en quête lui aussi de ses vêtements.
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« C’est quand même idiot ! » dit Severus, un peu plus tard alors qu’ils se dirigeaient vers la suite de Harry.
« Qu’est-ce qui est idiot ? » demanda son petit-ami en haussant un sourcil.
« Le fait de dormir dans ma chambre pour aller se laver dans ta salle de bain ! Je sais que nous ne dormons pas toutes les nuits ensemble mais c’est en passe de le devenir vu le nombre de fois - qui va en augmentant - où je te trouve à t’endormir sur mon lit le soir au lieu du tien ! »
« C’est un reproche ? » interrogea le Survivant en essayant de ne pas laisser montrer son angoisse ni sa peine.
« Pas du tout ! » le rassura Severus. « Juste une constatation ! Et, de toute façon, je préfère quand tu dors avec moi ! »
« Donc je peux rester tous les soirs ? » questionna avec intérêt le jeune homme à la célèbre cicatrice.
« Bien sûr ! Mais ça serait quand même plus pratique de dormir chez toi, non ? »
« Oui, tu as raison ! »
« Alors, je peux déménager chez toi, n’est-ce pas ? »
Le cœur de Harry se gonfla de joie et d’excitation et il répondit par l’affirmative à toute vitesse.
Severus laissa échapper un soupir et lui rendit son sourire.
Ils entrèrent rapidement dans la suite de Harry qui était maintenant la leur et se dirigèrent vers la salle de bain.
« Nous n’avons plus que vingt quatre minutes pour nous préparer ! » l’informa le futur professeur avant de se mettre à rougir en bégayant « Ce – ce que je te propose, c’est – c’est de venir prendre ta douche avec – avec moi, comme ça, on ne perdra pas de temps et on pourra aller aux cuisines prendre un rapide petit déjeuner ! »
Harry ne put répondre tant sa gorge était serrée et il hocha la tête, les joues écarlates.
Muets, ils commencèrent à se déshabiller et ne gardèrent que leur boxer le temps de se raser – ce qui ne prit le temps que d’énoncer la formule magique. Toujours en rougissant, ils se peignèrent en évitant le plus possible de croiser le regard de l’autre, ce qui n’était pas véritablement évident.
Harry avait une boule dans la gorge dont il n’arrivait pas à se défaire. Il se rendait parfaitement compte que leur gêne était ridicule étant donné qu’ils dormaient déjà ensemble, qu’ils s’étaient déjà caressés de nombreuses fois – même si cela avait toujours été assez rapide et relativement gauche – et qu’ils s’étaient amenés mutuellement à la jouissance certaines fois. Ils s’étaient également déjà vus nus mais jamais intégralement. Tout au moins, en ce qui concernait Severus pour Harry. Il avait toujours aperçu des parcelles de peau ou entraperçu son intimité et Harry pensait que c’était pour cela qu’ils se sentaient si empruntés à l’heure actuelle.
Et lorsque le jeune Survivant réalisa que leurs gestes étaient maintenant les plus lents possibles pour retarder le moment où ils seraient totalement révélés, il décida de faire quelque chose. Après tout, il était l’aîné et le temps passait si vite que s’ils continuaient ainsi, ils seraient en retard pour le cours de Neville.
Il ôta alors son boxer d’un geste franche, faisant semblant d’ignorer les tremblements nerveux de ses mains ainsi que la partielle raideur de sa virilité et alla s’engouffrer dans la cabine de douche où il ouvrit à fond le jet d’eau chaude et un peu moins fortement celui d’eau froide avant de se glisser sous l’eau puissante et bienfaisante.
Harry sentait des yeux de braise caresser son dos, ses fesses et ses cuisses mais il ne dit rien et se pencha légèrement pour attraper son gel douche senteur de noix de coco.
Un grognement rauque se fit entendre dans la salle de bain tandis que Harry se redressait et ce dernier fit comme s’il n’avait rien entendu même si son membre attentif ne pouvait pas en faire autant.
« Severus, dépêche-toi ! » lui dit-il lorsqu’il vit que l’autre ne rentrait toujours pas dans la cabine. « N’oublie pas que nous devons aller vite ! »
Quelques secondes après que ces mots aient été prononcés, il entendit la porte de verre polie s’ouvrir puis se refermer mais il ne se retourna pas.
Tandis que Harry se lavait le torse, il se rappela que son petit ami l’avait déjà vu ainsi, le jour d’un match de Quidditch après lequel Severus s’était légèrement blessé et ses lèvres se fendirent d’un sourire carnassier.
Il n’avait pas voulu mettre le jeune homme plus mal à l’aise qu’il ne l’était en l’observant mais ce souvenir, ainsi que l’envie de découvrir le corps de son futur amant de ses yeux le fit se retourner.
C’est alors que Severus cria « Ne regarde pas ! »
Harry sursauta si violemment qu’il en lâcha la bouteille de gel douche. D’un geste prompte, il s’accroupit pour la reprendre et, se faisant, il se trouva nez à nez avec la preuve de l’excitation intense de Severus et son propre désir se gonfla brutalement.
Severus cria à nouveau et se plaqua avec violence contre la paroi transparente de la cabine.
Harry se releva d’un coup.
« Attention, tu vas te faire mal ! » s’exclama-t-il en avisant la grimace de douleur qui avait crispé les traits du visage de son amour.
« Ne me regarde pas ! » répéta le jeune homme qui venait de se redresser sur toute sa hauteur. « Je suis trop laid ! »
Harry ouvrit de grands yeux en détaillant le corps de l’ex-Serpentard.
« Tu es trop mince, ça c’est indéniable mais tu n’es certainement pas laid ! » rétorqua-t-il avec sincérité et Severus en fut déconcerté.
« Je suis trop maigre et trop pâle ! J’ai de trop longs pieds à par rapport à mes jambes rachitiques et je n’ai pas de muscles ! » se lamenta le jeune sorcier. « Je ne suis pas fait comme toi, Harry ! Je ne suis pas beau comme toi ! »
« Ce n’est pas parce que ta peau n’est pas bronzée qu’elle n’est pas belle ! Elle a sa propre teinte et moi, je la trouve magnifique ! On dirait de la porcelaine la plus fine ! Et elle est chaude et si douce ! Pour ta minceur, si tu manges un peu plus, tu t’étofferas progressivement ! Pour ce qui est de tes pieds, je les trouve parfaits ! Je ne vois rien de disproportionné chez toi ! Et pour finir, je ne trouve pas que tu n’aies pas de muscles ! » fit-il en traçant d’un index les contours discrets des abdominaux de Severus. « Tu sais, ce n’est pas parce que tu n’es pas un haltérophile que tu dois te considérer comme malingre ! Tu as un charme que beaucoup n’ont pas et ne te compare pas à moi, c’est ridicule ! Si tu savais le nombre de complexes que j’ai !!! »
« Toi ? » s’étonna Severus en détaillant le corps svelte et souple du Survivant. « Toi ? Tu as des complexes ? Avec un corps pareil !!! Mais t’es dingue ! »
« Je pense que tout le monde en a, mon amour ! » répondit-il en haussant les épaules. « C’est stupide, c’est certain ! » poursuivit-il tout en laissant son regard errer sur la peau d’albâtre de son futur maître des potions.
Les joues de Sev étaient cramoisies de honte mais aussi de désir tandis que ses yeux noirs ne se refusaient pas non plus le loisir d’apprendre par cœur tout ce qui était Harry.
Leurs prunelles assombries se dévoraient l’un l’autre lorsqu’une alarme retentit : « C’est l’heure du p’tit déj ! » claironnait-elle et les deux jeunes hommes sursautèrent.
« Oh zut ! » s’écria Severus par dessus l’alarme qu’il avait lui-même programmée. « Il ne nous reste qu’un quart d’heure ! »
Harry sentit son cœur s’accélérer pour une autre raison que le désir et il reprit un peu de gel douche au creux de sa paume avant de passer le flacon à son petit ami.
« Merci ! » fit celui-ci en prenant la bouteille.
« De rien ! » lui répondit Harry en passant ses mains mousseuses sur son corps à toute vitesse. Cependant, il ralentit lorsqu’il arriva à hauteur de son sexe encore tendu qu’il entoura de sa main pour le laver.
Honteux, il éleva ses yeux de jade et rencontra des iris noirs, très perçants et bégaya « Sev… Il faut… !… Il faut… ! »
« Vas-y ! » lui dit-il en s’efforçant de calmer sa respiration tandis qu’il se frottait à s’en arracher la peau tant il était nerveux en cet instant.
« Merci ! » murmura le Survivant dans un souffle, en se détournant prestement… ce qui fut tout à fait inutile étant donné que Severus le contourna automatiquement pour le voir soulager son désir.
Les paupières closes, Harry était totalement inconscient du regard qui ne le quittait pas et il fit aller et venir sa main sur son corps sensible à une allure soutenue en vue d’une libération rapide. Cependant, il n’oubliait pas pour autant la présence, dans la cabine de douche, de l’être qui enflammait ses reins et cette proximité ne faisait que lui brûler les veines un peu plus chaque seconde.
Lorsque sa jouissance explosa, il ouvrit les yeux et distingua un Severus, haletant et plus rouge que jamais, qui mimait sur son propre membre les gestes qu’il venait de voir et qui l’avaient amené au bord de la folie. En le voyant faire, Harry repoussa la main du jeune homme et la remplaça de la sienne. Il ne fallut pas plus longtemps à Severus pour atteindre l’extase.
Le souffle court, ils se fixèrent un instant avant de s’obliger à finir de se laver au plus vite.
« On va être en retard ! » gémit Severus en sortant de la douche.
Harry était déjà en train d’enfiler son boxer et il croisa son regard avant de lui dire « Il nous reste à peine dix minutes ! C’est faisable ! »
« Non, ce n’est pas faisable ! » lui répondit son interlocuteur avant de le remercier pour le sort de séchage qu’il venait de lui lancer.
« De rien ! » rétorqua Harry en boutonnant son pantalon puis en enfilant une chemise propre. « Et si, c’est possible ! Et on pourra même prendre notre petit déj ! »
Severus secoua la tête, incrédule et commença aussi à mettre son pantalon.
Harry sortit de la salle de bain et claqua deux fois des doigts. Aussitôt, il vit Dobby arriver.
« Harry Potter, Monsi… »
« Dobby ! » le coupa-t-il avec vivacité. « Pourrais-tu me ramener deux croissants, deux brioches et deux bols de chocolat pas trop, trop chauds s’il te plaît ! On est affreusement en retard, avec Sebastian mais on aimerait quand même manger quelque chose avant d’aller en cours ! »
« Bien sûr, Harry Potter, Monsieur. Tout de suite, Monsieur ! » s’affola l’elfe avant de disparaître puis reparaître un instant plus tard avec un plateau.
« Merci Dobby ! »
« De rien, Harry Potter ! Bonne journée, Monsieur ! »
« Bonne journée à toi aussi, Dobby ! » lui dit Harry avant de le voir transplaner de nouveau. Puis, il se tourna vers la porte de la salle de bain et s’écria « Tu es prêt ? Le petit déjeuner est servi ! »
Severus sortit précipitamment de la salle d’eau et s’exclama, toujours aussi incrédule « Mais on a pas le temps ! Il nous reste cinq minutes ! »
Harry regarda Severus en une expression qui voulait dire « Si tu continues à parler, c’est sûr que tu n’auras pas le temps de manger ! » puis, il prit un croissant et se mit à le dévorer.
L’autre Gryffondor, qui mourrait de faim, s’empara du deuxième et l’engloutit à la même vitesse.
« Avale ton chocolat et prend ta brioche ! » lui dit Harry après avoir bu le contenu de son bol puis avoir placé sa brioche, enveloppée dans une feuille de papier absorbant, dans sa poche.
Sev s’exécuta et observa Harry qui transformait son livre de botanique en portoloin.
« Portus ! » s’exclama le brun en expliquant à son compagnon. « J’ai appris à les faire en sixième année ! Je n’ai pas l’autorisation du ministère pour ça mais j’ai celle de Dumbledore donc… Et ça ira quand même plus vite ! Viens ! »
Une seconde plus tard, les deux jeunes hommes étaient devant la serre numéro 11 et attendaient que Neville arrive.
« Oh Harry ! » s’écria Colin en se précipitant vers lui avec enthousiasme. « J’espérais bien que tu allais bientôt arriver pour pouvoir enfin discuter avec toi ! Depuis la rentrée, on a pas eu beaucoup d’occasions ! En plus, comme Neville va être en retard, on… »
« Comment ça Neville va être en retard ? » interrogea Harry, interloqué. « Il n’est jamais en retard lorsqu’il s’agit de ses cours ! »
« C’est parce qu’il y avait une réunion ce matin ! Tu n’étais pas au courant ? »
Harry fit un signe négatif de la tête et lança un regard à Severus qui croisa le sien, s’échangeant en silence un message complice.
« C’est à cause du ministère ! Ca ne va plus du tout là-bas ! Comme les gens ont commencé à rouspéter à propos du ministre et de sa façon de gérer le pouvoir, les hauts politiciens s’y sont mis aussi et du coup, j’ai bien l’impression qu’il ne va pas rester bien longtemps dans ses fonctions ! »
« Ca ne serait pas un mal ! » dit Harry dont la rancune était encore tenace. « Il fait n’importe quoi avec son gouvernement et ne sait toujours pas où sont ses alliés ! Il se sent persécuté de toute part et c’est à cause de lui que j’ai dû redoubler et que je suis ainsi surveillé ! Il ne vaut pas mieux que Fudge ! »
« C’est vrai ! » acquiesça Colin. « Et c’est pour parler de lui que Dumbledore a rassemblé presque tous les professeurs ce matin ! Il pourrait y avoir des conséquences sur l’école s’il y a un changement de ministre ! Et les politiques s’intéressent encore de près à Dumbledore pour redresser tout ça ! »
Colin continua encore à babiller et lorsque ses paroles commencèrent à dériver vers toutes les qualités dont il paraît Harry, celui-ci décrocha et vit que Severus était en train de grignoter sa brioche tout en fixant le Gryffondor blond d’un regard analytique.
Harry fronça les sourcils avant de hausser discrètement les épaules puis de sortir, lui aussi, sa brioche de sa poche.
Ils durent attendre dix minutes de plus avant que le cours ne commence.
Après le déjeuner, ils allèrent dans la classe de Lupin où, seul Harry, eut un cours de Défense Avancée tandis que les autres étudiaient le programme classique. Puis, à partir de 15h30, ils se dirigèrent vers le cours de métamorphose où madame MacGonagall se montra particulièrement tendue. Son attitude en surprit plus d’un et elle étonna davantage Harry lorsqu’elle le quitta sur une phrase des plus énigmatiques.
« Potter, vous avez encore fait de très gros progrès ! Je suis fière de vous ! Je pense que vous pourrez atteindre votre forme animale avec juste un peu plus de pratique ce qui vous permettra d’être l’un des premiers lorsque, très certainement bientôt, vous ferez vos classes dans la formation d’auror ! »
« Qu’est-ce qu’elle a voulu dire par ‘très certainement bientôt’ ? » demanda Severus à Harry lorsqu’ils furent dans le couloir qui les menait à leur suite.
« Je ne sais pas ! » avoua-t-il, tout aussi déconcerté que son petit ami. « Je pense qu’elle me parlait de l’année prochaine… parce qu’elle sait que je veux devenir un auror ! »
« Mmh ! » répondit Sev, pas très convaincu, tandis qu’ils débouchaient dans leur couloir.
Harry marchait, tête basse, en réfléchissant sur l’étrange attitude de son professeur de métamorphose lorsqu’il s’aperçut que Sev venait de se figer à côté de lui. Il arrêta donc son pas et l’observa.
« Qu’est-ce qu- ? »
Mais Harry n’alla pas plus loin. Il vit que son petit ami fixait quelque chose avec perplexité et il suivit aussitôt son regard pour rencontrer aussi instantanément les prunelles de son maître des potions qui se dirigeait vers lui, le teint plus pâle qu’à l’accoutumée.
« Monsieur Potter, il faut que je vous parle ! » lui dit Snape lorsqu’il fut arrivé à sa hauteur. Puis, il se tourna vers son homologue plus jeune et ajouta « Seul à seul ! »
Sev pinça les lèvres tout en défiant son reflet plus âgé de son regard sombre.
« Il y a des choses que tu ne dois pas savoir ! » lui remémora-t-il avec douceur. « Et ce n’est pas la peine d’interroger Harry par la suite, il ne pourra rien te dire ! »
Snape ne se formalisa pas du sursaut qu’avait eu l’homme qu’il aimait en entendant l’appel de son prénom de sa bouche et lui demanda de le suivre.
Ils se dirigèrent aussitôt vers les cachots. L’un était crispé et écœuré de devoir passer un peu plus de temps avec son professeur détesté et l’autre avait le cœur battant de ce qu’il s’apprêtait à lui révéler.
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Draco était déconcerté par l’attitude des professeurs qui lui semblaient bizarres depuis ce matin. Et c’était pour cette raison qu’il se dirigeait en cet instant-même vers le bureau de Seamus Finnegan avec qui il voulait également parler d’une chose beaucoup plus personnelle.
Arrivé devant la porte, il frappa sur le panneau de bois et attendit une réponse qui ne vint pas. Il frappa derechef et attendit encore.
« Il ne doit pas être encore là ! » murmura le Serpentard pour lui-même en actionnant machinalement la poignée de la porte qui ne résista pas et s’entrouvrit.
Avec hésitation, Draco poussa la porte et passa le seuil en demandant s’il y avait quelqu’un mais il n’eut toujours pas de réponse.
‘C’est bizarre qu’il n’y ait personne dedans alors que c’était ouvert !’ se dit-il en se demandant si un élève n’aurait pas voulu entrer ici par effraction en ayant l’intention de voler quelque chose mais, aussitôt, il démentit cette hypothèse. Il n’y avait rien à voler dans ce bureau !
‘Alors pourquoi était-il ouvert ???’
La brusque pensée que Seamus avait peut-être eu un malaise et s’était effondré quelque part, derrière un meuble, dans cette pièce ou son annexe le poussa à entrer dans la pièce pour aller vérifier mais il ne distingua rien d’anormal.
Il revenait sur ses pas lorsqu’une photo, rangée dans un cadre métallique et posée sur le bureau du professeur de vol, retint son attention et il se dirigea vers elle pour la contempler.
Il distingua deux jeunes hommes dont l’un était Seamus et l’autre, un individu qu’il ne connaissait pas. Sur fond de paysage typiquement irlandais, l’inconnu riait aux éclats tandis que Seamus le dévorait d’un regard amoureux, un de ses bras entourant ses épaules. De voir cette photo et, surtout, de ressentir l’impression de chaleur qui s’en dégageait, emplit Draco d’une forte émotion qui lui fit mal dans la poitrine et il se demandait bien pourquoi.
« Qu’est-ce que tu fais là ? » interrogea la voix de Seamus, ce qui fit sursauter le jeune sorcier qui lui fit brusquement face.
Seamus put alors voir que le Serpentard tenait dans les mains une photo qui lui appartenait et il vit rouge ! Il s’avança avec rage vers le jeune homme et lui arracha le cadre des mains en vociférant : « Ca va ? Fais comme chez toi surtout, Malfoy ! Ne t’embarrasse pas de savoir si tu as le droit de pénétrer ici ou alors de prendre les affaires des autres ! »
« Ce n’est pas ce que je voulais faire ! » s’écria Draco en essayant de couvrir la voix de l’Irlandais pour qu’il l’écoute. « C’est juste que ta porte était ouverte et je voulais voir pourquoi ! Ensuite, j’ai aperçu cette photo et je l’ai regardé ! Tout ce que je confesse, c’est un instant de curiosité ! Je n’avais pas l’intention de venir ici en terrain conquis ! Je voulais te parler, c’est tout ! »
« Me parler ? » répéta le professeur blond avec méfiance. « Me parler de quoi ? »
« Déjà, je voulais te demander pourquoi tous les profs se comportent bizarrement depuis ce matin ! »
« Ca ne te regarde pas, Malfoy ! »
Draco soupira et fixa son interlocuteur avec intensité. Cela lui prendrait peut-être toute la soirée mais il aurait ses réponses ! Foi de Draco !
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Severus fit entrer son élève adoré dans la pièce attenante à son bureau qui était plus à même de recevoir ses confidences car confortable et plus intime – tout ce que n’était pas l’autre petite salle.
« Asseyez-vous ! » ordonna-t-il d’une voix faible.
L’étudiant s’exécuta, le visage fermé.
« Potter… Harry… » testa Snape après avoir pris une longue inspiration. Il s’arrêta pour voir la réaction de son amour et lorsqu’il le vit pincer les lèvres mais ne pas répliquer, il demeura confus. Il ne savait pas comment l’appeler. ‘Potter’ était trop formel mais ‘Harry’ était peut-être trop familier pour le jeune homme pour que lui, Severus, se permette de l’appeler par son prénom. Et pourtant, avec la conversation qu’il avait l’intention d’avoir avec lui, il fallait que Harry soit le plus à l’aise possible et qu’il ne se braque pas, ce qui n’était pas gagné. « … Il fallait que je vous parle… »
Harry le regardait avec un tel dédain que Severus en perdit un instant toute contenance avant de se reprendre rapidement.
« … Mon homologue va encore rester un petit mois ici » commença-t-il en fixant son protagoniste d’un regard franche et intense. « Après, il sera parti… »
« Si c’est pour me dire ce genre de choses que vous m’avez fait venir, ce n’est pas la peine d’aller plus loin parce que je le sais déjà et je ne… »
« Il va avoir 18 ans et moi, 39 ! » continua-t-il sans prêter attention à l’interruption de son élève. « Avant de venir ici, à cette époque, il… je pensais que l’amour n’était pas fait pour moi ! Mes parents n’étaient pas ce que l’on pouvait appeler… très démonstratifs… »
Harry avait écarquillé les yeux et ne pouvait s’empêcher de rester bouche-bée tant sa surprise était grande. Qu’est-ce qu’il prenait à Snape de lui raconter ce genre de choses ?
« … Je n’avais jamais aimé quelqu’un auparavant et j’étais complètement imperméable à toute forme de sentiments autre que négatifs parce que j’en étais effrayé ! Nous avons tous peur de l’inconnu… Harry… et l’amour… tout cela m’était parfaitement étranger. Quand je suis arrivé ici, il y a pour moi plus de vingt et un an, j’ai amené avec moi mon amertume et ma haine de James Potter… comme tu le sais… et je t’ai détesté à la première seconde à cause de ça mais… bien vite, j’ai distingué la réalité et j’ai pu voir à quel point tu étais différent… à quel point tu étais beau de l’intérieur comme de l’extérieur et… je suis tombé amoureux de toi ! »
Harry se figea sur sa chaise et mordit sa lèvre jusqu’au sang. Il ne savait pas quoi faire tant il était partagé entre des sentiments contradictoires. Il avait envie de s’enfuir et il avait envie de rester. Rester pour quoi ? Pour frapper Snape, lui envoyer les quatre vérités qu’il avait retenues depuis le jour où il était entré à Poudlard et le voir pleurer comme lui avait pu pleurer à cause de certaines remarques insupportablement blessantes. Il avait envie de l’humilier comme il avait subi ses humiliations pendant tant d’années et, aussi, il avait envie de l’écouter parce que l’homme représentait un trop grand mystère pour qu’il ne puisse pas vouloir en savoir davantage.
« … Puis, je suis parti et là… mon quotidien se résumait à rêver de toi, me remémorer les instants que nous avions passé ensemble, me nourrir de tes plats préférés… et ainsi tenir ma promesse… » dit-il d’un ton énigmatique. « Regarder nos photos et pleurer devant ton image… jusqu’à ce que Dumbledore me force à me reprendre ! Il est venu vers moi et m’a dit que si je voulais revoir un jour mon seul amour, il ne fallait pas que je laisse installer la dépression qui me menaçait. Il m’a conseillé de trouver un passe temps qui m’aiderait à focaliser mon esprit sur autre chose que toi. Je me suis alors plongé dans les livres sur toutes les magies et sous toutes ses formes. Je suis devenu un expert en potions et j’ai acquis une large connaissance qui a suscité l’intérêt du Seigneur des Ténèbres lorsqu’il a entendu parlé – je ne sais comment – de « mes hautes facultés » ! »
A présent, Harry était plus calme intérieurement et écoutait attentivement les paroles de son enseignant.
« J’étais encore à Poudlard lorsqu’il a essayé de me contacter. Lorsque j’ai appris, par Lucius Malfoy lors d’une promenade à Pré-au-lard, son intention de me rencontrer, j’ai paniqué et je suis allé voir Dumbledore ! Je lui ai tout raconté ! Il savait désormais que, pour moi, c’était trop tard ! »
Harry fronça les sourcils et, en voyant ce signe, Severus s’expliqua.
« Lorsque le Seigneur des Ténèbres voulait quelqu’un, il l’avait ! Et si le malheureux tentait de résister ou ne voulait pas le rencontrer, il était éliminé ! Voldemort m’ayant repéré, mon destin était scellé ! »
En entendant ces paroles, une rage ardente remonta des entrailles du Survivant pour envahir son cœur battant puis ses joues qui s’empourprèrent. Il savait ce que Snape était en train d’essayer de faire.
« A regret, Dumbledore m’a alors expliqué qu’une solution pouvait me sauver… c’était seulement si je devenais espion pour l’Ordre du Phénix… mais c’était dangereux ! Il le savait et je le savais ! Et, ainsi, à 19 ans, je suis devenu mangemort ! »
Harry se leva si vite que sa chaise bascula en arrière et frappa avec violence le sol de pierre. Le bruit de la chute fit sursauter Severus qui avisa le regard fulminant de son étudiant.
« Et voilà la belle histoire ! » cracha le jeune homme avec haine. « Et où se trouve la fin qui se termine bien ? »
Severus cligna des yeux plusieurs fois devant ces propos incompréhensibles.
« Si je vous laissais continuer, dans deux minutes, vous allez me raconter que pendant sept ans, vous avez été obligé de m’humilier et de m’insulter ! Vous ne pouvez pas porter le chapeau de vos actes tout seul ??!! Non, bien sûr ! Voilà que maintenant, Dumbledore est le méchant homme qui a contraint le pauvre agneau à sacrifier sa vie ! »
« Ce n’est pas ce que j’ai dit… »
« Oh la ferme ! » coupa Harry avec rancœur. « Vous êtes vraiment tout ce que je déteste chez un être humain – si je peux vous appeler ainsi ! Ne venez jamais plus me dire que c’est à cause de Dumbledore que vous êtes devenu un mangemort et assumez un petit peu votre passé et vos choix ! »
Harry se dirigea rapidement vers la porte et l’ouvrit. Mais, avant de sortir, il se retourna une dernière fois et siffla « Vous me dégoûtez ! » puis il claqua la porte en laissant un Severus totalement perdu et meurtri.
Il avait essayé de lui dire la vérité mais Harry ne l’avait pas écouté.
Tremblant de tous ses membres, il se dit qu’il ne fallait pas qu’il dise ce qu’il venait de se passer à son homologue. Au début, il n’était pas certain de ne pas lui rapporter quelques propos mais là, il savait qu’il ne devait pas le faire. Sinon, ça le détruirait en lui faisant perdre tout espoir.
« Oh Merlin, que dois-je faire ? » se dit-il en se passant une main engourdie devant le visage. « Est-ce que je dois en parler avec Dumbledore ? »
Tout à coup, Severus se remémora une scène qui s’était passée entre le directeur et lui le jour où le voyageur du temps était arrivé.
« Vous savez combien je regrette cette situation Severus » lui avait dit le vieil homme. « Je sais à quel point tout cela est difficile pour vous. Je sais aussi quels sont vos véritables sentiments pour Harry et je connais vos craintes. D’après ce que vous m’avez raconté sur ce qu’il va se passer entre votre homologue et Harry, je pense que Harry saura faire la différence entre le vrai et le faux. Il est intelligent Severus, comme vous le savez. Il comprendra et vous savez très bien que je peux lui dire toute la vérité. »
Severus avait alors secouer la tête en répondant « Il est encore trop tôt Albus… Il y a des choses que Harry doit d’abord savoir et ensuite… »
Sa voix s’était brisée nette et Dumbledore s’était approché de lui pour lui poser une main réconfortante sur le bras.
« Harry comprendra Severus. »
Severus gémit de douleur à ce souvenir.
Non. Harry n’avait pas compris.
A suivre…