L\'amant venu du passé

Disclaimer : Pas à moi. Tout à J. K. Rowling.
Cette histoire est dédiée à Caro à qui je fais d’énormes poutouxes.


Chapitre 15 : Une soirée pas comme les autres

Furieux à cause de l’entrevue qu’il venait d’avoir avec son peu scrupuleux maître des potions, Harry marchait à grands pas rageurs en direction de sa chambre. Dans sa tête tourbillonnaient des centaines de questions et autres commentaires qui ne complimentaient pas le professeur.

‘Il ne va pas bien ! On se demande ce qui lui a pris de venir me dire ça ! Et d’accuser ainsi Dumbledore !’

Harry secoua la tête avec violence en signe d’incrédulité.

‘En plus, si je suis son raisonnement, il m’accuse aussi moi !’ se dit le Gryffondor en se souvenant des paroles de l’enseignant.

« … Puis, je suis parti et là… mon quotidien se résumait à rêver de toi, me remémorer les instants que nous avions passé ensemble, me nourrir de tes plats préférés… et ainsi tenir ma promesse. Regarder nos photos et pleurer devant ton image… jusqu’à ce que Dumbledore me force à me reprendre ! Il est venu vers moi et m’a dit que si je voulais revoir un jour mon seul amour, il ne fallait pas que je laisse installer la dépression qui me menaçait. Il m’a conseillé de trouver un passe temps qui m’aiderait à focaliser mon esprit sur autre chose que toi. Je me suis alors plongé dans les livres sur toutes les magies et sous toutes ses formes. Je suis devenu un expert en potions et j’ai acquis une large connaissance qui a suscité l’intérêt du Seigneur des Ténèbres lorsqu’il a entendu parlé – je ne sais comment – de « mes hautes facultés » ! »

Harry frissonna et ne put empêcher un intense sentiment d’inquiétude et de culpabilité de se répandre brièvement dans son cœur. Il avait besoin de voir Sev tout de suite et de le serrer dans ses bras. Son allure s’accéléra alors.

Il était presque arrivé à la porte de ses appartements lorsque la pensée furtive qu’il aurait peut-être dû rester un peu plus longtemps dans la salle annexe du bureau de son professeur pour l’écouter davantage lui traversa l’esprit mais il n’eut pas le temps de réfléchir plus avant comme ses pas l’amenaient à franchir le seuil de sa suite et que ses yeux apercevaient la silhouette fine, vêtue de noir qui lui tournait le dos. Ses bras s’enroulèrent alors avec rapidité autour de la taille trop mince et il plaqua le dos de son amant contre son torse haletant. Son visage plongea dans le cou blanc du jeune homme et ses lèvres embrassèrent chaque millimètre d’albâtre.

« Je t’aime ! » murmura-t-il en sentant un nouvel étau étreindre son cœur.

Severus glissa ses mains sur celles de Harry pour les entremêler et il tourna son visage vers lui pour l’informer qu’il venait de finir de rassembler ses affaires et qu’il les avait transporté de sa chambre à leur suite.

« J’ai quand même demandé à Dumbledore si je pouvais garder la chambre bleue pour le reste de mon séjour parce que j’aime bien parfois être un peu seul. Tu vois, j’ai quelques fois besoin de solitude et puis, il n’est pas toujours facile de faire ses devoirs lorsque tu es à côté de moi… J’ai une certaine difficulté à me concentrer lorsque tu sors de ta douche en simple serviette par exemple… tu comprends… »

Sev sourit en sentant les bras se resserrer autour de lui mais sa jovialité disparue instantanément lorsqu’il sentit des gouttes d’eau venir mouiller la peau de son cou.

Il se retourna alors dans les bras de son futur étudiant et le força à élever le visage, que Harry tenait à garder baissé pour cacher la preuve de son tourment qu’avait déjà deviné le voyageur du temps.

« Qu’y a-t-il mon amour ? Qu’est-ce que je t’ai dit ? »

« Tu ne m’as rien dit ! Toi, tu n’y es pour rien ! »

« Je veux dire… mon moi du futur ! »

Harry demeura muet, le regard toujours baissé tandis que Severus voyait toujours les larmes couler le long de ses joues.

« Je suis désolé ! » se sentit forcé de dire le Survivant.

« Pourquoi ? »

« Je ne sais pas ! » dit Harry, perdu.

Severus fronça les sourcils et le questionna.

« Que s’est-il passé ? Dis-moi Harry ! »

« Je t’aime ! » répéta ce dernier en saisissant les fines lèvres pâles entre les siennes pour se mettre à les suçoter avec désespoir.

Sev écarquilla les yeux de surprise avant de fondre sous le baiser de son compagnon qui se faisait de plus en plus entreprenant. Cependant, Severus s’arracha à cette bouche tremblante lorsqu’il sentit que les sanglots l’étouffaient encore.

« Pourquoi tu pleures, Harry ? J’ai besoin de savoir ! Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce que j’ai bien pu dire qui t’a mis dans cet état ? »

« Ce n’était pas toi ! » continua de pleurer le sorcier à la cicatrice. « Et je ne sais pas pourquoi je pleure ! Je te jure que je ne sais pas pourquoi ! J’en ai peut-être besoin, je ne sais pas ! »

Pendant quelques secondes, les yeux noirs scrutèrent intensément les prunelles vertes et rougies et il capitula.

« Viens ! » lui dit Sev en l’entraînant vers le lit pour l’allonger et le consoler dans ses bras.

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Sev entra dans les quartiers de son homologue avec brusquerie et attaqua dès la première seconde.

« Qu’est-ce qui s’est passé avec Harry tout à l’heure ? »

Le maître des potions sursauta à cette entrée brutale et écarquilla les yeux avec surprise. C’était donc ce jour-là ! C’était donc pour cette raison-là !

« Rien ! » lui dit-il avec une certaine avidité.

« Comment ça rien ! » s’emporta le jeune sorcier. « Je veux savoir ce qui se passe ici et j’en ai assez que vous me répondiez tous qu’il n’y a rien ! Je le vois très bien qu’il y a quelque chose ! » fulminait-il en oubliant de reprendre sa respiration tant il était furieux. « Je viens de passer deux heures à consoler mon petit ami ! Il s’est endormi avec des larmes encore plein dans les yeux et quand je viens te trouver, je remarque que tu as aussi les yeux rouges et tu prétends qu’il ne s’est rien passé ! Ca suffit maintenant ! Je veux la vérité ! »

L’air rageur, Sev se planta devant son reflet plus âgé et, les poings sur les hanches, attendit sa réponse.

Snape baissa un instant les yeux. Il ne s’était pas attendu à cela ! Non pas au fait qu’il n’allait pas avoir à subir cette étrange scène avec son homologue mais simplement parce qu’il n’avait jamais su pourquoi Harry avait tant pleuré. Lorsqu’il avait été à la place du jeune voyageur du temps, il n’avait obtenu aucune réponse de la part du maître des potions et il était reparti de ses quartiers aussi furieux que lorsqu’il était entré. Il ne savait rien alors et n’avait jamais deviné mais maintenant, il comprenait tout et son cœur battait à se rompre tant l’impact de la nouvelle était fort.

Il savait quoi dire en cet instant et savait qu’il devrait souffrir de dix bonnes minutes d’insultes et de jérémiades mais il fallait qu’il lui dise. Ou plutôt, qu’il ne lui dise rien. C’est pourquoi il répéta au Gryffondor. « Il ne s’est rien passé ! Tout au moins, rien qui ne fasse partie de tes affaires ! »

Il vit la bouche crispée de son jeune lui s’ouvrir mais il n’entendit pas la preuve de sa colère. Non, tout ce qu’il entendait étaient les pleurs de son amour qu’il pouvait se rappeler comme si, pour lui, ils avaient eu lieu hier. De ne pas en connaître la signification lui avait déchiré le cœur mais, à présent, il comprenait pourquoi, à l’époque, son double plus âgé ne lui avait rien dit.

En effet, comment aurait-il pu lui dire qu’il avait révélé à Harry avoir été mangemort et que ce fait, était en partie dû à sa souffrance d’avoir été obligé de quitter son amour et donc de s’être plongé à corps perdu dans les livres et tout autre support de la connaissance ?

Pendant un bref instant, le cœur de Snape se serra en se répétant qu’il aurait peut-être dû se taire pour que Harry ne pense pas que tout cela était de sa faute.

‘Non, ce n’est pas à cause de toi, mon amour, que je suis devenu mangemort ! Ce n’est pas à cause de toi que Voldemort m’a repéré ! Ce n’est pas non plus à cause de moi comme je l’ai trop longtemps pensé en me disant que si je n’avais pas été si faible, j’aurais pu vivre au lieu de survivre à ton absence… je n’aurais donc pas amassé toutes ces connaissances ! C’était juste de sa faute ! C’était Voldemort qui avait tout orchestré et c’est à cause de lui que je souffre encore aujourd’hui…’

Severus entendit la porte claquer et vit qu’il était de nouveau seul dans ses quartiers.

Son cœur battait toujours la chamade et les larmes qui coulèrent de ses yeux n’étaient, à présent, plus dues à la douleur mais à la joie et à l’espoir.

Harry ne savait pas pourquoi il avait pleuré ce soir et le jeune Sev non plus mais, lui, il le savait.

Severus sourit.

Si Harry avait pleuré en lui demandant pardon, c’est parce qu’involontairement et inconsciemment, il avait culpabilisé sur sa prétendue responsabilité dans l’avenir de Severus, son jeune amant. Une partie de lui croyait donc belle et bien à l’histoire que son maître des potions avait tenté de lui raconter avant qu’il ne s’enfuit, dans sa rage.

« Tu me crois mais tu le nies ! Tu le refuses ! » murmura-t-il d’une voix douce. « Et donc, si tu crois au fait que je n’ai pas choisi d’être mangemort, tu me pardonneras et si tu me pardonnes… »

Le cœur de Severus éclata de joie.

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Le lendemain, Harry se réveilla sans le mal de tête qu’il s’était attendu à avoir. Il ouvrit les yeux et tourna la tête en direction de la place de lit qu’occupait dorénavant son petit ami mais la découvrit vide. Il tâta le matelas et sentit qu’il était encore tiède.

Il se leva et c’est à ce moment-là qu’il entendit le jet de la douche faire écho dans la chambre. Severus venait de commencer à se laver.

Un sourire sadique vint incurver les lèvres de Harry et il se dirigea vers la salle de bain.

Sev allait le prendre pour un pervers en manque de sexe mais il se rassura en se disant que ce ne serait pas la première fois.

Il ouvrit la porte avec douceur et la referma tout aussi délicatement, puis il marcha en silence vers la cabine transparente où son petit ami avait les yeux fermés dû au shampooing qu’il était en train de rincer de ses cheveux.

Nu, Harry posa ses deux paumes sur un des pans de verre poli de la douche et s’approcha suffisamment pour pouvoir détailler le corps de l’autre sorcier. Puis, il sortit sa langue pour la laisser pendre et prit l’expression d’un obsédé sexuel.

C’est à ce moment-là que Severus ouvrit les yeux.

Il sursauta en poussant un cri tout en se plaquant ses mains sur son sexe pour le cacher. Il fixa ensuite, un instant, le jeune homme d’un air hébété avant que ses lèvres ne se mettent à frémir puis il éclata de rire. Il fut bientôt suivit dans son hilarité par Harry qui pénétra à son tour sous la douche en continuant de taquiner un Severus d’humeur tout aussi coquine.

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Draco se leva encore fatigué. Cette nuit, il avait revécu sa soirée en compagnie de Seamus où il n’avait fait que consoler le jeune homme pris de sanglots frénétiques. Il était demeuré impuissant face à ce déluge de larmes incontrôlables, n’en connaissant par leur cause.

Aujourd’hui, il retournerait le voir pour mettre tout cela au clair, se dit-il en se levant avec vivacité pour pouvoir se préparer au plus vite et ainsi, rejoindre la Grande Salle le plus rapidement possible pour le commencement de la journée.

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Pour Harry et Severus, le premier cours fut la magie sans baguette. Chaque personne devait choisir un partenaire pour travailler en binôme mais il ne leur était pas possible de se retrouver tous les deux étant donné que Harry ne suivait pas le même programme. Comme il était particulièrement doué en cette matière qu’il n’avait raté qu’officiellement, le professeur Flitwick qui enseignait également cet art, s’entraînait avec lui et lui enseignait les cours donnés aux aurors.

Le petit professeur était d’ailleurs très fier des progrès de son élève.

« Je pense que vous ne serez pas très en retard à par rapport aux autres ! » lui dit-il à la fin de son cours.

Harry ne pût lui demander ce qu’il entendait par là comme le professeur McGonagall interpellait son collègue pour parler d’une chose urgente impliquant le ministère et Dumbledore.

« Je trouve qu’ils te disent des choses bizarres ! » lui dit Severus qui avait tout entendu, lorsqu’ils sortirent de la salle de classe en compagnie des autres Gryffondor et Serdaigle.

« Oui, je trouve aussi ! Je devrais peut-être aller parler avec Dumbledore ! Il doit savoir de quoi il retourne ! »

« Il n’est pas à Poudlard ! » lui rétorqua Sev.

Harry ouvrit de grands yeux et répéta « Pas à Poudlard ? Comment tu le sais ? »

« C’est Colin qui me l’a dit ! Je m’entraînais avec lui aujourd’hui ! Il l’a appris de Ginny qui l’a appris de Luna qui l’a appris de son père ! »

« Oui, son père est journaliste ! C’est à lui qu’appartient le journal, The Quibbler. Mais… comment ça se fait que son père est au courant ? Il n’espionne quand même pas toutes les allées et venues de Dumbledore ! »

« Non, c’est parce que Dumbledore est au ministère ! »

« Pourquoi ? »

« Là, tu m’en demandes trop ! Je n’en sais rien, Sweet love ! On dirait qu’ils connaissent quelques bouleversements importants mais je ne pourrais pas beaucoup t’aider ! Dès qu’il y a une chose que je ne dois pas savoir qui m’est dite, le sort de Dumbledore s’active et j’oublie instantanément l’information. Tout ce dont je me souviens c’est qu’on m’a dit quelque chose d’important mais je ne sais plus quoi ! »

Harry acquiesça d’un signe de tête. « Il faudrait que je me réabonne à la Gazette ! On en saurait peut-être plus ! » lui dit-il.

« Oui, peut-être ! » répliqua Sev en s’installant dans la salle d’études de géologie magique.

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L’après-midi passa rapidement. Après avoir eu deux heures de leçons d’étude des sorts et de leur étymologie, ils s’étaient rendus dans les cachots pour suivre le cours de potions.

Comme toujours, Severus avait concocté une potion parfaite et Harry n’avait pas caché son admiration.

« Je ne sais pas tout sur les potions bien sûr et il y en a plein que je n’ai encore jamais faite, mais je n’ai jamais eu de difficulté particulière pour faire toutes les sortes de préparations. Cependant, il faut dire que c’est moi qui les préparais depuis tout petit pour ma mère. Elle n’était pas d’une nature costaude et elle tombait fréquemment malade. C’est alors aussi moi qui faisais la cuisine mais j’adore cuisiner ! Il faudrait que je te fasse goûter mes spécialités ! » lui avait dit Severus tandis qu’ils remballaient leurs affaires.

Harry, lui, avait ajouté un peu trop de fleurs d’oranger dans sa potion ce qui l’avait rendu un peu trop visqueuse pour être parfaite. Cependant, les effets avaient été conservés ce qui lui avait valu une bonne note, contrairement à ses croyances.

Lorsqu’il avait levé les yeux vers son maître des potions en voyant le E, il l’avait vu lui sourire et Harry en avait été complètement décontenancé. Il était sorti en trombe, en emmenant avec lui un Sev tout aussi déconcerté.

Ils avaient alors regagné leur suite après avoir fait une brève halte dans le couloir pour discuter avec Draco qu’ils avaient rencontré. Le blond leur avait dit qu’il allait retrouver Seamus et eux, ils étaient repartis en direction de leurs quartiers et avaient fait leurs devoirs là-bas en silence jusqu’au dîner. Ils s’étaient alors rendus dans la Grande Salle et avaient dégusté des mets plus délicieux les uns que les autres – tout en s’apercevant que Draco n’était pas présent et que le maître des potions lançait des regards étranges à Harry qui ne lui prêtait aucune attention.

Après le dessert, ils repartirent dans leur appartement.

« Qu’est-ce que tu veux faire ce soir ? » questionna Severus.

Harry lui envoya un regard salace et ses lèvres s’étirèrent en un sourire taquin.

« Espèce d’obsédé ! » rit Sev en lui donnant un coup d’oreiller. « Je te reconnais bien là ! »

Harry éclata de rire en rétorquant « Mais j’ai rien dit ! C’est toi qui a l’esprit constamment mal tourné ! »

« A peine ! T’as vu ton regard et ta mine gourmande ! »

« J’y peux rien ! » se défendit Harry avec taquinerie. « C’est que tu me fais saliver ! »

Severus lui donna un nouveau coup d’oreiller et ils s’amusèrent d’une bataille de polochon avant de tomber sur le lit, haletants et heureux, dans les bras l’un de l’autre.

Ils étaient là, à fixer le plafond depuis cinq minutes, en retrouvant progressivement le rythme d’une respiration normale lorsque Severus brisa le silence d’un ton sérieux.

« Harry, je veux t’épouser ! Tu veux bien ? »

L’interpellé s’étouffa avec sa salive et se redressa en toussant. Severus lui tapota dans le dos jusqu’à ce que la crise fut passée.

« Excuse-moi, j’aurais dû te le dire un peu plus… dans les formes… »

Harry le regardait comme si Sev venait de lui demander de se marier avec lui… avant de véritablement réaliser que Sev le lui avait effectivement demandé.

« Q-Quoi ? »

Severus rougit et bafouilla « B-bah oui, en fait… c’est pas la première fois que… que je me le dis parce que… parce qu’en fait… j’aimerais bien qu’on soit liés, tu vois ! Et puis, comme nous nous aimons et que je t’aimerai toujours ensuite et que tu seras à moi comme je serai à toi, de toutes les manières possibles… je… je me suis dit que… que ça ne changerait pas grand chose que… que l’on se marie mais il n’y aurait rien d’officiel là-dedans ! C’est juste pour nous ! On ne passerait pas devant quelqu’un, il n’y aurait pas de témoin ! C’est juste pour nous ! » répéta-t-il avec nervosité.

« Juste pour nous ! » dit encore le Survivant à voix haute.

Jamais cette idée ne lui avait traversé l’esprit mais maintenant qu’il l’entrevoyait, des étoiles dansaient devant ses yeux et il n’aurait pas pu s’arrêter de sourire.

« O-Okay ! » répondit-il tandis qu’il voyait la joie éclairer les traits de son petit ami à sa réponse, tant physique qu’orale. « Mais il nous faut des bagues !!! »

« Des bagues ? Je n’y avais pas pensé ! Je n’en ai aucune ! »

« On peut aller les acheter maintenant comme ça, on fera la cérémonie ce soir ! » lui proposa Harry avec une excitation telle qu’il n’avait encore jamais ressentie.

« Mais toutes les boutiques vont ou sont fermées ! »

« Non, pas à Pré-au-lard parce qu’il y a le marché de nuit ce soir ! »

Le visage de Severus s’enflamma par une excitation aussi intense que celle de Harry et ils décidèrent, d’un commun accord, de s’enfuir du château sous la cape d’invisibilité de Harry et de se rendre au petit village sorcier pour se promener sur le marché en quête de deux bagues.

Ils riaient comme des petits fous lorsqu’ils débouchèrent dans les rues animées de Pré-au-lard et se retrouvèrent bientôt, main dans la main, parmi la foule qui déambulait dans les allées du marché ou venait simplement acheter le nécessaire dont elle avait besoin.

« Tu es sûr qu’on ne peut pas te reconnaître ? » lui demanda Severus, en balayant le marché du regard et en notant l’orchestre celte qui jouait une musique entraînante et festive.

« Non, avec le charme que je me suis lancé, il n’y a aucune chance pour que quiconque puisse me reconnaître à par… toi ! Il n’y a que toi qui vois mon réel visage et personne ne te connaît ici, à cette époque, donc nous serons tranquilles ! »

Severus sourit et marcha en compagnie de son futur mari le long des stands regorgeant de victuailles diverses, d’ingrédients pour potions, de préparations déjà toutes faites, de grigris et autres portes bonheur ou encore de bijoux magiques ou moldus. Ces derniers étaient à la dernière mode en ce moment dans les lieux en vogue.

« On a de la chance qu’il ne fasse pas trop frais ! » dit Harry en caressant du pouce, le dos de la main de son petit ami.

« Oui ! » lui rétorqua-t-il en regardant les pierres sacrées, les livres anciens ou récents qui promulguaient tous un peu plus de pouvoirs pour sorciers débutants ou confirmés ou encore des poupées vaudoues dont celle d’Umbridge qui avait été un best-seller deux-trois années auparavant.

Au bout d’une demi-heure de flânerie, ils avaient acheté leurs bagues : deux anneaux d’argent où le sortilège d’amour y était gravé dans la langue de l’ancienne magie. A l’intérieur du métal, leurs deux prénoms avaient également été gravés. Harry avait insisté pour acheter à Severus un bouquet de roses éternelles et il avait acheté une barbe à papa sorcière qui se renouvelait à chaque bouchée jusqu’à ce que les appétits ou la gourmandise soient repus.

« Heureusement que c’était le jour de la rentrée lorsque mon voyage dans le temps a commencé, sinon, je n’aurais pas eu ma bourse de gallions sur moi… J’aurais demandé à mon moi de maintenant de m’en passer… mais ça aurait été un peu gênant, même si je sais que ça sera un jour mon argent ! »

Harry ne répondit rien mais, à la place, il entraîna le cœur de son cœur dans un recoin plus sombre où un banc de bois était niché dans un écrin de fleurs encore étincelantes de leur beauté. Là-bas, tout en riant de bonheur, ils se goinfrèrent de la sucrerie qui changeait de couleur selon la variabilité du vent. Quelques fois, ils interrompaient leur festin pour s’en régaler d’un autre. Ils buvaient alors leur souffle et mouillaient leurs lèvres de leurs baisers.

« Harry ! » gémit Sev en s’arrachant des lèvres délicieuses de son amour. « Je veux t’épouser maintenant ! »

Le jeune sorcier à la cicatrice fit alors disparaître le bâton de barbe à papa et sortit la bague qu’il avait achetée pour Severus tandis que son protagoniste faisait de même.

Ils se regardèrent un long moment dans les yeux, oublieux de la centaine de pieds qui battaient le sol du village, de la musique de campagne qui résonnait autour d’eux et des cris des sorciers voulant vendre leur marchandise.

« Harry, je t’aime ! »

« Je t’aime aussi, Severus ! »

Sev déglutit avec difficulté tout en plongeant encore plus intensément ses prunelles noires dans les profondeurs de jade qui le fixaient.

« Harry, je ne connais pas bien les paroles mais… mais… »

« Ca ne fait rien, je ne les connais pas non plus ! »

Severus s’accorda une seconde – juste un court instant pour tenter de calmer les battements désordonnés de son cœur et il commença « Harry, je te prends ce soir comme légitime époux et… je promets de t’aimer et de te chérir, que ce soit dans la richesse ou dans la pauvreté, pour le meilleur et pour le pire, jusqu’à ce que la mort nous sépare. »

Harry laissa un tendre sourire incurver ses lèvres et il répéta mot pour mot les paroles de son compagnon.

Severus glissa alors l’anneau qu’il avait en sa possession le long de l’annulaire gauche du jeune homme et murmura « Par cet anneau, je t’épouse ! »

Harry crispa ses doigts sur ceux de Severus lorsque ceux-ci allaient se reculer et leurs regards se rencontrèrent encore, se mêlèrent, s’accrochèrent. Puis, Harry fit écho à Severus en glissant à son tour l’anneau d’argent le long du doigt, plus fin, de Severus.

« Par cet anneau, je t’épouse !… Vous pouvez embrasser le marié ! »

Severus se jeta alors dans les bras de son mari et l’embrassa à en perdre haleine.

« Oh ce que je t’aime, mon amour ! » lui murmura ce dernier entre deux baisers passionnés.

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Pendant ce temps-là, dans un autre lieu, un homme se dévêtait.

Sa robe noire glissait sur ses épaules carrées mais minces et sombrait le long de ses bras un peu trop pâles.

Autour de son cou pendait une chaîne en argent où une bague tenait le rôle de pendentif. Il s’agissait d’un anneau également en argent où des inscriptions en ancienne magie y étaient gravées. Il portait ce bijou depuis vingt et un ans et le chérissait comme s’il s’agissait de la prunelle de ses yeux.

De ses mains tremblantes, il ôta son pantalon puis son boxer et les porta sur la pile de linge sale qui serait ramassée par les elfes le lendemain matin.

C’était ce soir !

C’était ce soir qu’ils s’étaient mariés.

Tandis qu’ils fêtaient leur union, lui fêtait secrètement leur anniversaire. Pour lui, il en avait été ainsi tous les ans. Désormais, il n’était plus le seul marié à savoir qu’ils s’étaient symboliquement engagés. Harry le savait aussi et, à cette pensée, son cœur se gonfla de joie.

Enfin !

Nu, l’homme rejoint son lit, seul, comme toujours et pressa sa paume droite contre son cœur. Il sentit une chaleur familière l’envahir et fit glisser ce voile de feu le long de son bras gauche jusqu’à sa paume. En voyant le reflet scintiller sur le dos de sa main, il sourit et énonça l’incantation qu’il connaissait si bien.

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Harry prenait la pose.

Severus avait insisté pour lui payer un appareil photo.

« On aura des souvenirs comme ça ! » lui avait-il dit.

« Mais tu ne pourras pas les prendre avec toi à ton époque ! » lui avait rétorqué Harry.

« Si je pourrais ! Mais il faudra légèrement les modifier ! Je ne sais pas encore comment on fait mais je sais qu’il y a des livres sur ce sujet ! »

« Bon d’accord ! Allons l’acheter ton appareil ! Je me renseignerai sur les livres qui existent pour la transformation des clichés dès demain ! »

Severus avait souri et Harry avait pensé que voir son mari heureux était le plus beau des cadeaux qui pouvaient exister sur la Terre. Une vague de culpabilité dont il ne comprenait pas la source submergea son cœur pendant une seconde puis elle repartit comme elle était venue.

« Attention, Harry ! Le flash va retentir et je veux absolument être sur la photo avec toi ! »

Severus eut juste le temps de se jeter à son cou avant qu’une lumière aveuglante naisse pour immédiatement mourir devant leurs yeux.

« Tu sais que tu peux ralentir le flash avec un simple sort ! » l’informa Harry.

Sev ricana avec taquinerie et répliqua « Oui mais ça me donne une excuse pour te sauter dessus ! »

« Comme si tu en avais besoin ! »

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La pièce sombre s’illumina d’une pyramide de lumière et les yeux d’ébène se mirent à briller avec une intensité qui n’avait d’égale force que ce qu’il voyait devant lui.

Des rires retentirent dans la chambre silencieuse et l’homme se mit à pleurer.

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« Danse avec moi ! » supplia Harry tandis qu’il entraînait son compagnon dans une danse folklorique.

« Mais je ne sais pas danser ! » rétorqua Severus qui, pourtant, suivait le rythme endiablé de la musique.

« Moi non plus ! Mais on s’en fout ! » répondit Harry en l’embrassant pour faire taire toute autre objection potentielle.

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Toute la soirée - et pourtant sachant que cela lui ferait du mal - il dévora du regard ce qui était offert à sa vue et il s’empêcha de faire la bêtise qu’il avait toujours envie de commettre lorsqu’il faisait appel à ce cadeau que lui avait donné Harry.

Ses mains se crispèrent sur ses draps blancs et il gémit en se contraignant à fermer les yeux.

« Nox ! » murmura-t-il à contrecœur avant que la pyramide ne s’effondre sur elle-même et que la lumière bleutée s’éteigne.

Les yeux grands ouverts dans la nuit, il se remémora la danse frénétique qu’ils avaient partagé, plus de vingt ans plus tôt, les laissant pantelants, la tête tournante et le cœur gonflé. Ils étaient rentrés à plus de minuit dans leur chambre et ensuite…

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« Chut ! » rit Severus tandis que Harry ne pouvait réprimer son allégresse.

« Cette soirée était merveilleuse, mon tendre épousé ! » ricana le Survivant en entrant dans ses quartiers.

Severus le suivait et il ferma la porte en murmurant « Et vous n’avez pas encore tout vu, mon cher mari ! »

Le regard de Harry se fit coquin et il répondit « Il m’avait pourtant paru avoir déjà tout vu ! Rien que ce matin dans la douche… ! »

« Ce n’était qu’une mise en bouche ! » rétorqua Sev tout aussi taquin. « Mais je me dis maintenant que… »

Sev se mit à rougir et il commença à bafouiller. « Q-Que… comme nous sommes… mariés, on peut peut-être… avoir notre nuit de noce ? Enfin… si tu le veux bien sûr ! »


A suivre… (héhéhé)