V cherche F désespérément
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French › Harry Potter
Rating:
Adult ++
Chapters:
19
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3,604
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Disclaimer:
I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
Vertige du recruteur (1°partie)
V cherche F désespérément
Spoiler : de 1 à 5 ; aucun du tome 6
Diclaimer : Mouaif, heureusement, voilà enfin un OC qui n’appartient pas à JK Rowling ! Mais pour les autres, tous les autres, Sev’ compris, sniff, ils ne sont qu’à elle, rien qu’à elle… C’est sympa déjà de nous les prêter… quand même !
Rating : Un tout mimi… ça change !… alors, disons….PG-13
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs lecteurs et lectrices, j’ai l’immense honneur et avantage, de vous annoncer un chapitre de la patte de la graaaannnnde (de taille ? …. Euh…. Je sais pas en fait….Réponse de l’intéressée 1,735 m… Mazette !) GUEZANNE. Je l’ai découverte à travers sa fic vedette JOURNAUX CROISES, que je ne saurais que trop conseiller aux adoratrices d’un certain lycanthrope… Elle est maintenant finie… si on peut dire. … hé ! hé ! hé ! Mais sur un autre site.
Mais avant de découvrir ce nouveau chapitre, que j’ai coupé en deux partie car très long, vous n’aurez pas à supporter ma tite citation…
O.O.O.O.O.O.O.O.O.O.O.
16- Vertige du recruteur(1° partie):
Enola, j’t’ai déjà dit qu’t’es bien plus belle que Chouravette ?
Bientôt, je sentis le sommeil obscurcir mon regard tel un foulard de soie noire.
J’eus encore le temps de jeter un coup d’œil à ma montre. Elle indiquait 11 h 30.
Ensuite, je vis un grand nounours bleu azur qui sautait autour de moi en répétant
« Tu es en retard, tu es en retard, tu es terriblement en retard. »
Je regardais ma montre, 11 h 30, je lui donnais un léger coup de baguette … les aiguilles indiquaient maintenant 10 h 30.
Quelqu’un disait – Il est 10 h 31, premier jeudi d’octobre, vous avez été convoqué à 10 h 30 et vous avez passé les contrôles de sécurité et la procédure d’authentification.
J’eus alors l’impression étrange de m’engouffrer dans mon propre cerveau, comme si je me livrais à un exercice de legilimens sur moi-même et je compris enfin où j’étais et pourquoi je
je portais ma manche relevée et un mouchoir noué autour de mon avant-bras. Le médicomage des services d'authentification était malade !
Bien ma veine ! Ouais ma veine, justement, vraiment le cas de le dire .. tout ça parce que ma dernière vérif remontait à trois mois, donc il fallait que je repasse à la casserole… par moment, j'en ai franchement marre de bosser pour un parano…
Bref, c'est ce gros balourd de Goyle qui était chargé de le remplacer. Et si le fils est peu doué en potions, que dire du père en prises de sang !
Il avait enfin réussi au bout de trois tentatives à positionner sa baguette sur ma marque et, comme le sang ne venait toujours pas, il l'a enfoncée un peu plus. Et là, évidemment ça a jailli et en plus, pas où il fallait : direct sur la robe du gros idiot. Résultat, une pinte de sang en moins et rien dans la pipette.
Comme je n'avais pas envie de me faire saigner à blanc, je lui proposai de laisser tomber tout ce bazar d'analyse sanguine de la marque, et décidai de faire rapide
« Evidemment que je suis Rogue, et je vous le prouve ».
Je lui sortis la série de notes obtenues par son fils depuis le début de sa scolarité. Il ouvrit une bouche grande comme un four, et ahana :
« Ah ben, là c'est vrai, vous êtes bien le professeur Rogue, il n'y a vraiment rien à ajouter. »
Je répliquai d'un ton acide :
« Non vraiment, il n'y a rien à ajouter ». Je pensais aux calamiteux résultats de son fils, of course.
Juste avant que je n'entre chez le maître, il m'interpella encore :
« Drôlement pratique, hein, professeur de vous voir si souvent, comme ça je suis sûr d'être informé des progrès de Gregory. »
Charitablement, je lui laissai ses illusions sur le potentiel de progression de son fils.
Je frappai à la porte du bureau du patron .
« Entre, et en vitesse ! » J'obéis, refermai prestement la porte derrière moi et lui fit le salut - baguette à 45 ° degrés.
Il était debout devant une des fenêtres, comme toutes les autres voilée de soierie noire brodée de serpents noirs aux yeux diamantés. Je jetai un coup d'œil aux alentours, sans voir sa maudite bestiole, sur laquelle je m'étais déjà viandé plusieurs fois … aussi glissant qu'un parquet astiqué au cérumen de troll, ce foutu serpent.
« Bon assieds-toi, on va avoir du time-out. J'ai un rendez-vous qui se pointe dans cinq minutes. »
Il me sembla qu'il jetait un œil nerveux en direction de sa nouvelle cheminée de marbre vert sculptée d'un entrelac d'amphisbènes (j'avais entendu dire qu'il en était très content, il trouvait ça solennel, sans être pesant).
Je posai une demi fesse sur une de ses inconfortables chaises de bois noirci, Dark Horror avait horreur qu'on prenne de quelconques aises en sa présence.
« Tu as de quoi prendre des notes ? »
J'opinai du chef et sortis du parchemin et ma plume semper scribo.
« Bon alors, note. »
Nouveau regard en direction de la cheminée.. je ne mouftais évidemment pas - il ne nous restait que trois minutes, le time commençait à être sérieusement out.
« Alors, c'est noté ?
- Euh, non, vous n'avez encore rien dit .. euh Mylord. »
Il me jeta un regard soupçonneux de plus mauvaise augure. Je me dépêchais de compléter :
« Vous avez dû exprimer vos glorieuses pensées à voix haute, euh, je veux dire silencieusement. »
Et oups, un petit coup de brosse à reluire les vifs d'or.. je savais que ça le calmerait.
« Alors note, mes glorieuses pensées. »
Je crus déceler dans sa voix une trace qui, s'il la suivait jusqu'au bout, le conduirait à la conclusion que, quelque part, je me foutais de sa gueule.
« Il me faut un héritier, un sorcier d'auguste trempe pour continuer mon œuvre quand je ne serais .. enfin bref, il est temps que je donne le signal qui inaugurera mon règne de mille ans…j'ai besoin d'un enfant et.. j'ai besoin d'une mère… »
J'avais mis mon esprit en mode cause-toujours-tu-m'intéresses, me contentant de noter sans chercher à comprendre, une technique mis au point pour les cours d'histoire de la magie, quand j'étais éléve à Poudlard. …auguste… enfant… œuvre.. mère.
« Donc, tu me trouves une mère, une femme, enfin un utérus en état de fonctionner. Ni une prépubère, ni une ménauposée, avec toi, je préfère expliciter. »
A ce moment précis, aiguillonnée par sa pique, la compréhension me revint et je saisis la véritable nature de ma mission : j'étais transformé en mère maquerelle ! Mais je n'eus pas le loisir de m'appesantir davantage sur cette peu honorable promotion, car il me fila un cinglant coup de baguette dans le dos.
« Pas la peine d'être trop regardant sur la marchandise, ma semence aura le dessus, c'est elle qui fera l'enfant, à mon exacte image…il me faut juste un réceptacle prêt. Tu n'as qu'à passer une annonce, dès demain, pour recruter une bonne femme, et tu me l'amènes ASAP. Et évidemment, tu t'arranges pour que je n'aie besoin que de la voir le … enfin voir, à la limite si on fait ça dans le noir, ça sera pas plus mal. »
Il m'envoya un clin d'œil que j'aurais presque pu qualifier d'égrillard, à tel point que je me demandais si nous ne étions pas trompé sur la signification à accorder à son surnom de Seigneur des Ténèbres !
« Tiens, voilà une copie de mon agenda du mois à venir, tu verras que je suis overbooké, et pourtant je n'ai pas envie d'attendre plus, il me faut la mère et l'enfant dans la foulée. Arrange toi pour me caser ça dans un trou.. un trou de mon agenda, bien sûr. J'ai déjà demandé au docteur Teufling s'il n'y avait pas moyen de raccourcir la période de gestation, six mois ça me conviendrait bien, oui, six …sept mois ça tomberait pile dans mon Great Scheme. »
Il vint poser ses yeux de vipère azimutée sur moi d'un air menaçant (j'en déduisis que le Great Scheme ne concernait pas ma personne, mais bon, disons que ça m'arrangeait plutôt), puis, satisfait, il ouvrit les bras en grand, et prit une longue inspiration sibilante, comme s'il mettait tout l'air de son bureau, voire du monde entier, au service exclusif de ses glorieux poumons. (M'en fous, je tiens trois minutes en apnée).
Il rabattit brusquement ses bras le long de sa tunique de soie noire qui se mit à onduler comme un serpent en chasse. Aïe, j'étais à nouveau dans la ligne de mire de son foutu regard rubescent.
« Donc arrange toi pour savoir quelle période est la bonne. Ni l'envie ni le temps de coucher pour rien.
- La bonne ? »
Mon ton était piteux, qu'est-ce qu'il voulait dire ? J'eus le droit à un soupir exaspéré, mais par Belzébuth, il ne fit pas mine de se saisir de sa baguette.
« Enfin, Severus, tu ne vas pas me faire croire que tu ignores tout des réalités physiologiques féminines. »
Il prit soudain un air faussement inquiet, mais tout à fait inquiétant.
« Dis moi, par hasard tu ne croirais pas que les enfants viennent au monde dans des fleurs d'albafolia ou dans des choux pataphysiques ? »
Ses lèvres amorcèrent une ébauche de sourire et comme je n'avais pas envie, mais alors vraiment pas envie du tout de voir ce que ça allait donner, car quel que ce soit le résultat, il ne serait pas à mon avantage, bref, je me dépêchais de marmonner un « Bien sûr que non, bien sûr que non » auquel j'essayais de donner un vernis d'assurance.
Il rabattit ses lèvres, en se dirigea vers la porte, me signifiant ainsi mon congé. Au dernier moment, il se retourna et condescendit à laisser tomber d'une voix glaciale, style le-premier-qui-bouge-je-le-transforme-en-goule
« Ovulation, ça te dit quelque chose ? »
Une fois dans le corridor, je tournais ce mot un bon moment dans ma tête, comme un œuf. Un œuf !!! Damned, nous y étions, enfin j'y étais.
La bonne période, celle où l'œuf était prêt. Bon, bon un point pour moi, mais je ne savais pas toujours comment j'allais la déterminer, cette bonne période. Je n'avais jamais eu à me préoccuper de ce genre d'arithmétique… je n'avais jamais eu la prétention de fabriquer un moutard et le jour où je me déciderai, je commencerai par essayer de le créer moi-même, ce qui m'évitera l'ignominie de la chasse à la matrice.
Après tout, j'ai déjà le laboratoire, et l'ingrédient principal, que quelques adroites manipulations amèneraient dans un chaudron - il ne me resterait plus qu'à trouver la technique. Mais de toute façon, pour le moment, mon bébé à naître, c'était ma thèse de doctorat :
« De l'efficacité du grand protocole yggdrasilien sur les préparations des proto-potions hérémétiques à sédimentation rapide »
Y a pas à dire, le sujet était pointu ! mais ça évitait la concurrence… et je nous voyais déjà, moi la berçant, elle dans mes bras comme un précieux fardeau sorti directement de mon brillant cerveau plus circonvolutionné que celui de l'Einstein des moldus. Je la porterai sur le bassin d'ondoiement de la science magique, la larme à l'œil et le cœur gonflé d'un orgueil légitime et les vieux gagas de l'université de Stonhenge, les maîtres es potions et les doyens de la concoction, m'accueilleront les bras ouverts en tremblant d'une émotion mal maîtrisée… (et sans doute aussi de leur habituelle envie de pisser - en cadeau, je leur filerai un flacon de potion de continence avec extrait de prostate de dragon… c'est bien connu que les dragons ne pissent que tous les six mois).
Je continuai dans le registre de cette douce rêverie jusqu'à ce que je me souvienne que, entre mes activités à Poudlard et la bande d'ignares malfaisants qui me tenait lieu de public et, très pragmatiquement, me faisaient vivre, et le service du maître, très concrètement du rabattage depuis tout à l'heure, ma pauvre thèse reposait dans un de mes tiroirs telle un orphelin affamé braillant sa détresse (enfin, je lui avais demandé de brailler en silence, j'ai déjà suffisamment d'ennuis avec les elfes de Poudlard).
Foutremerlin, que de talents gâchés. Et tout ça parce que je n'ai pas obtenu le poste tant convoité de DCFM et que j'avais failli en crever de dépit. Il fallait donc bien que je me venge et brille dans une autre matière.
Je réintégrais la dure réalité avec un spasme d'angoisse et une chute évitée de justesse : je m'étais pris les pieds dans ce bordel de foutu tapis persan de merde. Comme tout un chacun, mon maître avait cédé au snobisme qui voulait qu'une demeure digne de ce nom comportât un certain nombre d'accessoires homologués moldu - vitrine Chippendale, cheminées Georges quéquechose, voir Renaissance in Chambord fashion si on était carrément snob et hyper gallionné, comme cet esprit faible de Fudge, tapis persans ou, encore mieux, de la Lessiverie et je voyais venir le moment gros comme une dragonne enceinte d'octuplés qu'une nuit le Seigneur des Snobinards m'enverrait à la National Gallery pour lui piquer un authentique tableau moldu.
Pour décorer la chambre du mioche !
Gasp, je retombais dans cet horripilant pataquès ovoïde dont le tapis persan et toute digression subséquente avait su me distraire (moi, le lecteur je suis moins sûr, mais je m'en tape bien sûr, je ne m'appellerai pas Rogue sinon).
Bon, je reprends : la bonne période celle de l'ovulation… je pouvais difficilement faire état d'un tel truc dans ma PA, la Gazette des Sorciers ou LibéSorciers appellerait la BMD (1) sur le champ.
Prière prés. bo. pér . prop. féc .
En plus, personne ne comprendrait ce jargon !
OK… Je transpirais à grosses gouttes, heureusement que je m'étais aspergé d'eau de Portugal ce matin, en insistant sous les aisselles.
Donc, il faudrait que l'épineuse question de la bonne période soit posée au moment de l'entretien… ça me laissait un peu de répit. Ne restait plus qu'à libeller l'annonce . Mes aisselles arrêtèrent de jouer à la fontaine de parc d'agrément.
Il fallait que je trouve une pondeuse au black boss.
Je jetai un machinal coup d'œil à ma Swatch Blue Choco…(2)
Queue de dragon !!! j'étais à la bourre pour mon cours de Potions avec les crétins de première année - ah, réussi, ça allait être un joli chambard dans le donjon !
Je transplanai sine die en ruminant de délectables scénarios de punition. Cette transplanation dura étrangement longtemps, au point que j’eus l’impression de m’être recouché.
[…]
Ensuite, des heures plus tard, je me retrouvais assis dans la salle de réunion de Poudlard. Et j’étais en train de me dire que j’étais vanné et Dumbledore n'avait rien trouvé mieux que de nous coller une réunion à 19 heures, soit dit en passant, largement au delà de l'horaire légal de travail. Trewlaney lui fit d'ailleurs une remarque acerbe allant dans ce sens, il lui décocha un regard on ne peut plus incisif (faut ce qui faut pour traverser les culs de bouteille qu'elle a devant les yeux) et lui rétorqua qu'elle n'avait qu'à mettre cette mesquine question d'horaires à l'ordre du jour du prochain comité d'école.
Minerva posa une main apaisante sur le bras du vieux qui semblait prêt à bondir de ses gonds arthritiques en lui faisant remarquer que la situation était pire à Beauxbatons à cause du RMTT (3) ; Il lui envoya des yeux doux, je crus même qu'ils allaient se faire des mamours devant tout le monde. Et ensuite, le vieux lui déclara
- « Que diriez-vous Minerva, de me fourrer une autre pipe ?
Et tout d'un coup, Filius se rapprochait de moi à me toucher le bras et me glissait un papier entre les doigts en me susurrant « De la part de notre oracle ». Il n'avait apparemment pas l'intention de mettre fin à ce pénible empiétement sur mon Lebensraum - sans doute même allait-il chercher à lire le contenu de ce qu'il s'imaginait être un billet doux.
Par défi, je dépliai le papelard et lui fourrai sous le nez. Nous pûmes ainsi lire de conserve - Alors, cette section syndicale, on y va ou pas ?
Filius émit un long soupir déçu et réintégra sa place dans un ridicule petit trémoussement. Je me risquai à regarder du côté de Sybille et articulai silencieusement ces mots « Désolé, pas le temps et par envie de me faire virer ». Elle me répondit de la même façon et je pus lire sur ses lèvres mauvasses « Dégonflé ».
Je mis ça dans ma poche avec mon mouchoir par dessus et essayai de me raccrocher au flot babillant qui sortait de la bouche de Old Dumb. Aïe, ça concernait le nouveau tournoi de magie … c'est Durmstrang qui organisait cette fois-ci, j'espère qu'ils n'allaient pas m'embarquer dans cette galère nordique, aucune envie de mourir de pneumonie et comment voulez-vous amener une potion à ébullition au delà du cercle polaire ! (4)
Donc, il était question de la liste des épreuves que Karkaroff avait sorti de sous sa chapka et qui était transmise à Poudlard pour avis et discussion, dans le cadre ce qui s'appelait une procédure concertée.
A mon avis, c'était assez amusant, mais personne n'avait l'air de partager mon avis. Il s'agissait d'attraper trois nauturies à bosse, et, sans les tuer bien sûr, encore une idée moldument correcte, d'en extraire toute l'huile contenue dans leur foie. C'était amusant parce que les nauturies vivaient à plus de 400 mètres de profondeur dans des eaux protégées par une épaisse couche de glace. Et je connaissais ici bon nombre de jeunes cervelles en ébullition qui sauraient tirer un grand bénéfice de ce traitement de choc.
Ahaha, je voyais bien ce petit vantard de Potter se débattre dans l'eau glacée, essayant d'éviter les grolls et les coups de queue, essayant de capter quelque chose à travers le verre givré de ses lunettes de pseudo-intello. Pour le coup je me serais presque proposé pour aller jouer le juge de touche, à la surface, il me suffirait d'une pelisse en peau de phoque et d'un bon inversoscope à lunettes dégivrantes.
Minerva se racla la gorge, comme si un iceberg s'y était déjà coincé, et quand elle ouvrit la bouche la température de la salle chuta de quelques degrés.
« Ce projet est inacceptable, et je formule une objection non négociable : accepter une telle épreuve reviendrait à nous livrer pieds et poings liés à Karkaroff. Il est bien évident que les élèves de Durmstrang habitués à la faune et aux températures locales se trouveraient ainsi favorisés de façon éhontée. Hagrid, vous me confirmez que nos chers élèves (je ne sais pourquoi il y avait une petite pincée de menace dans le « chers » ) n'ont jamais vu, ni a fortiori, manipulés de nauturies. »
Je me demandais pourquoi Gobe-Planche n’était pas là, j’avais vraiment dû louper quelque chose… de toute évidence, le concierge était retourné à la case Soin des Créatures Magiques.
Il hocha la tête d'indignation (bon, pour une fois qu'il ne débordait pas du programme )
« Dame non ! où c'est-y qu'j'aurais foutu les bestioles, y' leur faut de l'eau glacée tant et plus et pis salée par d'ssus l'marché ! Pis, comme on a pas le droit de sortir de l'école pour des voyages d'étude…. »
On sentait qu'il en avait gros sur le cœur et sur le sujet des sorties extra-scolaires, mais Minerva l'empêcha de mettre davantage à profit cette remarque subversive qui lui était directement adressée et laissa tomber un
« Merci, on ne vous en demande pas plus.»
qui déclencha sitôt une bouderie hagridesque. Je m' autorisai un intéressant rire sous cape.
« Et il y a un autre risque. »
Je n'avais jamais vu le type qui venait de parler, mais étant donné qu'il occupait la place de l'ancienne nullité qui faisait semblant de donner des cours de DCFM, j'en conclus qu'il professait la même matière. Je me tournai vers Filius, pour en avoir confirmation, mais la place était maintenant occupée par Sirius Black ! Qui me souriait, me tapait sur l’épaule, puis laissait descendre sa main vers mon ventre et me déclarait dans le creux de l’oreille, me mordillant délicatement le lobe :
« Tu sais qui c’est, Servilus ? »
Je fis non de la tête, pour autant qu’on puisse le faire avec une oreille besognée comme l’était la mienne !
- Il s’appelle Yvain Wemanzoon, c’est le nouveau prof de DCFM. Tu trouves pas qu’il a une tête à se faire asperger de potion d'orti-urticus ? Cette chère Minerva pense qu’il s’exprime d’une voix nette, mais si tu veux mon avis, c’est rien de plus que de l’auto-satisfaction. Bon, tu m’excuseras, il faut que je retourne me faire vider ma putain de cervelle à Azkaban, j’ai vraiment un gardien très chouette là-bas, il s’appelle Nb6-22. Enfin, pas aussi chouette que toi, je te rassure ! »
J’entendis un petit plop et il disparut. Je dirigeai mes yeux vers celui qui parlait (en me demandant si Black m’avait vraiment embrassé sur la bouche en partant …)
« Nous savons tous que l'exploitation de l'huile de foie de nauturies, et tout spécialement de nauturies à bosse, qui fournissent la plus excellente des huiles, et ce n'est pas notre cher collègue de potions qui va nous contredire … »
il m'adressa un signe de tête sec qu'un coup de fouet, que je rebalançai aussi sec dans sa direction,
« et donc, oui, nous savons que Durmsdrang tire une grande partie de ses revenus de l'huile en question et nous soupçonnons tous aussi l'identité de Celui A Qui Profitent Ces Gains … - il s'arrêta pour laisser passer l'habituel frisson sur les échines, mais il sembla être un peu déçu, d'autant plus que Old Dum s'exclama « Enfin, non, c'est pas possible ! Droit au but, s'il vous plaît, mon cher Yvain, si on commence à partir dans tous les sens, nous allons dépasser l'horaire syndical », tout ceci en regardant dans la direction de Sybille. Il s'ensuivit un léger flottement, mais Weemanzoon n'allait pas perdre une occasion de faire le malin.
« Il est de notoriété publique que les élèves sont régulièrement envoyés en détention dans leur atelier d'extraction et de conditionnement et constituent ainsi une main d'œuvre docile et bon marché…
- Vous voulez dire gratuite, s'indigna Chourave les yeux flamboyants comme des platycodons flavescentoïdes
- Pas tout à fait, repliquai-je, ils les nourrissent de glaçons bouillis sauce au lichen. »
Je me mis à rire, imité en cela par Vector et Hagrid (à mon avis, ce gros rustre n'avait pas compris l'astuce). Je crus que Old Dumb allait faire évacuer la salle, mais il se contenta de froncer les sourcils et demanda à machin de reprendre.
« Donc, nous sommes fondés à croire que l'huile récoltée au cours de l'épreuve sera récupérée, plus ou moins légalement par Karkaroff et injectée dans le circuit commercial. A prix d'or. »
Il s'arrêta brusquement, comme si nous avions tous compris (quand je dis nous, c'est nous, pas lui). Minerva se lança pour éviter à son ancienne équipe pédagogique de sombrer dans le ridicule :
« Et nous pensons.. euh, vous pensez que les propriétés physico-magiques de l'huile risquent de se trouver altérées de ce fait ? »
Il jeta un long regard désolé, d'abord sur elle (il arriva même à faire rougir la vieille bique pendant une seconde) puis sur nous, certains baissèrent le nez, moi je le levai au plafond.
« Non, nous ne pensons rien de tel - la chimie n'est pas dans nos compétences. »
Tiens donc, ainsi notre Mic de la Pirandole (5) avait fini par avouer une lacune.
« Nous disons simplement - et il tapotait la table d'un doigt impérial : délit de dissimulation de travail à but hautement lucratif effectué par de jeunes sorciers.
- Et Poudlard pourrait être reconnu coupable de complicité passive.
- Evidemment, notre cher collègue a mis le doigt où ça fait mal. »
Binns venait de sauver la mise de Poudlard, il fit une petite courbette, et Filius me glissa dans l'oreille « Le gredin, je suis sûr qu'il va en profiter pour demander une revalorisation de son traitement … ce à quoi je répondis - Si vous saviez comme je m'en fous, de toute façon, je doute que Minerva transforme cet ajustement en augment générale. »
Il réfléchit trois secondes et laissa tomber d'une voix ragaillardie :
« Et comme elle le paie en celtatoc (6), ce n'est pas ça qui va mettre le budget du personnel sur le cul ! »
Il se mit à glousser.
Je me décidai à prendre la parole, cette réunion s'éternisait et j'avais du boulot à ne plus savoir qu'en faire.
« Bon, ça veut dire que leur épreuve est foireuse, donc je suggère que nous émettions un avis défavorable motivé, on leur balance leurs magouilles fiscales dans les gencives, et on leur renvoie la copie. Vous pouvez déjà me mettre parmi les signataires, Albus. »
Et je me pris un parchemin vierge et commençai la rédaction de ma PA. Je venais de voir que l'ordre du jour comportait un deuxième item : leur fichue MERRDEM (7) - je pouvais difficilement me casser sans explication, car j'étais censé donner mon avis, mais promis je fermais mes oreilles et je travaillais pour moi ! Il fallait simplement que je fasse gaffe à ne pas me faire intégrer d'office dans le groupe de travail que Pince réclamait à grands claquements de mâchoires.
Mais, hélas, je ne pus faire autrement que d'entendre Chourave demander à machin ce qu'il faisait avant de nous rejoindre. Il émit un petit claquement de langue, s'assura que nous étions tous attentifs (je baissai prestement mon regard) et il déclara, d'une voix sensationnelle et en faisant voler ses manches :
« Professeur de droit magique du travail, j'ai exercé trois années à l'Université du Sackkistan, et puis tout cela ne m'amusait plus, je dois dire que ça devenait même un peu rasoir - il se cabotinait comme un hypogriffe dans une basse cour, en faisant bouffer ses manchettes - alors j'ai changé d'orientation. Je suis un battant proactif, j'aime bien relever de nouveaux défis. »
Un « oh » d'admiration se forma sur les lèvres de Chourave et Bibine lui jeta un regard aussi frétillant que le Vadrouillespace qu'elle enfourchait en poussant de grands hans de satisfaction (si, si, croyez moi, rien de tel qu'un bon instrument pour s'envoyer au septième ciel…).Quant à Sybille, elle était en transe à l'idée d'avoir sous la main un spécialiste de la section syndicale.
« Et puis, je ne m'interdis pas de penser que Poudlard avait besoin de moi. »
Là, je dois dire qu'il n'avait pas tort le bougre, après le défilé de nazes en tout genre auquel nous avions eu droit ces dernières années… mais personne ne pipa mot - apparemment il leur avait fichu le nez dans leur caca.
Je découvris que Filius était à nouveau tout contre moi et me chuchotait à toute allure :
- Moi finalement, si j’étais à votre place, je serais sacrément content de ne pas avoir obtenu ce poste, un véritable siège éjectable. Pensez au lourdage en règle que ce cher Yvain va devoir encaisser à la fin de l'année.. quoique … un ancien spécialiste en droit du travail serait bien fichu de menacer Dumbledore d'un procès en règle devant les prud'mages…
Je lui jetai un œil furieux et après réflexion, le deuxième. Il réintégra sa place en agitant le doigt
- Vous verrez bien, vous serez comme les autres, pas plus d’un an.
Je me détournai de cet insupportable donneur de leçons et me replongeai dans de plus immédiates préoccupations.
Bon, moi je n'aime pas relever quoi que ce soit, et surtout pas des défis, ça me met les reins en compote. Mais là j'étais bien obligé - je n'avais pas avancé d'un iota sur cette putain de PA. Il allait falloir que je me secoue les neurones ou le peu qu'il en restait après une telle journée.
A la fin de la réunion, dont je n'avais plus perçu qu'un vague brouhaha au dessus de mon cerveau en ébullition, je tenais ma PA.
Sorcier, leader dans son domaine, voulant donner une nouvelle impulsion à ses projets, souhaite recruter partenaire dynamique, motivée, ayant le goût du challenge et le sens du résultat, et disponible pour procréation. Mission temporaire de dix huit mois, éventuellement reconductible selon résultats. Défraiement à négocier. Prime de naissance. Urgent.
Répondre par PA dans même journal en fixant RDV et signe de reconnaissance à convenance.
A des fins de sélection, les postulantes apporteront le calendrier de tous leurs cycles des 12 derniers mois.
J'avais un peu hésité sur la dernière phrase, ce n'était pas ni discret ni très fin, mais quand on a le goût du challenge… Et puis il me suffisait d'imaginer les mesures de rétorsion que mon patron tenait en réserve pour ceux qui l'avaient déçu pour faire taire ce minuscule problème de conscience.
Quant à avoir le goût du challenge, ouiche, ça pour sûr, faudrait qu'elle l'ait, pour accepter d'aller au pieu avec VDM. Enfin, il devait bien y avoir des perverses qui y prendraient leur pied.
Soulagé d'avoir enfin écrit mon pensum, je m'enfournais dans ma cheminée et allai déposer ce petit chef d'œuvre littéraire au bureau des annonces de LibéSorciers, qui me paraissait le journal le plus indiqué pour ce genre de communications. Et comme à Poudlard, Sybille y était abonnée, je pourrais surveiller mes réponses sans débourser un radis…
Ensuite, tout était à nouveau flou, mais quelqu’un me dit, en rigolant, que la réunion avait eu lieu il y a deux jours. Je me revis tout d’un coup me livrer à de multiples manœuvres afin de consulter LibéSorciers sans éveiller les soupçons de Trewlaney ; pas très difficile au demeurant, je lui avais raconté que je me cherchai un balai d'occasion, « mon Swoop-Whoops 54, de chez Swoop-Swoosh (8) … a été récemment cassé dans des circonstances que je vous laisse le soin de deviner, ma chère. »
Elle accueillit ma pique comme je m'y attendais, en prenant un air douloureux de grand esprit incompris.
Je lui avais hérissé le poil, (déjà avec ce projet de section syndicale…) donc, aucun danger qu'elle se mette à faire du zèle pour cette histoire de balai, en rameutant tout Poudlard, comme n'aurait pas manqué de le faire Chouravette.
Je ne vis rien les deux premiers jours, enfin si, des balais en pagaille, certains d'ailleurs avec un tel nombre d'heures de vol que les fesses qui les avaient chevauchés avaient dû ramener le diamètre de leur manche à la taille de celui d’une jeune pousse de coudrier.
Plus tard, je regardai ma montre qui affichait troisième jour après la parution (cette garce de Sybille m'avait chiffoné les pages des PA) je vis THE réponse !!!!
Goût du challenge - jupe dorée ce jeudi 16 heures
42 ième étage.
…………………………………………………………………………………………………………………….
(1) Brigade des Mœurs Dépravées
(2) preuve est faite que Severus a lui aussi cédé à ce snobisme moldu qu'il dénonce avec tant de force chez les autres… nul n'est parfait, et surtout pas Rogue…
(3) Rétrécissement Magique du Temps Travaillé
(4) NDLR : nous déclinons toute responsabilité quant aux affirmations scientifiques du professeur Rogue
(5) je crois que Rogue s'est un peu emmêlé les baguettes dans ses références moldues…
(6) monnaie qui n'a plus cours depuis deux siècles, mais ça rappelle sa jeunesse à Binns, quand il piquait dans la poche de sa vieille tante
(7) Mise En Réseau des Ressources Documentaires des Ecoles de Magie
(8) Excellent exercice de prononciation : j'ai acheté et fait sécher un Swoop-Whoops de chez Swoop-Swoosh … dix fois de suite à toute allure …
Mici à mes trois revieuweuses d’amourrrreuuuuhhh ! Je vous aimeuuuhhh !
Demain, mise en ligne de la fin du long chapitre de Guézanne puis c’est moi qui m’y recolle !
Gros kissouxxxxxx !
Spoiler : de 1 à 5 ; aucun du tome 6
Diclaimer : Mouaif, heureusement, voilà enfin un OC qui n’appartient pas à JK Rowling ! Mais pour les autres, tous les autres, Sev’ compris, sniff, ils ne sont qu’à elle, rien qu’à elle… C’est sympa déjà de nous les prêter… quand même !
Rating : Un tout mimi… ça change !… alors, disons….PG-13
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs lecteurs et lectrices, j’ai l’immense honneur et avantage, de vous annoncer un chapitre de la patte de la graaaannnnde (de taille ? …. Euh…. Je sais pas en fait….Réponse de l’intéressée 1,735 m… Mazette !) GUEZANNE. Je l’ai découverte à travers sa fic vedette JOURNAUX CROISES, que je ne saurais que trop conseiller aux adoratrices d’un certain lycanthrope… Elle est maintenant finie… si on peut dire. … hé ! hé ! hé ! Mais sur un autre site.
Mais avant de découvrir ce nouveau chapitre, que j’ai coupé en deux partie car très long, vous n’aurez pas à supporter ma tite citation…
O.O.O.O.O.O.O.O.O.O.O.
16- Vertige du recruteur(1° partie):
Enola, j’t’ai déjà dit qu’t’es bien plus belle que Chouravette ?
Bientôt, je sentis le sommeil obscurcir mon regard tel un foulard de soie noire.
J’eus encore le temps de jeter un coup d’œil à ma montre. Elle indiquait 11 h 30.
Ensuite, je vis un grand nounours bleu azur qui sautait autour de moi en répétant
« Tu es en retard, tu es en retard, tu es terriblement en retard. »
Je regardais ma montre, 11 h 30, je lui donnais un léger coup de baguette … les aiguilles indiquaient maintenant 10 h 30.
Quelqu’un disait – Il est 10 h 31, premier jeudi d’octobre, vous avez été convoqué à 10 h 30 et vous avez passé les contrôles de sécurité et la procédure d’authentification.
J’eus alors l’impression étrange de m’engouffrer dans mon propre cerveau, comme si je me livrais à un exercice de legilimens sur moi-même et je compris enfin où j’étais et pourquoi je
je portais ma manche relevée et un mouchoir noué autour de mon avant-bras. Le médicomage des services d'authentification était malade !
Bien ma veine ! Ouais ma veine, justement, vraiment le cas de le dire .. tout ça parce que ma dernière vérif remontait à trois mois, donc il fallait que je repasse à la casserole… par moment, j'en ai franchement marre de bosser pour un parano…
Bref, c'est ce gros balourd de Goyle qui était chargé de le remplacer. Et si le fils est peu doué en potions, que dire du père en prises de sang !
Il avait enfin réussi au bout de trois tentatives à positionner sa baguette sur ma marque et, comme le sang ne venait toujours pas, il l'a enfoncée un peu plus. Et là, évidemment ça a jailli et en plus, pas où il fallait : direct sur la robe du gros idiot. Résultat, une pinte de sang en moins et rien dans la pipette.
Comme je n'avais pas envie de me faire saigner à blanc, je lui proposai de laisser tomber tout ce bazar d'analyse sanguine de la marque, et décidai de faire rapide
« Evidemment que je suis Rogue, et je vous le prouve ».
Je lui sortis la série de notes obtenues par son fils depuis le début de sa scolarité. Il ouvrit une bouche grande comme un four, et ahana :
« Ah ben, là c'est vrai, vous êtes bien le professeur Rogue, il n'y a vraiment rien à ajouter. »
Je répliquai d'un ton acide :
« Non vraiment, il n'y a rien à ajouter ». Je pensais aux calamiteux résultats de son fils, of course.
Juste avant que je n'entre chez le maître, il m'interpella encore :
« Drôlement pratique, hein, professeur de vous voir si souvent, comme ça je suis sûr d'être informé des progrès de Gregory. »
Charitablement, je lui laissai ses illusions sur le potentiel de progression de son fils.
Je frappai à la porte du bureau du patron .
« Entre, et en vitesse ! » J'obéis, refermai prestement la porte derrière moi et lui fit le salut - baguette à 45 ° degrés.
Il était debout devant une des fenêtres, comme toutes les autres voilée de soierie noire brodée de serpents noirs aux yeux diamantés. Je jetai un coup d'œil aux alentours, sans voir sa maudite bestiole, sur laquelle je m'étais déjà viandé plusieurs fois … aussi glissant qu'un parquet astiqué au cérumen de troll, ce foutu serpent.
« Bon assieds-toi, on va avoir du time-out. J'ai un rendez-vous qui se pointe dans cinq minutes. »
Il me sembla qu'il jetait un œil nerveux en direction de sa nouvelle cheminée de marbre vert sculptée d'un entrelac d'amphisbènes (j'avais entendu dire qu'il en était très content, il trouvait ça solennel, sans être pesant).
Je posai une demi fesse sur une de ses inconfortables chaises de bois noirci, Dark Horror avait horreur qu'on prenne de quelconques aises en sa présence.
« Tu as de quoi prendre des notes ? »
J'opinai du chef et sortis du parchemin et ma plume semper scribo.
« Bon alors, note. »
Nouveau regard en direction de la cheminée.. je ne mouftais évidemment pas - il ne nous restait que trois minutes, le time commençait à être sérieusement out.
« Alors, c'est noté ?
- Euh, non, vous n'avez encore rien dit .. euh Mylord. »
Il me jeta un regard soupçonneux de plus mauvaise augure. Je me dépêchais de compléter :
« Vous avez dû exprimer vos glorieuses pensées à voix haute, euh, je veux dire silencieusement. »
Et oups, un petit coup de brosse à reluire les vifs d'or.. je savais que ça le calmerait.
« Alors note, mes glorieuses pensées. »
Je crus déceler dans sa voix une trace qui, s'il la suivait jusqu'au bout, le conduirait à la conclusion que, quelque part, je me foutais de sa gueule.
« Il me faut un héritier, un sorcier d'auguste trempe pour continuer mon œuvre quand je ne serais .. enfin bref, il est temps que je donne le signal qui inaugurera mon règne de mille ans…j'ai besoin d'un enfant et.. j'ai besoin d'une mère… »
J'avais mis mon esprit en mode cause-toujours-tu-m'intéresses, me contentant de noter sans chercher à comprendre, une technique mis au point pour les cours d'histoire de la magie, quand j'étais éléve à Poudlard. …auguste… enfant… œuvre.. mère.
« Donc, tu me trouves une mère, une femme, enfin un utérus en état de fonctionner. Ni une prépubère, ni une ménauposée, avec toi, je préfère expliciter. »
A ce moment précis, aiguillonnée par sa pique, la compréhension me revint et je saisis la véritable nature de ma mission : j'étais transformé en mère maquerelle ! Mais je n'eus pas le loisir de m'appesantir davantage sur cette peu honorable promotion, car il me fila un cinglant coup de baguette dans le dos.
« Pas la peine d'être trop regardant sur la marchandise, ma semence aura le dessus, c'est elle qui fera l'enfant, à mon exacte image…il me faut juste un réceptacle prêt. Tu n'as qu'à passer une annonce, dès demain, pour recruter une bonne femme, et tu me l'amènes ASAP. Et évidemment, tu t'arranges pour que je n'aie besoin que de la voir le … enfin voir, à la limite si on fait ça dans le noir, ça sera pas plus mal. »
Il m'envoya un clin d'œil que j'aurais presque pu qualifier d'égrillard, à tel point que je me demandais si nous ne étions pas trompé sur la signification à accorder à son surnom de Seigneur des Ténèbres !
« Tiens, voilà une copie de mon agenda du mois à venir, tu verras que je suis overbooké, et pourtant je n'ai pas envie d'attendre plus, il me faut la mère et l'enfant dans la foulée. Arrange toi pour me caser ça dans un trou.. un trou de mon agenda, bien sûr. J'ai déjà demandé au docteur Teufling s'il n'y avait pas moyen de raccourcir la période de gestation, six mois ça me conviendrait bien, oui, six …sept mois ça tomberait pile dans mon Great Scheme. »
Il vint poser ses yeux de vipère azimutée sur moi d'un air menaçant (j'en déduisis que le Great Scheme ne concernait pas ma personne, mais bon, disons que ça m'arrangeait plutôt), puis, satisfait, il ouvrit les bras en grand, et prit une longue inspiration sibilante, comme s'il mettait tout l'air de son bureau, voire du monde entier, au service exclusif de ses glorieux poumons. (M'en fous, je tiens trois minutes en apnée).
Il rabattit brusquement ses bras le long de sa tunique de soie noire qui se mit à onduler comme un serpent en chasse. Aïe, j'étais à nouveau dans la ligne de mire de son foutu regard rubescent.
« Donc arrange toi pour savoir quelle période est la bonne. Ni l'envie ni le temps de coucher pour rien.
- La bonne ? »
Mon ton était piteux, qu'est-ce qu'il voulait dire ? J'eus le droit à un soupir exaspéré, mais par Belzébuth, il ne fit pas mine de se saisir de sa baguette.
« Enfin, Severus, tu ne vas pas me faire croire que tu ignores tout des réalités physiologiques féminines. »
Il prit soudain un air faussement inquiet, mais tout à fait inquiétant.
« Dis moi, par hasard tu ne croirais pas que les enfants viennent au monde dans des fleurs d'albafolia ou dans des choux pataphysiques ? »
Ses lèvres amorcèrent une ébauche de sourire et comme je n'avais pas envie, mais alors vraiment pas envie du tout de voir ce que ça allait donner, car quel que ce soit le résultat, il ne serait pas à mon avantage, bref, je me dépêchais de marmonner un « Bien sûr que non, bien sûr que non » auquel j'essayais de donner un vernis d'assurance.
Il rabattit ses lèvres, en se dirigea vers la porte, me signifiant ainsi mon congé. Au dernier moment, il se retourna et condescendit à laisser tomber d'une voix glaciale, style le-premier-qui-bouge-je-le-transforme-en-goule
« Ovulation, ça te dit quelque chose ? »
Une fois dans le corridor, je tournais ce mot un bon moment dans ma tête, comme un œuf. Un œuf !!! Damned, nous y étions, enfin j'y étais.
La bonne période, celle où l'œuf était prêt. Bon, bon un point pour moi, mais je ne savais pas toujours comment j'allais la déterminer, cette bonne période. Je n'avais jamais eu à me préoccuper de ce genre d'arithmétique… je n'avais jamais eu la prétention de fabriquer un moutard et le jour où je me déciderai, je commencerai par essayer de le créer moi-même, ce qui m'évitera l'ignominie de la chasse à la matrice.
Après tout, j'ai déjà le laboratoire, et l'ingrédient principal, que quelques adroites manipulations amèneraient dans un chaudron - il ne me resterait plus qu'à trouver la technique. Mais de toute façon, pour le moment, mon bébé à naître, c'était ma thèse de doctorat :
« De l'efficacité du grand protocole yggdrasilien sur les préparations des proto-potions hérémétiques à sédimentation rapide »
Y a pas à dire, le sujet était pointu ! mais ça évitait la concurrence… et je nous voyais déjà, moi la berçant, elle dans mes bras comme un précieux fardeau sorti directement de mon brillant cerveau plus circonvolutionné que celui de l'Einstein des moldus. Je la porterai sur le bassin d'ondoiement de la science magique, la larme à l'œil et le cœur gonflé d'un orgueil légitime et les vieux gagas de l'université de Stonhenge, les maîtres es potions et les doyens de la concoction, m'accueilleront les bras ouverts en tremblant d'une émotion mal maîtrisée… (et sans doute aussi de leur habituelle envie de pisser - en cadeau, je leur filerai un flacon de potion de continence avec extrait de prostate de dragon… c'est bien connu que les dragons ne pissent que tous les six mois).
Je continuai dans le registre de cette douce rêverie jusqu'à ce que je me souvienne que, entre mes activités à Poudlard et la bande d'ignares malfaisants qui me tenait lieu de public et, très pragmatiquement, me faisaient vivre, et le service du maître, très concrètement du rabattage depuis tout à l'heure, ma pauvre thèse reposait dans un de mes tiroirs telle un orphelin affamé braillant sa détresse (enfin, je lui avais demandé de brailler en silence, j'ai déjà suffisamment d'ennuis avec les elfes de Poudlard).
Foutremerlin, que de talents gâchés. Et tout ça parce que je n'ai pas obtenu le poste tant convoité de DCFM et que j'avais failli en crever de dépit. Il fallait donc bien que je me venge et brille dans une autre matière.
Je réintégrais la dure réalité avec un spasme d'angoisse et une chute évitée de justesse : je m'étais pris les pieds dans ce bordel de foutu tapis persan de merde. Comme tout un chacun, mon maître avait cédé au snobisme qui voulait qu'une demeure digne de ce nom comportât un certain nombre d'accessoires homologués moldu - vitrine Chippendale, cheminées Georges quéquechose, voir Renaissance in Chambord fashion si on était carrément snob et hyper gallionné, comme cet esprit faible de Fudge, tapis persans ou, encore mieux, de la Lessiverie et je voyais venir le moment gros comme une dragonne enceinte d'octuplés qu'une nuit le Seigneur des Snobinards m'enverrait à la National Gallery pour lui piquer un authentique tableau moldu.
Pour décorer la chambre du mioche !
Gasp, je retombais dans cet horripilant pataquès ovoïde dont le tapis persan et toute digression subséquente avait su me distraire (moi, le lecteur je suis moins sûr, mais je m'en tape bien sûr, je ne m'appellerai pas Rogue sinon).
Bon, je reprends : la bonne période celle de l'ovulation… je pouvais difficilement faire état d'un tel truc dans ma PA, la Gazette des Sorciers ou LibéSorciers appellerait la BMD (1) sur le champ.
Prière prés. bo. pér . prop. féc .
En plus, personne ne comprendrait ce jargon !
OK… Je transpirais à grosses gouttes, heureusement que je m'étais aspergé d'eau de Portugal ce matin, en insistant sous les aisselles.
Donc, il faudrait que l'épineuse question de la bonne période soit posée au moment de l'entretien… ça me laissait un peu de répit. Ne restait plus qu'à libeller l'annonce . Mes aisselles arrêtèrent de jouer à la fontaine de parc d'agrément.
Il fallait que je trouve une pondeuse au black boss.
Je jetai un machinal coup d'œil à ma Swatch Blue Choco…(2)
Queue de dragon !!! j'étais à la bourre pour mon cours de Potions avec les crétins de première année - ah, réussi, ça allait être un joli chambard dans le donjon !
Je transplanai sine die en ruminant de délectables scénarios de punition. Cette transplanation dura étrangement longtemps, au point que j’eus l’impression de m’être recouché.
[…]
Ensuite, des heures plus tard, je me retrouvais assis dans la salle de réunion de Poudlard. Et j’étais en train de me dire que j’étais vanné et Dumbledore n'avait rien trouvé mieux que de nous coller une réunion à 19 heures, soit dit en passant, largement au delà de l'horaire légal de travail. Trewlaney lui fit d'ailleurs une remarque acerbe allant dans ce sens, il lui décocha un regard on ne peut plus incisif (faut ce qui faut pour traverser les culs de bouteille qu'elle a devant les yeux) et lui rétorqua qu'elle n'avait qu'à mettre cette mesquine question d'horaires à l'ordre du jour du prochain comité d'école.
Minerva posa une main apaisante sur le bras du vieux qui semblait prêt à bondir de ses gonds arthritiques en lui faisant remarquer que la situation était pire à Beauxbatons à cause du RMTT (3) ; Il lui envoya des yeux doux, je crus même qu'ils allaient se faire des mamours devant tout le monde. Et ensuite, le vieux lui déclara
- « Que diriez-vous Minerva, de me fourrer une autre pipe ?
Et tout d'un coup, Filius se rapprochait de moi à me toucher le bras et me glissait un papier entre les doigts en me susurrant « De la part de notre oracle ». Il n'avait apparemment pas l'intention de mettre fin à ce pénible empiétement sur mon Lebensraum - sans doute même allait-il chercher à lire le contenu de ce qu'il s'imaginait être un billet doux.
Par défi, je dépliai le papelard et lui fourrai sous le nez. Nous pûmes ainsi lire de conserve - Alors, cette section syndicale, on y va ou pas ?
Filius émit un long soupir déçu et réintégra sa place dans un ridicule petit trémoussement. Je me risquai à regarder du côté de Sybille et articulai silencieusement ces mots « Désolé, pas le temps et par envie de me faire virer ». Elle me répondit de la même façon et je pus lire sur ses lèvres mauvasses « Dégonflé ».
Je mis ça dans ma poche avec mon mouchoir par dessus et essayai de me raccrocher au flot babillant qui sortait de la bouche de Old Dumb. Aïe, ça concernait le nouveau tournoi de magie … c'est Durmstrang qui organisait cette fois-ci, j'espère qu'ils n'allaient pas m'embarquer dans cette galère nordique, aucune envie de mourir de pneumonie et comment voulez-vous amener une potion à ébullition au delà du cercle polaire ! (4)
Donc, il était question de la liste des épreuves que Karkaroff avait sorti de sous sa chapka et qui était transmise à Poudlard pour avis et discussion, dans le cadre ce qui s'appelait une procédure concertée.
A mon avis, c'était assez amusant, mais personne n'avait l'air de partager mon avis. Il s'agissait d'attraper trois nauturies à bosse, et, sans les tuer bien sûr, encore une idée moldument correcte, d'en extraire toute l'huile contenue dans leur foie. C'était amusant parce que les nauturies vivaient à plus de 400 mètres de profondeur dans des eaux protégées par une épaisse couche de glace. Et je connaissais ici bon nombre de jeunes cervelles en ébullition qui sauraient tirer un grand bénéfice de ce traitement de choc.
Ahaha, je voyais bien ce petit vantard de Potter se débattre dans l'eau glacée, essayant d'éviter les grolls et les coups de queue, essayant de capter quelque chose à travers le verre givré de ses lunettes de pseudo-intello. Pour le coup je me serais presque proposé pour aller jouer le juge de touche, à la surface, il me suffirait d'une pelisse en peau de phoque et d'un bon inversoscope à lunettes dégivrantes.
Minerva se racla la gorge, comme si un iceberg s'y était déjà coincé, et quand elle ouvrit la bouche la température de la salle chuta de quelques degrés.
« Ce projet est inacceptable, et je formule une objection non négociable : accepter une telle épreuve reviendrait à nous livrer pieds et poings liés à Karkaroff. Il est bien évident que les élèves de Durmstrang habitués à la faune et aux températures locales se trouveraient ainsi favorisés de façon éhontée. Hagrid, vous me confirmez que nos chers élèves (je ne sais pourquoi il y avait une petite pincée de menace dans le « chers » ) n'ont jamais vu, ni a fortiori, manipulés de nauturies. »
Je me demandais pourquoi Gobe-Planche n’était pas là, j’avais vraiment dû louper quelque chose… de toute évidence, le concierge était retourné à la case Soin des Créatures Magiques.
Il hocha la tête d'indignation (bon, pour une fois qu'il ne débordait pas du programme )
« Dame non ! où c'est-y qu'j'aurais foutu les bestioles, y' leur faut de l'eau glacée tant et plus et pis salée par d'ssus l'marché ! Pis, comme on a pas le droit de sortir de l'école pour des voyages d'étude…. »
On sentait qu'il en avait gros sur le cœur et sur le sujet des sorties extra-scolaires, mais Minerva l'empêcha de mettre davantage à profit cette remarque subversive qui lui était directement adressée et laissa tomber un
« Merci, on ne vous en demande pas plus.»
qui déclencha sitôt une bouderie hagridesque. Je m' autorisai un intéressant rire sous cape.
« Et il y a un autre risque. »
Je n'avais jamais vu le type qui venait de parler, mais étant donné qu'il occupait la place de l'ancienne nullité qui faisait semblant de donner des cours de DCFM, j'en conclus qu'il professait la même matière. Je me tournai vers Filius, pour en avoir confirmation, mais la place était maintenant occupée par Sirius Black ! Qui me souriait, me tapait sur l’épaule, puis laissait descendre sa main vers mon ventre et me déclarait dans le creux de l’oreille, me mordillant délicatement le lobe :
« Tu sais qui c’est, Servilus ? »
Je fis non de la tête, pour autant qu’on puisse le faire avec une oreille besognée comme l’était la mienne !
- Il s’appelle Yvain Wemanzoon, c’est le nouveau prof de DCFM. Tu trouves pas qu’il a une tête à se faire asperger de potion d'orti-urticus ? Cette chère Minerva pense qu’il s’exprime d’une voix nette, mais si tu veux mon avis, c’est rien de plus que de l’auto-satisfaction. Bon, tu m’excuseras, il faut que je retourne me faire vider ma putain de cervelle à Azkaban, j’ai vraiment un gardien très chouette là-bas, il s’appelle Nb6-22. Enfin, pas aussi chouette que toi, je te rassure ! »
J’entendis un petit plop et il disparut. Je dirigeai mes yeux vers celui qui parlait (en me demandant si Black m’avait vraiment embrassé sur la bouche en partant …)
« Nous savons tous que l'exploitation de l'huile de foie de nauturies, et tout spécialement de nauturies à bosse, qui fournissent la plus excellente des huiles, et ce n'est pas notre cher collègue de potions qui va nous contredire … »
il m'adressa un signe de tête sec qu'un coup de fouet, que je rebalançai aussi sec dans sa direction,
« et donc, oui, nous savons que Durmsdrang tire une grande partie de ses revenus de l'huile en question et nous soupçonnons tous aussi l'identité de Celui A Qui Profitent Ces Gains … - il s'arrêta pour laisser passer l'habituel frisson sur les échines, mais il sembla être un peu déçu, d'autant plus que Old Dum s'exclama « Enfin, non, c'est pas possible ! Droit au but, s'il vous plaît, mon cher Yvain, si on commence à partir dans tous les sens, nous allons dépasser l'horaire syndical », tout ceci en regardant dans la direction de Sybille. Il s'ensuivit un léger flottement, mais Weemanzoon n'allait pas perdre une occasion de faire le malin.
« Il est de notoriété publique que les élèves sont régulièrement envoyés en détention dans leur atelier d'extraction et de conditionnement et constituent ainsi une main d'œuvre docile et bon marché…
- Vous voulez dire gratuite, s'indigna Chourave les yeux flamboyants comme des platycodons flavescentoïdes
- Pas tout à fait, repliquai-je, ils les nourrissent de glaçons bouillis sauce au lichen. »
Je me mis à rire, imité en cela par Vector et Hagrid (à mon avis, ce gros rustre n'avait pas compris l'astuce). Je crus que Old Dumb allait faire évacuer la salle, mais il se contenta de froncer les sourcils et demanda à machin de reprendre.
« Donc, nous sommes fondés à croire que l'huile récoltée au cours de l'épreuve sera récupérée, plus ou moins légalement par Karkaroff et injectée dans le circuit commercial. A prix d'or. »
Il s'arrêta brusquement, comme si nous avions tous compris (quand je dis nous, c'est nous, pas lui). Minerva se lança pour éviter à son ancienne équipe pédagogique de sombrer dans le ridicule :
« Et nous pensons.. euh, vous pensez que les propriétés physico-magiques de l'huile risquent de se trouver altérées de ce fait ? »
Il jeta un long regard désolé, d'abord sur elle (il arriva même à faire rougir la vieille bique pendant une seconde) puis sur nous, certains baissèrent le nez, moi je le levai au plafond.
« Non, nous ne pensons rien de tel - la chimie n'est pas dans nos compétences. »
Tiens donc, ainsi notre Mic de la Pirandole (5) avait fini par avouer une lacune.
« Nous disons simplement - et il tapotait la table d'un doigt impérial : délit de dissimulation de travail à but hautement lucratif effectué par de jeunes sorciers.
- Et Poudlard pourrait être reconnu coupable de complicité passive.
- Evidemment, notre cher collègue a mis le doigt où ça fait mal. »
Binns venait de sauver la mise de Poudlard, il fit une petite courbette, et Filius me glissa dans l'oreille « Le gredin, je suis sûr qu'il va en profiter pour demander une revalorisation de son traitement … ce à quoi je répondis - Si vous saviez comme je m'en fous, de toute façon, je doute que Minerva transforme cet ajustement en augment générale. »
Il réfléchit trois secondes et laissa tomber d'une voix ragaillardie :
« Et comme elle le paie en celtatoc (6), ce n'est pas ça qui va mettre le budget du personnel sur le cul ! »
Il se mit à glousser.
Je me décidai à prendre la parole, cette réunion s'éternisait et j'avais du boulot à ne plus savoir qu'en faire.
« Bon, ça veut dire que leur épreuve est foireuse, donc je suggère que nous émettions un avis défavorable motivé, on leur balance leurs magouilles fiscales dans les gencives, et on leur renvoie la copie. Vous pouvez déjà me mettre parmi les signataires, Albus. »
Et je me pris un parchemin vierge et commençai la rédaction de ma PA. Je venais de voir que l'ordre du jour comportait un deuxième item : leur fichue MERRDEM (7) - je pouvais difficilement me casser sans explication, car j'étais censé donner mon avis, mais promis je fermais mes oreilles et je travaillais pour moi ! Il fallait simplement que je fasse gaffe à ne pas me faire intégrer d'office dans le groupe de travail que Pince réclamait à grands claquements de mâchoires.
Mais, hélas, je ne pus faire autrement que d'entendre Chourave demander à machin ce qu'il faisait avant de nous rejoindre. Il émit un petit claquement de langue, s'assura que nous étions tous attentifs (je baissai prestement mon regard) et il déclara, d'une voix sensationnelle et en faisant voler ses manches :
« Professeur de droit magique du travail, j'ai exercé trois années à l'Université du Sackkistan, et puis tout cela ne m'amusait plus, je dois dire que ça devenait même un peu rasoir - il se cabotinait comme un hypogriffe dans une basse cour, en faisant bouffer ses manchettes - alors j'ai changé d'orientation. Je suis un battant proactif, j'aime bien relever de nouveaux défis. »
Un « oh » d'admiration se forma sur les lèvres de Chourave et Bibine lui jeta un regard aussi frétillant que le Vadrouillespace qu'elle enfourchait en poussant de grands hans de satisfaction (si, si, croyez moi, rien de tel qu'un bon instrument pour s'envoyer au septième ciel…).Quant à Sybille, elle était en transe à l'idée d'avoir sous la main un spécialiste de la section syndicale.
« Et puis, je ne m'interdis pas de penser que Poudlard avait besoin de moi. »
Là, je dois dire qu'il n'avait pas tort le bougre, après le défilé de nazes en tout genre auquel nous avions eu droit ces dernières années… mais personne ne pipa mot - apparemment il leur avait fichu le nez dans leur caca.
Je découvris que Filius était à nouveau tout contre moi et me chuchotait à toute allure :
- Moi finalement, si j’étais à votre place, je serais sacrément content de ne pas avoir obtenu ce poste, un véritable siège éjectable. Pensez au lourdage en règle que ce cher Yvain va devoir encaisser à la fin de l'année.. quoique … un ancien spécialiste en droit du travail serait bien fichu de menacer Dumbledore d'un procès en règle devant les prud'mages…
Je lui jetai un œil furieux et après réflexion, le deuxième. Il réintégra sa place en agitant le doigt
- Vous verrez bien, vous serez comme les autres, pas plus d’un an.
Je me détournai de cet insupportable donneur de leçons et me replongeai dans de plus immédiates préoccupations.
Bon, moi je n'aime pas relever quoi que ce soit, et surtout pas des défis, ça me met les reins en compote. Mais là j'étais bien obligé - je n'avais pas avancé d'un iota sur cette putain de PA. Il allait falloir que je me secoue les neurones ou le peu qu'il en restait après une telle journée.
A la fin de la réunion, dont je n'avais plus perçu qu'un vague brouhaha au dessus de mon cerveau en ébullition, je tenais ma PA.
Sorcier, leader dans son domaine, voulant donner une nouvelle impulsion à ses projets, souhaite recruter partenaire dynamique, motivée, ayant le goût du challenge et le sens du résultat, et disponible pour procréation. Mission temporaire de dix huit mois, éventuellement reconductible selon résultats. Défraiement à négocier. Prime de naissance. Urgent.
Répondre par PA dans même journal en fixant RDV et signe de reconnaissance à convenance.
A des fins de sélection, les postulantes apporteront le calendrier de tous leurs cycles des 12 derniers mois.
J'avais un peu hésité sur la dernière phrase, ce n'était pas ni discret ni très fin, mais quand on a le goût du challenge… Et puis il me suffisait d'imaginer les mesures de rétorsion que mon patron tenait en réserve pour ceux qui l'avaient déçu pour faire taire ce minuscule problème de conscience.
Quant à avoir le goût du challenge, ouiche, ça pour sûr, faudrait qu'elle l'ait, pour accepter d'aller au pieu avec VDM. Enfin, il devait bien y avoir des perverses qui y prendraient leur pied.
Soulagé d'avoir enfin écrit mon pensum, je m'enfournais dans ma cheminée et allai déposer ce petit chef d'œuvre littéraire au bureau des annonces de LibéSorciers, qui me paraissait le journal le plus indiqué pour ce genre de communications. Et comme à Poudlard, Sybille y était abonnée, je pourrais surveiller mes réponses sans débourser un radis…
Ensuite, tout était à nouveau flou, mais quelqu’un me dit, en rigolant, que la réunion avait eu lieu il y a deux jours. Je me revis tout d’un coup me livrer à de multiples manœuvres afin de consulter LibéSorciers sans éveiller les soupçons de Trewlaney ; pas très difficile au demeurant, je lui avais raconté que je me cherchai un balai d'occasion, « mon Swoop-Whoops 54, de chez Swoop-Swoosh (8) … a été récemment cassé dans des circonstances que je vous laisse le soin de deviner, ma chère. »
Elle accueillit ma pique comme je m'y attendais, en prenant un air douloureux de grand esprit incompris.
Je lui avais hérissé le poil, (déjà avec ce projet de section syndicale…) donc, aucun danger qu'elle se mette à faire du zèle pour cette histoire de balai, en rameutant tout Poudlard, comme n'aurait pas manqué de le faire Chouravette.
Je ne vis rien les deux premiers jours, enfin si, des balais en pagaille, certains d'ailleurs avec un tel nombre d'heures de vol que les fesses qui les avaient chevauchés avaient dû ramener le diamètre de leur manche à la taille de celui d’une jeune pousse de coudrier.
Plus tard, je regardai ma montre qui affichait troisième jour après la parution (cette garce de Sybille m'avait chiffoné les pages des PA) je vis THE réponse !!!!
Goût du challenge - jupe dorée ce jeudi 16 heures
42 ième étage.
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(1) Brigade des Mœurs Dépravées
(2) preuve est faite que Severus a lui aussi cédé à ce snobisme moldu qu'il dénonce avec tant de force chez les autres… nul n'est parfait, et surtout pas Rogue…
(3) Rétrécissement Magique du Temps Travaillé
(4) NDLR : nous déclinons toute responsabilité quant aux affirmations scientifiques du professeur Rogue
(5) je crois que Rogue s'est un peu emmêlé les baguettes dans ses références moldues…
(6) monnaie qui n'a plus cours depuis deux siècles, mais ça rappelle sa jeunesse à Binns, quand il piquait dans la poche de sa vieille tante
(7) Mise En Réseau des Ressources Documentaires des Ecoles de Magie
(8) Excellent exercice de prononciation : j'ai acheté et fait sécher un Swoop-Whoops de chez Swoop-Swoosh … dix fois de suite à toute allure …
Mici à mes trois revieuweuses d’amourrrreuuuuhhh ! Je vous aimeuuuhhh !
Demain, mise en ligne de la fin du long chapitre de Guézanne puis c’est moi qui m’y recolle !
Gros kissouxxxxxx !