L\'amant venu du passé
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French › Harry Potter
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Adult ++
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Disclaimer:
I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
Une requête malvenue
L’AMANT VENU DU PASSE d’Elehyn
Disclaimer : Pas à moi. Tout à J. K. Rowling.
Cette histoire est dédiée à Caro à qui je fais d’énormes poutouxes.
L’AMANT VENU DU PASSE
Chapitre 16 : Une requête malvenue
« Si je le veux ? » répéta Harry avec incrédulité. « Si je veux une nuit de noce avec toi ? » Severus était-il fou ? « Mais bien sûr que je la veux ! Je te veux ! »
Sev relâcha le souffle qu’il n’avait pas eu conscience d’avoir retenu et sourit. « Moi aussi, je te veux. Ca faisait déjà longtemps que j’en avais envie mais je ne voulais pas aller trop vite ! Je savais que je n’avais que deux mois à passer ici mais je voulais être sûr avant… Etre vraiment certain de mes sentiments, tu comprends… parce que… parce que ça sera ma première fois… »
« Je sais ! » rétorqua Harry. « Pour moi aussi, ça sera la première fois. Nous irons doucement » ajouta-t-il en caressant du pouce la joue douce de son mari.
OOOoooOOOoooOOO
Comme la veille, Seamus pleurait sans s’interrompre dans les bras de Draco qui ne comprenait pas ce qui se passait.
« Dis-moi ce qu’il y a ? Dis-moi pourquoi tu pleures cette fois-ci ? »
Seamus continua de sangloter en essayant d’étouffer sa crise de larmes dans la robe de Draco et ne répondit pas.
Draco le laissa faire encore quelques minutes avant de réitérer sa question. Cette fois-ci, le jeune professeur répondit, d’une voix entrecoupée.
« C’était notre anniversaire ! »
« Quoi ? » demanda doucement le Serpentard.
Il savait qu’il ne fallait pas brusquer son compagnon pour éviter de le mettre sur la défensive mais il ne comprenait pas la signification profonde des paroles de Seamus.
Ce dernier répéta « L’autre jour !… La première… fois que… tu m’as vu… pleuré ! C’était… notre… anniversaire ! »
« Ton anniversaire ? » interrogea Draco tout en sachant que la question n’était pas juste. Il avait très bien entendu le ‘notre’ dans la phrase de l’autre sorcier.
« Non ! » fit celui-ci en secouant la tête. Et malgré l’explication qu’il avait décidé de lui donner et qui était certainement très difficile pour lui à évoquer, il s’était calmé. Sa voix était moins hachée et moins étouffée par les pleurs.
Il se redressa, les yeux bouffis et rouges, le nez, le menton et les pommettes de la même teinte mais Draco n’y prêta pas attention. Tout ce qu’il voyait était la lueur de profonde tristesse et de culpabilité qui hantait les yeux du jeune homme.
« L’homme que tu as vu sur la photo qui se trouve dans le cadre sur mon bureau, c’était mon petit ami ! Nous devions nous marier ; on s’était promis de le faire aux premiers beaux jours en Irlande… Un jour, on est allé sur le Chemin de Traverse pour visiter les boutiques de robes de mariés sorcières. J’étais en train de lui montrer celle que je voulais lorsqu’il m’a hurlé de me mettre à terre. Sur le coup, je n’ai pas compris pourquoi alors je ne l’ai pas fait… »
Les yeux de Seamus s’embuèrent à nouveau et il serra ses poings à se faire mal.
« Je n’avais rien vu venir, contrairement à lui. Je n’avais pas vu qu’une escouade d’aurors suivait un groupe de mangemorts qui avait voulu se rendre dans l’allée des embrumes. Les mangemorts se sont rendus compte qu’ils étaient filés près de là où nous étions Ewan et moi. Ils ont commencé à se lancer des sorts… »
Draco pressa une des épaules de Seamus en un geste affectueux et rassurant.
« J’étais tellement émerveillé par tout ce que je voyais dans la vitrine et les scènes que j’imaginais pour mon mariage que je n’aie rien entendu ! Je ne suis sorti de mon enchantement que quand j’ai perçu la panique et la peur dans la voix d’Ewan. Je me suis retourné pour voir qu’un sort perdu se dirigeait vers moi. Je n’ai rien pu faire ! Je suis resté immobile devant cette lumière verte qui venait vers moi et elle ne m’a jamais atteint… Ewan s’était mis en travers de mon chemin et c’est lui qui a tout pris ! Il est mort sur le coup ! »
« Oh Merlin ! » fit Draco d’une voix horrifiée.
« Et l’autre jour, c’était notre anniversaire. L’anniversaire de notre rencontre… ça faisait trois ans !… Il avait été mon ami avant de devenir mon amant… Je l’aimais ! »
La voix de Seamus se brisa et il éclata de nouveau en sanglot. Draco le reprit dans ses bras en lui murmurant de douces paroles.
« Ce n’était pas ta faute… Ce n’était pas ta faute… »
Seamus se laissa bercer jusqu’à ce qu’il s’endorme dans les bras du blond.
Draco était autant horrifié par le récit du jeune Irlandais que par les souvenirs qui affluaient à son esprit. Les souvenirs de son enfance, de son père, de sa mère et ceux de son adolescence où il croyait encore tout ce qu’il avait toujours entendu. A croire tous ceux au côté de qui il avait grandi, la vie d’un mangemort était un conte de fée. Il avait su plus tard que cela ressemblait bien plus à un cauchemar et, tous les jours portaient son lot de souffrances supplémentaires.
OOOoooOOOoooOOO
« Quand je fais ça, ça te fais quoi ? » susurra le Survivant à l’oreille de son compagnon.
« Ca chatouille ! » gloussa Severus en se tortillant pour échapper à la main de Harry.
« Ce n’est pas vraiment la réponse que j’attendais ! » dit ce dernier avec un air mi-surpris, mi-déconfit.
« Je suis très sensible au niveau des côtés du ventre » rétorquant le jeune homme en lançant un regard d’excuse à son petit ami.
Les deux sorciers étaient allongés sur le large lit qui était le leur à présent et se contemplaient avec un léger embarras dans la faible lueur des bougies.
Aussi gênés l’un que l’autre par la première tentative de faire l’amour qu’ils effectuaient, aucun des deux n’osait vraiment prendre l’initiative. Ils étaient donc là, totalement intimidés et empruntés, les pommettes rouges, le souffle légèrement court, en pantalon et en chemise, à se regarder, indécis.
Trop conscient d’être l’aîné ainsi qu’un Gryffondor donc représentatif du courage, Harry tenta une autre approche délicate et fit glisser sa main entre la chemise entrouverte du jeune homme et sa peau pâle et veloutée.
Severus éclata à nouveau de rire avant d’étouffer brusquement son hilarité d’un revers de main. Ses yeux se firent rapidement contrits lorsqu’il avisa l’immobilité de son compagnon, ainsi que sa mine catastrophée.
« Je suis… désolé Harry… Côtés de mon ventre, toujours… Pardon… »
« Ce… n’est rien ! » rétorqua son partenaire d’une voix faible.
Harry passa la zone chatouilleuse et parvint au niveau des côtes de Severus.
« Tu dois te dire que je suis trop maigre ! » fit celui-ci avec une certaine honte.
« Non… non, ce n’était pas ce que j’étais en train de me dire… » répondit Harry en défaisant un des derniers boutons qui maintenaient en place les pans de la chemise de son amant. Il avait commencé par le bas donc continuait de déboutonner en remontant. Au fur et à mesure que le tissu s’entrouvrait, il découvrait des merveilles de douceur et de blancheur. Tout comme lui, Severus était presque imberbe et cette constatation lui plaisait.
« Alors, tu dois te dire que je suis trop pâle et flasque… »
« Non plus ! » le coupa le Survivant.
« … Et pas très réactif au lit… à part les chatouilles… » Sev rougit de honte.
« Pas du tout ! » répondit son compagnon en un murmure enroué. Il se lécha les lèvres et ses doigts froissèrent le tissu blanc de la chemise désormais inutile.
Le souffle de Harry se coupait régulièrement lorsque quelques centimètres carré d’épiderme étaient dévoilés et il avait du mal à rassembler ses pensées.
Ces réactions auraient pu paraître stupides comme il avait déjà vu Severus nu mais cette fois-ci était différente. Jamais il n’avait pu offrir à ses yeux une proximité du corps de son compagnon telle qu’il arrivait à en distinguer chaque pore, chaque monts et vallées, chacune des nuances de blanc et de nacré qui distinguaient cet homme-là. Il aurait pu décrire pendant des heures les sensations qui lui parcouraient les doigts pour se perdre au fin fond de ses reins tandis qu’il éprouvait tout ce qui était son amant. A ce moment-là, Harry était perdu dans sa contemplation amoureuse et n’avait jamais plus envie de retrouver son chemin.
La dernière attache sauta entre son pouce et son index et il écarta l’étoffe avec une douceur infinie. Il avait l’impression d’être un connaisseur d’art venant de trouver une œuvre cherchée toute sa vie et qui lui dévoilait toutes ses richesses et sa beauté.
« Severus, tu es magnifique ! » murmura Harry avec dévotion. Sa voix rauque se brisa dans un souffle.
Il ne vit pas les yeux noirs écarquillés et surpris. Il ne vit pas la rougeur diffuse qui s’était emparée de Severus à ces mots qu’il n’était pas habitué à entendre ou à penser. Il ne vit pas non plus les prunelles ébènes refléter brusquement la même adoration qui miroitait dans ses propres iris. Il ne vit rien des émotions qui serraient la gorge du sorcier en cet instant-là mais sentit une main tendre s’enfouir dans ses cheveux ébouriffés.
Harry frissonna.
Tout ce qu’il voyait était la corolle brune égarée sur un léger renflement de chair d’un blanc immaculé. Il ne voyait que ce mamelon dressé dont la pointe, plus foncée que son pourtour, appelait son souffle.
Harry referma alors son corps sur celui de l’être qu’il aimait le plus au monde et aspira le téton entre ses lèvres. Severus haleta violemment et cambra soudainement ses reins.
Très doucement, Harry fit aller et venir le bourgeon de chair avant de lui donner quelques petits coups de langue inquisiteurs. Il se savait pas si les gestes qu’il faisait étaient les bons mais à en juger par les gémissements éraillés de son partenaire, il ne lui semblait pas se tromper.
Cette pensée rassura Harry qui se positionna plus au-dessus de Severus pour avoir un meilleur accès à son corps, et ses mains trouvèrent leur chemin sur les hanches, les flancs et les épaules du jeune éperdu pour le dénuder davantage.
Tout en réprimant un sourire, Harry se dit que Sev n’avait pas éclaté de rire lorsqu’il avait touché les côtés de son ventre quelques secondes plus tôt. Non, des râles rauques s’échappaient de sa gorge tandis que son amant mordillait son autre mamelon.
Harry lapa tour à tour les deux tétons sensibles et gonflés jusqu’à ce que Severus en sanglote presque de désir, puis vint parsemer son torse, ses épaules et son cou de baisers légers et de caresses aériennes.
« Tu aimes ? » interrogea le Survivant tandis qu’il suçait délicatement l’artère jugulaire qui battait d’un sang furieux sous ses lèvres.
« Oh oui ! » haleta Sev en caressant fermement le dos de l’autre Gryffondor en un parcours infini.
Harry sourit et redressa la tête pour venir capturer la bouche fine qui chantait son plaisir. Ils s’embrassèrent d’abord avec tendresse, explorant, caressant, goûtant tout ce qui était l’autre mais leur soif mutuelle se fit bientôt plus ardente et la passion prit le pas sur la douceur.
Promptement, leurs vêtements s’envolèrent et le contact de leurs corps et de leur peau entre elles les firent crier et se caresser plus fiévreusement.
En tremblant, Harry joignit son corps à celui de Severus qui grimaça d’un plaisir mêlé de douleur, mais celle-ci ne résista pas à la passion qui submergeait les deux hommes et il se laissa dériver au gré des mouvements sauvages que Harry imprimait en lui.
« Oh je t’aime tant ! » gémit Severus tandis qu’il s’élevait rapidement vers la jouissance comme ses hanches ne lui obéissaient plus et ondulaient avec fureur contre celles – tout aussi nerveuses – de son amant.
Les lèvres de Harry partirent de nouveau à la recherche de celles qui le faisaient frémir et les deux jeunes étudiants dévorèrent leur bouche jusqu’à ne plus avoir de souffle.
L’extase explosa en eux bien plus tôt qu’ils ne l’auraient voulu et la lave qui les avait brûlé s’effaça sous le bonheur qui les envahissait.
« Moi aussi, je t’aime Sev… Bien plus que tu ne saurais l’imaginer… »
OOOoooOOOoooOOO
« Sev ? » appela Harry d’une voix excitée.
Cela faisait deux semaines qu’ils étaient amants et ils semblaient ne pas pouvoir se rassasier du corps l’un de l’autre.
« Je suis dans la salle de bain ! »
Cela avait sérieusement perturbé Harry la première fois où il avait croisé les yeux de son maître des potions après la première nuit passionnée qu’il avait partagé avec Severus et il n’avait plus voulu faire l’amour avec lui pendant trois jours. Cependant, la tentation avait été la plus forte… d’autant plus que pendant 72 heures, Sev avait tout essayé pour le séduire… en passant par des plans les plus diaboliques.
Un sourire se dessina brusquement sur ses lèvres à ces souvenirs. Il ne comptait plus le nombre de fois où Sev s’était déshabillé sensuellement devant lui à dessein, le nombre de fois où l’ex-Serpentard s’était penché devant lui, fesses les premières ou encore la quantité de fois où Sev avait intentionnellement commandé à Dobby un bâtonnet de crème glacée pour pouvoir le sucer d’une manière équivoque en gémissant d’extase. Son amant en avait grossi de trois kilos !
La silhouette de Harry se découpa à l’entrée de la salle d’eau et il avisa Sev en train de se brosser les dents.
« Tu sais que si tu ne te dépêches pas, je ne pourrais plus te donner ton cadeau ! » murmura Harry d’une voix tentatrice.
Il vit un léger sourire se créer sous la mousse du dentifrice et entendit Sev lui baragouiner « J’arrive ! Juste deux minutes ! »
Harry acquiesça d’un signe de tête et s’en fut dans la chambre.
Il était encore tôt et pourtant, le soleil commençait déjà à se faner au profit de la nuit. Le Survivant n’allait cependant pas se plaindre car l’obscurité aiderait son entreprise.
« Me voilà ! »
Tandis que Severus s’avançait vers lui, le sourire de Harry s’agrandissait et il lui tendit une boîte en boîte vernis qu’il avait fabriqué lui même et qui se verrouillait grâce à un fermoir en acier forgé qui ne pouvait s’ouvrir que grâce à un mot de passe spécial.
« Répète après-moi ! » ordonna Harry avant d’énoncer une courte phrase en Fourchelang qui eut le don de surprendre totalement son amant.
« Tu parles Fourchelang ? »
« Non, non ! » mentit le brun en avisant le regard ébahi de son partenaire. « C’est juste trois petits mots que j’ai tenu à apprendre pour toi et moi. Tu vas remmener cette boîte avec toi (il lança un regard à l’objet en question qui était désormais entrouvert et que tenait le voyageur du temps à présent) et il ne faut que personne puisse en avoir accès. Le mot de passe ne pourra être trouvé par personne. J’ai… J’ai fait des recherches pour le connaître… et c’est symbolique. »
Harry répéta le mot de passe et lui expliqua « Ca veut dire ‘Je t’aime’. »
La gorge de Severus se serra et ses yeux s’embuèrent. Il était très touché par l’attention de son futur élève. Il savait qu’il devrait repartir dans à peine deux semaines et cette perspective le rendait malade lorsqu’il y pensait. Il devrait quitter l’homme qu’il aimait pour retrouver une époque qu’il exécrait de part les membres qui la peuplaient et les événements qui s’y produisaient. Il devrait s’arracher au bonheur pour retrouver une vie qu’il ne voulait pas. Il ne voulait pas devoir faire à nouveau face aux maraudeurs et à leurs attaques et plus particulièrement à James Potter depuis qu’il savait qu’il serait le père du jeune homme qui le comblait. Lui aussi, il l’aimait et tout ce qu’il aurait de lui étaient ses souvenirs, la douleur dans son cœur et cette boîte dont il n’avait pas encore révélé le contenu et qui semblait bouger entre ses paumes.
« Qu’est-ce qu’il y a là-dedans ? » demanda Sev, mi-étonné, mi-inquiet.
« Ouvre et regarde ! » suggéra Harry avec un sourire.
Severus s’exécuta et dès que le couvercle de bois fut ouvert, un rayonnement de lumière le surpris de sa clarté. Au creux de la boîte, il pouvait distinguer une sorte de pyramide brillante qui semblait immatérielle et pourtant bien réelle. On aurait dit que cette figure géométrique n’était véritablement faite que d’un morceau de lumière.
Le futur maître des potions approcha la boîte de ses yeux pour vérifier quelque chose et sa suspicion se confirma lorsqu’il intercepta les ombres mobiles qui habitait la pyramide.
« Qu’est-ce que c’est ? » redemanda le jeune homme, perplexe.
Harry émit un petit rire ravi et excité par sa trouvaille.
« Je voulais absolument que tu ramènes quelque chose de concret avec toi, Amour, et je voulais que tu en aies alors j’ai fait des recherches et j’ai finalement trouvé un moyen pour développer des photos autrement que dans la manière traditionnelle ! »
« T-Tu veux dire… que ce sont des photos qui sont dans cette sorte de pyramide ? »
« Oui ! » s’extasia le jeune Gryffondor à la cicatrice. « J’ai créé une potion spéciale que j’ai trouvé dans un bouquin ancien. Tu aurais été fier de moi ! Les auteurs – des pros de la photographie – disaient que c’était un révélateur qui permettait de ne pas imprimer sur du papier. C’est pratique quand on en a pas, qu’on ne veut pas se charger avec des photos quand on se déplace, quand on veut les conserver autrement que sur papier… ou quand on est un voyageur du temps qui va retourner dans le passé ! Cette pyramide peut se conserver dans cette boîte pendant des siècles, tout comme elle peut être gardée à l’intérieur de toi ! »
« A l’intérieur de moi ? »
Harry acquiesça de la tête.
« Comment ça ? »
« Attend ! Regarde ! »
Sans hésitation, le Survivant prit la pyramide de lumière au creux de sa paume ce qui en diffusa plus encore les rayons et il l’éleva jusqu’à la poitrine de son compagnon qu’il s’entreprit de dénuder.
« Qu’est-ce que tu fais ? » demanda Severus qui ne comprenait rien.
« Attend ! »
Une fois que Severus fut torse nu, la main de Harry se dirigea vers son cœur et posa sa paume sur son sein. La pyramide disparut, absorbée par le corps du jeune voyageur, toujours inquiet et perplexe.
Harry lui saisit la main droite et la posa sur son cœur.
« Qu’est-ce que- ? »
Mais Severus ne termina pas de poser sa question tandis qu’il sentait une chaleur inconnue envelopper son muscle cardiaque comme une caresse délicieuse et pure. Harry lui fit glisser sa paume contre son épaule puis son bras. Severus observa avec étonnement que la sensation suivait le même chemin jusqu’à sa paume. Le dos de sa main se mit à scintiller et la pyramide, d’une taille plus imposante, se projeta dans la pièce devant lui et l’éclaira de ses reflets dorés et bleutés.
« Qu’est-ce que tu viens de dire ? » interrogea Sev.
« C’était l’incantation pour que la pyramide qui renferme les photos puise s’ouvrir. Il faut bien que tu la retiennes sinon tu ne pourras plus les regarder. Tu vois, les photos sont en toi, un peu comme si la pyramide était tatouée sur ta peau mais il n’y a que toi et moi qui pouvons la voir. Mais tu peux la faire revenir dans la boîte si tu le veux. Tu n’as qu’à prononcer la même incantation mais à l’envers pour que la pyramide se remette dans ta main. J’ai essayé et ça fonctionne très bien ! … Alors, t’en penses quoi ? »
« C’est – C’est génial ! » souffla Severus, sincèrement émerveillé. « Je pourrais garder nos photos sans craindre que quelqu’un les voit ou pire, les vole ! C’est… génial ! Je ne sais pas quoi te dire excepté… merci ! »
Sev fixait Harry avec un tel amour et une telle reconnaissance que Harry en fut bouleversé.
« De rien ! Tu sais très bien que je ferais n’importe quoi pour toi ! Et je voulais tellement que tu aies aussi des photos que tu pourrais regarder et entendre ! Je t’aime tellement ! »
Harry s’approcha de son petit ami et l’embrassa délicatement sur les lèvres. Ce dernier approfondit le baiser avec tendresse.
Lorsque leurs bouches se séparèrent, Sev s’écarta légèrement et lui avoua son amour.
En Fourchelang.
Harry sourit d’une oreille à l’autre.
OOOoooOOOoooOOO
Severus était dans la cuisine en train de manger une énorme part de gâteau au chocolat lorsque son double plus âgé vint l’y retrouver.
« Qu’est-ce que tu fais ici à cette heure tardive ? » interrogea son jeune homologue.
« C’est plutôt à toi que je devrais demander ça ! » lui fit remarquer le professeur. Sans attendre de réponse, il ajouta « Je devais te parler ! »
« Ah ! … C’est quand même bien pratique de connaître l’avenir !… Enfin, le mien ! Tu sais toujours où me trouver ! »
Snape émit un petit rire moqueur.
« Et je sais aussi pourquoi ! »
Sev rougit et avala sa bouchée de gâteau avec plus de difficulté. S’il était présent à presque cinq heures du matin dans la cuisine déserte, c’était parce que Harry et lui avaient fait l’amour toute la nuit et que Severus s’était réveillé une demi-heure auparavant, l’estomac lui criant famine. Il s’était alors levé, sans réveiller son petit ami qui dormait encore et était parti à la recherche de denrées le plus rapidement possible.
« Il est insatiable ! » dit Sev avec douceur et tendresse.
« Oui, je sais » répliqua Snape avec une pointe de jalousie.
« Que voulais-tu me dire ? »
« As-tu parlé avec Harry ? »
« Comment ça ? »
« De nous ! … Je veux dire… de lui et de moi ! »
« Tu connais la réponse alors pourquoi me demandes-tu ça ? »
« Parce que je le devais… juste pour te rappeler de… ne pas m’oublier… de lui dire que je suis toujours à lui. Tu vas partir dans neuf jours maintenant et crois-moi, ça va passer très vite. Dumbledore et moi nous sommes chargés de vous donner le moins de devoirs possibles donc vous pourrez passer plus de temps ensemble mais neuf jours… Neufs jours, ce n’est rien ! »
Le cœur de Sev se serra devant cette affirmation dont il n’avait que trop conscience mais se tint coi.
« Sev » appela Snape en tendant une petite enveloppe au jeune homme. « Je voudrais que tu donnes ce message à Harry le jour de ton départ, juste avant que tu t’en ailles et que tu lui dises que ça vient de moi. Bien sûr, tu peux le lire… »
« OK ! » acquiesça simplement le futur maître des potions en posant sur son homologue un regard compatissant. Au bout d’un long moment de silence, il conclut « T’inquiète pas ! On réussira ! »
OOOoooOOOoooOOO
Après une douche vespérale, Sev se décida à ouvrir l’enveloppe que lui avait donné son homologue le matin-même. Il était seul dans la chambre – Harry venant juste de rentrer d’un de ses entraînements de Quidditch pour se diriger tout droit à la douche à la suite de son compagnon.
Tandis que le bruit de l’eau jaillissante se faisait entendre, le voyageur du temps extirpa la courte de lettre de son écrin de papier blanc, la déplia et lut.
Mon Harry, Mon amour,
Quand tu liras cette lettre, mon homologue du passé viendra de repartir. Je serai aussi présent dans la pièce en compagnie de Dumbledore et le verrais s’en aller cependant, je ne m’attarderais pas. Ceci étant pour te laisser le temps d’accepter son départ et d’accepter également ma présence en cette époque. Car je suis lui ! Et je t’aime toujours. Je n’ai jamais cessé de t’aimer et je t’aimerai toujours.
Mes sentiments n’ont jamais changé et je n’ai jamais connu d’autres hommes que toi. Tu as été le seul et tu resteras l’unique à jamais.
Je sais que tu pourrais douter de mon amour pour toi étant donné les insultes et les humiliations que je t’ai fait subir mais j’en ai souffert peut-être plus que toi. Si tu m’en laisses l’occasion, je pourrais te montrer que je n’avais pas le choix, je pourrais enfin tout t’expliquer comme j’ai si souvent rêvé de le faire.
Si tu es prêt à m’écouter et si tu es prêt à nous laisser une seconde chance, retrouve-moi dans la chambre bleue qui avait été la mienne lorsque je suis arrivé ici en tant que voyageur du temps. Je t’y attendrai autant de temps qu’il te faudra pour accepter le départ de mon homologue. Prends ton temps si tu en as besoin.
Je t’aime et suis tien pour toujours,
Severus
Sev essuya les larmes qui coulaient à présent sur ses joues. Oh comme il n’avait pas hâte de donner cette lettre à Harry ! Il n’avait pas du tout envie de partir mais il savait qu’il ne pouvait pas rester. Il savait qu’il n’était pas à sa place ici. Il savait aussi que deux décennies plus tard, il pourrait à nouveau tenter de reconquérir le cœur de son amour mais l’incertitude le tuait. Est-ce que Harry allait l’accepter ? Tout ce qu’il avait vu pour le moment n’incitait pas à une affirmation mais il ne pouvait admettre l’idée que Harry ne voudrait plus de lui. Après tout, Severus était lui-même avec seulement quelques années de plus et une certaine expérience nouvelle de la vie. Alors pourquoi le jeune homme ne retournerait pas avec lui ?
Les yeux légèrement rougies mais secs, Sev replia la lettre qu’il remit dans son enveloppe avant de la glisser entre deux pulls dans sa partie d’armoire et se dirigea vers la salle de bain. Il fallait qu’il essaie de convaincre son amant que son professeur de potions était digne de son intérêt.
OOOoooOOOoooOOO
La veille du départ de Sev, Harry l’invita à dîner dans un endroit spécial dont il ne voulait pas lui divulguait l’adresse exacte.
« C’est une surprise ! » lui répéta-t-il en entraînant son compagnon un peu plus loin dans la nuit.
« Mais où est-ce que tu m’emmènes ? » persista en riant un Sev aveuglé par un bandeau autour des yeux tandis que son amant le tirait par la main. « Je sais que nous ne sommes pas sortis de Poudlard et je sens l’herbe depuis une bonne dizaine de minutes sous mes pieds. Tu ne m’entraînes quand même pas vers la forêt interdite ? Sinon, j’ai quelques leçons de romantisme et de séduction à te donner ! »
Harry gloussa et rectifia « Non, je t’ai dit que nous allions déguster un repas et non pas en faire partie ! Et je crois qu’en matière de romantisme, tu n’auras rien à me reprocher. Quant à la séduction, il me semble t’en avoir donner un échantillon il y a deux heures à peine ! »
« Vantard ! » lui lança Sev avec un large sourire.
« Non, réaliste ! » rétorqua Harry en souriant lui aussi. « Stop ! On est arrivé ! »
« Enfin ! » soupira Sev. « Je commençais à mourir de froid ! Je peux ôter le bandeau maintenant ? »
« Mmh mmh ! » acquiesça Harry, attentif à la réaction de son compagnon.
Il ne fut pas déçu.
Le regard ébahi de Sev balaya l’endroit. « Le terrain de Quidditch ! Tu m’as emmené sur le terrain de Quidditch ! Et c’est ça ta vision du romantisme ! Me dis pas que tu vas me proposer un toast à chaque but marqué parce que sinon, tu es encore plus atteint que je… »
« Mais non ! » le coupa Harry avec un sourire amusé. « Regard par terre ! »
Les yeux de Sev s’abaissèrent et c’est alors qu’il distingua l’étendue sombre d’une étoffe qui avait l’air aussi douce que de la soie.
« C’est un tapis volant que j’ai fait venir de Chine ! C’est Charlie Weasley qui m’en avait parlé… Un des frères de Ron - mon meilleur ami - qui s’occupe de dragons. Le tissu à la capacité de changer de couleur au gré de la volonté de son possesseur. Pour ne pas qu’il soit aperçu ce soir, je l’ai fait devenir vert, de la couleur du terrain mais là, je vais le changer en… noir ! » s’écria-t-il en pointant sa baguette sur le tapis. Aussitôt, il prit la teinte demandée. « Grimpe ! » lui dit-il après l’avoir fait lui-même.
« Mais… mais ça va le salir ! » fit Severus avec hésitation.
« Non ! Il a été enchanté pour se nettoyer tout seul. »
« Je ne suis jamais monté sur un tapis volant mais… es-tu sûr que c’est fiable parce qu’il a plutôt l’air fragile et instable ! »
« Oui, il a en effet l’air ainsi mais ce n’est qu’une apparence. Au contraire, il est complètement stable et pourtant très confortable. Monte ! »
Sev s’exécuta, toujours un peu méfiant mais s’aperçut très vite que son petit ami disait vrai.
Le tapis monta dans le ciel à une altitude respectable mais Severus n’avait étrangement plus froid.
« Je lui ai lancé un sort de bouclier thermique et repousse intrus » répondit Harry en voyant la question muette dans ses yeux que la lune presque pleine éclairait. « Comme ça, nous n’aurons pas froid et nous ne serons pas dérangé s’il pleut ou autre ! Et maintenant, assieds-toi et regarde ! »
Sev obéit encore et avisa qu’une lumière tamisée se diffusait du tapis ce qui révélait peu à peu le dîner qu’il allait manger.
« Tu n’as pas peur que… »
« Non » répondit Harry en devinant la question. « Personne ne peut voir cette lumière sauf nous. Nous ne serons que tous les deux ce soir et nous ne serons dérangés par absolument personne ! »
Severus sourit et ses lèvres s’étirèrent davantage lorsqu’il vit les plats que Harry avait choisi : saumon fumé d’Ecosse avec toast grillé et beurré encore tout chaud comme s’il venait de sortir du four, une gargantuesque salade composée façon océane, des mini crêpes fumantes fourrées au chocolat et une coupe de glace au parfum de son choix.
« Et du jus de goyave ! » s’extasia Sev. « J’adore ça ! »
« Oui, je sais ! » sourit son compagnon. « Et ça change un peu du jus de potiron même si c’est aussi délicieux. »
Sev acquiesça de la tête avant de commencer à remplir une assiette qui planait dans les airs grâce à un sort de lévitation. Harry en fit autant et il croqua dans un toast avant de s’allonger sur le tapis.
« Tu sais que c’est pas bon de manger couché ! Tu pourrais t’étouffer ! »
« Oui, je sais ! » répondit le Survivant, le bouche à moitié pleine. « Mais c’est tellement beau ! »
Le voyageur du temps éleva la tête pour voir ce que Harry regardait avec une telle fascination et fut saisit à son tour par la beauté du ciel étoilé qui leur dévoilait tous ses charmes. Severus avait toujours aimé la nuit car c’était particulièrement à ce moment que l’univers se révélait et déployait ses astres qu’il s’amusait à cacher en journée.
« Tu as raison, c’est magnifique ! Merci Harry ! Merci pour tout ! »
A ces mots, Harry se détacha du spectacle qu’il avait admiré et en contempla un autre. Ce remerciement ne lui donnait pas l’impression qu’il n’était réservé que pour ce dîner et cette constatation lui fit mal. C’est comme si Severus se préparait déjà à lui dire adieu. Harry se rapprocha alors de lui et se blottit dans ses bras.
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Il était deux heures du matin lorsque Sev et Harry rebroussèrent chemin jusqu’au château. Ils avaient passé une soirée délicieuse. Le dîner avait été parfait et leur union sur le tapis avait été de même. Jamais Severus n’aurait pu demander à vivre quelque chose de plus beau. Et cette beauté était accrue par la perspective de son départ plus imminent qui rendait leurs ébats plus intenses car éphémères.
Dans un des couloirs des cachots, Severus arrêta Harry et siffla qu’il l’aimait en Fourchelang.
« Tu aimes le dire dans cette langue, n’est-ce pas ? » le taquina Harry tristement.
« Oui ! En fait, j’aime bien entendre la prononciation de ce langage mystérieux. Ca… m’excite ! » avoua-t-il avec un sourire furtif.
« Alors tu seras content de savoir que j’ai réussi à apprendre quelques autres phrases en Fourchelang… juste par curiosité » mentit-il. « Et que je suis capable de te les énoncer en boucle ! »
« Mmmm » gémit Sev en l’implorant du regard de ne pas s’en priver.
Taquin, Harry commença alors à émettre quelques sifflements, s’évertuant à répéter souvent les mêmes syllabes pour ne pas que Severus s’aperçoive qu’il pouvait parler la langue et non en savoir seulement quelques mots.
Il vint lui susurrer à l’oreille combien il le désirait dans la langue qui faisait vibrer son compagnon et bientôt, il put en admirer les effets tandis que le membre dur de Sev se pressait contre sa hanche.
« Tu aimes ? » l’alluma-t-il cette fois-ci en Anglais en faisant glisser ses mains sur les fesses de Sev.
Celui-ci réagit aussitôt et plaqua son amant avec une certaine violence contre une porte de bois qui leur faisait face.
« Tu veux que je te prouve à quel point ? »
« Je ne dis pas non ! » murmura Harry en un souffle rauque.
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Le maître des potions avala un grand verre d’eau avant de poser le livre qu’il venait de finir sur sa table de nuit. Il était un tout petit peu plus de deux heures du matin et pourtant, il n’arrivait toujours pas à trouver le sommeil. Et la raison en était que plus tard dans la matinée, il devrait assister au départ de son jeune double puis connaîtrait enfin ce qu’il était advenu ensuite.
Il s’était toujours demandé comment avait réagi Harry à son départ. Lui avait été dévasté. Il avait hâte que le jeune homme parte pour pouvoir prendre sa place mais il ressentait également une peur terrible d’être rejeté. Il savait qu’il ne pourrait pas continuer sans Harry.
Pendant deux décennies, il n’avait réussi à résister à la dépression et aux envies de suicide qu’en pensant à Harry. Il avait réussi à repousser ses limites et sa tristesse que dans l’espoir qu’il revivrait un jour tous ces instants de bonheur qu’il avait déjà connu. Il n’avait tenu que dans l’expectative d’une vie avec Harry. Il n’avait survécu que par espoir et si cet espoir s’arrêtait, il ne resterait plus rien.
En tremblant, il passa une main sur son visage et sursauta brusquement lorsqu’un bruit sourd et violent se répercuta contre sa porte.
En fronçant les sourcils, il se leva et fit face à sa porte avant de lui lancer un sort de transparence qui n’allait que dans son sens ainsi, il n’y avait que lui qui pouvait voir qui était de l’autre côté.
Le spectacle qu’il avisa alors le laissa pantois.
Echevelé et à moitié nu, Harry se faisait dévorer le cou par son double.
Comme hypnotisé, Snape s’approcha de la porte transparente et, sans en avoir conscience, s’y colla en se laissant tomber sur le genoux pour être à la hauteur de Harry.
Son regard ne pouvait se détacher du jeune homme gémissant qui se tenait dos à lui mais qui était si proche qu’il aurait pu compter et décrire chaque grain de beauté qui lui parsemait la peau.
La respiration de l’enseignant se fit haletante tandis qu’il voyait son homologue déboucler la ceinture métallique de son amant puis défaire ses boutons avec fébrilité. Son souffle se fit précipité lorsque l’érection de son élève fut libérée et qu’il put détailler la longue hampe épaisse, surmontée d’un gland pourpre et luisant qui laissait échapper des gouttes blanches d'une saveur qu'il savait amère.
Snape abaissa son bas de pyjama noir et agrippa son sexe durci par un désir fiévreux et commença à le caresser tandis qu’il voyait son reflet plus jeune venir lécher la virilité de son petit ami.
« Sev ! Sev ! » grogna Harry, inconscient de l’homme qui se délectait de ses gémissements derrière la porte contre laquelle il était appuyé. « J’en peux plus ! Prend-moi ! Prends-moi, mon amour ! »
Sev se releva alors et redressa Harry pour mieux le presser contre la porte. Snape se releva également avec vivacité et se plaqua de nouveau contre le panneau de bois.
Le voyageur du temps releva les jambes de son amant et s’enfouit en lui d’une seule poussée.
Harry râla de plaisir et ses hanches se mirent à bouger avec frénésie. Sev allait et venait avec une savante maîtrise de son corps tout en laissant parfois deviner le désir sauvage qui était en lui.
Ses jambes enroulées autour de la taille du jeune homme, Harry s’empalait de plus en plus fort, quémandant des coups de rein plus profonds.
« Oh ouuiiiiiiii ! » souffla-t-il avec bonheur.
De l’autre côté de la porte, Severus se frottait ardemment contre le bois, imaginant qu’il s’agissait du corps ferme de Harry. Il n’en pouvait plus d’entendre ses petits cris de plaisir, ses gémissements tantôt satisfaits, tantôt encourageants et de le voir s’offrir ainsi à la luxure dans ses bras. Il aimait entendre son nom franchir sa bouche parmi d’autres mots et sons plus excitants les uns que les autres.
Sev fut le premier à se perdre dans l’extase mais fut bientôt suivi par Harry et Severus qui explosèrent en même temps, leur amour sur les lèvres.
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« Comme vous le savez » commença Dumbledore. « Aujourd’hui, le jeune Severus doit partir. J’ai reçu ce matin le retourneur de temps qui lui permettra de regagner son époque en toute sécurité. »
Main dans la main, Severus et Harry se tenaient comme s’ils ne pouvaient plus se lâcher. Ils portaient sur le visage l’expression des condamnés et leurs yeux étaient rouges et gonflés.
Harry entendait Dumbledore poursuivre son petit discours et offrir à Sev des paroles encourageantes et réconfortantes mais, lui, aurait tellement voulu le mettre en garde sur son avenir et en particulier Voldemort. Il aurait tellement voulu lui dire de rester loin de ce monstre et de Lucius Malfoy mais il savait bien qu’il n’en avait pas le droit. Le passé devait rester comme il l’avait été sinon, cela pourrait gravement changer le présent et l’avenir. Cette impossibilité de parler et le fait de savoir quelle serait la souffrance future de Severus sur laquelle il ne pourrait avoir d’influence positive lui arrachaient le cœur mais il se tut, la mort dans l’âme. Tout ce qu’il pouvait lui avouer était son amour mais il ne le ferait que lorsqu’ils seraient seuls.
« A présent, Severus et moi allons vous laisser seuls » fit Dumbledore en faisant un petit geste d’invite à l’attention deu maître des potions pour que celui-ci le suive un instant hors de la pièce. « Nous vous laissons dix minutes. Je ne peux malheureusement pas vous en laisser plus. »
Avec un regard d’excuse, Dumbledore sortit de la pièce, Snape à sa suite.
Harry se tourna aussitôt vers Sev.
« Je n’ai pas envie que tu partes ! »
« Moi non plus !
« Je t’aime !
« Moi aussi, je t’aime ! »
« La vie est mal foutue ! » grogna Harry avec ressentiment.
« Je suis là ! » fit-il avec tristesse. « Dans cette époque, je suis toujours là. Je suis plus vieux, c’est tout ! »
Harry ne lui répondit pas mais à la place, lui prit les deux mains et arbora un air sérieux.
« Sev, promets-moi de prendre soin de toi ! Promets-moi de ne pas te laisser aller et dépérir quand tu seras retourné là-bas ! Promets-moi de ne pas arrêter de te nourrir comme tu le fais trop souvent quand tu es bouleversé ! Promets-moi de faire bien attention à toi ! Promets-moi d’être toujours prudent et… »
Harry ne put continuer davantage tandis que les sanglots étouffaient sa voix. Ses larmes coulaient à présent à flot sur son visage qu’il n’essayait pas de cacher. Il était bien trop malheureux et bien trop avide de ne pas perdre une seconde en la compagnie de Severus pour aller cacher son chagrin. Il ne voulait pas le quitter un instant du regard avant qu’il ne soit parti.
« Tu vas me manquer ! » fit Severus. « Je penserai tout le temps à toi et a ce qu’on a vécu. Et je penserai aussi à ce qu’on vivra… dans cette époque mais il faut que tu comprennes que Snape, c’est moi ! Et je t’aime ! Il t’aime toujours ! … D’ailleurs, j’ai quelque chose à te donner. »
Il sortit la petite enveloppe que son double lui avait donné neuf jours auparavant et la posa dans le creux de la paume de son compagnon.
« Qu’est-ce que c’est ? »
« Tu le sauras quand je serai parti ! » répondit Sev en lui caressant la joue d’un geste tendre.
« Sev… là-bas… » Harry s’interrompit deux secondes avant de reprendre, hésitant. « Là-bas… pourras-tu… pourras-tu me rendre une faveur ? »
« Tout ce que tu voudras mon amour ! »
« Je sais que c’est beaucoup te demander mais… mais… pourras-tu… pour moi… prendre des photos discrètement de ma mère et de mon père… et de Sirius… et de toi aussi… »
Harry vit Sev pâlir à cette requête et ses lèvres tremblèrent lorsqu’il ajouta « Je sais… mais je t’en prie, je voudrais tellement avoir plus de photos de mes parents. Je n’en ai pratiquement pas. Et… si tu pouvais… Si tu pouvais aussi enregistrer leurs voix, leurs rires… »
Sev était à présent d’une teinte grisâtre et fixait Harry d’un regard vide.
Harry ferma les yeux et baissa la tête. Son poing droit était crispé sur sa poitrine au niveau du cœur.
« Oublie ça ! » fit-il d’une voix blanche. « Oublie ce que je viens de te demander ! »
« N-Non ! » articula doucement Severus qui était toujours d’une pâleur cadavérique. « Je vais… essayer… Tout pour toi, Harry, tout pour toi ! »
« Oui mais… »
Severus ne le laissa pas finir et l’embrassa à pleine bouche pour le faire taire.
Oui, la demande serait dure à accomplir pour lui mais il était prêt à le faire pour Harry. Uniquement pour lui car il l’aimait.
Il se détacha de ses lèvres et murmura « Je promets pour tout, Harry. »
Ce dernier fixait son amant d’un regard tourmenté qui le remerciait à la place des mots qui ne pouvaient franchir ses lèvres en cet instant.
Severus captura à nouveau les lèvres de son amant et c’est dans cette position que les trouvèrent le directeur du collège et son employé en potions.
Ceux-ci avaient déjà été témoins de leurs effusions une fois et les deux jeunes amants en avaient été horrifiés mais cette fois-ci était différente et ils n’avaient cure qu’une ou mille personne puisse assister à la démonstration de leur amour et de leur désespoir.
« Je dois y aller, maintenant ! » chuchota Sev, les yeux noyés de larmes qu’il tentait visiblement de réprimer.
Harry pressa ses lèvres l’une contre l’autre, luttant pour ne pas lui hurler de rester là et il acquiesça… sans lui lâcher la main cependant, ce que ne tentait pas de rétablir son petit ami.
Il fallut que Dumbledore passe le retourneur de temps autour du cou de Sev pour que celui-ci relâche le contact.
« Il faut que tu lui fasses faire 20 tours au sablier pour remonter de près de 21 ans. Le retourneur s’ajustera en fonction de ton époque et tu reviendras deux mois après ton départ de là-bas… Bon retour Severus. »
« Merci, Professeur ! »
Sev adressa un regard complice à son homologue qui le lui rendit puis il se tourna vers Harry et lui dit « Je t’aime » en Fourchelang.
Harry lui fit écho et l’embrassa pour la dernière fois en mettant dans son baiser tout l’amour qu’il ressentait pour lui.
Sev se força à se détacher de lui et fit quelques pas en arrière en lui montrant l’alliance qui entourait son annulaire. « Tu seras toujours mon mari. Reste le mien ! » Puis, il fit tourner vingt fois le sablier en ne quittant pas Harry un seul instant du regard. Le retourneur se mit en marche et Sev n’eut juste le temps que de lui envoyer un baiser avant qu’il ne se fasse aspirer par la magie qui le renvoyait à son époque.
En le voyant disparaître, Harry lâcha un gémissement d’animal blessé et se remit à pleurer.
De son côté, Snape tentait de réprimer son propre chagrin ainsi que la vague d’espoir qu’il sentait l’envahir parfois. Il ne voulait pas laisser son imagination placer Harry dans ses bras car s’il allait au devant d’une déconvenue, la chute serait trop grande.
Il vit l’être qu’il aimait le plus au monde évacuer son chagrin sur la poitrine d’un autre et, comme promis dans sa lettre, Severus quitta la pièce en laissant Dumbledore consoler Harry comme lui aurait voulu le faire. Il laissait le choix à son amour de le retrouver ou non et il espérait que Harry ferait le premier.
A suivre…
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Un teaser du chapitre 17 est accessible sur fanfiction.net si vous voulez en savoir un peu plus.
Disclaimer : Pas à moi. Tout à J. K. Rowling.
Cette histoire est dédiée à Caro à qui je fais d’énormes poutouxes.
L’AMANT VENU DU PASSE
Chapitre 16 : Une requête malvenue
« Si je le veux ? » répéta Harry avec incrédulité. « Si je veux une nuit de noce avec toi ? » Severus était-il fou ? « Mais bien sûr que je la veux ! Je te veux ! »
Sev relâcha le souffle qu’il n’avait pas eu conscience d’avoir retenu et sourit. « Moi aussi, je te veux. Ca faisait déjà longtemps que j’en avais envie mais je ne voulais pas aller trop vite ! Je savais que je n’avais que deux mois à passer ici mais je voulais être sûr avant… Etre vraiment certain de mes sentiments, tu comprends… parce que… parce que ça sera ma première fois… »
« Je sais ! » rétorqua Harry. « Pour moi aussi, ça sera la première fois. Nous irons doucement » ajouta-t-il en caressant du pouce la joue douce de son mari.
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Comme la veille, Seamus pleurait sans s’interrompre dans les bras de Draco qui ne comprenait pas ce qui se passait.
« Dis-moi ce qu’il y a ? Dis-moi pourquoi tu pleures cette fois-ci ? »
Seamus continua de sangloter en essayant d’étouffer sa crise de larmes dans la robe de Draco et ne répondit pas.
Draco le laissa faire encore quelques minutes avant de réitérer sa question. Cette fois-ci, le jeune professeur répondit, d’une voix entrecoupée.
« C’était notre anniversaire ! »
« Quoi ? » demanda doucement le Serpentard.
Il savait qu’il ne fallait pas brusquer son compagnon pour éviter de le mettre sur la défensive mais il ne comprenait pas la signification profonde des paroles de Seamus.
Ce dernier répéta « L’autre jour !… La première… fois que… tu m’as vu… pleuré ! C’était… notre… anniversaire ! »
« Ton anniversaire ? » interrogea Draco tout en sachant que la question n’était pas juste. Il avait très bien entendu le ‘notre’ dans la phrase de l’autre sorcier.
« Non ! » fit celui-ci en secouant la tête. Et malgré l’explication qu’il avait décidé de lui donner et qui était certainement très difficile pour lui à évoquer, il s’était calmé. Sa voix était moins hachée et moins étouffée par les pleurs.
Il se redressa, les yeux bouffis et rouges, le nez, le menton et les pommettes de la même teinte mais Draco n’y prêta pas attention. Tout ce qu’il voyait était la lueur de profonde tristesse et de culpabilité qui hantait les yeux du jeune homme.
« L’homme que tu as vu sur la photo qui se trouve dans le cadre sur mon bureau, c’était mon petit ami ! Nous devions nous marier ; on s’était promis de le faire aux premiers beaux jours en Irlande… Un jour, on est allé sur le Chemin de Traverse pour visiter les boutiques de robes de mariés sorcières. J’étais en train de lui montrer celle que je voulais lorsqu’il m’a hurlé de me mettre à terre. Sur le coup, je n’ai pas compris pourquoi alors je ne l’ai pas fait… »
Les yeux de Seamus s’embuèrent à nouveau et il serra ses poings à se faire mal.
« Je n’avais rien vu venir, contrairement à lui. Je n’avais pas vu qu’une escouade d’aurors suivait un groupe de mangemorts qui avait voulu se rendre dans l’allée des embrumes. Les mangemorts se sont rendus compte qu’ils étaient filés près de là où nous étions Ewan et moi. Ils ont commencé à se lancer des sorts… »
Draco pressa une des épaules de Seamus en un geste affectueux et rassurant.
« J’étais tellement émerveillé par tout ce que je voyais dans la vitrine et les scènes que j’imaginais pour mon mariage que je n’aie rien entendu ! Je ne suis sorti de mon enchantement que quand j’ai perçu la panique et la peur dans la voix d’Ewan. Je me suis retourné pour voir qu’un sort perdu se dirigeait vers moi. Je n’ai rien pu faire ! Je suis resté immobile devant cette lumière verte qui venait vers moi et elle ne m’a jamais atteint… Ewan s’était mis en travers de mon chemin et c’est lui qui a tout pris ! Il est mort sur le coup ! »
« Oh Merlin ! » fit Draco d’une voix horrifiée.
« Et l’autre jour, c’était notre anniversaire. L’anniversaire de notre rencontre… ça faisait trois ans !… Il avait été mon ami avant de devenir mon amant… Je l’aimais ! »
La voix de Seamus se brisa et il éclata de nouveau en sanglot. Draco le reprit dans ses bras en lui murmurant de douces paroles.
« Ce n’était pas ta faute… Ce n’était pas ta faute… »
Seamus se laissa bercer jusqu’à ce qu’il s’endorme dans les bras du blond.
Draco était autant horrifié par le récit du jeune Irlandais que par les souvenirs qui affluaient à son esprit. Les souvenirs de son enfance, de son père, de sa mère et ceux de son adolescence où il croyait encore tout ce qu’il avait toujours entendu. A croire tous ceux au côté de qui il avait grandi, la vie d’un mangemort était un conte de fée. Il avait su plus tard que cela ressemblait bien plus à un cauchemar et, tous les jours portaient son lot de souffrances supplémentaires.
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« Quand je fais ça, ça te fais quoi ? » susurra le Survivant à l’oreille de son compagnon.
« Ca chatouille ! » gloussa Severus en se tortillant pour échapper à la main de Harry.
« Ce n’est pas vraiment la réponse que j’attendais ! » dit ce dernier avec un air mi-surpris, mi-déconfit.
« Je suis très sensible au niveau des côtés du ventre » rétorquant le jeune homme en lançant un regard d’excuse à son petit ami.
Les deux sorciers étaient allongés sur le large lit qui était le leur à présent et se contemplaient avec un léger embarras dans la faible lueur des bougies.
Aussi gênés l’un que l’autre par la première tentative de faire l’amour qu’ils effectuaient, aucun des deux n’osait vraiment prendre l’initiative. Ils étaient donc là, totalement intimidés et empruntés, les pommettes rouges, le souffle légèrement court, en pantalon et en chemise, à se regarder, indécis.
Trop conscient d’être l’aîné ainsi qu’un Gryffondor donc représentatif du courage, Harry tenta une autre approche délicate et fit glisser sa main entre la chemise entrouverte du jeune homme et sa peau pâle et veloutée.
Severus éclata à nouveau de rire avant d’étouffer brusquement son hilarité d’un revers de main. Ses yeux se firent rapidement contrits lorsqu’il avisa l’immobilité de son compagnon, ainsi que sa mine catastrophée.
« Je suis… désolé Harry… Côtés de mon ventre, toujours… Pardon… »
« Ce… n’est rien ! » rétorqua son partenaire d’une voix faible.
Harry passa la zone chatouilleuse et parvint au niveau des côtes de Severus.
« Tu dois te dire que je suis trop maigre ! » fit celui-ci avec une certaine honte.
« Non… non, ce n’était pas ce que j’étais en train de me dire… » répondit Harry en défaisant un des derniers boutons qui maintenaient en place les pans de la chemise de son amant. Il avait commencé par le bas donc continuait de déboutonner en remontant. Au fur et à mesure que le tissu s’entrouvrait, il découvrait des merveilles de douceur et de blancheur. Tout comme lui, Severus était presque imberbe et cette constatation lui plaisait.
« Alors, tu dois te dire que je suis trop pâle et flasque… »
« Non plus ! » le coupa le Survivant.
« … Et pas très réactif au lit… à part les chatouilles… » Sev rougit de honte.
« Pas du tout ! » répondit son compagnon en un murmure enroué. Il se lécha les lèvres et ses doigts froissèrent le tissu blanc de la chemise désormais inutile.
Le souffle de Harry se coupait régulièrement lorsque quelques centimètres carré d’épiderme étaient dévoilés et il avait du mal à rassembler ses pensées.
Ces réactions auraient pu paraître stupides comme il avait déjà vu Severus nu mais cette fois-ci était différente. Jamais il n’avait pu offrir à ses yeux une proximité du corps de son compagnon telle qu’il arrivait à en distinguer chaque pore, chaque monts et vallées, chacune des nuances de blanc et de nacré qui distinguaient cet homme-là. Il aurait pu décrire pendant des heures les sensations qui lui parcouraient les doigts pour se perdre au fin fond de ses reins tandis qu’il éprouvait tout ce qui était son amant. A ce moment-là, Harry était perdu dans sa contemplation amoureuse et n’avait jamais plus envie de retrouver son chemin.
La dernière attache sauta entre son pouce et son index et il écarta l’étoffe avec une douceur infinie. Il avait l’impression d’être un connaisseur d’art venant de trouver une œuvre cherchée toute sa vie et qui lui dévoilait toutes ses richesses et sa beauté.
« Severus, tu es magnifique ! » murmura Harry avec dévotion. Sa voix rauque se brisa dans un souffle.
Il ne vit pas les yeux noirs écarquillés et surpris. Il ne vit pas la rougeur diffuse qui s’était emparée de Severus à ces mots qu’il n’était pas habitué à entendre ou à penser. Il ne vit pas non plus les prunelles ébènes refléter brusquement la même adoration qui miroitait dans ses propres iris. Il ne vit rien des émotions qui serraient la gorge du sorcier en cet instant-là mais sentit une main tendre s’enfouir dans ses cheveux ébouriffés.
Harry frissonna.
Tout ce qu’il voyait était la corolle brune égarée sur un léger renflement de chair d’un blanc immaculé. Il ne voyait que ce mamelon dressé dont la pointe, plus foncée que son pourtour, appelait son souffle.
Harry referma alors son corps sur celui de l’être qu’il aimait le plus au monde et aspira le téton entre ses lèvres. Severus haleta violemment et cambra soudainement ses reins.
Très doucement, Harry fit aller et venir le bourgeon de chair avant de lui donner quelques petits coups de langue inquisiteurs. Il se savait pas si les gestes qu’il faisait étaient les bons mais à en juger par les gémissements éraillés de son partenaire, il ne lui semblait pas se tromper.
Cette pensée rassura Harry qui se positionna plus au-dessus de Severus pour avoir un meilleur accès à son corps, et ses mains trouvèrent leur chemin sur les hanches, les flancs et les épaules du jeune éperdu pour le dénuder davantage.
Tout en réprimant un sourire, Harry se dit que Sev n’avait pas éclaté de rire lorsqu’il avait touché les côtés de son ventre quelques secondes plus tôt. Non, des râles rauques s’échappaient de sa gorge tandis que son amant mordillait son autre mamelon.
Harry lapa tour à tour les deux tétons sensibles et gonflés jusqu’à ce que Severus en sanglote presque de désir, puis vint parsemer son torse, ses épaules et son cou de baisers légers et de caresses aériennes.
« Tu aimes ? » interrogea le Survivant tandis qu’il suçait délicatement l’artère jugulaire qui battait d’un sang furieux sous ses lèvres.
« Oh oui ! » haleta Sev en caressant fermement le dos de l’autre Gryffondor en un parcours infini.
Harry sourit et redressa la tête pour venir capturer la bouche fine qui chantait son plaisir. Ils s’embrassèrent d’abord avec tendresse, explorant, caressant, goûtant tout ce qui était l’autre mais leur soif mutuelle se fit bientôt plus ardente et la passion prit le pas sur la douceur.
Promptement, leurs vêtements s’envolèrent et le contact de leurs corps et de leur peau entre elles les firent crier et se caresser plus fiévreusement.
En tremblant, Harry joignit son corps à celui de Severus qui grimaça d’un plaisir mêlé de douleur, mais celle-ci ne résista pas à la passion qui submergeait les deux hommes et il se laissa dériver au gré des mouvements sauvages que Harry imprimait en lui.
« Oh je t’aime tant ! » gémit Severus tandis qu’il s’élevait rapidement vers la jouissance comme ses hanches ne lui obéissaient plus et ondulaient avec fureur contre celles – tout aussi nerveuses – de son amant.
Les lèvres de Harry partirent de nouveau à la recherche de celles qui le faisaient frémir et les deux jeunes étudiants dévorèrent leur bouche jusqu’à ne plus avoir de souffle.
L’extase explosa en eux bien plus tôt qu’ils ne l’auraient voulu et la lave qui les avait brûlé s’effaça sous le bonheur qui les envahissait.
« Moi aussi, je t’aime Sev… Bien plus que tu ne saurais l’imaginer… »
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« Sev ? » appela Harry d’une voix excitée.
Cela faisait deux semaines qu’ils étaient amants et ils semblaient ne pas pouvoir se rassasier du corps l’un de l’autre.
« Je suis dans la salle de bain ! »
Cela avait sérieusement perturbé Harry la première fois où il avait croisé les yeux de son maître des potions après la première nuit passionnée qu’il avait partagé avec Severus et il n’avait plus voulu faire l’amour avec lui pendant trois jours. Cependant, la tentation avait été la plus forte… d’autant plus que pendant 72 heures, Sev avait tout essayé pour le séduire… en passant par des plans les plus diaboliques.
Un sourire se dessina brusquement sur ses lèvres à ces souvenirs. Il ne comptait plus le nombre de fois où Sev s’était déshabillé sensuellement devant lui à dessein, le nombre de fois où l’ex-Serpentard s’était penché devant lui, fesses les premières ou encore la quantité de fois où Sev avait intentionnellement commandé à Dobby un bâtonnet de crème glacée pour pouvoir le sucer d’une manière équivoque en gémissant d’extase. Son amant en avait grossi de trois kilos !
La silhouette de Harry se découpa à l’entrée de la salle d’eau et il avisa Sev en train de se brosser les dents.
« Tu sais que si tu ne te dépêches pas, je ne pourrais plus te donner ton cadeau ! » murmura Harry d’une voix tentatrice.
Il vit un léger sourire se créer sous la mousse du dentifrice et entendit Sev lui baragouiner « J’arrive ! Juste deux minutes ! »
Harry acquiesça d’un signe de tête et s’en fut dans la chambre.
Il était encore tôt et pourtant, le soleil commençait déjà à se faner au profit de la nuit. Le Survivant n’allait cependant pas se plaindre car l’obscurité aiderait son entreprise.
« Me voilà ! »
Tandis que Severus s’avançait vers lui, le sourire de Harry s’agrandissait et il lui tendit une boîte en boîte vernis qu’il avait fabriqué lui même et qui se verrouillait grâce à un fermoir en acier forgé qui ne pouvait s’ouvrir que grâce à un mot de passe spécial.
« Répète après-moi ! » ordonna Harry avant d’énoncer une courte phrase en Fourchelang qui eut le don de surprendre totalement son amant.
« Tu parles Fourchelang ? »
« Non, non ! » mentit le brun en avisant le regard ébahi de son partenaire. « C’est juste trois petits mots que j’ai tenu à apprendre pour toi et moi. Tu vas remmener cette boîte avec toi (il lança un regard à l’objet en question qui était désormais entrouvert et que tenait le voyageur du temps à présent) et il ne faut que personne puisse en avoir accès. Le mot de passe ne pourra être trouvé par personne. J’ai… J’ai fait des recherches pour le connaître… et c’est symbolique. »
Harry répéta le mot de passe et lui expliqua « Ca veut dire ‘Je t’aime’. »
La gorge de Severus se serra et ses yeux s’embuèrent. Il était très touché par l’attention de son futur élève. Il savait qu’il devrait repartir dans à peine deux semaines et cette perspective le rendait malade lorsqu’il y pensait. Il devrait quitter l’homme qu’il aimait pour retrouver une époque qu’il exécrait de part les membres qui la peuplaient et les événements qui s’y produisaient. Il devrait s’arracher au bonheur pour retrouver une vie qu’il ne voulait pas. Il ne voulait pas devoir faire à nouveau face aux maraudeurs et à leurs attaques et plus particulièrement à James Potter depuis qu’il savait qu’il serait le père du jeune homme qui le comblait. Lui aussi, il l’aimait et tout ce qu’il aurait de lui étaient ses souvenirs, la douleur dans son cœur et cette boîte dont il n’avait pas encore révélé le contenu et qui semblait bouger entre ses paumes.
« Qu’est-ce qu’il y a là-dedans ? » demanda Sev, mi-étonné, mi-inquiet.
« Ouvre et regarde ! » suggéra Harry avec un sourire.
Severus s’exécuta et dès que le couvercle de bois fut ouvert, un rayonnement de lumière le surpris de sa clarté. Au creux de la boîte, il pouvait distinguer une sorte de pyramide brillante qui semblait immatérielle et pourtant bien réelle. On aurait dit que cette figure géométrique n’était véritablement faite que d’un morceau de lumière.
Le futur maître des potions approcha la boîte de ses yeux pour vérifier quelque chose et sa suspicion se confirma lorsqu’il intercepta les ombres mobiles qui habitait la pyramide.
« Qu’est-ce que c’est ? » redemanda le jeune homme, perplexe.
Harry émit un petit rire ravi et excité par sa trouvaille.
« Je voulais absolument que tu ramènes quelque chose de concret avec toi, Amour, et je voulais que tu en aies alors j’ai fait des recherches et j’ai finalement trouvé un moyen pour développer des photos autrement que dans la manière traditionnelle ! »
« T-Tu veux dire… que ce sont des photos qui sont dans cette sorte de pyramide ? »
« Oui ! » s’extasia le jeune Gryffondor à la cicatrice. « J’ai créé une potion spéciale que j’ai trouvé dans un bouquin ancien. Tu aurais été fier de moi ! Les auteurs – des pros de la photographie – disaient que c’était un révélateur qui permettait de ne pas imprimer sur du papier. C’est pratique quand on en a pas, qu’on ne veut pas se charger avec des photos quand on se déplace, quand on veut les conserver autrement que sur papier… ou quand on est un voyageur du temps qui va retourner dans le passé ! Cette pyramide peut se conserver dans cette boîte pendant des siècles, tout comme elle peut être gardée à l’intérieur de toi ! »
« A l’intérieur de moi ? »
Harry acquiesça de la tête.
« Comment ça ? »
« Attend ! Regarde ! »
Sans hésitation, le Survivant prit la pyramide de lumière au creux de sa paume ce qui en diffusa plus encore les rayons et il l’éleva jusqu’à la poitrine de son compagnon qu’il s’entreprit de dénuder.
« Qu’est-ce que tu fais ? » demanda Severus qui ne comprenait rien.
« Attend ! »
Une fois que Severus fut torse nu, la main de Harry se dirigea vers son cœur et posa sa paume sur son sein. La pyramide disparut, absorbée par le corps du jeune voyageur, toujours inquiet et perplexe.
Harry lui saisit la main droite et la posa sur son cœur.
« Qu’est-ce que- ? »
Mais Severus ne termina pas de poser sa question tandis qu’il sentait une chaleur inconnue envelopper son muscle cardiaque comme une caresse délicieuse et pure. Harry lui fit glisser sa paume contre son épaule puis son bras. Severus observa avec étonnement que la sensation suivait le même chemin jusqu’à sa paume. Le dos de sa main se mit à scintiller et la pyramide, d’une taille plus imposante, se projeta dans la pièce devant lui et l’éclaira de ses reflets dorés et bleutés.
« Qu’est-ce que tu viens de dire ? » interrogea Sev.
« C’était l’incantation pour que la pyramide qui renferme les photos puise s’ouvrir. Il faut bien que tu la retiennes sinon tu ne pourras plus les regarder. Tu vois, les photos sont en toi, un peu comme si la pyramide était tatouée sur ta peau mais il n’y a que toi et moi qui pouvons la voir. Mais tu peux la faire revenir dans la boîte si tu le veux. Tu n’as qu’à prononcer la même incantation mais à l’envers pour que la pyramide se remette dans ta main. J’ai essayé et ça fonctionne très bien ! … Alors, t’en penses quoi ? »
« C’est – C’est génial ! » souffla Severus, sincèrement émerveillé. « Je pourrais garder nos photos sans craindre que quelqu’un les voit ou pire, les vole ! C’est… génial ! Je ne sais pas quoi te dire excepté… merci ! »
Sev fixait Harry avec un tel amour et une telle reconnaissance que Harry en fut bouleversé.
« De rien ! Tu sais très bien que je ferais n’importe quoi pour toi ! Et je voulais tellement que tu aies aussi des photos que tu pourrais regarder et entendre ! Je t’aime tellement ! »
Harry s’approcha de son petit ami et l’embrassa délicatement sur les lèvres. Ce dernier approfondit le baiser avec tendresse.
Lorsque leurs bouches se séparèrent, Sev s’écarta légèrement et lui avoua son amour.
En Fourchelang.
Harry sourit d’une oreille à l’autre.
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Severus était dans la cuisine en train de manger une énorme part de gâteau au chocolat lorsque son double plus âgé vint l’y retrouver.
« Qu’est-ce que tu fais ici à cette heure tardive ? » interrogea son jeune homologue.
« C’est plutôt à toi que je devrais demander ça ! » lui fit remarquer le professeur. Sans attendre de réponse, il ajouta « Je devais te parler ! »
« Ah ! … C’est quand même bien pratique de connaître l’avenir !… Enfin, le mien ! Tu sais toujours où me trouver ! »
Snape émit un petit rire moqueur.
« Et je sais aussi pourquoi ! »
Sev rougit et avala sa bouchée de gâteau avec plus de difficulté. S’il était présent à presque cinq heures du matin dans la cuisine déserte, c’était parce que Harry et lui avaient fait l’amour toute la nuit et que Severus s’était réveillé une demi-heure auparavant, l’estomac lui criant famine. Il s’était alors levé, sans réveiller son petit ami qui dormait encore et était parti à la recherche de denrées le plus rapidement possible.
« Il est insatiable ! » dit Sev avec douceur et tendresse.
« Oui, je sais » répliqua Snape avec une pointe de jalousie.
« Que voulais-tu me dire ? »
« As-tu parlé avec Harry ? »
« Comment ça ? »
« De nous ! … Je veux dire… de lui et de moi ! »
« Tu connais la réponse alors pourquoi me demandes-tu ça ? »
« Parce que je le devais… juste pour te rappeler de… ne pas m’oublier… de lui dire que je suis toujours à lui. Tu vas partir dans neuf jours maintenant et crois-moi, ça va passer très vite. Dumbledore et moi nous sommes chargés de vous donner le moins de devoirs possibles donc vous pourrez passer plus de temps ensemble mais neuf jours… Neufs jours, ce n’est rien ! »
Le cœur de Sev se serra devant cette affirmation dont il n’avait que trop conscience mais se tint coi.
« Sev » appela Snape en tendant une petite enveloppe au jeune homme. « Je voudrais que tu donnes ce message à Harry le jour de ton départ, juste avant que tu t’en ailles et que tu lui dises que ça vient de moi. Bien sûr, tu peux le lire… »
« OK ! » acquiesça simplement le futur maître des potions en posant sur son homologue un regard compatissant. Au bout d’un long moment de silence, il conclut « T’inquiète pas ! On réussira ! »
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Après une douche vespérale, Sev se décida à ouvrir l’enveloppe que lui avait donné son homologue le matin-même. Il était seul dans la chambre – Harry venant juste de rentrer d’un de ses entraînements de Quidditch pour se diriger tout droit à la douche à la suite de son compagnon.
Tandis que le bruit de l’eau jaillissante se faisait entendre, le voyageur du temps extirpa la courte de lettre de son écrin de papier blanc, la déplia et lut.
Mon Harry, Mon amour,
Quand tu liras cette lettre, mon homologue du passé viendra de repartir. Je serai aussi présent dans la pièce en compagnie de Dumbledore et le verrais s’en aller cependant, je ne m’attarderais pas. Ceci étant pour te laisser le temps d’accepter son départ et d’accepter également ma présence en cette époque. Car je suis lui ! Et je t’aime toujours. Je n’ai jamais cessé de t’aimer et je t’aimerai toujours.
Mes sentiments n’ont jamais changé et je n’ai jamais connu d’autres hommes que toi. Tu as été le seul et tu resteras l’unique à jamais.
Je sais que tu pourrais douter de mon amour pour toi étant donné les insultes et les humiliations que je t’ai fait subir mais j’en ai souffert peut-être plus que toi. Si tu m’en laisses l’occasion, je pourrais te montrer que je n’avais pas le choix, je pourrais enfin tout t’expliquer comme j’ai si souvent rêvé de le faire.
Si tu es prêt à m’écouter et si tu es prêt à nous laisser une seconde chance, retrouve-moi dans la chambre bleue qui avait été la mienne lorsque je suis arrivé ici en tant que voyageur du temps. Je t’y attendrai autant de temps qu’il te faudra pour accepter le départ de mon homologue. Prends ton temps si tu en as besoin.
Je t’aime et suis tien pour toujours,
Severus
Sev essuya les larmes qui coulaient à présent sur ses joues. Oh comme il n’avait pas hâte de donner cette lettre à Harry ! Il n’avait pas du tout envie de partir mais il savait qu’il ne pouvait pas rester. Il savait qu’il n’était pas à sa place ici. Il savait aussi que deux décennies plus tard, il pourrait à nouveau tenter de reconquérir le cœur de son amour mais l’incertitude le tuait. Est-ce que Harry allait l’accepter ? Tout ce qu’il avait vu pour le moment n’incitait pas à une affirmation mais il ne pouvait admettre l’idée que Harry ne voudrait plus de lui. Après tout, Severus était lui-même avec seulement quelques années de plus et une certaine expérience nouvelle de la vie. Alors pourquoi le jeune homme ne retournerait pas avec lui ?
Les yeux légèrement rougies mais secs, Sev replia la lettre qu’il remit dans son enveloppe avant de la glisser entre deux pulls dans sa partie d’armoire et se dirigea vers la salle de bain. Il fallait qu’il essaie de convaincre son amant que son professeur de potions était digne de son intérêt.
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La veille du départ de Sev, Harry l’invita à dîner dans un endroit spécial dont il ne voulait pas lui divulguait l’adresse exacte.
« C’est une surprise ! » lui répéta-t-il en entraînant son compagnon un peu plus loin dans la nuit.
« Mais où est-ce que tu m’emmènes ? » persista en riant un Sev aveuglé par un bandeau autour des yeux tandis que son amant le tirait par la main. « Je sais que nous ne sommes pas sortis de Poudlard et je sens l’herbe depuis une bonne dizaine de minutes sous mes pieds. Tu ne m’entraînes quand même pas vers la forêt interdite ? Sinon, j’ai quelques leçons de romantisme et de séduction à te donner ! »
Harry gloussa et rectifia « Non, je t’ai dit que nous allions déguster un repas et non pas en faire partie ! Et je crois qu’en matière de romantisme, tu n’auras rien à me reprocher. Quant à la séduction, il me semble t’en avoir donner un échantillon il y a deux heures à peine ! »
« Vantard ! » lui lança Sev avec un large sourire.
« Non, réaliste ! » rétorqua Harry en souriant lui aussi. « Stop ! On est arrivé ! »
« Enfin ! » soupira Sev. « Je commençais à mourir de froid ! Je peux ôter le bandeau maintenant ? »
« Mmh mmh ! » acquiesça Harry, attentif à la réaction de son compagnon.
Il ne fut pas déçu.
Le regard ébahi de Sev balaya l’endroit. « Le terrain de Quidditch ! Tu m’as emmené sur le terrain de Quidditch ! Et c’est ça ta vision du romantisme ! Me dis pas que tu vas me proposer un toast à chaque but marqué parce que sinon, tu es encore plus atteint que je… »
« Mais non ! » le coupa Harry avec un sourire amusé. « Regard par terre ! »
Les yeux de Sev s’abaissèrent et c’est alors qu’il distingua l’étendue sombre d’une étoffe qui avait l’air aussi douce que de la soie.
« C’est un tapis volant que j’ai fait venir de Chine ! C’est Charlie Weasley qui m’en avait parlé… Un des frères de Ron - mon meilleur ami - qui s’occupe de dragons. Le tissu à la capacité de changer de couleur au gré de la volonté de son possesseur. Pour ne pas qu’il soit aperçu ce soir, je l’ai fait devenir vert, de la couleur du terrain mais là, je vais le changer en… noir ! » s’écria-t-il en pointant sa baguette sur le tapis. Aussitôt, il prit la teinte demandée. « Grimpe ! » lui dit-il après l’avoir fait lui-même.
« Mais… mais ça va le salir ! » fit Severus avec hésitation.
« Non ! Il a été enchanté pour se nettoyer tout seul. »
« Je ne suis jamais monté sur un tapis volant mais… es-tu sûr que c’est fiable parce qu’il a plutôt l’air fragile et instable ! »
« Oui, il a en effet l’air ainsi mais ce n’est qu’une apparence. Au contraire, il est complètement stable et pourtant très confortable. Monte ! »
Sev s’exécuta, toujours un peu méfiant mais s’aperçut très vite que son petit ami disait vrai.
Le tapis monta dans le ciel à une altitude respectable mais Severus n’avait étrangement plus froid.
« Je lui ai lancé un sort de bouclier thermique et repousse intrus » répondit Harry en voyant la question muette dans ses yeux que la lune presque pleine éclairait. « Comme ça, nous n’aurons pas froid et nous ne serons pas dérangé s’il pleut ou autre ! Et maintenant, assieds-toi et regarde ! »
Sev obéit encore et avisa qu’une lumière tamisée se diffusait du tapis ce qui révélait peu à peu le dîner qu’il allait manger.
« Tu n’as pas peur que… »
« Non » répondit Harry en devinant la question. « Personne ne peut voir cette lumière sauf nous. Nous ne serons que tous les deux ce soir et nous ne serons dérangés par absolument personne ! »
Severus sourit et ses lèvres s’étirèrent davantage lorsqu’il vit les plats que Harry avait choisi : saumon fumé d’Ecosse avec toast grillé et beurré encore tout chaud comme s’il venait de sortir du four, une gargantuesque salade composée façon océane, des mini crêpes fumantes fourrées au chocolat et une coupe de glace au parfum de son choix.
« Et du jus de goyave ! » s’extasia Sev. « J’adore ça ! »
« Oui, je sais ! » sourit son compagnon. « Et ça change un peu du jus de potiron même si c’est aussi délicieux. »
Sev acquiesça de la tête avant de commencer à remplir une assiette qui planait dans les airs grâce à un sort de lévitation. Harry en fit autant et il croqua dans un toast avant de s’allonger sur le tapis.
« Tu sais que c’est pas bon de manger couché ! Tu pourrais t’étouffer ! »
« Oui, je sais ! » répondit le Survivant, le bouche à moitié pleine. « Mais c’est tellement beau ! »
Le voyageur du temps éleva la tête pour voir ce que Harry regardait avec une telle fascination et fut saisit à son tour par la beauté du ciel étoilé qui leur dévoilait tous ses charmes. Severus avait toujours aimé la nuit car c’était particulièrement à ce moment que l’univers se révélait et déployait ses astres qu’il s’amusait à cacher en journée.
« Tu as raison, c’est magnifique ! Merci Harry ! Merci pour tout ! »
A ces mots, Harry se détacha du spectacle qu’il avait admiré et en contempla un autre. Ce remerciement ne lui donnait pas l’impression qu’il n’était réservé que pour ce dîner et cette constatation lui fit mal. C’est comme si Severus se préparait déjà à lui dire adieu. Harry se rapprocha alors de lui et se blottit dans ses bras.
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Il était deux heures du matin lorsque Sev et Harry rebroussèrent chemin jusqu’au château. Ils avaient passé une soirée délicieuse. Le dîner avait été parfait et leur union sur le tapis avait été de même. Jamais Severus n’aurait pu demander à vivre quelque chose de plus beau. Et cette beauté était accrue par la perspective de son départ plus imminent qui rendait leurs ébats plus intenses car éphémères.
Dans un des couloirs des cachots, Severus arrêta Harry et siffla qu’il l’aimait en Fourchelang.
« Tu aimes le dire dans cette langue, n’est-ce pas ? » le taquina Harry tristement.
« Oui ! En fait, j’aime bien entendre la prononciation de ce langage mystérieux. Ca… m’excite ! » avoua-t-il avec un sourire furtif.
« Alors tu seras content de savoir que j’ai réussi à apprendre quelques autres phrases en Fourchelang… juste par curiosité » mentit-il. « Et que je suis capable de te les énoncer en boucle ! »
« Mmmm » gémit Sev en l’implorant du regard de ne pas s’en priver.
Taquin, Harry commença alors à émettre quelques sifflements, s’évertuant à répéter souvent les mêmes syllabes pour ne pas que Severus s’aperçoive qu’il pouvait parler la langue et non en savoir seulement quelques mots.
Il vint lui susurrer à l’oreille combien il le désirait dans la langue qui faisait vibrer son compagnon et bientôt, il put en admirer les effets tandis que le membre dur de Sev se pressait contre sa hanche.
« Tu aimes ? » l’alluma-t-il cette fois-ci en Anglais en faisant glisser ses mains sur les fesses de Sev.
Celui-ci réagit aussitôt et plaqua son amant avec une certaine violence contre une porte de bois qui leur faisait face.
« Tu veux que je te prouve à quel point ? »
« Je ne dis pas non ! » murmura Harry en un souffle rauque.
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Le maître des potions avala un grand verre d’eau avant de poser le livre qu’il venait de finir sur sa table de nuit. Il était un tout petit peu plus de deux heures du matin et pourtant, il n’arrivait toujours pas à trouver le sommeil. Et la raison en était que plus tard dans la matinée, il devrait assister au départ de son jeune double puis connaîtrait enfin ce qu’il était advenu ensuite.
Il s’était toujours demandé comment avait réagi Harry à son départ. Lui avait été dévasté. Il avait hâte que le jeune homme parte pour pouvoir prendre sa place mais il ressentait également une peur terrible d’être rejeté. Il savait qu’il ne pourrait pas continuer sans Harry.
Pendant deux décennies, il n’avait réussi à résister à la dépression et aux envies de suicide qu’en pensant à Harry. Il avait réussi à repousser ses limites et sa tristesse que dans l’espoir qu’il revivrait un jour tous ces instants de bonheur qu’il avait déjà connu. Il n’avait tenu que dans l’expectative d’une vie avec Harry. Il n’avait survécu que par espoir et si cet espoir s’arrêtait, il ne resterait plus rien.
En tremblant, il passa une main sur son visage et sursauta brusquement lorsqu’un bruit sourd et violent se répercuta contre sa porte.
En fronçant les sourcils, il se leva et fit face à sa porte avant de lui lancer un sort de transparence qui n’allait que dans son sens ainsi, il n’y avait que lui qui pouvait voir qui était de l’autre côté.
Le spectacle qu’il avisa alors le laissa pantois.
Echevelé et à moitié nu, Harry se faisait dévorer le cou par son double.
Comme hypnotisé, Snape s’approcha de la porte transparente et, sans en avoir conscience, s’y colla en se laissant tomber sur le genoux pour être à la hauteur de Harry.
Son regard ne pouvait se détacher du jeune homme gémissant qui se tenait dos à lui mais qui était si proche qu’il aurait pu compter et décrire chaque grain de beauté qui lui parsemait la peau.
La respiration de l’enseignant se fit haletante tandis qu’il voyait son homologue déboucler la ceinture métallique de son amant puis défaire ses boutons avec fébrilité. Son souffle se fit précipité lorsque l’érection de son élève fut libérée et qu’il put détailler la longue hampe épaisse, surmontée d’un gland pourpre et luisant qui laissait échapper des gouttes blanches d'une saveur qu'il savait amère.
Snape abaissa son bas de pyjama noir et agrippa son sexe durci par un désir fiévreux et commença à le caresser tandis qu’il voyait son reflet plus jeune venir lécher la virilité de son petit ami.
« Sev ! Sev ! » grogna Harry, inconscient de l’homme qui se délectait de ses gémissements derrière la porte contre laquelle il était appuyé. « J’en peux plus ! Prend-moi ! Prends-moi, mon amour ! »
Sev se releva alors et redressa Harry pour mieux le presser contre la porte. Snape se releva également avec vivacité et se plaqua de nouveau contre le panneau de bois.
Le voyageur du temps releva les jambes de son amant et s’enfouit en lui d’une seule poussée.
Harry râla de plaisir et ses hanches se mirent à bouger avec frénésie. Sev allait et venait avec une savante maîtrise de son corps tout en laissant parfois deviner le désir sauvage qui était en lui.
Ses jambes enroulées autour de la taille du jeune homme, Harry s’empalait de plus en plus fort, quémandant des coups de rein plus profonds.
« Oh ouuiiiiiiii ! » souffla-t-il avec bonheur.
De l’autre côté de la porte, Severus se frottait ardemment contre le bois, imaginant qu’il s’agissait du corps ferme de Harry. Il n’en pouvait plus d’entendre ses petits cris de plaisir, ses gémissements tantôt satisfaits, tantôt encourageants et de le voir s’offrir ainsi à la luxure dans ses bras. Il aimait entendre son nom franchir sa bouche parmi d’autres mots et sons plus excitants les uns que les autres.
Sev fut le premier à se perdre dans l’extase mais fut bientôt suivi par Harry et Severus qui explosèrent en même temps, leur amour sur les lèvres.
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« Comme vous le savez » commença Dumbledore. « Aujourd’hui, le jeune Severus doit partir. J’ai reçu ce matin le retourneur de temps qui lui permettra de regagner son époque en toute sécurité. »
Main dans la main, Severus et Harry se tenaient comme s’ils ne pouvaient plus se lâcher. Ils portaient sur le visage l’expression des condamnés et leurs yeux étaient rouges et gonflés.
Harry entendait Dumbledore poursuivre son petit discours et offrir à Sev des paroles encourageantes et réconfortantes mais, lui, aurait tellement voulu le mettre en garde sur son avenir et en particulier Voldemort. Il aurait tellement voulu lui dire de rester loin de ce monstre et de Lucius Malfoy mais il savait bien qu’il n’en avait pas le droit. Le passé devait rester comme il l’avait été sinon, cela pourrait gravement changer le présent et l’avenir. Cette impossibilité de parler et le fait de savoir quelle serait la souffrance future de Severus sur laquelle il ne pourrait avoir d’influence positive lui arrachaient le cœur mais il se tut, la mort dans l’âme. Tout ce qu’il pouvait lui avouer était son amour mais il ne le ferait que lorsqu’ils seraient seuls.
« A présent, Severus et moi allons vous laisser seuls » fit Dumbledore en faisant un petit geste d’invite à l’attention deu maître des potions pour que celui-ci le suive un instant hors de la pièce. « Nous vous laissons dix minutes. Je ne peux malheureusement pas vous en laisser plus. »
Avec un regard d’excuse, Dumbledore sortit de la pièce, Snape à sa suite.
Harry se tourna aussitôt vers Sev.
« Je n’ai pas envie que tu partes ! »
« Moi non plus !
« Je t’aime !
« Moi aussi, je t’aime ! »
« La vie est mal foutue ! » grogna Harry avec ressentiment.
« Je suis là ! » fit-il avec tristesse. « Dans cette époque, je suis toujours là. Je suis plus vieux, c’est tout ! »
Harry ne lui répondit pas mais à la place, lui prit les deux mains et arbora un air sérieux.
« Sev, promets-moi de prendre soin de toi ! Promets-moi de ne pas te laisser aller et dépérir quand tu seras retourné là-bas ! Promets-moi de ne pas arrêter de te nourrir comme tu le fais trop souvent quand tu es bouleversé ! Promets-moi de faire bien attention à toi ! Promets-moi d’être toujours prudent et… »
Harry ne put continuer davantage tandis que les sanglots étouffaient sa voix. Ses larmes coulaient à présent à flot sur son visage qu’il n’essayait pas de cacher. Il était bien trop malheureux et bien trop avide de ne pas perdre une seconde en la compagnie de Severus pour aller cacher son chagrin. Il ne voulait pas le quitter un instant du regard avant qu’il ne soit parti.
« Tu vas me manquer ! » fit Severus. « Je penserai tout le temps à toi et a ce qu’on a vécu. Et je penserai aussi à ce qu’on vivra… dans cette époque mais il faut que tu comprennes que Snape, c’est moi ! Et je t’aime ! Il t’aime toujours ! … D’ailleurs, j’ai quelque chose à te donner. »
Il sortit la petite enveloppe que son double lui avait donné neuf jours auparavant et la posa dans le creux de la paume de son compagnon.
« Qu’est-ce que c’est ? »
« Tu le sauras quand je serai parti ! » répondit Sev en lui caressant la joue d’un geste tendre.
« Sev… là-bas… » Harry s’interrompit deux secondes avant de reprendre, hésitant. « Là-bas… pourras-tu… pourras-tu me rendre une faveur ? »
« Tout ce que tu voudras mon amour ! »
« Je sais que c’est beaucoup te demander mais… mais… pourras-tu… pour moi… prendre des photos discrètement de ma mère et de mon père… et de Sirius… et de toi aussi… »
Harry vit Sev pâlir à cette requête et ses lèvres tremblèrent lorsqu’il ajouta « Je sais… mais je t’en prie, je voudrais tellement avoir plus de photos de mes parents. Je n’en ai pratiquement pas. Et… si tu pouvais… Si tu pouvais aussi enregistrer leurs voix, leurs rires… »
Sev était à présent d’une teinte grisâtre et fixait Harry d’un regard vide.
Harry ferma les yeux et baissa la tête. Son poing droit était crispé sur sa poitrine au niveau du cœur.
« Oublie ça ! » fit-il d’une voix blanche. « Oublie ce que je viens de te demander ! »
« N-Non ! » articula doucement Severus qui était toujours d’une pâleur cadavérique. « Je vais… essayer… Tout pour toi, Harry, tout pour toi ! »
« Oui mais… »
Severus ne le laissa pas finir et l’embrassa à pleine bouche pour le faire taire.
Oui, la demande serait dure à accomplir pour lui mais il était prêt à le faire pour Harry. Uniquement pour lui car il l’aimait.
Il se détacha de ses lèvres et murmura « Je promets pour tout, Harry. »
Ce dernier fixait son amant d’un regard tourmenté qui le remerciait à la place des mots qui ne pouvaient franchir ses lèvres en cet instant.
Severus captura à nouveau les lèvres de son amant et c’est dans cette position que les trouvèrent le directeur du collège et son employé en potions.
Ceux-ci avaient déjà été témoins de leurs effusions une fois et les deux jeunes amants en avaient été horrifiés mais cette fois-ci était différente et ils n’avaient cure qu’une ou mille personne puisse assister à la démonstration de leur amour et de leur désespoir.
« Je dois y aller, maintenant ! » chuchota Sev, les yeux noyés de larmes qu’il tentait visiblement de réprimer.
Harry pressa ses lèvres l’une contre l’autre, luttant pour ne pas lui hurler de rester là et il acquiesça… sans lui lâcher la main cependant, ce que ne tentait pas de rétablir son petit ami.
Il fallut que Dumbledore passe le retourneur de temps autour du cou de Sev pour que celui-ci relâche le contact.
« Il faut que tu lui fasses faire 20 tours au sablier pour remonter de près de 21 ans. Le retourneur s’ajustera en fonction de ton époque et tu reviendras deux mois après ton départ de là-bas… Bon retour Severus. »
« Merci, Professeur ! »
Sev adressa un regard complice à son homologue qui le lui rendit puis il se tourna vers Harry et lui dit « Je t’aime » en Fourchelang.
Harry lui fit écho et l’embrassa pour la dernière fois en mettant dans son baiser tout l’amour qu’il ressentait pour lui.
Sev se força à se détacher de lui et fit quelques pas en arrière en lui montrant l’alliance qui entourait son annulaire. « Tu seras toujours mon mari. Reste le mien ! » Puis, il fit tourner vingt fois le sablier en ne quittant pas Harry un seul instant du regard. Le retourneur se mit en marche et Sev n’eut juste le temps que de lui envoyer un baiser avant qu’il ne se fasse aspirer par la magie qui le renvoyait à son époque.
En le voyant disparaître, Harry lâcha un gémissement d’animal blessé et se remit à pleurer.
De son côté, Snape tentait de réprimer son propre chagrin ainsi que la vague d’espoir qu’il sentait l’envahir parfois. Il ne voulait pas laisser son imagination placer Harry dans ses bras car s’il allait au devant d’une déconvenue, la chute serait trop grande.
Il vit l’être qu’il aimait le plus au monde évacuer son chagrin sur la poitrine d’un autre et, comme promis dans sa lettre, Severus quitta la pièce en laissant Dumbledore consoler Harry comme lui aurait voulu le faire. Il laissait le choix à son amour de le retrouver ou non et il espérait que Harry ferait le premier.
A suivre…
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Un teaser du chapitre 17 est accessible sur fanfiction.net si vous voulez en savoir un peu plus.