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V cherche F désespérément

By: zazaone
folder French › Harry Potter
Rating: Adult ++
Chapters: 19
Views: 3,605
Reviews: 34
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Disclaimer: I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
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Vertige du recruteur (2°partie)

V cherche F désespérément


Spoiler : de 1 à 5 ; aucun du tome 6
Diclaimer : Mouaif, heureusement, voilà enfin un OC qui n’appartient pas à JK Rowling ! Mais pour les autres, tous les autres, Sev’ compris, sniff, ils ne sont qu’à elle, rien qu’à elle… C’est sympa déjà de nous les prêter… quand même !
Rating : Un tout mimi… ça change !… alors, disons….PG-13

Voici donc (enfin ! ! !) la suite du chapitre si déboussolant de Guézanne. Notre p’tit Sev vient de sauter d’un retour chez Voldy où se dernier lui remet encore la petite annonce sur le tapis, à une réunion des professeurs de Poudlard ou le non sens et le syndicalisme de bazar se partagent la vedette. Ayant survécu à tout cela, Sev découvre une nouvelle petite annonce : une nouvelle candidate à aller visiter s’annonce !

AVIS IMPORTANT Dorénavant toutes les rar seront faites dans mon Live Journal spécial RAR dont voici l'adresse http:slash slash zazaone-rar.livejournal.com slash
Et je reprendrai la plume (ou le clavier) au chapitre suivant.... Bonne lecture

O.O.O.O.O.O.O.O.O.O.O.

17- Vertige du recruteur(2° partie):
Enola, j’t’ai déjà dit qu’t’es bien plus belle que Chouravette ?


Je ne vis rien les deux premiers jours, enfin si, des balais en pagaille, certains d'ailleurs avec un tel nombre d'heures de vol que les fesses qui les avaient chevauchés avaient dû ramener le diamètre de leur manche à la taille de celui d’une jeune pousse de coudrier.


Plus tard, je regardai ma montre qui affichait troisième jour après la parution (cette garce de Sybille m'avait chiffoné les pages des PA) je vis THE réponse !!!!

Goût du challenge - jupe dorée ce jeudi 16 heures
42 ième étage.



Il n'y avait pas d'autre précision mais j'étais certain qu'il s'agissait d'un endroit moldu. Je m'entendis grommeler entre mes dents

- Fuque (9) un endroit moldu, et à Londres en plus !

- 42 ième étage, où que cela puisse être, le boss ne pourrait pas m'accuser d'avoir ramassé la future mère sur le trottoir.. .

Mais, il m'était impossible de m'y rendre en kilt, comme le faisait DumbDumb quand il allait à Glasgow respirer le « bon air moldu », il allait me valoir ressortir mes vieilles nippes moldues.. et non, d'ailleurs, ça aussi était impossible, comme la fille venait en jupe dorée, je ne pouvais pas me permettre d'arriver habillé comme un clochard…

Il y avait bien le sort de molduisation des vêtements et garnitures, mais c'était un de mes points faibles, quand j'angoissais, il se désactivait. Je n'allais tout de même pas claquer des dizaines de gallions pour m'acheter un futal doré !

Zut et rezut, il ne restait qu'une solution - recourir au service logistique du boss et me faire prêter des habits moldus. La sorcière qui s'en occupait et qui travaillait aussi pour Barbie's Falzaar euh non …Harpie's Bazaar (10) enfin, bref, un nom comme ça, saurait bien me dire comment il fallait que je m'attife. J'essaierai aussi de lui taxer deux tickets de métro, j'adore toutes les odeurs qui y traînent et j'y récupère de vieux chewing-gums moldus pour certaines de mes potions…


[…]

Je passai une imposante porté vitrée tandis que quelqu’un murmurait à mon oreille « Vertigo 42 ».

C’était un bar luxueux, désert à cette heure de l'après-midi.


Je localisai rapidement ma candidate, qui portait la jupe dorée annoncée dans l'annonce. Bon, c'était vraiment doré .. plutôt court aussi. Collants et chemisier noirs. Une grosse bagouze au majeur droit, avec une pierre rose pâle.


Y a pas à dire, elle était du genre gironde, un teint joliment doré, des yeux noisettes et des cheveux noirs parfaitement lissés (autant vous dire que mes robes ne sont jamais repassées à ce point de perfection). Ah….aussi, poitrine humhum … disons qu'elle soutenait ce qu'elle avançait…


De son côté, elle me détailla des pieds à la tête, puis de la tête aux pieds, les yeux légèrement plissés et les lèvres légèrement retroussées, inspectant mes vêtements sobres et chics (imperméable beige doublé d'un tissu écossais beige, rouge et noir, qui, à mon avis, n'aurait pas plus à Minerva, jeans de luxe et polo en cachemire gris mauve sur un simple tee-shirt blanc.)



Je n'osai plus la regarder que pour contrôler si son regard allait finalement se détourner avec mépris ou s'arrêter sur une partie précise de mon anatomie.

« Mademoiselle, je suis enchanté de faire votre connaissance. » Je me retournai vivement, persuadé que quelqu'un s'était approché de nous sans que je m'en perçoive et entreprenait de me couper l'ortie sous le pied en me soufflant ma candidate sous le nez. Mais il n'y avait personne aux alentours et quand mes yeux revinrent devant moi, ils buttèrent sur l'image de la fille en train de pouffer franchement, quoique poliment, derrière les chichis de son chemisier.

Et puis, elle me tendit la main


« Enola Goodenough. Je suis moi aussi enchantée de vous voir enfin en face de moi… rien de tel pour mettre fin à certains fantasmes. »

Je n'eus heureusement pas le loisir de m'interroger plus avant sur cette remarque, car elle enchaîna :

« Dites-moi, vous êtes toujours comme ça ?


- Comment, comme çà ?


- Eh bien, à faire croire à vos interlocuteurs que ce n'est pas vous qui avez parlé ? C'est une technique de drague ? On ne me l'avait encore jamais fait… dans le style : vous m'avez déjà tourné la tête ? »


Ses yeux pétillèrent comme un feu qui commence à prendre sous un chaudron bien astiqué, et elle recommença à pouffer. Je sentais que je me décomposais à toute allure. Je dus mentalement convoquer sine die l'image du boss dans une de ses noires colères (ses iris passaient alors au rouge clignotant), pour me faire passer l'envie de m'enfuir à toute allure et transplaner dès que j'aurais trouvé un bout de corridor désert.

Je trouvais alors quelque chose à lui dire, sensé à défaut d'être original, et qui aurait le mérite de poser la situation, ainsi que de me laisser quelques instants de répit.


« Euh, je me présente, Septimus Lerêche, et si nous nous asseyions ? »


Son visage afficha d'abord un air stupéfait, puis elle partit dans un long gloussement, fort bien modulé, je dois dire.

« C'est plutôt vous qui devriez vous asseoir, non ? Regardez, vous avez un très joli fauteuil juste derrière vous, et n'ayez pas peur, ce n'est pas un modèle gratte-fesses, du moins si j'en crois le mien. Comme vous étiez en retard, je me suis permise de m'installer. »


Merde et merde, mon pauvre Severus, même pas fichu de détecter si la nana en face de toi est assise ou pas ! Bon, elle allait peut-être penser que j'étais déjà raide dingue tombé sous son charme, enfin tombé sous son charme vite dit, plutôt tombé dans un sacré traquenard oui !

Je lui obéis docilement, m'affalant plus vite que je ne l'aurais souhaité dans une sorte de siège de velours vert vif. C'est là que je remarquai que la moquette était de couleur framboise.



Je ne savais plus quoi dire, redoutant par dessus tout de déclencher une nouvelle crise de gloussement. Heureusement, l'endroit était toujours quasiment désert.


Miss Goodenough (sang de Merlin, bonne pour quoi ? se foutre de ma tronche dans un lieu public ? ou fabriquer la lignée qui inaugurerait le règne de 1 000 ans auquel VDM aspirait ?) nous sortit de l'embarras en faisant signe à un serveur d'approcher. Il vint vers nous d'une démarche curieusement chaloupée, vêtu de noir de la tête aux pieds.

Comme tous les employés moldus qu'il m'avait été donné de voir de près, il arborait un air hautement ennuyé, mais il condescendit à prendre notre commande : Goodenough commanda un machin qui s'appelait Russian Bubbles, et je me dis qu'il serait sans doute astucieux de ne pas étaler mon ignorance en matière de breuvages moldus et j'indiquai au type qui contemplait sa manucure d'un air excédé que je prenais la même chose. ( En fait, je connaissais quand même un truc moldu, découvert dans des circonstances que je vais épargner au lecteur - le lait fraise, dont je raffolais, mais qui, hélas, me pesait un peu sur l'estomac).


Le quidam partit d'un pas plus vif qu'il n'était venu, ce qui me fit craindre pour le prix de nos consommations, et le silence retomba entre la candidate et son examinateur. Je m'interrogeai, perplexe, sur la façon de gérer une telle créature qui menaçait à tout moment d'éclater de rire ? Tout ce que je lui dirais allait donc déclencher un accès d'hilarité ?

Tout d'un coup, je me demandai si elle pouffait en faisant l'amour… finalement, pour un type qui se la jouait sérieuse comme VDM, cela pouvait être la solution… mais c'était peut-être mince comme critère de recrutement : j'ai trouvé la future mère, elle s'esclaffe au moment suprême !

Etait-ce pour meubler le silence ? toujours est-il qu'elle entreprit de croiser ses jambes avec une exaspérante lenteur.


Ce qui eut pour effet de faire remonter sa jupe et de me faire découvrir qu'elle portait des Sun Up. Je subodorai bien que certaines élèves à Poudlard faisaient de même, mais difficile de juger sous l'uniforme officiel. (Minerva, d'après Filius, en tenait toujours pour les traditionnelles jarretelles écossaises). En tout cas, au bout d'un moment, je sentis une certaine raideur s'installer près de mon aine, que je mis sur le compte de l'altitude.

Le serveur arriva avec nos commandes - deux flûtes gondolées perchées sur des pieds qui faisaient penser à une enfilade d'œufs de tripoducks (11). A l'intérieur un liquide jaunâtre qui semblait être en début de phase d'ébullition. Les verres étaient maintenant disposés sur une ridicule table basse que le serveur avait installé devant nous, nous étions à nouveau seuls.


« Vous avez l'air inquiet.. vous savez ce que c'est au moins ?

- De l'alcool moldu ?


- Bingo, et à votre avis un alcool qui pétille, ça pourrait être quoi ?

- Euh, du … du …champagne ! »

J'étais content de moi, et tout d'un coup je me vis, heureux d'avoir trouvé in extremis la réponse qu'on attendait de moi et attendant un petit signe d'encouragement, ex-ac-te-ment comme ceux de mes élèves situés juste au dessus du niveau de la nullasserie absolue. Je me sentis pris d'un vertige… décidément, l'altitude moldue ne convenait pas à ma complexion habituée aux sous-sols de mon donjon !

- Et en plus, il y a de la vodka, vous voyez c'est pour cela que ça s'appelle Russian, Russian…la vodka et Bubbles… le champagne. Pas compliqué. Et en plus, je vais rajouter the magic touch ! »

Elle me fit un clin d'œil, se tourna vers le côté et plongea à la recherche de quelque chose qui devait être posé sur le sol. Ses cheveux glissèrent et me masquèrent son visage. Sev, il était peut-être temps de te casser en courant… Mais d'un autre côté, cette nouvelle position me révélait la courbe de sa poitrine…. Je restai. Elle se redressa, me désignant un flacon d'étain avec petit mouvement destiné à instaurer une complicité entre nous.


Je lui demandai ce dont il s'agissait (à vrai dire, je redoutai un peu d'apprendre qu'il s'agissait d'un aphrodisiaque !)

Elle dut lire sur mon visage que c'est à ça que je pensais, car elle se vissa les yeux sur mon entrejambe et au bout de dix secondes, elle laissa tomber d'une jolie voix désinvolte (son timbre était plutôt rauque, un peu éraillé)


« Rassurez-vous, ce n'est pas ce que vous pensez. Je crois que vous n'en avez d'ailleurs pas besoin. »

Ben, oui, les pantalons moldus sont moins discrets que nos convenables robes sorcières.

« C'est juste pour rajouter un peu de piquant à la chose. De l'essence de croquemite .. ma dose à moi, c'est trois gouttes. »


D'un geste habile, elle ouvrit son flacon, fit glisser une flûte vers elle et murmura - Tripledroppe.

Trois gouttes rouges apparurent, restèrent suspendues entre le flacon et le liquide pendant quelques secondes, puis plongèrent dans le cocktail, créant une sanglante perturbation au milieu des bulles. Il me semblait observer une délicate manipulation, une… fécondation .. je me collais une bonne gifle aussi mentale que percutante.


« Et voilà, le boulot ! Idem pour vous ?

- Euh, mais volontiers. »

Elle n'avait pas l'air véritablement convaincu de ma motivation, si j'en juge par le regard en dessous qu'elle m'envoya avec la précision et l'assurance qui semblaient diriger la moindre de ses actions… je n'étais pas habitué à tant d'aplomb.

« On va commencer par deux, c'est plus prudent. »


Elle referma ses doigts effilés sur la deuxième flûte et susurra Doubledroppe. Le même phénomène se reproduisit. Elle délaissa ma flûte et prit la sienne, la levant et l'inclinant gracieusement dans ma direction

« Cheers ! »


Mécaniquement, je répondis Cheers. Je la laissai boire une première gorgée.. ça me semblait plus prudent et tant pis si elle s'en apercevait et me rangeait dans la catégorie des rustres rustiques et chafouins. Elle déglutit avec une évidente satisfaction et sans ciller. Bon, ça devait être finalement aussi inoffensif que le lait fraise (nonobstant le poids sur l'estomac.. mais ça ne me venait qu'après…).


J'en pris une gorgée.

Ventre de dragon, un feu de chaudron se mit à me lécher la bouche sans semence.. euh … sans semonce aucune. J'avais les yeux inondés de larmes, mon nez se mit à couler, mais tout ce liquide était bêtement à l'extérieur de ma bouche, aucune chance qu'il n'éteigne l'incendie. Je m'arc-boutais sur mon fauteuil en me répétant « Ça va passer, ça va passer, tu as survécu à bien pire », mais là, je dois dire que j'avais du mal à voir ce qui dans ma vie avait été pire que cela !

J'avais envie de trépigner et de me griffer la gorge et puis, tout d'un coup, j'avais la bouche froide comme si j'avais gobé d'un seul coup la moitié de la banquise de Durmstrang.

« C'est fort, s'pas ? Comme disait mon grand-père, une goutte sur la langue d'un chien suffit à tuer un homme.


Bon, si nous en venions à notre petite annonce… vous m'avez l'air d'être le genre de mec à savoir ce que vous voulez, le calendrier de mes cycles, hein .. enfin j'espère que c'est bien pour des raisons physiologiques, hein ? »

Elle balança un joli coup de menton dans ma direction. Je me crus obligé de marmonner un « Mais, oui, quelle autre raison aurais-je eu… » (mais oui, Severus, là, au moins, tu lui disais la vérité, rien que des raisons physiologiques).


« Enfin, vous savez.. on ne sait pas jusqu'où la perversion peut se nicher… donc si j'ai bien compris, vous voulez choper la période la plus propice….


Je lui agitais sous le nez un magazine moldu qui venait d’apparaître dans ma main, il s’ouvrit sur un article intitulé « Longing for children ». Je le lus attentivement, pendant que Miss Goodenough pouffait patiemment ; je ne compris pas tout le tintouin que le journaliste en faisait, mais j’y trouvais une formulation qui était fort judicieuse.

- C'est cela, oui, je suis très occupé, très pressé, très hmm en désir rapide d'enfant. »



« Ah, désir rapide comme ça, alors.. remarquez je n'ai rien contre moi non plus. Je dirais même que ça urge de mon côté. »


Bon Merlin, allait-elle m'entraîner séance tenante dans les toilettes et me sauter carrément dessus ?

« Donc, si j'ai bien compris, vous voulez essayer de décrocher le jackpot dès le premier coup.

- C'est tout à fait cela, oui, je veux un enfant, rapidement. »


Ça me faisait tout drôle d'avoir prononcé ces mots, comme si j'étais le patron lui-même, ça me fit même carrément frissonner d'angoisse ; et je ne savais pas si c'était de m'être glissé dans la peau et le désir de VDM le temps de prononcer cette phrase, ou si c'était la perspective de me retrouver un jour devant une vraie femme et d'avoir envie de lui dire la même chose…

Afin de me débarrasser de ces drôles de pensées, j'ajoutai :


« Je veux une fécondation réussie.


- Ah ah … parce que vous avez déjà vu des fécondations ratées… ? Bon, la vôtre de toute évidence , il n'y qu'à vous regardez ! Ahah, je rigole ! Détendez vous fichtre merlin, vous êtes aussi raide que la justice ! Si vous pensez attirer des candidates dans votre pieu avec une telle tronche de mange mort…. »

Je m'étouffais discrètement dans mon mouchoir.

« Ben quoi, jamais entendu parler de ces abrutis ! Enfin, d'un autre côté, pour ce que voulez faire, c'est plutôt la qualité et la quantité du sperme qui est le sujet critique. Je veux bien vous faire un môme, mais pas envie de récupérer un taré ou pire, un cracmol - ça ne plairait pas à ma grand-mère. »

Je me recroquevillai sur mon sofa - ainsi donc, contrairement à ce que j'avais craint, je n'étais pas attaqué sur mon physique, mais sur mon intelligence et ma sorcitude (12) . J'étais effondré, la situation m'échappait de tous côtés et je tremblais à l'idée de ce que cet entretien me réservait encore. Puis, je me rappelai fort à propos que ce n'est pas mon GPS (13) qui aurait à s'exprimer, mais celui du patron. Qu'est-ce qu'il m'avait dit… sa semence.. et .. ah oui, un enfant à son exacte image … donc pas de risque qu'elle récupère un cracmol, mais par contre un taré… je ne pouvais rien lui garantir.

« Vous produisez combien, je veux dire, quand vous êtes convenablement hm préparé ? ».

Elle m'envoya un regard salace en se trémoussant le popotin et précisa, comme si c'était encore utile, qu'elle était très douée en préparation. Je me ressaisis et résistai à la tentation de lui demander, d'une voie glaciale, forcément glaciale, qu'elle me démontre sur le champ ses talents en exécutant une potion de désintégration jaculatoire . J'eus fort heureusement la présence d'esprit de penser qu'elle risquait, au mieux d'y voir une suggestion grivoise, et, au pire, de me prendre pour un fou furieux et de me tourner les talons. J'eus le pressentiment que ce qui marchait avec mes élèves ferait un flop avec elle.

Et je sentis soudain, à nouveau, qu'un monde existait peut-être à côté de mon donjon.

« Alors combien ? »

Je me sentis rougir jusqu'à la pointe de mes cheveux.

« Hm et bien, ce qu'il faut pour »


eus-je encore la présence d'esprit de répondre.


« Tout baigne alors… enfin, je vous préviens je ne veux pas me faire tripoter par un médicomage pendant la grossesse, je veux une sage-mage. »


Suivre, quel drôle de formulation… j'imaginais une cohorte de robes blanches de Sainte Mangouste suivre un gros ventre. Mais non , ma belle, ça n'allait pas du tout se passer comme ça… je réprimais à grand peine un rire sardonique …si tu étais choisie, tu passerais tes neuf mois, ou les six ou sept, si ce frappadingue de Teufling tenait ses promesses, dans une prison, dorée et luxueuse, mais gardée en permanence par au moins dix barbouzes des groupes spéciaux et tu l'aurais ta surveillance , la médico-magique et l'autre - la carcérale… Ton gros ventre deviendrait la cachette du trésor de mon maître….ta matrice serait l'objet de toutes les attentions. Et toi après … qui sait ? Il tomberait peut-être amoureux de toi ?

Une chose dont j'étais certain, c'est qu'il récupérait le placenta pour se faire un lifting facial. Il me l'avait une fois laissé entendre, et peut-être était-ce pour cela qu'il voulait un môme - pour s'arranger le portrait ?
Je me demandais s'il donnerait le cordon à bouffer à son serpent !



Elle reprit une gorgée de son cocktail et cette fois-ci, je jugeais plus prudent de ne pas l'imiter, j'avais déjà repéré une plante verte qui saurait m'en débarrasser.

« Il y a quand même une chose qui me chiffonne …vous n'êtes pas en train de me monter un scénar louche ? … beau gosse comme vous l'êtes, vous aviez vraiment besoin de passer une annonce ? »


Elle m'annonçait qu'elle me trouvait beau gosse, alors qu'il y a quelques minutes elle me créditait d'une tronche de mange-mort ! Devais-je la croire .. non, sûrement pas, c'était une fofolle évaporée qui lui racontait tout ce qu'il lui passait par la tête et de plus elle avait pas mal bu… sa représentation du beau gosse devait avoir percuté de plein fouet ses neurones alcoolisés et avoir subi quelques dommages plus sérieux que du collatéral.


Mais par Merlin, elle tenait l'alcool mieux que moi, j'avais la tête qui commençait à jouer les girouettes à chaque passage de moldu d'un côté ou de l'autre de nos deux sièges de velours vert phytogrenouille.

Je la secouais néanmoins avec l'énergie du menteur qui n'a pas envie d'être confondu. Je sentis alors les russians bubbles, dopées par le croquemite, me monter à la cervelle à la file ministérielle.

Elle reprit, à moitié convaincue par mes dénégations, et tirant sur sa jupe pour la remettre en place.


« Ecoutez, je ne vais pas y aller par quatre cheminées, je vais être franche avec vous (corne de licorne, avait-elle flairé quoi que ce soit ? ) - si je voulais vraiment un enfant, il me suffirait de claquer les doigts - ce qu'elle fit derechef et ce qui derechef fit bondir le serveur à notre rencontre - je lui jetai un regard furieux et lui fit comprendre que nous souhaitions rien de plus - aucune envie d'exploser mon forfait notes de frais…


- Je suis plutôt bien foutue, et pas trop conne, je connais quantités de sorciers et des plus brillants qui me verraient bien passer la tunique matrimoniale à leurs côtés. Et croyez moi, elle serait rutilante de pierreries. Bon, mais ce n'est pas mon truc, le fil à la patte. Sauf que ma grand-mère est une vieille barge sadique… et que je suis sa seule descendante et qu'elle veut que je procrée. Bien sûr, il y a une contrepartie - sa fortune qui est loin d'être négligeable … du style à me permettre de passer le reste de ma vie à faire ce que je veux, sans souci de mon avenir matériel. Vous voyez le topo ? Voilà pourquoi j'ai répondu à votre annonce… vous voulez une descendance, ma grand-mère veut une descendance… moi je veux les gallions. On devrait pouvoir s'entendre, vous ne croyez pas ? Mais il me faut un contrat en bonne et dûe forme, un contrat de mise à disposition du mioche, il faut que vous me le laissiez tant que j'en aurais besoin…quand son arrière grand-mère aura envie de le voir, et il n'est pas impossible qu'elle souhaite voir le géniteur… on verra à ajouter une clause accessoire au contrat. Et le reste du temps, et après le décès de ma chère grand-mère… je vous l'abandonne définitivement. Et bien sûr, pas question qu'il ne devienne mon héritier. »

Elle s'arrêta et me décocha un sourire étincelant et sûr de ses effets. L'espace d'une seconde, j'ai même cru qu'elle allait me demander si j'avais bien tout compris et me faire venir au tableau pour vérification.

« Et bien sûr, il faudra que ce soit fait devant un tabellion de grand serment. »

Elle continuait à parler, me farcissant la tête de dispositions juridiques, alinéas, clauses résolutoires, attendu que et nonobstant…


Quant à moi, j'avais abandonné : pas question de fourrer cette forcenée de la chose juridique entre les pattes de mon maître. C'est lui qui imposait ses vues et faisait sa loi, pas les autres.

Je m'aperçus tout d'un coup que Miss Goodenough se penchait vers moi, à me toucher, et que le décolleté froufroutant de sa blouse de soie s'offrait à ma vue de façon plus qu'engageante et faisait tout un coup passer à l'arrière ces histoires de procréation juridiquement assistée. Damned, la lurone portait bien un soutien-gorge, mais du genre à dévoiler tout ce qu'il était censé dissimuler. L'embuscade était bien tendue. Bien, il fallait que je me ressaisisse.


Hélas, ce n'était pas difficile - il me suffisait de repenser à ce cruel souvenir : ces enfoirés de Maradeurs me faisant léviter la tête en bas et révélant mon caleçon à tout le monde. Le résultat de cette petite remémoration intime fut à la hauteur de ce que j'en attendais - une véritable débandade ! C'est la première fois que cela me rendait service, soit dit en passant : en général..

Elle me fourra brusquement un papier dans les mains :


« Alors, on prend RDV ? »

Elle fit entendre un petit claquement de langue, tout à fait semblable au bruit d'une bulle de concoction saponi- frichtifère en train d'exploser à la surface d'un chaudron. Ah, que n'étais-je dans mon donjon, son humidité rassurante et ses vapeurs fétides… dans la féconde solitude du chercheur…


Je parvins néanmoins à focaliser ma vision sur un calendrier où, tous les mois , quatre jours étaient soulignés de rouge. Cela me faisait irrésistiblement penser à un plan d'attaque concocté par les brillants lieutenants du futur père - par souci de rationalisation et d'optimisation des ressources, c'est toujours à la même période du mois qu'ils allaient casser du moldu.

Mais là, il s'agissait de la jouer fine - je n'avais qu'à lui raconter que les dates ne convenaient pas. Sauf que je savais pas trop si les jours indiqués étaient les jours propices ou .. eh bien je voyais une autre possibilité.. les jours où les dames sont hm indisposées.. et doivent se fourrer du linge entre les jambes. Les dames et mes élèves aussi d'ailleurs, sur un cours, il y a toujours une ou deux qui fait tourner ses potions.


Fuque !! je devais vraiment avoir l'air niais à transpirer sur ce fichu comput ; je ne pouvais tout de même pas lui dire - Racontez-moi tout, ma maman ne m'a jamais parlé de ces choses. (Non, j'imagine plutôt que Madame Rogue, si elle était toujours vivante, me dirait - Severus, mon grand, si tu sors avec une jeune fille ce soir, n'oublie pas de te couvrir).


Je lui demandais de bien vouloir m'excuser et allais me rafraîchir dans les toilettes. J’y découvris un moldu en train de réduire un cachet en poudre. Intéressé par ce qui ressemblait à des préparatifs de potions, je m’approchais. Il s’exclama :


« Eh, coco, une ligne de cropaz, ça te tente ? »


Je lui demandai quel en était l’effet.


« Mais d’où tu débarques, de la Lune ? Tout le monde sait que c’est bon pour le moral ! »

Il en prit une pincée et me la fourra dans la narine droite et il disparut. Je me dis qu’après tout, ça pourrait m’aider et reniflai soigneusement. C’est alors que je pensai au Russian bubble qui commençait à me peser sur l'estomac et le cortex, mais bon, fallait bien que je tienne jusqu'au bout. Je traînais un peu dans le local déserté espérant que Goodenough se serait peut-être lassée et aurait décampé sans demander son reste, ni l'addition non plus, j'imaginai.

Je me décidais tout de même à regagner le bar, au passage, je chipai une petite serviette, rose framboise avec des broderies vert épinard, ce serait parfait pour l'anniversaire de Chourave et autant d'économisé. J'avais un peu plus la frite ! Vive les moldus et leurs trucs remonte-moral !

Je constatai que Goodenough était toujours là. Et que de rose, la moquette avait viré à l’orange survitaminé, alors que les fauteuils avaient tourné au mauve pâle maladif. La bougresse me fit de grands gestes du bras et quand je me fus réinstallé, elle tapota d'un doigt effilé, celui qui portait la grosse bague, sur son calendrier.



- Vous voyez, je suis aussi bien réglée qu'un cadran lunaire. J'osai enfin relever les yeux … ah, je l'aurais serrée dans mes bras, la drôlesse qui m'apportait la solution sur un plateau ! Je n'avais plus qu'à m'engouffrer dans l'ouverture et lui raconter que ça ne collait pas. Je sortis une copie de l'agenda que le boss m'avait remise - cela ferait plus véridique.

Bien, les derniers jours en rouge remontaient à une semaine, la prochaine période permettant une copulation fertile (à condition que l'autre assure héhé, mais, apparemment, il n'entretenait aucun doute sur sa virilité) tomberait donc dans une semaine à peu près. Je faillis pousser un râle de plaisir, ah Severus t'es vraiment bon avec une ligne de cropaz dans le nez !!!!!!!!, ça tombait pile dans une semaine hyper chargée pour Mylord. Yeeeeeeees !!!!!

Jugez plutôt : trois petits déjeuners d'affaires, participation au TM3I (14), une séance d'amphi-retape à Durmstrang pour récupérer les CV des forts potentiels, et la négociation annuelle avec Fichumécanix, le chef des détraqueurs qui lui fournissait des troupes fraîches. Autant dire pas de temps pour la gaudriole. Et hop, emballé, c'est pesé !

J'essayai de modérer mon enthousiasme sous une quinte de toux à laquelle je réussis même à donner une tonalité caverneuse du meilleur aloi.

« Je suis désolé, Miss Goodenough, d'autant plus que je suis persuadé que vous auriez fait une merveilleuse mère, mais les dates ne conviennent pas. »

Je roulais mon parchemin d'un geste qui se voulait définitif et d'un autre, carrément irrévocable, je lui rendis son petit calendrier intime.

Je me détendis enfin et laissai mes yeux aller dans le vague, profitant, pour la première fois de la vue stupéfiante que le Vertigo 42 offrait sur Londres. Je l'entendis ranger le document dans son sac, s'enfiler le reste de son cocktail et se mettre sur ses pieds. A ce stade, il me semblait nécessaire de me manifester à nouveau. Je me levai et fus accueilli par un regard flamboyant tandis qu'un doigt bagué s'agitait sous mon nez, frôlant dangereusement mes narines.

« C'est un peu court comme explication.. pour refuser ma candidature, mais je vous préviens .. je pourrais tout à fait déposer une plainte pour discrimination à l'embauche.

- Mais Miss Goodenough, je vous assure, cela n'a rien à voir avec votre profil, ce n'est qu'une question de date et de choix. »


Elle m'asséna encore un « grossier personnage » et partit en faisant claquer ses talons (heureusement la moquette étouffa cette manifestation de colère) et elle disparut, dans un grand remue-ménage de fesses dorées, de mon champ de vision.



Well, well, well…


Si je dressais le bilan des opérations :



1/ je m'étais relativement bien débarrassée de cette candidate à problème (la menace de procès n'était pas vraiment un risque - j'avais travaillé sous un nom d'emprunt)


2 / j'avais dit à une femme, même fictivement, que je voulais un enfant….


2 bis / merde merde merde


2 ter / ça me faisait froid dans le dos et … chaud au ventre


2 quater / il fallait que je close définitivement ce stupide point 2

3 / je devais annoncer le point 1 à Celui-Qui-Voulait-Procréer-Dans-Les-Meilleurs-Délais


4 / j'y étais de ma poche pour l'addition…

J'essayai bien de m'esbigner, mais je jugeai imprudent de tenter une transplanation. De toute façon, le serveur aux aguets, n'avait rien perdu du départ fracassant de Miss Goodenough. Il s'avançait vers moi, un sourire ironique scotché sur les lèvres et agitant nonchalamment un petit papier rose à hauteur de sa hanche.

Je tablais sur 20 livres moldues, mais mon cœur s'emballa quand j'eus déplié la douloureuse - par l'épée d'Arthur, ils n'y allaient pas par le dos de la cuillère à potions - 34 de leur satanées livres pour deux verres d'un truc dont je n'avais pu avaler qu'une gorgée ! Et je n'étais même pas certain d'avoir suffisamment d'argent sur moi.

J'adressai un œil noir au gars qui restait planté là et lui aboyai que j'allais payer au comptoir. En ensuite, ce fut l'habituelle galère pour dénicher ma bourse dans toutes ces poches dont les moldus se croient obligés de farcir leurs souquenilles. Je réussis enfin à mettre la main dessus et la déliai en hâte. Je n'y vis d'abord que noises et mornilles. Merde, j'étais dans la merde si j'avais oublié de me munir d'argent moldu.

Affolé, je me mis à farfouiller dans les pièces et, à mon intense soulagement, j'en extirpai deux billets de 20 livres. Je me recomposai un air digne et me dirigeai vers le bar. Je demandai une facture, ce qui me valu un regard dédaigneux de cette chochotte de serveur, à qui j'assenais un « Rendez-vous d'affaire ». J'eus évidemment droit à la question rituelle

« Nom de la société ? »

ce à quoi je répondis d'une voix catégorique

« Thousand Years Incorporated, 87 Grosvenor Gardens, Belgravia, SW1W 0EB, et pas besoin de ressortir la TVA. »

Je m'étais déjà fait avoir une fois par Globigol, le gobelin du boss, qui m'avait remboursé sur une base hors taxe en retenant en plus un taux de change livre contre gallion absolument ahurissant.


Je quittai le Vertigo 42, ressentant un léger vertige à la pensée de ma prochaine entrevue avec le père en puissance. La joie de m'être débarrassé à bon compte de la miss Goodenough se dissipait (plus rapidement d'ailleurs que son foutu Russian bubbles trafiquoté) et me laissait entrevoir de peu reluisantes perspectives. Celui-Qui N'aime-Pas-Les-Contretemps allait me faire rendre gorge du ratage de mon recrutement. J'imagine que j'aurais le droit à un enveloppement de Naguini, bof, tant qu'il ne me faisait pas mettre à moitié à poil, c'était relativement supportable, et je m'en tirerais à bon compte.

En fait, il fallait que je m'arrange pour le voir entre deux portes, lui présentant une nouvelle annonce un peu mieux libellée, et la lui faire valider - ouais, le faire s'engager et lui mettre les mains dans les œufs de doxies - si jamais il y avait un nouveau loupé, il serait autant responsable que moi.



Un peu rasséréné par ce cortège de brillantes idées, je m'accordai même le plaisir de m'inspecter sous toutes les coutures dans les miroirs de l'ascenseur, face, profil et dos. Héhé, c'est vrai que je portais bien les vêtements moldus, finalement. Beau gosse, héhé.


Je décidai de reprendre le métro afin de compléter ma cueillette de vieux chewing-gums et de me mettre au point ma nouvelle tactique de chasse à l'utérus fécond.

Je me retrouvai dans une rame de métro de la Piccadilly Line, j’expliquai que je cherchai des vieux chewing-gums et fort obligeamment, tous les passagers se mirent les doigts dans la bouche pour en extraire leur pâte à mâcher et la déposer dans mon chapeau de sorcier.
A la fin du trajet, mon couvre-chef en était rempli.


Lorsque j’émergeai à l’air libre, je tenais la nouvelle PA, dans ses grandes lignes. Et mon chapeau était sur ma tête, dissimulant mes trésors.

Je fermai les yeux de satisfaction et je me retrouvai au QG de Celui-Qui-Voulait-Goûter-Aux-Joies-De-La-Paternité.

Comme d’habitude, il n'avait que cinq minutes à m'accorder. Il apparut dans un grand tourbillon de robes funèbres avec Double W, un des lieutenants, sur les talons. Ils affichaient tous les deux une tête à faire frémir tout sorcier normalement constitué (donc moi). Je frémis.

Le Dark Lord tendit un parchemin à Double W en glapissant :

« Jette un coup d'œil sur ce que ces enfoirés nous demandent et dit moi ce que tu en penses ! »


Double W lui balança un sale regard qui si je décryptais bien, et je crois que je décryptais bien, signifiait « C'était couru d'avance, ducon, c'est pas faute de te l'avoir dit. »

Je continuais à frémir, le boss était à cran et j'allais en rajouter une couche.. si je puis dire pour retourner le couteau dans la plaie.


Aïe, il se retournait maintenant dans ma direction et se mit à siffler

« Qu'esssssss-ce que tu consssssssssspires icccccccccccccccci toi ? »


Je me lançai bravement au devant des ennuis

« J'ai rencontré une première candidate, elle ne convient pas, ce n'était pas la bonne période. »


J'avais décidé de faire silence sur les autres raisons.

Je m'aperçus qu'il était reparti striduler du côté de Double W et que Double W lui répondait à voix basse, quoique furieuse.

Damned, m'aurait-il oublié, avait-il même compris ce que je lui avais dit ? ou voulait-il me laisser me décomposer d'angoisse ? Je baissai un piteux regard vers le texte de mon annonce, que pourtant, je ne me souvenais pas avoir déjà écrit, il me sembla dangereusement subversif et propre à me faire prendre une saleté de serpent sur le coin de la bobine.



Les chuchotements avaient cessé, et je distinguai un bruissement excité et courroucé qui se rapprochait de moi.

« Naguini, au pied, j'ai du boulot pour toi ! »


Aïe, ce que je redoutais n'allait pas tarder à me tomber dessus, s'envelopper autour de ma cage thoracique, me broyer les cotes et me plonger dans une hypothermie des familles tout me dardant une lueur brûlante et aveuglante dans les mirettes. La tête se mit à me tourner à cette triste énumération. Je n'aurais jamais dû y penser à l'avance et, tel le sage, se contenter de laisser venir à moi les choses, bonnes ou mauvaises.



Tiens d'ailleurs, en parlant de laisser venir les choses, il ne s'amenait pas vite le Naguini. Le boss qui avait dû se faire la même réflexion que moi, répéta, la voix remplie d'une tendre colère susurrante - Naguini. Naguini !

Double W toussota :



« Si je puis me permettre, Tonseigneur, Naguini a un rendez-vous chez Toilet' Pet' pour un curetage des écailles. »

Les traits de Sonseigneur s'adoucirent soudain et ses yeux se fermèrent sous le coup de l'émotion. L'espèce de lueur rouge qui baignait la pièce disparut soudain, Double W et moi nous regardâmes et découvrîmes que nous avions perdu notre bronzage retour d'Egypte.


Ce fut bref, la pièce repassa au rouge et nous surprîmes le grand homme à murmurer


« Ah, C'est qu'il va revenir tout beau tout brillant dans les bras de Papa, le petit chéri. »

C'était plutôt consternant… mais enfin, me dis-je avec une soudaine rancœur, c'était peut-être ça la solution - qu'il la fonde donc avec sa fichue bestiole, sa lignée, déjà qu'ils couchaient ensemble d'après ce qu'on m'avait dit, on se demande bien lequel réchauffait l'autre, d'ailleurs, et qu'il me lâche avec ces histoires d'annonces et de bonnes femmes !


Et à cause de ce fichu toilettage, la riposte n'allait pas être graduée, et je pouvais aller direct à la case doloris.


Il revint se planter vers moi et ssssssssoupira d'une voix pleine de ssssssous-entendus

« Ok, tu m'amènes un problème, j'espère que tu as la solution ? c'est quoi ta nouvelle idée ? »

Je lui tendis le nouveau texte. Il le parcourut à toute allure.


Participez à une aventure sublime
Devenez ce que vous êtes
Saisissez une merveilleuse opportunité - exprimez votre désir de maternité en vous alliant à une lignée prestigieuse et offrez un avenir glorieux à votre enfant.
Pour faire connaissance du futur Papa, fixer un RDV dès demain dans même journal.



« Bon, le futur papa, un peu limite non ? Mais, assez perdu de temps, je suis go, va poster l'annonce et tâche que ça réussisse cette fois-ci. Les enveloppements de Naguini sont particulièrement efficaces quand il a les écailles bien polies. »

Je fis le salut réglementaire et le quittai sur cette réfrigérante menace.


Je déposais ma nouvelle version chez LibéSorciers.


Ensuite, il se passait quelque chose que je compris pas et soudainement, je voyais un homme dans un endroit étrange, sombre et brumeux. Il se tenait debout devant une icône magigraphique et effectuait des gestes qui me semblaient incompréhensibles.

Puis, je sentis une nouvelle présence à côté de moi, sur ma gauche. Je me tournais et reconnus Enola Goodenough et, à côté d’elle, Double W. Ils portaient des tuniques recouvertes de pierreries. Ni l’un ni l’autre ne semblait savoir qui j’étais. Je leur demandai

« Où sommes-nous ? » Enola se mit à pouffer, tandis que Double W appelait « Naguini, Naguini », d’une voix triomphante.


Je répétai

« Où sommes-nous ? »


Maintenant, c’était le Dark Lord qui se tenait devant moi, me menaçant de sa baguette qui sifflait comme un serpent

« Imbéccccccccile ! Triple imbéccccccccile, es-tu le seul parmi le monde sorcier à ignorer l’existence du temple de l’Annwfn (*)? C’est pourtant toi qui es là-bas, à implorer l’image de Merlin pour le succès de ta missssssssssion ! »


Il agita les bras, fit voler sa tunique noire, elle retomba en plis serrés autour de moi, dont je m’aperçus avec effroi qu’ils n’étaient rien d’autres que les anneaux de Naguini.

Je me débattais comme un forcené, je ressentis soudain un grand choc et je me réveillai, tombé de mon lit, bras et jambes empêtrés dans mes draps.


Il me fallut une bonne heure pour reprendre mes esprits. Finalement, la seule chose que je regrette maintenant dans ce rêve c’est la serviette pour l’anniversaire de Chouravette !
Bien, mais la réalité était tout aussi peu engageante, j’allais me retrouver face-à-face à cette petite drôlesse de métamorphagus de Tonks…
Et s’il lui prenait la fantaisie de se faire la tête d’Enola Goodenough ? déclenchant ainsi chez moi des manifestations physiques intempestives ? Peut-être serait-il plus prudent que je me siphonne ce fichu rêve dans ma pensine ? Aucune envie de me faire châtrer par les crocs de Lupin !!

(*)L'announ (Annwfn), l'Autre Monde des Celtes, celui que les croyances localisent dans les cairns mégalithiques, est le monde des sidhs (paix), le domaine des anciens dieux Tuatha Dé Dannan en Irlande.


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(9) Juron gracieusement empruté à la chanson « André » de Sansévérino

(10) Magazine de mode sorcier hyper branchouille

(11) Les tripoducks sont des canards magiques à trois pattes, extrêmement fragiles…

(12) Bingo ! un néologisme

(13 ) Génome Personnel Sorcier

(14) Salon des Techniques Magiques Illicites, Illégales et Illégitimes


Et oui ! Tout cela n’était qu’un rêêêêêveeeeeuuuhhh ! entre cauchemar et délice !
Nous allons retrouver notre sombre maître des potions dans le prochain chapitre intitulé ‘Brainstrip et Chantilly » en prise avec une Tonks…..hum…. mais je ne vous en dis pas plus !

Gros zoubis et merci de me lire ! ! ! ! ! !
(ma drogue, mon délice, ma plaisir….. Une p’tite review ?)
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