Les gryffondors et leurs bonnes idées

Chapitre 2, ou comment enfoncer le clou


« Snape et le professeur Potter ? Euuuurgh ! Tu es sûre de toi ? »

« Oui, j\'ai entendu Jessica en parler avec Brian ce matin, au petit-déjeuner. »

« Beurk ! Mauvaise image mentale ! Très mauvaise image ! »

« Je te jure, elle les a vu de ses propres yeux en sortant de la grande salle ! »

« N\'en dis pas plus, je ne veux rien savoir ! »

« Il paraît qu\'ils se seraient même embrassés devant Dumbled... Oh, bonjour professeur ! »

D\'une humeur plus exécrable que jamais, ledit professeur préféra ne pas répondre et garda la mâchoire bien serrée pour ne pas être tenté de lancer un Doloris aux deux élèves qui se sauvaient déjà sans demander leur reste. Evidemment la pseudo relation entre Potter et lui avait déjà fait le tour de Poudlard, ce gosse était vraiment le dernier des abrutis.

C\'était décidé, Severus allait le tuer... Non, mieux. Il allait le torturer jusqu\'à ce qu\'il le supplie de le tuer. Oh oui, comme cette mort lui serait délicieuse... Le torturer, le faire hurler, crier, pleurer, saigner, supplier... Enfin bref. Le tuer. Oui, c\'est ça, il allait le massacrer et lui faire regretter d\'être né.

Tout à ces douces réflexions de mort par strangulation, Severus dégageait une telle aura d\'agressivité que même Peeves préféra l\'éviter. Si jamais il croisait ce maudit Potter à cet instant précis, même la perspective d\'Azkaban ne l\'empêcherait pas de l\'étriper.

« Ah tiens, Snape ! Je vous cherchais justem... Heeee ! Mais qu\'est-ce que vous faîtes ! »

« Fermez la Potter, c\'est un conseil. »

« ... »

Traînant sans ménagement un Harry Potter un peu récalcitrant derrière lui, Severus ignora consciencieusement les regards curieux et le projeta dans la première salle qu\'il trouva. A savoir la salle des professeurs. Pleine de commères à cette heure-ci, ô chance. Et qui leur sauta dessus dès leur apparition.

« Mon troisième oeil l\'avait vu il y a bien longtemps... », s\'exclama une Sybille Trelawney qui avait fait l\'effort de descendre de sa tour pour profiter du spectacle.

« Félicitations à vous deux ! Vous formez un si beau couple ! », s\'enthousiasmèrent Flitwick, Chourave, Bibine et Madame Pomfresh.

« J\'ai toujours pensé que vous en faisiez un peu trop et ne dit-on pas qu\'entre l\'amour et la haine, il n\'y a qu\'une mince frontière ? », furent les paroles emplies de sagesse du professeur Vector.

« Quand même Severus... Un peu jeune, non ? La crise de la quarantaine, peut-être ? », osa même Minerva McGonagal d\'un air mi-sévère, mi-moqueur.

Quant à Remus, Albus et Hagrid, ils se contentèrent de les observer d\'un air étrange pendant que Severus jetait un regard noir à Harry qui avait osé glousser à \'la crise de la quarantaine\'. Il allait définitivement massacrer le gosse.

Un poison particulièrement lent et douloureux peut-être, qui agirait progressivement, qui le ferait souffrir encore, et encore, et encore... Jusqu\'à la douce libération de la mort... Oh oui, il connaissait tout un tas de potions qu\'il pourrait adapter pour donner un si merveilleux résultat... C\'est fou comme Potter lui donnait soudain de l\'inspiration.

« Hmmm, merci à tous d\'accepter aussi bien notre relation. »

Bouche bée, Severus en oublia toute dignité en entendant le jeune professeur d\'Etude des Moldus poursuivre ce mensonge grotesque. Harry quant à lui souriait à tout le monde et décrivait comment leur couple s\'était formé avec une bonne humeur que ne partageait visiblement pas son amant.

« Oui vous comprenez, on en est venus aux mains après une énième altercation et l\'une des miennes a un peu glissé, si vous vous voyez ce que je veux dire... »

Gloussement général des membres féminins de l\'équipe et sourire complice des autres. Excepté Albus et Remus qui semblaient un peu trop impassibles pour être crédibles.

« Et bon, il s\'est avéré que malgré les apparences Severus est humain, et que son corps, avec tout ce que ça implique, a des réactions humaines égalem... »

- - -

« Potter, pour quelqu’un qui s’obstine à survivre, vous n\'avez décidément pas l\'instinct de préservation... »

Se remettant du choc de ce qu\'il entendait, Severus avait tout juste eu le temps de se reprendre avant que son crétin de collègue ne réussisse à finir sa phrase. Son honneur de vilain maître des cachots ne s\'en serait jamais remis... Il avait donc attrapé Harry par le col et l\'avait jeté dans le petit réduit attenant à la salle du personnel où ils venaient de s\'enfermer. Il n\'osait même pas penser à la tête des autres professeurs quand ils en sortiraient...

« Quoi ? Vous m\'avez bien demandé de trouver une solution pour nous sortir de là non ? »

« Oh et vous allez me dire comment votre cerveau de gryffondor dégénéré a pu croire que vous arrangiez les choses, là ? »

« C\'est bon, pas besoin d\'être insultant... »

Prenant une profonde inspiration pour s\'empêcher de frapper le gosse, Severus posa délicatement ses doigts sur ses tempes pour les masser en espérant éviter une migraine carabinée.

« Je vous jure, Mr Potter, que si vous ne réglez pas rapidement la situation, vous regretterez d\'avoir franchi un jour le seuil de Poudlard. »

Autant Harry était courageux et même parfois téméraire, autant il savait reconnaître une vraie menace quand il en entendait une et ainsi choisir de ne pas tenter le diable. Incarné en Snape, présentement. C\'est pourquoi il replaça nerveusement ses lunettes un peu malmenées par ses deux \'enlèvements\' de la matinée et glissa une main dans ses cheveux ébouriffés pour se donner une prestance avant de répondre. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait que ce sale bâtard allait encore s\'énerver.

« Et bien, j\'ai réfléchi toute la nuit », reniflement sarcastique de Severus versus regard noir d\'Harry, « et j\'en suis venu à la conclusion que la seule façon de régler le malentendu était de jouer le jeu. »

« Logique, bien sûr. »

« N\'est-ce pas ? »

« En effet. Quoi de plus logique pour sortir de cet enfer que d\'y plonger un peu plus ? »

« Euh... Non mais après on dira simplement qu\'on a rompu et voilà. Comme ça on sera tranquille et on aura une bonne raison de se détester encore plus. C\'est une bonne idée, non ? »

« ... »

« Pourquoi vous me regardez comme ça ? »

« Je cherche la méthode la plus cruelle pour mettre fin à vos jours. »

« Oh... Hein ? Mais pourquoi ? »

« Rien que le fait que vous vous posiez la question mérite la peine capitale. »

- - -

« A votre avis, qu\'est-ce qu\'ils font ? »

« Taisez-vous, on n\'entend rien... »

« Ils ont du lancer un sort d\'insonorisation. »

« Vous croyez qu\'ils sont en train de... »

« Filius, osez seulement finir cette phrase. »

« Enfin Remus, vous êtes trop protecteur avec Harry, il est tout de même assez grand pour prendre ses propres décisions. »

« Hmm, peut-être Pompom, mais ne trouvez-vous pas tout ça bizarre ? »

« Merci Albus, vous m\'ôtez les mots de la bouche. »

« De rien mon garçon. Je trouve simplement ce revirement de situation assez étrange si on considère la hargne avec laquelle ils se disputaient hier. Je ne pense pas qu\'Harry soit si bon comédien. »

« Frustration sexuelle »

« Professeur McGonagal ! »

« Oh Hagrid, s\'il vous plaît. Ne prenez pas un air si choqué, c\'est la nature. »

- - -

« Bien puisque vous êtes si intelligent et si supérieur à moi, pourquoi ne trouvez-vous pas une solution vous même ! »

« Ce n\'est pas moi qui nous ai fourré dans un bourbier pareil ! »

« Comme si j\'étais le seul fautif ! Prenez un peu vos responsabilités Snape, nous étions deux à nous crier dessus à ce que je sache ! »

« Mais moi je ne vous ai pas embrassé devant le directeur, Potter ! A croire que vous aviez tout prévu pour profiter de la situation ! »

« Profiter de la situation ? Non mais vous vous êtes vu ? Qui voudrait avoir une quelconque relation avec un connard aigri et impuissant ! »

« Venant d\'un gosse prépubaire sans cervelle et à l\'ascendance... »

Mais Severus n\'eut jamais la chance de terminer son insulte puisque Harry venait de se jeter sur lui pour l\'étrangler avec une force étonnante pour ce corps si mince. Pas en reste, le serpentard n\'hésita pas à se défendre en lui décochant un coup de genou à un endroit particulièrement douloureux.

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Entendant un cri de l\'autre côté de la porte, Remus et Dumbledore n\'eurent besoin que d\'un échange de regard avant de se précipiter à l\'intérieur de la pièce. Et d\'en ressortir aussitôt les joues rouges d\'embarras. Curieux, les autres professeurs tentèrent d\'apercevoir ce qu\'il s\'y passait mais les deux hommes les éloignèrent rapidement de la scène du crime.

Il y eut alors deux versions de l\'histoire...

Du point de vue du directeur et du lycanthrope, il s\'agissait en fait d\'un cri de plaisir vu la position dans laquelle ils avaient trouvé les deux collègues : à savoir, Harry allongé sur Severus, sa main empoignant une entrejambe bien vigoureuse et les deux hommes perdus dans le regard l\'un de l\'autre...

Du point de vue des deux protagonistes, Harry avait voulu se venger du coup bas de Severus en se rejetant sur lui et en aggripant ses parties sensibles dans l\'intention de les écrabouiller. Mais comme l\'avait expliqué le jeune homme précédemment, Severus était finalement humain et il s\'avérait qu\'il était bisexuel également et donc son corps... Enfin bref. C\'est aussi surpris l\'un que l\'autre qu\'ils se retrouvèrent dans cette position plus que compromettante, ne remarquant même pas le passage furtif des deux fouineurs tant ils étaient en état de choc.

Il semblerait que la situation avait quelque peu évolué...

A suivre...