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Entre l'orgueil et l'amour

By: Melindra
folder French › Harry Potter
Rating: Adult ++
Chapters: 4
Views: 2,099
Reviews: 6
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Disclaimer: I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
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Acte 2

Disclaimer : Les personnages de Harry Potter ainsi que les « décors » sont la propriété exclusive de J.K. Rowling. Il n’y a aucune intention de contre-façon ou de violation de ses droits d’auteur. Cette histoire est écrite pour le plaisir de l’écriture et ne rapportera aucun centime à son auteur.

Avertissement – Si vous n’aimez pas les relations homosexuelles explicites entre Harry et Draco, c’est le moment d’arrêter la lecture !!

Acte 2


Le temps s’égrène avec lenteur jusqu’au soir. Je remarque les couleurs de chaque heure, souhaitant que le soleil se couche enfin. Etrange comme une simple espérance peut changer toute chose... Je chasse aussitôt ces pensées absurdes... sans pouvoir effacer la folie qui continue de m’envahir : l’espoir que ce moment volé dans le couloir ne soit que le prélude à un autre...

Alors aujourd’hui tout me parait magnifique. Un léger sourire – de suffisance diraient certains - flotte en permanence sur mes lèvres... et mes mots sont plus affûtés que jamais. Ma verve ne connaît plus de limite, comme en réponse à une obscure crainte inavouée qui sourde en moi. Pansy, Crabbe et Goyle s’autocongratulent d’avoir retrouvé « l’ancien » Malfoy. Sans comprendre pourtant qu’au fond de moi je ne suis plus le même.

Même moi je ne le sais pas. Car une seule chose m’importe, occultant tout le reste : le rendez-vous de ce soir.

Mais au fur et à mesure que la journée s’écoule, mon regard s’assombrit et plus rien ne trouve grâce à mes yeux. Les élèves de Poufsouffle s’écartent, apeurés et craintifs devant moi. Devant ma mauvaise humeur méprisante et assassine.

Tout me parait fade et inutile. Après que mon espoir m’ait porté si haut, je redescend à cette cruelle réalité : tu ne viendras pas. Bien sûr que tu ne viendras pas.... Tu m’as laissé t’embrasser pour te moquer de moi par la suite. Tu t’es laissé aller contre moi par curiosité... Qu’avais-je trouvé encore ? Oui, tu as accepté par pitié pour moi...

J’ai mal.

Le sourire du matin est bien loin, l’espoir est devenu illusoire. Je me convaincs que plus rien ne m’importe désormais : j’agis par habitude, mais tout m’indiffère. Cela ne dure pas.

Les heures passent et une colère alimentée par mon orgueil finit par naître, avide et destructrice. A la fin de ce jour si long, je me retrouve seul, craint par tous ceux qui m’entouraient encore le matin. Mais dès que j’entre enfin dans ma chambre...

Dès que je suis là face à mon lit vide, tout cela s’enfuit pour laisser place à l’impitoyable vérité : j’ai peur que tu ne viennes pas. Car tu me manques déjà.

Mes espérances me manquent.

POV Harry


Ron est intrigué et me demande régulièrement si tout va bien. Je réponds « oui » pour retomber aussitôt dans mes pensées. Car je suis resté silencieux toute la journée depuis ce moment insensé du matin. Depuis cette étreinte improbable, ce baiser irréel à force de passion intense.

Je m’interroge : ai-je rêvé tout cela ? Et je l’observe, lui, comme je l’ai fait tant de fois par le passé. Il semble pareil à lui-même, arrogant dans sa supériorité de Serpentard. Insultant et méprisant dans chacune de ses paroles, comme s’il cherche chaque jour qui passe à blesser le plus de monde possible.

Toute la journée mon humeur a oscillé. J’ai peur d’y croire... tout en lui me fait hésiter.
« Pourquoi as-tu mal à ce point pour blesser les autres ? » C’est la question que je voudrai lui poser... tout en sachant que je n’oserai pas.

Car après, me revient en mémoire cet instant où il s’est refermé sur lui-même. Devenu froid et glacé après avoir été si vivant dans mes bras. Après que j’ai connu sa chaleur. Comme s’il ne serait jamais prêt à partager. A s’ouvrir.

Je doute.

De moi, de ma capacité à faire face à tout ce qu’est Draco. A ce qu’est un Malfoy.

Et ce soir pourtant, je suis là, devant sa porte.

Je suis fou. Depuis longtemps. Et je ne veux pas guérir.

POV Draco


La solitude de ma chambre me blesse. Ce sont ces moments-là où je me rends compte que même entouré dans la journée, je suis seul. Vraiment tout seul. Voilà ce que me clament ces quatre murs aveugles, témoins de mes nuits solitaires. Spectateurs de ces instants où je redeviens vulnérable, incapable de chasser cette angoisse qui me possède.

Incapable aussi de te chasser de mes pensées. Et ce soir plus que toutes les autres fois.... Car je me redis que tu ne viendras pas. Qu’un baiser c’était déjà tellement…

Quand quelqu’un frappe à la porte et rompt le chemin amer de mes réflexions. J’ouvre sans un mot. C’est bien toi. Tu te tiens devant moi, douloureux et incertain de ta présence en ce lieu. Fébrile et inquiet à la fois. Car tu ne sais ce que tu trouveras chez moi. Honte ou rejet ? N’était-ce pas qu’une mauvaise plaisanterie ? Je te regarde sans me rendre compte que tu me dévisages de la même façon.

Nous nous faisons face, prêts à se déchirer comme à s’étreindre me semble-t-il... Ton regard si vert me transperces, cherchant à lire en moi. J’y vois comme un défi : lequel fera succomber l’autre ? Je me retrouve à prier que ce soit moi qui m’abandonne le premier. Moi qui te chéris depuis si longtemps que j’ai cru devenir fou. Je voudrais nier cette vérité...

La porte de ma chambre se referme, pour y sceller notre nuit. Figer le temps jusqu’au matin. C’est une bonne idée.

La pudeur nous arrête alors, comme si ce lieu intime nous retient alors qu’un simple couloir ouvert à tous ne l’avait pu. Ou alors… Puis-je croire que le moment est plus important ?

Des pensées m’effleurent, confuses et disparates... J’aime tes yeux qui me font sentir quelqu’un d’autre. Quelqu’un que tu pourrais peut-être aimer. Que tu considères avec gravité avant de te rapprocher de moi… Je me sens si vulnérable, tout à coup. Pourtant… Pourtant, un Malfoy n’est pas vulnérable. Je découvre avec stupeur que j’aimerais ne plus être un Malfoy pour devenir juste… Draco ?

Douce espérance, tellement vaine… Un peu comme ces voeux insensés que l’on fait enfants... Et puis comme ce matin, j’arrête enfin de réfléchir. Je suis délivré de mes pensées pour me livrer aux sens que tu réveilles. J’aimerais pleurer, tant les émotions qui m’envahissent sont fortes. Je m’attendais à la violence de nos affrontements et tu me fais le cadeau inestimable de me chérir. Tes lèvres s’attardent sur les miennes, avant de frôler mon cou, mon visage à nouveau et mes lèvres encore. Le baiser est lent, sensuel. Car nous avons tout le temps… Tout le temps jusqu’à l’aube.

Le désir monte, sans hâte, et tout n’est encore que douceur. Tes mains dans mes cheveux, les miennes sur ton torse… effleurant chacun de tes mamelons. Te sentant vibrer à chaque nouvelle caresse que je crée pour toi. Je sens ton cœur qui s’affole. J’ai ce pouvoir sur toi, et tu as le même sur moi. Ce constat m’inquiète : vais-je pouvoir revenir de cette nuit ? De ces autres que je devine car je les espère ?

Mon univers se réduit à toi, à ta peau si douce, aux courbes de ton corps que je n’aurai cesse d’apprendre… Je ne sais plus comment, mais nous nous sommes retrouvés nus à nous étreindre sur mon lit. A nous découvrir de nos mains, de nos lèvres, alors que tout à coup le désir se fait plus pressant. Plus présent. Ta bouche dévore mon corps de baisers. Avant de se poser sur mon désir vibrant. Je gémis ton prénom et je sens ta langue qui m’enveloppe. Ta bouche qui aspire mon désir et puis s’éloigne. Je découvre que je suis haletant, que rien ne pouvait me laisser imaginer combien c’était bon d’être aimé par toi. Tu m’embrasses encore et encore.

Avant de t’écarter, murmurer quelques sortilèges et de glisser un doigt en moi. Tu scrutes mon visage, comme à l’affût de toute douleur. Elle est là la douleur, mais si négligeable pour moi que je ne dis rien. Alors tu me souris, tu m’embrasses encore avant de mettre un second doigt en moi. La brûlure est plus présente. Tes doigts vont et viennent en moi lentement, la douleur prend soudain moins d’importance, puis tu fais des mouvements de ciseaux. Un éclair de souffrance traverse mon regard et tu arrêtes pour seulement reprendre le mouvement. Dedans. Dehors. Si mon cœur ne battait pas si vite, j’aurais l’impression que tu en suis la partition. Jusqu’à ce troisième doigt qui m’étire et me blesse. Un moment. La moindre de mes crispations te fait t’arrêter pour reprendre toujours avec douceur, avec une insistance qui fait que la douleur s’estompe. Je sais qu’elle va revenir, mais je sais aussi que cela n’aura plus d’importance. Tes doigts se retirent.

- Je te veux… Maintenant.

Ces mots m’ont échappé, mais ils sont vrais. Le désir devient lancinant et j’ai besoin de toi. Je te veux.

- Moi aussi, Draco…

Un choc : mon prénom sur tes lèvres devient doux, devient un autre moi-même.

Tu te places entre mes jambes écartées, et tu appuies doucement contre mon intimité brûlante.

- Draco ?

Les mots ne peuvent franchir mes lèvres. Je hoche simplement la tête. Mon abandon ne sera pas cristallisé par des paroles. Seulement par des actes. Mes hanches qui se lèvent, la douleur que j’appréhende. Cet instant que j’accepte. Tout cela à la fois. Tu appuies plus fort contre moi et je te sens me pénétrer. Tu te frayes un passage, lentement. Plus encore que je ne l’aurais cru car tu t’arrêtes à chacune des crispations de douleur de mon visage. A chacune de mes brusques inspirations.

Et à chaque fois que je ferme les yeux, que je ne peux croire ce qui arrive, je sens ton corps entrer en moi pour ne faire qu’un avec moi. A chacune de mes inspirations, tu te retires pour revenir un peu plus loin à la suivante. Ton rythme c’est moi. Mon souffle, c’est nous. Et doucement, ce mouvement s’achève dans un cri, chacun de nos soupirs et de nos gémissements ayant été une douce musique…

Puis tu te retires, j’aimerais te retenir mais j’en suis incapable. Et quand tu reviens tu me fais toucher les étoiles. Tu frappes à chaque mouvement un point en moi, et je crie de plaisir. Peu à peu la douleur disparaît, et je me mets à grimper vers le ciel pour toucher à chaque fois les astres. J’entends nos peaux qui claquent. Je te sens aller et venir en moi avec plus de force et moins de retenue. Et je vois tes traits crispés, figés pour m’attendre. Attentif à… à moi. Un Malfoy… Une autre émotion m’envahit. Plus forte qui me saisit tout entier, sans me permettre de me cacher de toi. Quelque chose de beau s’accomplit pour moi, pour toi. A travers nous deux et chacun pour l’autre. En un don qui ne peut se reprendre. A un instant où l’on ne peut se cacher… Je voudrais juste… savoir… ce que c’est… Mais une de tes mains s’égare sur mon sexe tendu et se met à le caresser en rythme. Je ne retiens plus aucun de mes gémissements dès lors. Ce que je ressens est au delà des mots et de moi.

Nous sommes l’un l’autre.

Le plaisir me saisit tout à coup, l’orgasme me déchire presque, me laissant avec juste assez de force pour te voir t’envoler en moi dans un cri. Tu retombes haletant. Nos souffles se mêlent comme nos corps juste avant. Tu ne t’écartes de moi que pour un simple sortilège, avant de revenir me prendre dans tes bras. Et nos cœurs s’apaisent. Enfin...

- Je t’ai fait mal, je suis désolé…, murmures-tu attristé.

- Pourquoi es-ce que tu dis cela ?, demandé-je sous son regard grave et attentif.

- Parce que tu pleures…

Je me fige, il a raison. Je ne m’étais rendu compte de rien. De ces larmes qui m’échappent.

- Non ce n’est pas ça. Ce n’est rien, le rassuré-je.

Pourtant si, il m’a fait du mal car je réalise enfin que je lui ai donné mon cœur il y a longtemps, et que cette étreinte ne me l’a pas rendu. Il le garde encore. Jusqu’à quand ?

Et je cède à mon fantasme de le prendre dans mes bras. Pour une nuit. Ma nuit.

Car cette nuit je suis avec Harry Potter.

POV Harry


Je ne comprends pas. Je ne le comprends pas.

J’avais raison : il refuse de s’ouvrir à moi. Je lui ai donné tout ce que je pouvais lui offrir. Chacune de mes caresses, chacun de mes baisers lui clament que je l’aime. Chaque soir, j’explore son corps avec l’enthousiasme que donne l’amour. Mais malgré la sensualité de nos nuits, il est devenu encore plus réservé. Froid pour être honnête.

Je me suis longtemps demandé ce que j’avais fait. Ce que je ne lui avait pas donné. Je passe mes jours à essayer de comprendre mes nuits, de décrypter chaque geste. Chaque attitude. De ce mystère qu’est Draco Malfoy.

Et je doute encore plus qu’à cet instant où je me suis retrouvé hésitant devant la porte de sa chambre, le premier soir.

J’attendais qu’il s’ouvre à moi, me parle de lui.

J’attendais qu’il me fasse confiance pour enfin lui donner mon ultime cadeau.

« Je t’aime ».

Mais il ne l’a jamais fait. Je sais qu’il ne le fera pas.

J’ai essayé de parler, mais j’ai l’impression qu’il n’espère que cet instant où nos corps s’unissent. Se fondent l’un en l’autre dans le rythme effréné de nos souffles. De nos coeurs.

Ne suis-je que cela pour lui ? Un amant fidèle pour ses nuits solitaires ? Un corps pour son désir ? J’ai peur d’y croire.

Pauvre fou, qu’espérais-je ?

Pauvre Harry Potter au coeur brisé. Je souris pour moi, puisqu’il ne le fait pas. Je me serre dans mes bras puisqu’il ne le fait pas. Je retiens mes larmes, cherchant à comprendre.

Pourquoi aimer est si pénible ? Pourquoi aimer rend si seul ?

POV Draco


Je croyais que cette nuit serait la seule, comme une dernière faveur à un condamné à mort. Mais soir après soir, tu reviens. Et chaque fois nos étreintes se nouent pour se dénouer à l’aube. Pourtant le silence demeure, comme si aucun de nous deux ne se décidait à faire ce second pas, si lourd vers l’autre. Peut-être était-ce moi qui ne pouvait envisager de me révéler. De me donner à toi encore plus et de parler...

Nuit après nuit, nos étreintes se font toujours plus sensuelles. Mais elles sont aussi plus douloureuses, car l’émotion des premières s’estompe. Et nuit après nuit je crois que je me consume en vain. Jusqu’à ce goût de cendres qui m’envahit.

Je suis malheureux. Et je ne comprends pas pourquoi. Un Malfoy ne peut être malheureux…

Cela fait deux semaines maintenant que je te tiens chaque nuit dans mes bras… Que je recueille tes soupirs et tes baisers. Et cette nuit je t’entends rêver. Un autre cadeau oui, car tu murmures mon prénom. J’écoute… et je comprends enfin ce qui me peine : tu ne m’aimes pas. Tu gémis mon nom dans ton rêve et je pleure dans mon cauchemar bien réel… Je découvre que je me damne pour ces quelques secondes de nos étreintes. Ces secondes si intenses durant lesquelles je peux croire que tu m’aimes.

Mais… et pour toutes les autres secondes de la journée et de la nuit ?

Peu à peu je comprends. Peu à peu je réalise. La pénible vérité.

Ce silence entre nous me meurtrit. Ce silence que j’ai instauré. Cette situation qui ne peut changer. Car tu possèdes mon cœur et tu l’ignores… Devrais-je te le dire ? Te révéler ce pouvoir que tu as sur moi en plus d’affoler mes sens ? Non… à quoi bon parler quand nos corps s’accordent si bien ? Je déclare que je ne suis pas malheureux. Pas du tout. Je veux garder ces instants entre nous. A n’importe quel prix. Même moi, je crois bien…

Quelques jours plus tard, tu n’es pas venu… Au lendemain de cette nuit de solitude atroce et de doute, Zabini me révèle sur un ton moqueur que tu es à l’infirmerie.

Toute la journée j’attends donc la nuit. Je n’ai même pas eu à le décider, à tergiverser des heures pour savoir si j’allais te voir. C’était une telle évidence que je ne pouvais rester loin de toi une nuit encore… Ce lien entre nous qui fait que je te suis attaché me l’aurait de toute façon empêché. Comment es-tu devenu ma vie, Harry ?

L’infirmerie est déserte. Et tu es là dans un lit, tourmenté par quelque chose. Je m’approche pour prendre ta main. Tu murmures des mots sans suite, une sorte de délire incohérent. Et pourtant tu ne lâches pas ma main qui serre la tienne, comme si elle est une ancre dans ton cauchemar. Ton front luit de sueur, ta cicatrice est très rouge, comme si elle te brûlait.

Tu te débats, prisonnier des draps blancs de l’infirmerie, et prisonnier de ton cauchemar. De la douleur qui t’enserre les tempes.

Ignorant que je souffre en même temps que toi, mais pour toi. La personne que tu détestes le plus au monde. Et qui hante l’infirmerie parce que tu t’y trouves, harcelé par tes rêves cruels. Parce qu’une nuit sans toi m’est devenue impossible…

J’écarte quelque mèches de cheveux trempées de sueur pour embrasser doucement ton front. Je sais que cela ne tardera plus. Je ne suis venu que pour cela. Pour cette bribe d’espoir. Cette lueur qui me nourrit nuit après nuit. Que tes mots changent enfin.

- Draco, murmures-tu alors. Oh Draco…

Et comme à chaque nuit, je me mords les lèvres pour ne rien dire, pour ne pas briser le charme. Pour écouter ces mots qui me damnent :

- Draco… Si tu savais… je te désire… tant… Draco !, gémis-tu dans un souffle.

Des mots qui me brûlent. Me frappent… Tant et si bien que cela m’échappe. Encore cette fois, encore cette nuit :

- Je t’aime, Harry.

Des mots que tu ne peux entendre car je ne le veux pas. Des mots qui n’ont jamais de réponse… Car elle me briserait. Le silence ne fait que me tuer lentement, alors que ta réponse me détruirait sûrement ! Tu dors, désormais paisible… Je pars avant de faire quelque chose que je regretterais.

Et la journée recommence, encore et encore. Avec ce souvenir qui me hante : toi gémissant mon prénom, le criant, le susurrant. Toutes mes journées sont emplies de toi : tes mèches folles qui retombent sur tes yeux, l’expression de ton visage pendant l’amour, ta tendresse, ta fougue envers moi… Le rythme de ton souffle, l’affolement de tes sens… Chaque heure, chaque minute ! Il n’y a plus que toi… Je crois que mes notes s’effondrent. Et je n’arrive pas à m’en soucier.

Je découvre que l’amour n’est pas un sentiment doux et paisible, comme beaucoup se complaisent à croire. Car il est violent, souvent amer et douloureux. Peut-être est-ce parce que c’est toi. Peut-être est-ce ma façon de t’aimer. Ou la seule façon de t’aimer. Peu importe ! Je voudrais seulement sortir ces mots qui me déchirent, ces sentiments si intenses de moi. Je ne sais pas comment faire. Ils me consument tant… Pourtant, je sais que je serai vide sans eux. Sans cet amour. Alors je ne peux les laisser partir. Et les mots restent là. J’ai parfois l’impression que ceux sont eux qui me font vivre, tant ils me hantent.

Quelle est la valeur d’un « je t’aime » ? En a-t-il plus si on le dit plus souvent ? Ou bien doit-on le garder caché pour ne le révéler que de rares fois, en d’inestimables occasions ? A quel moment a-t-il sa plus grande valeur ? Pour moi il doit rester secret. Mais est-ce Draco qui le croit ou Malfoy ? J’ignore la réponse… Je ne veux pas le savoir.

Et nos nuits reprennent leur cours. Ces nuits qui deviennent mes jours. Ces instants où tu es là à me faire l’amour et ceux où tu dors paisible dans mes bras, ta respiration faisant vivre ce lieu. Ces instants où je ne suis plus que l’ombre de ta lumière. Je deviens esclave, mon pire cauchemar. Vaut-il mieux être esclave de celui qu’on aime ou bien libre et esseulé ?

Je remarque à peine que je dépéris. Tout s’affronte en moi, tant et si bien que je finis par m’interroger. Sur une fascinante question.

Qu’est-ce qui cédera le premier : l’orgueil ou le cœur d’un Malfoy ? J’en viens à m’amuser de moi-même, m’observant dans mes affres et mes désirs. Remarquant les fissures que mon amour pour toi crée en moi. L’amour peut-il vaincre l’orgueil ? Je suis un Malfoy. Je sais que non. Cette certitude me tue…

J’aimerais pleurer, mais un Malfoy ne le doit pas. Un Malfoy tient bon. Ce que je fais jusqu’à l’instant où je réalise que je me bats contre moi-même en vain.

Car les jours ont passé depuis cette première nuit, et peu à peu tes sourires ont disparu. Ton visage est devenu un masque, en un troublant reflet de moi-même. Tu t’es glacé… Sans que je comprenne que tu n’as fait que t’accorder à mon humeur. Comme si je t’avais dit qu’il ne fallait pas m’aimer. Pas avoir le moindre sentiment pour moi. Alors que ces mots n’ont jamais franchi mes lèvres… C’est pour cela que je crois que tout espoir m’est refusé. Que jamais tu ne m’aimeras. Sans savoir que c’est moi qui t’empêche de m’aimer.

Moi le seul coupable. Avec mon orgueil…


Gros soupir désespéré... je ne crois pas que j’arriverai à rendre ce que je voulais... Les pov de Harry me semblent très mal amenés (je les ai mis pour clarifier un peu leur relation) mais... je ne sais pas trop ce que vous en pensez, mais j’espère me rattraper un peu sur l'acte 3... Une review pour me donner votre avis ?? Bisous
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