A Chacun Sa Part d'Ombre
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French › Originals
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Adult ++
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Disclaimer:
This is a work of fiction. Any resemblance of characters to actual persons, living or dead, is purely coincidental. The Author holds exclusive rights to this work. Unauthorized duplication is prohibited.
Chapitre 2
CHAPITRE 2
« Hé Blondie, on est pas assez bien pour que tu daignes nous saluer ? » Dit-elle avec une voix et un air hautain, les bras croisés sur sa poitrine.
Maël arrêta net son avancée. Sa posture se fit plus droite sous l’effet de la tension. Il n’aimait vraiment pas se faire aborder comme ça, c’était le genre de parole qui ne présageait rien de bon. De sa main libre, il attrapa le collier de Fenrir et lui fit faire demi-tour en même temps que lui.
A présent face à face avec la damoiselle, il laissa échapper un soupir et leva les yeux au ciel.
« Ça t’amuses de me faire peur Alix ? » Dit-il en marquant un accent intonatif sur le ‘ix’.
« Oh oui, ça m’excites tellement, Maëlys » Elle fit de même avec la dernière syllabe du prénom du petit blond.
Le garçon fit la moue en fronçant les sourcils.
« M’appelles pas comme ça… » Dit-il d’une voix boudeuse
« Alors ne m’appelles pas comme ça ! » Répondit la jeune fille en lui tirant la langue d’un air joueur.
Elle s’avança vers lui, et s’accroupit devant le labrador.
« Salut mon gros ! » Elle lui prit la tête entre les mains et lui caressa les joues vigoureusement. Elle se releva et fixa son regard dans celui de Maël. Ils commencèrent un staring contest. A peine une minute plus tard, elle lui sauta au cou.
« Hyaaaa ! » Cria-t-elle d’une voix aigue comme une groupie hystérique. Elle lui planta un bisou bruyant sur la joue en le berçant un peu trop fort à son goût. Le blond rougit furieusement en voyant que les amis d’Alix les regardaient d’un air moqueur.
« Al !! » Dit le blondinet d’un ton plaintif.
La jeune fille gloussa et le relâcha. Elle lui sourit gentiment en lui caressant la joue.
« T’es tout pâlichon mon chou. » Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et l’attrapa par le bras. Le traînant vers le banc où étaient restés ses amis, elle décida de le présenter à ceux-ci.
Maël se laissa entraîner bon gré mal gré. Al était toujours comme ça. On pourrait croire qu’elle passait son temps à broyer du noir ou sacrifier des poulets au nom de quelconque rituel satanique mais non, elle aimait simplement la couleur noire et les vêtements à inspiration gotique. De son point de vue, Maël la trouvait beaucoup plus ouverte et joyeuse que la plupart des autres filles de son âge. Mais les clichés ont la vie longue.
Leur rencontre remontait à plus de 10 ans. Quand ils portaient encore des couches, ils passaient leurs après-midi à la garderie de l’hôpital. Leurs mères étant infirmières dans le même service. Al avait 3 ans de plus que lui, et dès le premier jour, elle avait décidé de prendre le petit blond sous son aile, se surnommant elle-même ‘sa petite maman’. Elle ne l’avait plus lâché depuis. Ils étaient un peu comme des meilleurs amis, des tonnes de complicité et d’affection passaient entre eux.
« Les gars ! Faut que je vous présente quelqu’un ! » Lança-t-elle aux trois garçons sur le banc.
Maël regarda timidement vers eux, son éternel sourire illuminant ses traits. Avec une certaine nonchalance, les garçons se levèrent du banc et se tinrent devant Al et son ami.
A cet instant, une expression choquée mais fugace prit place sur le visage du blond. Il venait tout juste de reconnaître le garçon ténébreux. Il baissa un peu la tête en rougissant, puis se reprit. ‘Mais pourquoi est-ce que je rougis comme ça ?! On dirait une écolière devant son coup de foudre !’ Ses pensées le firent encore plus rougir qu’avant.
Al rejeta ses longs cheveux noirs en arrière et reprit la parole.
« Je vous ai déjà parlé de lui ! Je vous présente Maëlys. » En aparté, une main à côté de la bouche, elle leur murmura « Mais faut pas l’appeler comme ça… » Elle se racla la gorge et continua « Maël, je te présente Jude, Andrea alias Rey et Ryan. » Elle pointa chacun des garçons en énumérant les noms.
A la mention de Ryan, Maël sourit doucement. Il pouvait enfin mettre un nom sur le garçon ténébreux.
« Hum…ravi de vous connaître. » Dit le petit blond. Il hésita une demie seconde et tendit la main. Jude et Rey la serrèrent en répondant des « pareils » et « idem », mais Ryan resta les mains dans les poches, la tête tournée sur le côté, l’air de s’en foutre royalement.
Un soupçon de déception traversa Maël et il laissa retomber son bras sur son côté. Fenrir qui était resté assit sagement à côté de son maître gémit doucement en grattant d’une patte sur la jambe du blondinet. Celui-ci lui flatta la tête.
« Je vais devoir y aller, Fenrir n’est pas très patient. » Dit-il avec un sourire nerveux.
L’antipathie que ressentait Ryan à son égard le mettait mal à l’aise. Il lança un coup d’œil à Al, lui adressa un petit sourire d’excuse, et fit se redresser son chien.
« Allez garçon, on y va ! » Et il commença à reprendre le chemin du retour.
« Attends ! » S’écria soudainement la jeune gothique. Maël se retourna et stoppa. « Sylvia travaille ce soir, non ? » Demanda-t-elle en faisant référence à la mère de Maël.
Le blond acquiesça « Oui comme tout les soirs. »
Alix sautilla en direction du garçon et son chien, ses cheveux se balançant dans son dos. Elle croisa son bras avec celui, libre, de Maël.
« Je viens avec toi alors ! On va passer la soirée ensemble comme au bon vieux temps, regarder la télé, manger du pop corn et du chocolat, se mettre du vernis sur les ongles de pieds, parler de garçons, d’orgasmes, des trucs de filles quoi ! » Dit-elle avec un grand sourire niais.
« Al ! Ne dis pas des trucs comme ça, ils vont te croire ! » S’offusqua Maël en rougissant.
La jeune fille répliqua en gloussant et le tira en avant pour appuyer leur départ.
« Ah mais j’espère bien qu’ils vont me croire ! Je ne mens jamais ! » Dit-elle un peu trop fort, s’adressant plus aux 3 garçons qu’à Maël.
Ils les laissèrent donc en plan et prirent le chemin de la maison de Maël, parlant de tout et de rien. En passant devant chez son voisin, Maël n’oublia pas de récupérer les roses que le vieil homme avait laissées sur le porche.
Une fois arrivés à l’intérieur, ils enlevèrent leurs chaussures qu’ils laissèrent dans l’entrée et Maël relâcha Fenrir.
« Maman ? » Appela-t-il depuis l’entrée, il entendit une voix lui répondrent depuis la cuisine et fit signe à Al de le suivre.
Ils entrèrent dans la cuisine où flottait une agréable odeur de lasagne. Maël posa le panier de roses sur un morceau du comptoir, regarda l’horloge et s’aperçut qu’il était 12h30, il n’avait pas eu faim jusque là mais ces lasagnes paraissaient prometteuse et son ventre se mit à grogner. Un petit rire lui échappa.
« Je crois que j’ai faim ! »
Sa mère leva la tête du four d’où elle sortait le plat et se tourna vers lui avec un sourire.
« Oh Ali, ma chérie tu es là ? Quelle surprise de te voir, ça fait longtemps ! Comment va ta maman ? » La questionna-t-elle rapidement en posant les lasagnes brûlantes sur le sous-plat prévu à ce effet. Elle les invita à s’asseoir et sortit une assiette de plus pour la jeune fille.
« Elle va très bien, beaucoup plus présente depuis qu’elle fait la garde de matin. Merci Sylvia. » Répondit-elle en acceptant l’assiette remplie que lui tendait la mère de Maël.
« Je suis contente de l’apprendre, mais ce n’est plus pareil depuis son départ. Je passe moins de temps à papoter ! » Rie Sylvia.
Les deux femmes continuèrent à discuter, se donnant des nouvelles l’une de l’autre. Cela faisait un bout de temps qu’elles ne s’étaient pas vues. Depuis qu’Al était rentrée au lycée pour être exact. Quand elle et Maël étaient ensemble au collège, elle passait souvent ses après-midi avec lui mais depuis qu’ils avaient des itinéraires et horaires différents, ils se croisaient mois souvent. A dire vrai, la famille de Maël avait subi beaucoup d’agitation durant cette dernière année, et Al avait eu peur de passer pour un intrus. Mais l’histoire s’était tassée désormais et l’entrée de Maël au lycée allait certainement contribuer à leurs retrouvailles.
Le petit blond était resté étrangement silencieux durant tout le repas. Sa tête était appuyée dans une de ses paumes et il jouait avec le reste de ses lasagnes en faisant la moue. Sa mère s’en rendit compte et lui lança une boulette de mie de pain. Maël leva la tête et regarda sa mère d’un air ahuri. Elle avait parfois des réactions très enfantines.
« Qu’est-ce qu’il se passe mon bébé ? » Demanda-t-elle.
Maël haussa les épaules et continua à gratter son assiette. Impossible de garder sa langue dans sa poche, Alix sourit d’un air faussement mesquin.
« Ryan l’a complètement ignoré, c’est pour ça qu’il fait la tronche… »
« QUOI ?! » Maël se redressa vivement, les joues rouge vif.
« Oh, allez avoues ! Je t’ai vu rougir quand tu l’as vu ! »
« Al !! Arrête de dire n’importe quoi ! »
La jeune fille était morte de rire. Plus elle insistait, plus le blondinet devenait rouge. Ils s’invectivèrent encore quelques temps, puis mine de rien, Sylvia intervint à son tour.
« Qui est Ryan ? » Demanda-t-elle un grand sourire aux lèvres, le menton posé dans la main.
Maël se tus soudainement, regarda sa mère avec de grands yeux en rougissant de plus belle et se cacha le visage dans ses bras en grognant.
« Grand, mince, les cheveux noirs, de magnifiques yeux bleus, ténébreux… » Al énumérait les caractéristiques de Ryan en comptant sur ses doigts.
« Il est mignon ? » Questionna sa mère sans se dépêtre de son sourire.
Gêné à mort, Maël releva la tête.
« Maman ! Ne t’y mets pas aussi ! »
Les deux femmes se contentèrent de pouffer et continuèrent à poser des questions gênantes au pauvre petit blond. Le garçon tentait de nier tout ce qu’elle pouvait dire mais il était tellement gêné qu’il passait son temps à bafouiller, ce qui le rendait encore moins crédible.
Finalement à bout d’arguments, Maël se leva et partit bouder dans le salon. Sylvia lança un dernier clin d’œil complice à Alix puis se leva à son tour pour faire la vaisselle. La jeune gothique commença à prendre les couverts posés sur la table mais la mère de Maël l’arrêta, une main sur le poignet.
« Laisses moi faire, va plutôt vérifier qu’il ne boude pas pour de vrai ! »
Al sourit et rejoignit le blond dans le salon. Elle s’affala, tout sauf gracieusement, sur le canapé, à la gauche du garçon. Maël resta les bras croisés, une moue boudeuse sur le visage, la lèvre inférieure légèrement avancée.
La jeune fille soupira, posa sa main sur la tempe droite de Maël et l’attira à elle jusqu’à ce que sa tête repose sur ses cuisses.
« Tu boudes vraiment ? »
Le blondinet le regarda dans les yeux et fit non de la tête.
« Je cherchais juste une excuse pour ne pas faire la vaisselle » Sourit-il.
Alix secoua la tête en souriant. Elle passa ses doigts aux ongles peints de noir dans les cheveux dorés de Maël. Elle avait longtemps essayé de découvrir comment le garçon les rendait aussi fins et doux, allant jusqu’à le surprendre sous sa douche au cas où il cacherait un shampooing spécial. Mais elle s’était vite rendue compte que c’était naturel, et que depuis toujours, les cheveux de son fils faisaient la fierté de Sylvia. Les mères…
Elle continua à caresser les mèches blondes en fredonnant. Maël avait fermé les yeux et se sentait parfaitement détendu pour une fois. Les petits contacts affectueux d’Al lui avaient manqué. Si rien de tout ça ne s’était passé, ils n’auraient jamais eu cette période à vide.
Une vingtaine de minutes plus tard, la mère de Maël passa devant eux en leur signalant qu’elle allait dormir un peu avant de partir travailler. Les deux adolescents lui souhaitèrent bonne nuit et restèrent dans la même position. Finalement Al brisa le silence.
« Ça fait longtemps ? » Demanda-t-elle sans interrompre ses caresses.
« Longtemps quoi ? » Répondit le blond en soupirant de bien-être.
« Longtemps que ta mère sait que tu es gay ? »
Deux iris noisette croisèrent ses lentilles noires. Le garçon enfouit son visage dans le corset en velours de la jeune fille.
« Quelques mois… » Lui répondit-il d’une voix étouffée.
« Hé Blondie, on est pas assez bien pour que tu daignes nous saluer ? » Dit-elle avec une voix et un air hautain, les bras croisés sur sa poitrine.
Maël arrêta net son avancée. Sa posture se fit plus droite sous l’effet de la tension. Il n’aimait vraiment pas se faire aborder comme ça, c’était le genre de parole qui ne présageait rien de bon. De sa main libre, il attrapa le collier de Fenrir et lui fit faire demi-tour en même temps que lui.
A présent face à face avec la damoiselle, il laissa échapper un soupir et leva les yeux au ciel.
« Ça t’amuses de me faire peur Alix ? » Dit-il en marquant un accent intonatif sur le ‘ix’.
« Oh oui, ça m’excites tellement, Maëlys » Elle fit de même avec la dernière syllabe du prénom du petit blond.
Le garçon fit la moue en fronçant les sourcils.
« M’appelles pas comme ça… » Dit-il d’une voix boudeuse
« Alors ne m’appelles pas comme ça ! » Répondit la jeune fille en lui tirant la langue d’un air joueur.
Elle s’avança vers lui, et s’accroupit devant le labrador.
« Salut mon gros ! » Elle lui prit la tête entre les mains et lui caressa les joues vigoureusement. Elle se releva et fixa son regard dans celui de Maël. Ils commencèrent un staring contest. A peine une minute plus tard, elle lui sauta au cou.
« Hyaaaa ! » Cria-t-elle d’une voix aigue comme une groupie hystérique. Elle lui planta un bisou bruyant sur la joue en le berçant un peu trop fort à son goût. Le blond rougit furieusement en voyant que les amis d’Alix les regardaient d’un air moqueur.
« Al !! » Dit le blondinet d’un ton plaintif.
La jeune fille gloussa et le relâcha. Elle lui sourit gentiment en lui caressant la joue.
« T’es tout pâlichon mon chou. » Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et l’attrapa par le bras. Le traînant vers le banc où étaient restés ses amis, elle décida de le présenter à ceux-ci.
Maël se laissa entraîner bon gré mal gré. Al était toujours comme ça. On pourrait croire qu’elle passait son temps à broyer du noir ou sacrifier des poulets au nom de quelconque rituel satanique mais non, elle aimait simplement la couleur noire et les vêtements à inspiration gotique. De son point de vue, Maël la trouvait beaucoup plus ouverte et joyeuse que la plupart des autres filles de son âge. Mais les clichés ont la vie longue.
Leur rencontre remontait à plus de 10 ans. Quand ils portaient encore des couches, ils passaient leurs après-midi à la garderie de l’hôpital. Leurs mères étant infirmières dans le même service. Al avait 3 ans de plus que lui, et dès le premier jour, elle avait décidé de prendre le petit blond sous son aile, se surnommant elle-même ‘sa petite maman’. Elle ne l’avait plus lâché depuis. Ils étaient un peu comme des meilleurs amis, des tonnes de complicité et d’affection passaient entre eux.
« Les gars ! Faut que je vous présente quelqu’un ! » Lança-t-elle aux trois garçons sur le banc.
Maël regarda timidement vers eux, son éternel sourire illuminant ses traits. Avec une certaine nonchalance, les garçons se levèrent du banc et se tinrent devant Al et son ami.
A cet instant, une expression choquée mais fugace prit place sur le visage du blond. Il venait tout juste de reconnaître le garçon ténébreux. Il baissa un peu la tête en rougissant, puis se reprit. ‘Mais pourquoi est-ce que je rougis comme ça ?! On dirait une écolière devant son coup de foudre !’ Ses pensées le firent encore plus rougir qu’avant.
Al rejeta ses longs cheveux noirs en arrière et reprit la parole.
« Je vous ai déjà parlé de lui ! Je vous présente Maëlys. » En aparté, une main à côté de la bouche, elle leur murmura « Mais faut pas l’appeler comme ça… » Elle se racla la gorge et continua « Maël, je te présente Jude, Andrea alias Rey et Ryan. » Elle pointa chacun des garçons en énumérant les noms.
A la mention de Ryan, Maël sourit doucement. Il pouvait enfin mettre un nom sur le garçon ténébreux.
« Hum…ravi de vous connaître. » Dit le petit blond. Il hésita une demie seconde et tendit la main. Jude et Rey la serrèrent en répondant des « pareils » et « idem », mais Ryan resta les mains dans les poches, la tête tournée sur le côté, l’air de s’en foutre royalement.
Un soupçon de déception traversa Maël et il laissa retomber son bras sur son côté. Fenrir qui était resté assit sagement à côté de son maître gémit doucement en grattant d’une patte sur la jambe du blondinet. Celui-ci lui flatta la tête.
« Je vais devoir y aller, Fenrir n’est pas très patient. » Dit-il avec un sourire nerveux.
L’antipathie que ressentait Ryan à son égard le mettait mal à l’aise. Il lança un coup d’œil à Al, lui adressa un petit sourire d’excuse, et fit se redresser son chien.
« Allez garçon, on y va ! » Et il commença à reprendre le chemin du retour.
« Attends ! » S’écria soudainement la jeune gothique. Maël se retourna et stoppa. « Sylvia travaille ce soir, non ? » Demanda-t-elle en faisant référence à la mère de Maël.
Le blond acquiesça « Oui comme tout les soirs. »
Alix sautilla en direction du garçon et son chien, ses cheveux se balançant dans son dos. Elle croisa son bras avec celui, libre, de Maël.
« Je viens avec toi alors ! On va passer la soirée ensemble comme au bon vieux temps, regarder la télé, manger du pop corn et du chocolat, se mettre du vernis sur les ongles de pieds, parler de garçons, d’orgasmes, des trucs de filles quoi ! » Dit-elle avec un grand sourire niais.
« Al ! Ne dis pas des trucs comme ça, ils vont te croire ! » S’offusqua Maël en rougissant.
La jeune fille répliqua en gloussant et le tira en avant pour appuyer leur départ.
« Ah mais j’espère bien qu’ils vont me croire ! Je ne mens jamais ! » Dit-elle un peu trop fort, s’adressant plus aux 3 garçons qu’à Maël.
Ils les laissèrent donc en plan et prirent le chemin de la maison de Maël, parlant de tout et de rien. En passant devant chez son voisin, Maël n’oublia pas de récupérer les roses que le vieil homme avait laissées sur le porche.
Une fois arrivés à l’intérieur, ils enlevèrent leurs chaussures qu’ils laissèrent dans l’entrée et Maël relâcha Fenrir.
« Maman ? » Appela-t-il depuis l’entrée, il entendit une voix lui répondrent depuis la cuisine et fit signe à Al de le suivre.
Ils entrèrent dans la cuisine où flottait une agréable odeur de lasagne. Maël posa le panier de roses sur un morceau du comptoir, regarda l’horloge et s’aperçut qu’il était 12h30, il n’avait pas eu faim jusque là mais ces lasagnes paraissaient prometteuse et son ventre se mit à grogner. Un petit rire lui échappa.
« Je crois que j’ai faim ! »
Sa mère leva la tête du four d’où elle sortait le plat et se tourna vers lui avec un sourire.
« Oh Ali, ma chérie tu es là ? Quelle surprise de te voir, ça fait longtemps ! Comment va ta maman ? » La questionna-t-elle rapidement en posant les lasagnes brûlantes sur le sous-plat prévu à ce effet. Elle les invita à s’asseoir et sortit une assiette de plus pour la jeune fille.
« Elle va très bien, beaucoup plus présente depuis qu’elle fait la garde de matin. Merci Sylvia. » Répondit-elle en acceptant l’assiette remplie que lui tendait la mère de Maël.
« Je suis contente de l’apprendre, mais ce n’est plus pareil depuis son départ. Je passe moins de temps à papoter ! » Rie Sylvia.
Les deux femmes continuèrent à discuter, se donnant des nouvelles l’une de l’autre. Cela faisait un bout de temps qu’elles ne s’étaient pas vues. Depuis qu’Al était rentrée au lycée pour être exact. Quand elle et Maël étaient ensemble au collège, elle passait souvent ses après-midi avec lui mais depuis qu’ils avaient des itinéraires et horaires différents, ils se croisaient mois souvent. A dire vrai, la famille de Maël avait subi beaucoup d’agitation durant cette dernière année, et Al avait eu peur de passer pour un intrus. Mais l’histoire s’était tassée désormais et l’entrée de Maël au lycée allait certainement contribuer à leurs retrouvailles.
Le petit blond était resté étrangement silencieux durant tout le repas. Sa tête était appuyée dans une de ses paumes et il jouait avec le reste de ses lasagnes en faisant la moue. Sa mère s’en rendit compte et lui lança une boulette de mie de pain. Maël leva la tête et regarda sa mère d’un air ahuri. Elle avait parfois des réactions très enfantines.
« Qu’est-ce qu’il se passe mon bébé ? » Demanda-t-elle.
Maël haussa les épaules et continua à gratter son assiette. Impossible de garder sa langue dans sa poche, Alix sourit d’un air faussement mesquin.
« Ryan l’a complètement ignoré, c’est pour ça qu’il fait la tronche… »
« QUOI ?! » Maël se redressa vivement, les joues rouge vif.
« Oh, allez avoues ! Je t’ai vu rougir quand tu l’as vu ! »
« Al !! Arrête de dire n’importe quoi ! »
La jeune fille était morte de rire. Plus elle insistait, plus le blondinet devenait rouge. Ils s’invectivèrent encore quelques temps, puis mine de rien, Sylvia intervint à son tour.
« Qui est Ryan ? » Demanda-t-elle un grand sourire aux lèvres, le menton posé dans la main.
Maël se tus soudainement, regarda sa mère avec de grands yeux en rougissant de plus belle et se cacha le visage dans ses bras en grognant.
« Grand, mince, les cheveux noirs, de magnifiques yeux bleus, ténébreux… » Al énumérait les caractéristiques de Ryan en comptant sur ses doigts.
« Il est mignon ? » Questionna sa mère sans se dépêtre de son sourire.
Gêné à mort, Maël releva la tête.
« Maman ! Ne t’y mets pas aussi ! »
Les deux femmes se contentèrent de pouffer et continuèrent à poser des questions gênantes au pauvre petit blond. Le garçon tentait de nier tout ce qu’elle pouvait dire mais il était tellement gêné qu’il passait son temps à bafouiller, ce qui le rendait encore moins crédible.
Finalement à bout d’arguments, Maël se leva et partit bouder dans le salon. Sylvia lança un dernier clin d’œil complice à Alix puis se leva à son tour pour faire la vaisselle. La jeune gothique commença à prendre les couverts posés sur la table mais la mère de Maël l’arrêta, une main sur le poignet.
« Laisses moi faire, va plutôt vérifier qu’il ne boude pas pour de vrai ! »
Al sourit et rejoignit le blond dans le salon. Elle s’affala, tout sauf gracieusement, sur le canapé, à la gauche du garçon. Maël resta les bras croisés, une moue boudeuse sur le visage, la lèvre inférieure légèrement avancée.
La jeune fille soupira, posa sa main sur la tempe droite de Maël et l’attira à elle jusqu’à ce que sa tête repose sur ses cuisses.
« Tu boudes vraiment ? »
Le blondinet le regarda dans les yeux et fit non de la tête.
« Je cherchais juste une excuse pour ne pas faire la vaisselle » Sourit-il.
Alix secoua la tête en souriant. Elle passa ses doigts aux ongles peints de noir dans les cheveux dorés de Maël. Elle avait longtemps essayé de découvrir comment le garçon les rendait aussi fins et doux, allant jusqu’à le surprendre sous sa douche au cas où il cacherait un shampooing spécial. Mais elle s’était vite rendue compte que c’était naturel, et que depuis toujours, les cheveux de son fils faisaient la fierté de Sylvia. Les mères…
Elle continua à caresser les mèches blondes en fredonnant. Maël avait fermé les yeux et se sentait parfaitement détendu pour une fois. Les petits contacts affectueux d’Al lui avaient manqué. Si rien de tout ça ne s’était passé, ils n’auraient jamais eu cette période à vide.
Une vingtaine de minutes plus tard, la mère de Maël passa devant eux en leur signalant qu’elle allait dormir un peu avant de partir travailler. Les deux adolescents lui souhaitèrent bonne nuit et restèrent dans la même position. Finalement Al brisa le silence.
« Ça fait longtemps ? » Demanda-t-elle sans interrompre ses caresses.
« Longtemps quoi ? » Répondit le blond en soupirant de bien-être.
« Longtemps que ta mère sait que tu es gay ? »
Deux iris noisette croisèrent ses lentilles noires. Le garçon enfouit son visage dans le corset en velours de la jeune fille.
« Quelques mois… » Lui répondit-il d’une voix étouffée.