les princes sorciers
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French › Originals
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Adult
Chapters:
32
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Disclaimer:
This is a work of fiction. Any resemblance of characters to actual persons, living or dead, is purely coincidental. The Author holds exclusive rights to this work. Unauthorized duplication is prohibited.
confrontation
22. Confrontation
Lorsque Bambi sort de la cave, il est ébloui par la lumière du soleil. Il reste debout devant la porte, le temps que ses yeux s’habituent à cette clarté.
Tout a changé par rapport à ce matin. Son oncle s’est installé dans un fauteuil de jardin, un livre à la main. Visiblement, voir les morts vivants saccager son monde à la télévision en compagnie de son fils ne l’inspire pas.
Sa tante et sa cousine sont près des fleurs qui entourent la maison. Elles discutent, tout en sarclant. Lucille est partie lorsque Benjamin a allumé le joint.
Il y a une délicieuse odeur de grillade qui flotte dans l’air. Ça vient d’en face. Les Steinbeck ont organisé un barbecue et invité des collègues et mais. Il y a plein de voitures garées un peu partout. Ils sont une bonne vingtaine autour d’une grande table dressée dans le jardin, à manger, discuter et boire. On entend le bruit de plusieurs tondeuses à gazon. Des gosses s’éclaboussent en criant dans une grande piscine gonflable, bleue et orange.
Ça sent le week-end, se dit Bambi en lorgnant vers le pavillon de Lucas.
Il voit les parents de son ami dans leur voiture déglinguée. Comme d’habitude, elle refuse de démarrer. Finalement, après plusieurs essais, le moteur daigne tourner.
Ils s’éloignent.
La limousine noire et son chauffeur ont disparu.
Lucas doit être seul.
C’est le moment.
Bambi est décidé. Il va aller le voir, discuter, dissiper ce malentendu absurde dont il est le seul responsable, s’excuser de sa maladresse. Comme il a fumé et qu’une partie de ses inhibitions se sont fait la malle, il se dit aussi : Si pour se réconcilier, il faut qu’on baise, alors tant pis. Ou tant mieux.
Il ne sait pas encore.
Il ne le saura qu’à l’usage.
Un petit rire nerveux ponctue cette pensée.
Il hésite avant de traverser la rue.
Il est encore temps, songe-t-il. Je peux aller rejoindre Benjamin et regarder son film crétin.
Il peut aussi trainer du côté des Steinbeck. Ils lui proposeront de se joindre à eux. Ils l’aiment bien, comme tout le monde.
C’est vrai, se dit-il. Tout le monde m’aime bien. Pourquoi ça ne me convient pas ? Il connait très bien la réponse à cette question : parce qu’ils n’inviteront jamais Lucas.
Finalement, il traverse la rue. Il hésite encore avant d’appuyer sur la sonnette, mais ile fait. Après, il attend. Rien ne se passe.
Bambi se dit que Lucas ne doit pas être là. Ou alors : il l’a vu et n’a aucune envie de lui ouvrir. Ça voudrait dire qu’il est toujours furieux.
Renonce, lui souffle une voix défaitiste dans sa tête.
Son doigt s’apprête à appuyer une seconde fois lorsque la porte s’ouvre, le faisant sursauter.
Il a un second sursaut en voyant son ami.
Lucas ne porte que le pantalon de son survêtement. Il est en lambeau. Le torse est couvert de bleus et de longues rayures rouges, comme si on l’avait fouetté ou griffé.
Ses yeux brillent d’une lueur étrange.
Un sourire tout aussi étrange flotte sur ses lèvres.
Il est différent, se dit Bambi.
- Je peux rentrer ? demande-il en un chuchotement timide.
Il repousse en même temps l’idée saugrenue qui vient de lui traverser l’esprit : Lucas ressemble à un punk sportif.
Son ami a un petit sourire entendu.
Sans un mot, il s’efface pour lui laisser le passage.
- Tu n’es plus fâché ? fait Bambi.
Lucas hausse les épaules, sans se donner la peine de répondre.
Lorsque Bambi voit l’état du salon, il a un nouveau sursaut.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? fait-il. On dirait qu’une tornade est passée et a tout dévasté.
Tout en parlant, il se dit qu’il n’aurait pas dû fumer. Il ne va pas assumer. Tout lui paraît irréel, et ses neurones battent la chamade.
- C’est tes parents ? demande-il en articulant difficilement. Si tu as besoin d’un médecin…
Lucas s’assied sur le divan et le regarde longuement, comme s’il le voyait pour la première fois, avant de lui demander d’un ton glacé :
- Tu es venu me parler de mes parents ?
Bambi est complètement déstabilisé.
- Non, murmure-t-il, debout devant l’entrée du salon. Je m’inquiétais pour toi… En fait, je suis venu à cause d’avant. Tu m’as mal compris. Je ne me suis pas bien exprimé… Ce n’est pas du tout ce que je voulais dire… Et puis, je ne savais pas…
- Tu ne savais pas quoi ?
- Que… Enfin, ce que tu m’as dit. Je suis désolé. Tu ne peux pas savoir à quel point. Tu comprends, je fais ce rêve idiot depuis tellement longtemps. Il me rend cinglé. J’avais besoin d’en parler et tu es mon meilleur ami. C’est pour ça que…
Le garçon se tait, gêné par le regard de Lucas.
- Tu veux me parler de Zhio, c’est ça ?
Bambi en reste sans voix. Il regarde son ami, effaré, la bouche ouverte.
- Comment connais-tu ce nom ? réussit-il enfin à dire. Ce n’est pas réel, juste un rêve, et je suis certain de ne pas avoir dit son nom… C’est plus qu’un rêve ?
Lucas éclate d’un rire sauvage, chargé de rancune.
- Le gentil petit Bambi, fait-il, les dents serrées. Si beau, si mignon, avec ses grands yeux de manga. Un petit ange venu du ciel et que tout le monde vénère. Saint Bambi, l’innocence personnifiée… Un si gentil garçon qui se fait tripoter et tringler toutes les nuits par un monstre venu d’on ne sait où… Tu aimes ça, au moins ? … Oui, tu aimes ça. Tu me l’as dit. Tu as fait l’amour avec lui, il t’aime, tu en rêves… C’est bien ce que tu as dit, n’est-ce pas ? Je n’invente rien ?
Chaque mot, chaque phrase, chaque intonation est comme une flèche acérée. Et chacune atteint sa cible.
Bambi a envie de pleurer, mais il résiste. Il se dit aussi qu’il devrait s’en aller, mais il n’y arrive pas.
C’est mon ami, songe-t-il. Il est juste furieux, et c’est de ma faute.
Il se dirige vers le fauteuil le plus proche et s’y laisse tomber.
Il cherche à mettre un semblant d’ordre dans ses pensées, sans y réussir.
Alors, il respire profondément et finit par dire d’une voix suppliante :
- Je ne te comprends pas. Qu’est-ce qui t’arrive ?
- Tu sais quoi ? fait Lucas d’une voix grondante et pleine de hargne. Lorsqu’un joli petit ange comme toi passa dans le ciel, il ne faut pas hésiter à sortir son flingue et faire feu.
- Je croyais… Tu as dit que tu m’aimas, balbutie Bambi.
- Oui, et toi, tu m’as dit que tu en aimais un autre, que tu te faisais baiser par lui. Alors, je ne t’aime plus. Mieux : je te hais.
- Mais je ne peux pas contrôler mes rêves, s’écrie Bambi, désespéré. J’ignore tout de ce Zhio. Toi, tu en parles comme s’il existait, comme si tu le connaissais.
Il avale difficilement une boule de salive avant d’ajouter d’une toute petite voix :
- Aide-moi.
Lorsque Bambi sort de la cave, il est ébloui par la lumière du soleil. Il reste debout devant la porte, le temps que ses yeux s’habituent à cette clarté.
Tout a changé par rapport à ce matin. Son oncle s’est installé dans un fauteuil de jardin, un livre à la main. Visiblement, voir les morts vivants saccager son monde à la télévision en compagnie de son fils ne l’inspire pas.
Sa tante et sa cousine sont près des fleurs qui entourent la maison. Elles discutent, tout en sarclant. Lucille est partie lorsque Benjamin a allumé le joint.
Il y a une délicieuse odeur de grillade qui flotte dans l’air. Ça vient d’en face. Les Steinbeck ont organisé un barbecue et invité des collègues et mais. Il y a plein de voitures garées un peu partout. Ils sont une bonne vingtaine autour d’une grande table dressée dans le jardin, à manger, discuter et boire. On entend le bruit de plusieurs tondeuses à gazon. Des gosses s’éclaboussent en criant dans une grande piscine gonflable, bleue et orange.
Ça sent le week-end, se dit Bambi en lorgnant vers le pavillon de Lucas.
Il voit les parents de son ami dans leur voiture déglinguée. Comme d’habitude, elle refuse de démarrer. Finalement, après plusieurs essais, le moteur daigne tourner.
Ils s’éloignent.
La limousine noire et son chauffeur ont disparu.
Lucas doit être seul.
C’est le moment.
Bambi est décidé. Il va aller le voir, discuter, dissiper ce malentendu absurde dont il est le seul responsable, s’excuser de sa maladresse. Comme il a fumé et qu’une partie de ses inhibitions se sont fait la malle, il se dit aussi : Si pour se réconcilier, il faut qu’on baise, alors tant pis. Ou tant mieux.
Il ne sait pas encore.
Il ne le saura qu’à l’usage.
Un petit rire nerveux ponctue cette pensée.
Il hésite avant de traverser la rue.
Il est encore temps, songe-t-il. Je peux aller rejoindre Benjamin et regarder son film crétin.
Il peut aussi trainer du côté des Steinbeck. Ils lui proposeront de se joindre à eux. Ils l’aiment bien, comme tout le monde.
C’est vrai, se dit-il. Tout le monde m’aime bien. Pourquoi ça ne me convient pas ? Il connait très bien la réponse à cette question : parce qu’ils n’inviteront jamais Lucas.
Finalement, il traverse la rue. Il hésite encore avant d’appuyer sur la sonnette, mais ile fait. Après, il attend. Rien ne se passe.
Bambi se dit que Lucas ne doit pas être là. Ou alors : il l’a vu et n’a aucune envie de lui ouvrir. Ça voudrait dire qu’il est toujours furieux.
Renonce, lui souffle une voix défaitiste dans sa tête.
Son doigt s’apprête à appuyer une seconde fois lorsque la porte s’ouvre, le faisant sursauter.
Il a un second sursaut en voyant son ami.
Lucas ne porte que le pantalon de son survêtement. Il est en lambeau. Le torse est couvert de bleus et de longues rayures rouges, comme si on l’avait fouetté ou griffé.
Ses yeux brillent d’une lueur étrange.
Un sourire tout aussi étrange flotte sur ses lèvres.
Il est différent, se dit Bambi.
- Je peux rentrer ? demande-il en un chuchotement timide.
Il repousse en même temps l’idée saugrenue qui vient de lui traverser l’esprit : Lucas ressemble à un punk sportif.
Son ami a un petit sourire entendu.
Sans un mot, il s’efface pour lui laisser le passage.
- Tu n’es plus fâché ? fait Bambi.
Lucas hausse les épaules, sans se donner la peine de répondre.
Lorsque Bambi voit l’état du salon, il a un nouveau sursaut.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? fait-il. On dirait qu’une tornade est passée et a tout dévasté.
Tout en parlant, il se dit qu’il n’aurait pas dû fumer. Il ne va pas assumer. Tout lui paraît irréel, et ses neurones battent la chamade.
- C’est tes parents ? demande-il en articulant difficilement. Si tu as besoin d’un médecin…
Lucas s’assied sur le divan et le regarde longuement, comme s’il le voyait pour la première fois, avant de lui demander d’un ton glacé :
- Tu es venu me parler de mes parents ?
Bambi est complètement déstabilisé.
- Non, murmure-t-il, debout devant l’entrée du salon. Je m’inquiétais pour toi… En fait, je suis venu à cause d’avant. Tu m’as mal compris. Je ne me suis pas bien exprimé… Ce n’est pas du tout ce que je voulais dire… Et puis, je ne savais pas…
- Tu ne savais pas quoi ?
- Que… Enfin, ce que tu m’as dit. Je suis désolé. Tu ne peux pas savoir à quel point. Tu comprends, je fais ce rêve idiot depuis tellement longtemps. Il me rend cinglé. J’avais besoin d’en parler et tu es mon meilleur ami. C’est pour ça que…
Le garçon se tait, gêné par le regard de Lucas.
- Tu veux me parler de Zhio, c’est ça ?
Bambi en reste sans voix. Il regarde son ami, effaré, la bouche ouverte.
- Comment connais-tu ce nom ? réussit-il enfin à dire. Ce n’est pas réel, juste un rêve, et je suis certain de ne pas avoir dit son nom… C’est plus qu’un rêve ?
Lucas éclate d’un rire sauvage, chargé de rancune.
- Le gentil petit Bambi, fait-il, les dents serrées. Si beau, si mignon, avec ses grands yeux de manga. Un petit ange venu du ciel et que tout le monde vénère. Saint Bambi, l’innocence personnifiée… Un si gentil garçon qui se fait tripoter et tringler toutes les nuits par un monstre venu d’on ne sait où… Tu aimes ça, au moins ? … Oui, tu aimes ça. Tu me l’as dit. Tu as fait l’amour avec lui, il t’aime, tu en rêves… C’est bien ce que tu as dit, n’est-ce pas ? Je n’invente rien ?
Chaque mot, chaque phrase, chaque intonation est comme une flèche acérée. Et chacune atteint sa cible.
Bambi a envie de pleurer, mais il résiste. Il se dit aussi qu’il devrait s’en aller, mais il n’y arrive pas.
C’est mon ami, songe-t-il. Il est juste furieux, et c’est de ma faute.
Il se dirige vers le fauteuil le plus proche et s’y laisse tomber.
Il cherche à mettre un semblant d’ordre dans ses pensées, sans y réussir.
Alors, il respire profondément et finit par dire d’une voix suppliante :
- Je ne te comprends pas. Qu’est-ce qui t’arrive ?
- Tu sais quoi ? fait Lucas d’une voix grondante et pleine de hargne. Lorsqu’un joli petit ange comme toi passa dans le ciel, il ne faut pas hésiter à sortir son flingue et faire feu.
- Je croyais… Tu as dit que tu m’aimas, balbutie Bambi.
- Oui, et toi, tu m’as dit que tu en aimais un autre, que tu te faisais baiser par lui. Alors, je ne t’aime plus. Mieux : je te hais.
- Mais je ne peux pas contrôler mes rêves, s’écrie Bambi, désespéré. J’ignore tout de ce Zhio. Toi, tu en parles comme s’il existait, comme si tu le connaissais.
Il avale difficilement une boule de salive avant d’ajouter d’une toute petite voix :
- Aide-moi.