Parle à mon cul ma tête est malade !
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French › Anime
Rating:
Adult
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23
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Disclaimer:
I do not own this anime/manga, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
Chapitre 22
_._._._._._._._._._._PARLE A MON CUL MA TÊTE EST MALADE !_._._._._._._._._._._
Heero, bien que n'ayant aucun appétit, avait fini par manger ce qu'il avait inspiré le plus confiance parmi le contenu du plateau. Néanmoins, il avait recommencé à éviter le regard de Duo, encore mal à l'aise. Apparemment, il avait bien réagi jusqu'à présent puisque Maxwell semblait content.
Mais Heero se souvenait bien de ce qui se passait lorsqu'il prenait confiance en lui et était naturel : son comportement devenait un vrai n'importe quoi. Il fallait à tout prix qu'il se surveille et se contrôle, sinon cela finirait encore mal.
Vers 13h, devant la réserve du brun, le natté finit par dire qu'il allait s'acheter de quoi manger à la cafétéria de l'hôpital.
« Tu veux que je revienne après manger ? Ou tu préfères te reposer ? » Proposa-t-il la gorge serrée, appréhendant une réponse négative ou faussement positive.
« Reviens si tu veux. »
« Ne te sens pas forcé, je sais bien que tu ne m'aimes pas plus que ça. Ça m'a déjà fait plaisir de te revoir. »
La phrase fit l'effet d'un coup de poignard à Heero. De nouveau il avait réussi à se montrer distant et désagréable. Comme si la visite qu’on lui avait accordée ne lui avait semblé ni plaisante ni réconfortante…
« Reviens. » Dit le brun d’une voix plus assurée que Maxwell ne se sente pas à nouveau rejeté, sinon tout recommencerait. Les doutes, le chagrin… il n’en voulait pas de nouveau dans les yeux violine.
« Hey, pleures pas… » Entendit finalement le brun tout en sentant sa joue être caressée affectueusement.
« Je ne pleure pas. » Dit-il étonné par l’attitude du natté.
« Y a pas de larmes, mais je vois bien que c'est pas l'envie qui manque. »
Si son visage s'était décomposé et qu'un regard triste avait remplacé son air neutre, ce n'était pas un hasard pour Duo qui se demandait ce qu'il avait bien pu dire pour lui faire de la peine comme ça.
« Reviens vite. » Répondit Yuy en enlevant lui-même son visage de la main caressante pour stopper là la discussion gênante, car bien trop juste.
_._._._._._._._._._._
Conformément à ce qu'on lui avait demandé, Duo était revenu dès qu'il avait terminé le sandwich acheté en bas. Il frappa vite fait à la porte avant d'ouvrir, tombant sur Joséphine qui récupérait le plateau d'un déjeuner apparemment amené en son absence. A l'aspect que cela avait, il lui sembla qu'il s'agissait d'une soupe ou du moins de quelque chose qui ne nécessitait pas une mastication avancée. Tant mieux pour Heero, ça n'avait dû en être que moins pénible.
« Oh, vous tombez mal, M. Duo. Je voulais profiter de votre absence pour aider votre cousin à se laver… »
Ledit cousin ne semblait pas rayonner de bonheur à l'idée. A son entrée, il avait lancé un regard quasi-suppliant à Maxwell. Voyant ce peu d'enthousiasme, le natté remit les choses en place.
« Aucune importance, j'attendrai que vous ayez fini. Y a pas de raison que tu y coupes, 'ro. » Compléta-t-il à l'adresse d'un Heero, qui s'il faisait toujours la tête, semblait s'être fait à l'idée puisque Duo ne le soutenait pas.
Quand l'infirmière eut fini ses quelques préparatifs, elle revint dans la chambre elle-même et demanda à Heero de se lever pour se rendre dans la salle d'eau, ce qu'il fit en trainant les pieds.
« Allons, c'est juste une douche, pas une séance de torture. Je vous ai déjà rafraichi plus d'une fois lorsque vous étiez dans le coma. »
En les voyant disparaître dans la pièce adjacente, Duo ne savait pas s'il devait sourire ou se désespérer de l'attitude de Yuy. Un vrai gamin. Enfin, en pédiatrie au moins le personnel devait avoir plus l'habitude. Finalement, il décida de se réjouir du fait qu'il tienne debout et arrive à marcher si vite. Il avait l'air d'être en bonne forme.
_._._._._._._._._._._
Moins de vingt minutes plus tard, Joséphine avait ramené Heero dans son lit dont elle avait déjà remplacé les draps usagés. Celui-ci avait pris une position assise, son regard fuyant témoignant d'une nouvelle contrariété.
« Un souci ? » Demanda Duo, espérant que ce ne soit pas une bêtise non constructive.
« Pardon. »
« Hein ? De quoi ? » S'étonna de nouveau Maxwell devant des excuses inattendues.
« D'avoir fait des histoires pour rien. »
Le natté cilla avant de lever la main pour caresser une joue fraiche.
« C'est auprès de Joséphine que tu dois t'excuser. »
« …déjà fait. »
« C'est bien alors. Allez, tu ne vas pas t'en vouloir toute l'après-midi juste pour ça. »
Le regard d'Heero étant toujours tourné vers un point invisible, Duo lui prit la main droite et la caressa. En sentant l'autre main de Yuy se coller à la sienne comme pour la lui faire lâcher le natté pensa qu'il allait encore se faire rejeter. Toutefois contrairement à sa prévision, le brun ne le repoussa pas, gardant la main de Duo entre les siennes. Il avait parfois des petits gestes affectueux en total désaccord avec ce à quoi on pouvait s'attendre.
Duo sourit et secoua légèrement la tête. 01 savait être adorable parfois. Dommage que dans le passé cela n’ait jamais pu durer bien longtemps.
« Merci. »
Le pilote du Deathscythe leva les yeux vers le visage de son vis-à-vis, celui-ci regardait ses mains et celle qu'il maintenait prisonnière.
« D'être là. » Explicita-t-il se doutant que 02 n'avait pas compris. « A ta place, je ne me serai jamais occupé de quelqu'un d'aussi désagréable que moi. »
« On a déjà eu cette discussion 'ro. J'ai pas changé d'avis entre temps. Bien sûr il t'arrive d'être chiant, tu commences même à t'apercevoir de tes enfantillages en temps réel. Mais tu as des qualités, autant dans tes capacités que dans ton caractère. Si tu étais si horrible que tu le dis, ça ferait longtemps que tu serais tout seul dans ton coin. »
Après un bref silence, Yuy reprit la parole.
« Je le dois à tes fessées. »
« Les fessées t'ont surtout amené ici, ne l'oublies pas. »
« Merci quand même. Si tu trouves que… j'en mérite d'autres, dans le futur ou maintenant, n'hésite pas… »
Duo était sur le cul – c'était l'occasion de le dire – frapper de nouveau Heero, il en était absolument hors de question, mais voilà que lui le remerciait et l'incitait à recommencer ! Sans lui laisser le temps de répondre, le brun reprit.
« Enfin, je me doute qu'on ne se reverra plus par après. Ce n'est peut être pas plus mal. Je ne sais qu'accumuler les erreurs stupides dans notre travail et blesser ceux qui m'entourent… »
Le natté soupira.
« Pourquoi tu ne peux pas juste te pardonner tes erreurs ? »
« A quoi bon ? De toute façon, tout est foutu… » Avoua Heero en désignant ses avants bras.
« Foutu ? »
« Avec de telles cicatrices, personne ne me prendra plus jamais au sérieux. »
Après un court silence pendant lequel Duo s'interrogea sur ce que venait de dire Heero, il lui exposa le résultat de sa réflexion.
« Porte un pull. »
Yuy reporta son regard sur Maxwell à l'entente de sa réponse, les yeux grands ouverts.
« Ou bien une chemise si tu préfères. »
« … »
« Heero, je les ai pas encore vues, mais à part un coéquipier, personne ne peut t'approcher d'assez près pour pouvoir voir tes avant-bras. Puis merde, ce sont des traces de mal-être, pas de bêtise ou d'incompétence. Moi je vois aucun inconvénient à ce que tu retravailles avec moi, Trowa non plus d'ailleurs. Et Quatre a trop d'empathie pour se moquer de toi. Le reste du monde, fais comme d'hab', ignore-les ! »
« … »
« Tu ne le réalises pas, mais tu es peut être le meilleur d'entre nous. D'accord, tu as fait des erreurs, mais nous aussi. Tu as aussi joué de malchance. Tu t’es fait repérer, ça aurait pu être n’importe lequel, pour Noventa également. Et si tu culpabilises de trop essaye de réparer, de compenser, si tu crois va te recueillir, mais cesse de t’en vouloir. »
Cela laissait à réfléchir. Heero voulait bien suivre les conseils de Duo, mais pour l'instant il ne savait pas trop comment il pouvait les appliquer…
« Par contre, promets-moi que tu n'essaieras plus jamais de te suicider. »
« Ne t'en fais pas, je ne recommencerais pas. Pas si j'ai une autre solution, en tout cas. » Dit doucement Yuy en patouillant la main de son coéquipier.
« Je ne suis pas sûr que ça me rassure. »
« Je ne peux pas te promettre plus vu notre condition. »
« Je sais. »
_._._._._._._._._._._
L'après-midi ne s'était pas trop mal passée. Maxwell avait néanmoins laissé Heero dormir une à deux heures, sa main ayant servi comme une sorte de doudou, il n'avait pas osé la retirer.
Pas trop tard dans la soirée, Joséphine avait amené un diner à Heero, pas de la soupe néanmoins. Son patient avait aussi besoin d'avaler du solide. Une fois de plus, Yuy avait fini par avaler ce qui lui avait semblé le moins insurmontable. Peu après, l'infirmière était venue rechercher le plateau.
Un peu avant 21h elle avait enchainé auprès d'Heero, venant avec médicaments et de quoi changer les bandages des bras.
Cette fois, elle commença par découvrir la partie supérieure du bras gauche de son patient dont le cousin avait de nouveau été invité à rester lors des soins bien qu'il n'ait rien demandé. Hors contexte, Joséphine aurait certainement pu trouver l'attitude de Yuy mignonne, un peu comme celle de certains enfants qui s'accrochaient au bras de leur mère dès qu'ils le pouvaient et se faisaient du souci dès qu'elle quittait la pièce – heureusement ce n'était pas la majorité de leurs petits patients.
La plaie était toujours aussi laide, mais au moins elle était soignée.
« On ne pourra pas faire de points de suture externes. » Commenta Joséphine. « Le temps que la peau guérisse assez, il y aurait presque le temps que cela se referme tout seul. Par contre le Docteur Miller m'a dit de vous prévenir, au moindre geste brusque vous risquez de faire saigner la plaie. Si on fait n'importe quoi avec, vous risqueriez de refaire une septicémie. »
Comme Heero ne commentait pas la phrase, Duo, debout près de la fenêtre, posa la question qui lui brulait les lèvres.
« Est-ce qu'on sait quand il pourra sortir ? »
« En fait, ça dépend surtout du traitement antibiotique. Le Docteur Miller repassera vous voir pour décider de ça. » Compléta-t-elle à l'adresse d'Heero. « Par contre n'espérez rien avant deux jours, le temps de finir la série de piqûres. Après le médecin tranchera pour savoir si la semaine restante d'antibiotique se fera en cachets ou en injections. Si c'est la seconde solution, comme je doute que vous puissiez faire venir quelqu'un matin et soir sans mutuelle, il faudra rester une semaine de plus. »
Le temps des explications, Joséphine avait noué un nouveau bandage autour de la blessure qui, il est vrai, n'était vraiment pas saine. Elle avait alors entrepris de libérer les avants-bras. Les anciennes bandes étaient relativement propres, preuve que les gales restantes cicatrisaient correctement.
Duo avait pu voir les cicatrices qui semblaient tant avoir démoralisé Heero. Si en effet elles étaient assez énormes, lui s'était trouvé rassuré au vu de la guérison avancée.
« Dès demain matin, on les laissera à l'air libre, que cela finisse de sécher. Par contre, il y aura interdiction de les gratter… » Continuait à expliquer la femme en réalisant un nouveau pansement moins développé que les précédents.
Comme on l'avait autorisé à rester une petite heure en plus, Duo n'était pas sorti au moment des soins. Malgré tout, il s'était retourné vers la fenêtre, peu à l'aise à l'idée d'assister aux piqûres d'un Heero qui décidément ne mouftait pas. C'en était étonnant. Une fois Joséphine repartie après leur avoir rappelé que l'extinction des feux était à 22h maximum, le natté s'était décidé à poser la question après s'être de nouveau assis à côté du lit.
« Ça te dérange pas trop les piqûres ? »
« Je n'ai pas peur des aiguilles. »
« Non, bien sûr. Mais dans les fesses c'est pas ce qu'il y a de plus drôle. Toi qui te plaignais d'un bête suppositoire. »
Heero contrôla le rougissement qui montait à son visage et se contenta de hausser les épaules d'un air qui se voulait détaché. Il ne pouvait même pas dire qu'il n'avait pas eu le choix, on lui avait proposé les cuisses. Mais même en y repensant, il n'aurait sans doute pas préféré. Au moins au début, ça aurait voulu dire se retrouver entièrement nu devant l'infirmière…
« Tu as peur des aiguilles ? » Interrogea-t-il la curiosité réveillée par la question.
« Heu, non ! …Enfin, si, un peu quand même. » Avoua-t-il en soupirant. « Tu sais, sur L2 une seringue ça sert surtout d'arme et à se droguer. C'est pas vraiment le truc qui t'inspire confiance ! Mais ça m'étonne que tu acceptes sans rien dire un traitement contraignant… »
Après un court silence pendant lequel Duo chercha ses mots, de façon à ne pas blesser son coéquipier, il se lança.
« Heero, j'aimerais te poser une question. »
Le ton formel surpris Heero qui releva la tête pour regarder Maxwell dans les yeux.
« Qu’est ce que j’ai dit ou fait pour te mettre si mal à aise tout à l’heure ? »
A l’entente de la question, Yuy baissa le regard, ne sachant que répondre. La vérité ? Oui, il pourrait… Mais au fond, il avait trop peur de la réaction que pourrait avoir Duo pour lui avouer le tout de but en blanc.
« S’il te plait, j’ai besoin de savoir pour ne plus te blesser de cette façon… Si tu recommences à prendre sur toi, tu finiras de nouveau à saturation et tu craqueras. »
« Je t’apprécie. » Lâcha finalement Yuy. « Je ne veux pas que tu crois le contraire… »
Duo hocha la tête.
« Je comprends, mais bizarrement j’ai pas l’impression que c’est l’entière vérité… »
Heero soupira avant de se lancer, autant en finir et dire le fond de sa pensée
« En te voyant décomposé et mal dans ta peau, je me suis rendu compte que je continuais à te faire du mal. Je ne veux plus que ça arrive. »
« Te voir en vie et savoir que tu ne m’en veux pas me fait du bien, je me sens beaucoup mieux. Ne te fais pas de bille avec ça ! »
Après un court silence, Duo changea l’axe de la conversation qu’il avait lui-même initiée.
« Quand tu pourras sortir, on pourra aller voir Quatre si tu veux. Il vient de reprendre contact avec moi et Trowa, il pense qu’il a une solution à notre situation à tous. » Admet fébrilement le natté.
« Non, je resterai au cirque. J’aimerais encore réfléchir à ce que tu as dit pour Noventa. Je dois régler ça avant de reprendre le combat. »
« Ça me va. Maintenant reste à savoir ce que va décider le docteur Miller pour ton traitement. Il se fait tard, je vais aller me reposer dans la salle d’attente. »
_._._._._._._._._._._
Dès le lendemain, le Docteur Miller regardait l’importance des blessures d’Heero. Laisser les blessures à l’air libre lui avait fait gagner un temps précieux. Elle avait questionné Joséphine pour savoir comment il réagissait, comme si le patient n’avait pas été dans la chambre ou était incapable de s’exprimer par lui-même. Duo attendait anxieux à l’extérieur.
Le médecin sortit de la chambre après dix minutes. Joséphine vint chercher le natté dans le couloir.
« Votre cousin pourra sortir demain. Voici déjà les ordonnances pour la suite du traitement, pouvez-vous vous rendre à la pharmacie du rez-de-chaussée, qu’il ait ses médicaments ? »
« J’y vais directement. Ro’, j’en aurai pour une petite heure, je dois aussi contacter Trowa qu’il s’organise pour venir nous chercher. » Dit le châtain en prenant les papiers que lui tend l’infirmière pour s’y rendre.
Duo avait eu peur que l’hospitalisation d’Heero ne se prolonge encore. Le brun avait repris l’attitude qu’il avait avec lui lorsqu’ils étaient dans la même école, un peu distant, mais calme voire un peu plus ouvert. Il allait aussi devoir contacter Quatre pour lui dire qu’il le rejoindrait au village Maganac dans lequel il logeait encore, qu’ils puissent regarder ensemble comment reprendre le combat.
Il sentait bien aussi que le métis réfléchissait beaucoup à ce qu’il allait faire par la suite. Il lui avait demandé s’il comptait de nouveau combattre OZ, avec ou sans eux. Mais il n’avait obtenu qu’une réponse vague : « Je vais d’abord retrouver ma condition physique, après je verrais. »
Ce n’était pas illogique. En presque cinq semaines de coma, il avait perdu de la masse musculaire et sans doute certaines habitudes de combat.
« Duo, tu pourras m’acheter une chemise ? » Demanda le brun quand Maxwell le rejoint enfin.
Le natté se contenta de sourire et ouvrit l’armoire, laissant apparaitre un spandex et un débardeur vert qui n’étaient pas inconnus aux deux garçons, mais aussi deux tenues complètes à jambes et manches longues.
« Cadeau de Trowa, il ne les portait pas de toute façon qu’il a dit. Il les avait amené en même temps que mes affaires. »
Heero cilla, surpris par l’attention. Barton avait amené ça pour lui alors qu’il était encore dans le coma ? Pareille marque d’attachement le touchait. Peut être que d’autres que Duo étaient capables de le supporter, voire de l’apprécier, finalement…
« Je le remercierai demain. »
Ça aussi avait fait plaisir au natté, c’était un pas en avant, il réfléchissait au futur et comment vivre avec ses cicatrices. Dans trois jours, il repartirait à bord de son Deathscythe, seulement à ce moment là, il demanderait à Heero s’ils peuvent rester en contact, ça ne servait à rien de le brusquer avant, autant le laisser aller à son rythme. Il avait déjà fait beaucoup de travail sur lui depuis qu’il était sorti du coma, Duo avait également peur d’un retour en arrière, de le repousser dans ses retranchements en se montrant trop envahissant.
_._._._._._._._._._._A SUIVRE_._._._._._._._._._._
Heero, bien que n'ayant aucun appétit, avait fini par manger ce qu'il avait inspiré le plus confiance parmi le contenu du plateau. Néanmoins, il avait recommencé à éviter le regard de Duo, encore mal à l'aise. Apparemment, il avait bien réagi jusqu'à présent puisque Maxwell semblait content.
Mais Heero se souvenait bien de ce qui se passait lorsqu'il prenait confiance en lui et était naturel : son comportement devenait un vrai n'importe quoi. Il fallait à tout prix qu'il se surveille et se contrôle, sinon cela finirait encore mal.
Vers 13h, devant la réserve du brun, le natté finit par dire qu'il allait s'acheter de quoi manger à la cafétéria de l'hôpital.
« Tu veux que je revienne après manger ? Ou tu préfères te reposer ? » Proposa-t-il la gorge serrée, appréhendant une réponse négative ou faussement positive.
« Reviens si tu veux. »
« Ne te sens pas forcé, je sais bien que tu ne m'aimes pas plus que ça. Ça m'a déjà fait plaisir de te revoir. »
La phrase fit l'effet d'un coup de poignard à Heero. De nouveau il avait réussi à se montrer distant et désagréable. Comme si la visite qu’on lui avait accordée ne lui avait semblé ni plaisante ni réconfortante…
« Reviens. » Dit le brun d’une voix plus assurée que Maxwell ne se sente pas à nouveau rejeté, sinon tout recommencerait. Les doutes, le chagrin… il n’en voulait pas de nouveau dans les yeux violine.
« Hey, pleures pas… » Entendit finalement le brun tout en sentant sa joue être caressée affectueusement.
« Je ne pleure pas. » Dit-il étonné par l’attitude du natté.
« Y a pas de larmes, mais je vois bien que c'est pas l'envie qui manque. »
Si son visage s'était décomposé et qu'un regard triste avait remplacé son air neutre, ce n'était pas un hasard pour Duo qui se demandait ce qu'il avait bien pu dire pour lui faire de la peine comme ça.
« Reviens vite. » Répondit Yuy en enlevant lui-même son visage de la main caressante pour stopper là la discussion gênante, car bien trop juste.
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Conformément à ce qu'on lui avait demandé, Duo était revenu dès qu'il avait terminé le sandwich acheté en bas. Il frappa vite fait à la porte avant d'ouvrir, tombant sur Joséphine qui récupérait le plateau d'un déjeuner apparemment amené en son absence. A l'aspect que cela avait, il lui sembla qu'il s'agissait d'une soupe ou du moins de quelque chose qui ne nécessitait pas une mastication avancée. Tant mieux pour Heero, ça n'avait dû en être que moins pénible.
« Oh, vous tombez mal, M. Duo. Je voulais profiter de votre absence pour aider votre cousin à se laver… »
Ledit cousin ne semblait pas rayonner de bonheur à l'idée. A son entrée, il avait lancé un regard quasi-suppliant à Maxwell. Voyant ce peu d'enthousiasme, le natté remit les choses en place.
« Aucune importance, j'attendrai que vous ayez fini. Y a pas de raison que tu y coupes, 'ro. » Compléta-t-il à l'adresse d'un Heero, qui s'il faisait toujours la tête, semblait s'être fait à l'idée puisque Duo ne le soutenait pas.
Quand l'infirmière eut fini ses quelques préparatifs, elle revint dans la chambre elle-même et demanda à Heero de se lever pour se rendre dans la salle d'eau, ce qu'il fit en trainant les pieds.
« Allons, c'est juste une douche, pas une séance de torture. Je vous ai déjà rafraichi plus d'une fois lorsque vous étiez dans le coma. »
En les voyant disparaître dans la pièce adjacente, Duo ne savait pas s'il devait sourire ou se désespérer de l'attitude de Yuy. Un vrai gamin. Enfin, en pédiatrie au moins le personnel devait avoir plus l'habitude. Finalement, il décida de se réjouir du fait qu'il tienne debout et arrive à marcher si vite. Il avait l'air d'être en bonne forme.
_._._._._._._._._._._
Moins de vingt minutes plus tard, Joséphine avait ramené Heero dans son lit dont elle avait déjà remplacé les draps usagés. Celui-ci avait pris une position assise, son regard fuyant témoignant d'une nouvelle contrariété.
« Un souci ? » Demanda Duo, espérant que ce ne soit pas une bêtise non constructive.
« Pardon. »
« Hein ? De quoi ? » S'étonna de nouveau Maxwell devant des excuses inattendues.
« D'avoir fait des histoires pour rien. »
Le natté cilla avant de lever la main pour caresser une joue fraiche.
« C'est auprès de Joséphine que tu dois t'excuser. »
« …déjà fait. »
« C'est bien alors. Allez, tu ne vas pas t'en vouloir toute l'après-midi juste pour ça. »
Le regard d'Heero étant toujours tourné vers un point invisible, Duo lui prit la main droite et la caressa. En sentant l'autre main de Yuy se coller à la sienne comme pour la lui faire lâcher le natté pensa qu'il allait encore se faire rejeter. Toutefois contrairement à sa prévision, le brun ne le repoussa pas, gardant la main de Duo entre les siennes. Il avait parfois des petits gestes affectueux en total désaccord avec ce à quoi on pouvait s'attendre.
Duo sourit et secoua légèrement la tête. 01 savait être adorable parfois. Dommage que dans le passé cela n’ait jamais pu durer bien longtemps.
« Merci. »
Le pilote du Deathscythe leva les yeux vers le visage de son vis-à-vis, celui-ci regardait ses mains et celle qu'il maintenait prisonnière.
« D'être là. » Explicita-t-il se doutant que 02 n'avait pas compris. « A ta place, je ne me serai jamais occupé de quelqu'un d'aussi désagréable que moi. »
« On a déjà eu cette discussion 'ro. J'ai pas changé d'avis entre temps. Bien sûr il t'arrive d'être chiant, tu commences même à t'apercevoir de tes enfantillages en temps réel. Mais tu as des qualités, autant dans tes capacités que dans ton caractère. Si tu étais si horrible que tu le dis, ça ferait longtemps que tu serais tout seul dans ton coin. »
Après un bref silence, Yuy reprit la parole.
« Je le dois à tes fessées. »
« Les fessées t'ont surtout amené ici, ne l'oublies pas. »
« Merci quand même. Si tu trouves que… j'en mérite d'autres, dans le futur ou maintenant, n'hésite pas… »
Duo était sur le cul – c'était l'occasion de le dire – frapper de nouveau Heero, il en était absolument hors de question, mais voilà que lui le remerciait et l'incitait à recommencer ! Sans lui laisser le temps de répondre, le brun reprit.
« Enfin, je me doute qu'on ne se reverra plus par après. Ce n'est peut être pas plus mal. Je ne sais qu'accumuler les erreurs stupides dans notre travail et blesser ceux qui m'entourent… »
Le natté soupira.
« Pourquoi tu ne peux pas juste te pardonner tes erreurs ? »
« A quoi bon ? De toute façon, tout est foutu… » Avoua Heero en désignant ses avants bras.
« Foutu ? »
« Avec de telles cicatrices, personne ne me prendra plus jamais au sérieux. »
Après un court silence pendant lequel Duo s'interrogea sur ce que venait de dire Heero, il lui exposa le résultat de sa réflexion.
« Porte un pull. »
Yuy reporta son regard sur Maxwell à l'entente de sa réponse, les yeux grands ouverts.
« Ou bien une chemise si tu préfères. »
« … »
« Heero, je les ai pas encore vues, mais à part un coéquipier, personne ne peut t'approcher d'assez près pour pouvoir voir tes avant-bras. Puis merde, ce sont des traces de mal-être, pas de bêtise ou d'incompétence. Moi je vois aucun inconvénient à ce que tu retravailles avec moi, Trowa non plus d'ailleurs. Et Quatre a trop d'empathie pour se moquer de toi. Le reste du monde, fais comme d'hab', ignore-les ! »
« … »
« Tu ne le réalises pas, mais tu es peut être le meilleur d'entre nous. D'accord, tu as fait des erreurs, mais nous aussi. Tu as aussi joué de malchance. Tu t’es fait repérer, ça aurait pu être n’importe lequel, pour Noventa également. Et si tu culpabilises de trop essaye de réparer, de compenser, si tu crois va te recueillir, mais cesse de t’en vouloir. »
Cela laissait à réfléchir. Heero voulait bien suivre les conseils de Duo, mais pour l'instant il ne savait pas trop comment il pouvait les appliquer…
« Par contre, promets-moi que tu n'essaieras plus jamais de te suicider. »
« Ne t'en fais pas, je ne recommencerais pas. Pas si j'ai une autre solution, en tout cas. » Dit doucement Yuy en patouillant la main de son coéquipier.
« Je ne suis pas sûr que ça me rassure. »
« Je ne peux pas te promettre plus vu notre condition. »
« Je sais. »
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L'après-midi ne s'était pas trop mal passée. Maxwell avait néanmoins laissé Heero dormir une à deux heures, sa main ayant servi comme une sorte de doudou, il n'avait pas osé la retirer.
Pas trop tard dans la soirée, Joséphine avait amené un diner à Heero, pas de la soupe néanmoins. Son patient avait aussi besoin d'avaler du solide. Une fois de plus, Yuy avait fini par avaler ce qui lui avait semblé le moins insurmontable. Peu après, l'infirmière était venue rechercher le plateau.
Un peu avant 21h elle avait enchainé auprès d'Heero, venant avec médicaments et de quoi changer les bandages des bras.
Cette fois, elle commença par découvrir la partie supérieure du bras gauche de son patient dont le cousin avait de nouveau été invité à rester lors des soins bien qu'il n'ait rien demandé. Hors contexte, Joséphine aurait certainement pu trouver l'attitude de Yuy mignonne, un peu comme celle de certains enfants qui s'accrochaient au bras de leur mère dès qu'ils le pouvaient et se faisaient du souci dès qu'elle quittait la pièce – heureusement ce n'était pas la majorité de leurs petits patients.
La plaie était toujours aussi laide, mais au moins elle était soignée.
« On ne pourra pas faire de points de suture externes. » Commenta Joséphine. « Le temps que la peau guérisse assez, il y aurait presque le temps que cela se referme tout seul. Par contre le Docteur Miller m'a dit de vous prévenir, au moindre geste brusque vous risquez de faire saigner la plaie. Si on fait n'importe quoi avec, vous risqueriez de refaire une septicémie. »
Comme Heero ne commentait pas la phrase, Duo, debout près de la fenêtre, posa la question qui lui brulait les lèvres.
« Est-ce qu'on sait quand il pourra sortir ? »
« En fait, ça dépend surtout du traitement antibiotique. Le Docteur Miller repassera vous voir pour décider de ça. » Compléta-t-elle à l'adresse d'Heero. « Par contre n'espérez rien avant deux jours, le temps de finir la série de piqûres. Après le médecin tranchera pour savoir si la semaine restante d'antibiotique se fera en cachets ou en injections. Si c'est la seconde solution, comme je doute que vous puissiez faire venir quelqu'un matin et soir sans mutuelle, il faudra rester une semaine de plus. »
Le temps des explications, Joséphine avait noué un nouveau bandage autour de la blessure qui, il est vrai, n'était vraiment pas saine. Elle avait alors entrepris de libérer les avants-bras. Les anciennes bandes étaient relativement propres, preuve que les gales restantes cicatrisaient correctement.
Duo avait pu voir les cicatrices qui semblaient tant avoir démoralisé Heero. Si en effet elles étaient assez énormes, lui s'était trouvé rassuré au vu de la guérison avancée.
« Dès demain matin, on les laissera à l'air libre, que cela finisse de sécher. Par contre, il y aura interdiction de les gratter… » Continuait à expliquer la femme en réalisant un nouveau pansement moins développé que les précédents.
Comme on l'avait autorisé à rester une petite heure en plus, Duo n'était pas sorti au moment des soins. Malgré tout, il s'était retourné vers la fenêtre, peu à l'aise à l'idée d'assister aux piqûres d'un Heero qui décidément ne mouftait pas. C'en était étonnant. Une fois Joséphine repartie après leur avoir rappelé que l'extinction des feux était à 22h maximum, le natté s'était décidé à poser la question après s'être de nouveau assis à côté du lit.
« Ça te dérange pas trop les piqûres ? »
« Je n'ai pas peur des aiguilles. »
« Non, bien sûr. Mais dans les fesses c'est pas ce qu'il y a de plus drôle. Toi qui te plaignais d'un bête suppositoire. »
Heero contrôla le rougissement qui montait à son visage et se contenta de hausser les épaules d'un air qui se voulait détaché. Il ne pouvait même pas dire qu'il n'avait pas eu le choix, on lui avait proposé les cuisses. Mais même en y repensant, il n'aurait sans doute pas préféré. Au moins au début, ça aurait voulu dire se retrouver entièrement nu devant l'infirmière…
« Tu as peur des aiguilles ? » Interrogea-t-il la curiosité réveillée par la question.
« Heu, non ! …Enfin, si, un peu quand même. » Avoua-t-il en soupirant. « Tu sais, sur L2 une seringue ça sert surtout d'arme et à se droguer. C'est pas vraiment le truc qui t'inspire confiance ! Mais ça m'étonne que tu acceptes sans rien dire un traitement contraignant… »
Après un court silence pendant lequel Duo chercha ses mots, de façon à ne pas blesser son coéquipier, il se lança.
« Heero, j'aimerais te poser une question. »
Le ton formel surpris Heero qui releva la tête pour regarder Maxwell dans les yeux.
« Qu’est ce que j’ai dit ou fait pour te mettre si mal à aise tout à l’heure ? »
A l’entente de la question, Yuy baissa le regard, ne sachant que répondre. La vérité ? Oui, il pourrait… Mais au fond, il avait trop peur de la réaction que pourrait avoir Duo pour lui avouer le tout de but en blanc.
« S’il te plait, j’ai besoin de savoir pour ne plus te blesser de cette façon… Si tu recommences à prendre sur toi, tu finiras de nouveau à saturation et tu craqueras. »
« Je t’apprécie. » Lâcha finalement Yuy. « Je ne veux pas que tu crois le contraire… »
Duo hocha la tête.
« Je comprends, mais bizarrement j’ai pas l’impression que c’est l’entière vérité… »
Heero soupira avant de se lancer, autant en finir et dire le fond de sa pensée
« En te voyant décomposé et mal dans ta peau, je me suis rendu compte que je continuais à te faire du mal. Je ne veux plus que ça arrive. »
« Te voir en vie et savoir que tu ne m’en veux pas me fait du bien, je me sens beaucoup mieux. Ne te fais pas de bille avec ça ! »
Après un court silence, Duo changea l’axe de la conversation qu’il avait lui-même initiée.
« Quand tu pourras sortir, on pourra aller voir Quatre si tu veux. Il vient de reprendre contact avec moi et Trowa, il pense qu’il a une solution à notre situation à tous. » Admet fébrilement le natté.
« Non, je resterai au cirque. J’aimerais encore réfléchir à ce que tu as dit pour Noventa. Je dois régler ça avant de reprendre le combat. »
« Ça me va. Maintenant reste à savoir ce que va décider le docteur Miller pour ton traitement. Il se fait tard, je vais aller me reposer dans la salle d’attente. »
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Dès le lendemain, le Docteur Miller regardait l’importance des blessures d’Heero. Laisser les blessures à l’air libre lui avait fait gagner un temps précieux. Elle avait questionné Joséphine pour savoir comment il réagissait, comme si le patient n’avait pas été dans la chambre ou était incapable de s’exprimer par lui-même. Duo attendait anxieux à l’extérieur.
Le médecin sortit de la chambre après dix minutes. Joséphine vint chercher le natté dans le couloir.
« Votre cousin pourra sortir demain. Voici déjà les ordonnances pour la suite du traitement, pouvez-vous vous rendre à la pharmacie du rez-de-chaussée, qu’il ait ses médicaments ? »
« J’y vais directement. Ro’, j’en aurai pour une petite heure, je dois aussi contacter Trowa qu’il s’organise pour venir nous chercher. » Dit le châtain en prenant les papiers que lui tend l’infirmière pour s’y rendre.
Duo avait eu peur que l’hospitalisation d’Heero ne se prolonge encore. Le brun avait repris l’attitude qu’il avait avec lui lorsqu’ils étaient dans la même école, un peu distant, mais calme voire un peu plus ouvert. Il allait aussi devoir contacter Quatre pour lui dire qu’il le rejoindrait au village Maganac dans lequel il logeait encore, qu’ils puissent regarder ensemble comment reprendre le combat.
Il sentait bien aussi que le métis réfléchissait beaucoup à ce qu’il allait faire par la suite. Il lui avait demandé s’il comptait de nouveau combattre OZ, avec ou sans eux. Mais il n’avait obtenu qu’une réponse vague : « Je vais d’abord retrouver ma condition physique, après je verrais. »
Ce n’était pas illogique. En presque cinq semaines de coma, il avait perdu de la masse musculaire et sans doute certaines habitudes de combat.
« Duo, tu pourras m’acheter une chemise ? » Demanda le brun quand Maxwell le rejoint enfin.
Le natté se contenta de sourire et ouvrit l’armoire, laissant apparaitre un spandex et un débardeur vert qui n’étaient pas inconnus aux deux garçons, mais aussi deux tenues complètes à jambes et manches longues.
« Cadeau de Trowa, il ne les portait pas de toute façon qu’il a dit. Il les avait amené en même temps que mes affaires. »
Heero cilla, surpris par l’attention. Barton avait amené ça pour lui alors qu’il était encore dans le coma ? Pareille marque d’attachement le touchait. Peut être que d’autres que Duo étaient capables de le supporter, voire de l’apprécier, finalement…
« Je le remercierai demain. »
Ça aussi avait fait plaisir au natté, c’était un pas en avant, il réfléchissait au futur et comment vivre avec ses cicatrices. Dans trois jours, il repartirait à bord de son Deathscythe, seulement à ce moment là, il demanderait à Heero s’ils peuvent rester en contact, ça ne servait à rien de le brusquer avant, autant le laisser aller à son rythme. Il avait déjà fait beaucoup de travail sur lui depuis qu’il était sorti du coma, Duo avait également peur d’un retour en arrière, de le repousser dans ses retranchements en se montrant trop envahissant.
_._._._._._._._._._._A SUIVRE_._._._._._._._._._._