Esclave de son coeur

Chapître 23 :

Maria et Luisa coururent ausi vite qu'elles purent jusqu'à la rivière, suivies par Sancho qui était allé les chercher après avoir retrouvé Gil effondré face à Sara visiblement très mal en point.

Elles retrouvèrent Gil, qui était toujours agenouillé face à Sara et qui avait la tête basse.

En voyant Sara, elles poussèrent des cris de panique et l'entourèrent aussitôt, voulant s'assurer de son état.

-Les gars, ne restez pas là, rentrez à la maison, nous allons nous occuper d'elle!...  cria Maria, ayant bien sûr compris ce qui s'était passé.

Sancho obligea Gil à se relever et à le suivre.

Luisa tenta de parler avec Sara mais ce fut peine perdue, celle-ci refusant de parler à qui que ce soit.

Avec sa mère, elle l'aida à se relever puis elles prirent le chemin du retour au ranch.

-Nous devrions l'emmener à l'hôpital... dit Maria à sa fille.

-Non,non!...s'écria Sara, secouant la tête énergiquement.

Elles s'arrêtèrent alors.

-Pourquoi tu ne veux pas y aller? Ils vont seulement t'examiner pour s'assurer que tu n'as rien de grave, c'est tout!...lui dit Luisa, espérant qu'elle change d'avis.

-Non, je veux seulement rentrer prendre une douche et me reposer, c'est tout!...dit Sara sèchement.

Elles reprirent leur marche et quelques minutes plus tard, elles furent arrivées à destination.

Pendant que Maria alla retrouver son mari et Gil à la cuisine, Luisa emmena Sara jusqu'à sa chambre, où elles s'isolèrent un long moment.

Pendant ce temps, Gil était assis dans la cuisine, face à Sancho.

Il était très abattu et pleurait encore.

Sancho parla un moment avec Maria à propos de cette tragique histoire, ils se doutaient un peu de ce qui allait se passer ensuite : Sara n'en ferait rien à cause de son vécu dont ils ne connaissaient que les grandes lignes.

Luisa aidait Sara dans la salle de bains attenante à sa chambre.

Elle rangea les vêtements déchirés dans un sac qu'elle mit de côté puis se rendit dans son armoire pour prendre des vêtements propres qu'elle allait prêter à son amie.

Sara plongea dans le bain chaud et commença alors à se détendre un peu.

Les images de la nuit passée défilaient sans cesse dans son esprit et pas seulement ces images, mais celles de sa vie d'avant.

Tout se mêlait dans sa tête.

Un moment plus tard, Luisa la rejoignit, non sans avoir d'abord frappé à la porte,ce qui fit sursauter violemment la jeune femme.

-Je te prête quelques affaires... Comment te sens-tu?...

Sara regardait dans le vide et semblait ignorer sa question.

-Laura (le faux-nom donné par Sara)...Tant que tu refuseras de parler, personne ne pourras rien pour toi, tu ne peux pas continuer à vivre ainsi indéfiniment!...Tu n'as pas envie de voir cet enfant de salaud en taule?...

Mais Sara continuait de regarder dans le vide.

Luisa n'était pas du genre à renoncer, malgré son profond respect pour celle qui avait fini par devenir une amie proche.

Alors elle décida d'user d'un autre moyen, peut-être que cette fois, elle réagirait.

-Je vois...Tu ne me laisse vraiment pas le choix, alors....J'avais pas envie d'en parler à qui que ce soit, parce que....En fait, c'est aussi la honte pour moi, vois-tu... commença-t-elle, tout en s'asseyant sur une chaise face à Sara.

Pendant ce temps, dans la cuisine.

Gil refusa toute nourriture, ce qu'il avait vu à la rivère lui avait coupé l'appétit.

Les images de tout ce qui s'était passé trois mois avant leur fuite précipitée vers le Mexique avaient refait surface dans sa mémoire.

Sara serait-elle victime d'une malédiction qui l'aurait suivie jusqu'ici?

Tout cela l'énervait au plus haut point, il en voulait à tous ces hommes, ces ordures de la pire espèce, qui osaient faire tant de mal à autrui.

Il détestait cette violence au plus haut point, au point d'en avoir de violentes migraines.

D'ailleurs, une d'entre elles l'assaillait de nouveau, cela faisait longtemps que cela ne lui était pas arrivé.

Il s'en voulait de ne pas être resté avec elle hier soir pour la protéger.

C'était ce pour quoi il s'était enfui au Mexique, afin de veiller sur sa personne et sa santé et pour qu'elle ait une vie meilleure aussi.

Ses larmes redoublèrent alors et il pleura bruyamment, faisant se retrourner Maria qui faisait le repas.

Elle abandonna immédiatement ses fourneaux pour le prendre dans ses bras, comme elle le ferait avec un de ses enfants s'il était aussi malheureux.

Au début réticent, Gil se laissa totalement aller ensuite.

Maria récita plusieurs prières en mexicain puis chanta un cantique.

Gil finit par se calmer, sa respiration redevint régulière, il essuya ses larmes.

Maria se redressa et s'écarta légèrement de lui, un timide sourire aux lèvres.

-ça va mieux?...lui demanda-t-elle.

-Merci...Vous n'étiez pas obligée...lui répondit-il en reniflant.

-Oh, vous savez, nous n'avons pas l'habitude de garder des étrangers avec nous...et encore moins de les aider à résoudres leurs tracas...Vous êtes comme un fils pour moi, je ne peux pas rester insensible à votre cas...Vous l'aimez, n'est-ce pas?...

Gil devait faire face à l'incrédulité.

-Comment savez-vous...commença-t-il, surpris.

-Vous savez, je suis incollable sur ces choses-là!...dit-elle en riant. J'ai toujours su, depuis le premier jour, c'est si évident!...Et bien que vous n'en laissez rien paraître, je peux vous assurer que c'est totalement réciproque entre vous!...

Gil tombait à la renverse, c'était si évident que cela?

Pendant que Gil se remettait doucement de ses émotions, Luisa s'apprêtait à révéler un lourd secret à Sara, espérant ainsi la faire enfin réagir.

Mais sera-t-il suffisant?

TBC...

Note de l'auteur :

Sara vit un nouveau drame et cela oblige Luisa à révéler un douloureux secret...

Shahines.