les princes sorciers
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French › Originals
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Adult
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32
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Disclaimer:
This is a work of fiction. Any resemblance of characters to actual persons, living or dead, is purely coincidental. The Author holds exclusive rights to this work. Unauthorized duplication is prohibited.
fin de partie
24. Fin de Partie
Joël a fini par garer la limousine loin du pavillon, sur un petit parking aménagé près d’un terrain de jeu. Il a pris cette initiative parce qu’il sait que son maître privilégie la discrétion.
Il a observé quelques minutes les gamins qui jouent, avant de revenir lentement vers le pavillon en flânant.
Tout en allumant une nouvelle cigarette, il se demande ce que Kaël peut bien faire. Ce n’est que de la curiosité. Il n’a pas à s’inquiéter pour lui. Le jour où Kaël devra affronter un véritable danger, l’aide de Joël ne lui sera pas d’une grande utilité.
Il voit la petite voiture garée non loin du pavillon des Redoux. Il a un petit sourire amusé en reconnaissant ses deux occupants. Ils ont l’air de s’ennuyer à mourir.
Le plus âgé est assis sur le siège du passager. Il tient un sandwich et le mastique avec application, en regardant devant lui d’un air maussade. Une bouteille d’eau minérale est coincée entre ses jambes.
Son compagnon, nettement plus jeune, lit un journal de sport posé sur le volant. Il a une allure de représentant de commerce, le genre à vouloir vous fourguer une encyclopédie.
Joël leur fait un petit signe de la main. Ils n’y répondent pas. Ils savent qu’ils sont repérés depuis longtemps, mais tiennent à sauver les apparences.
C’est alors qu’on entend un hurlement de terreur. Il voit un garçon débouler à toute vitesse du pavillon des Redoux. Il court comme si une horde de démons était à ses trousses.
Pas besoin d’une horde, se dit Joël avec une petite grimace. Kaël suffit amplement.
Un autre garçon apparait à son tour. Il poursuit visiblement le premier. En voyant son état, Joël comprend ce qui a occupé Kaël aussi longtemps.
Il est des nôtres, se dit-il aussi.
Un grand silence s’abat sur l’endroit. Les participants au barbecue sont immobiles et contemplent la scène. Ils voient Bambi courir vers la maison de son oncle. Sa tante et sa cousine se sont relevées, abandonnant les fleurs pour un moment, et regardent dans sa direction.
Le garçon crie :
- Au secours.
Lucas le rattrape et le plaque au sol. Ça peut passer pour un jeu ou une bagarre entre ados, se dit Joël. Il décide d’intervenir et se dirige vers eux.
Bambi se débat tandis que Lucas le roue de coups.
Joël les sépare. Il prend Lucas et le relève de force, tout en lui glissant à l’oreille :
- Laisse-moi faire.
Lucas hoche la tête et fait un pas en arrière tandis que Joël fait mine d’aider Bambi à se remettre debout, tout en le maintenant fermement de façon à ce qu’il ne puisse s’en aller.
Le jeune garçon n’oppose aucune résistance. Il semble choqué.
Un petit groupe de personnes les entoure maintenant. Parmi eux, l’oncle de Bambi. Les gamins qui pataugeaient dans la piscine accourent tandis que Lucille et sa mère discutent entre elles avec animation, toujours au milieu des fleurs.
- Merci de les avoir séparés, fait l’oncle de Bambi à Joël.
Puis il voit l’état de Lucas.
- Ce n’est quand même pas Bambi qui t’a fait ça, dit-il, effaré.
Subitement, tout le monde se met à parler en même temps. Lucas reste immobile et silencieux. Il attend. Une jeune femme le contemple d’un air perplexe, sans cesser de répéter :
- Il faut le soigner. Il faut le soigner.
Mais elle ne bouge pas.
Joël maintient toujours Bambi contre lui. Le garçon tremble de tous ses membres, le visage défait, incapable de parler. Mais voir tous ses visages familiers autour de lui semble le rassurer.
Kaël est sorti. Il est adossé contre le mur du pavillon et contemple l’attroupement au milieu de la rue d’un air indifférent, comme si tout ça ne le concernait en rien.
Trop de monde, songe-t-il. Lucas et Joël ne s’en sortiront pas. Mais il faut récupérer Jamy. Il va parler. Personne ne le croira, mais ils penseront tous qu’il s’est passé quelque chose.
Renouveau Spirituel va se trouver au centre, et certains vont se sentir obligés d’agir.
Il réfléchit rapidement, pèse le pour et le contre, puis prend sa décision.
Silona ne vaut pas une messe, sourit-il mentalement. Mais Jamy vaut largement Silona.
Il cherche autour de lui. Il trouve sans difficulté ce dont il a besoin.
Il n’a pas qu’à agir.
Les deux hommes des Renseignements Généraux assistent à la scène sans intervenir. Le plus âgé a posé son sandwich et prend des photos. Le plus jeune hésite encore entre un article sur son équipe de foot préférée et ce qui se passe.
Ne fais pas de vagues, lui a conseillé un ami de son père, bien placé dans la hiérarchie des RG. On ne fait pas carrière en se bagarrant contre une secte.
Il pense à ça, puis il ne pense plus. Il se sent floué, subitement. Quelque chose de précieux vient de lui être retirée. Il ignore de quoi il s’agit, sauf que cette perte est irrémédiable.
Son collègue, à ses côtés, jette l’appareil photo derrière lui et sort de la voiture. Sans réfléchir, il fait de même.
Ils savent tous les deux ce qu’ils doivent faire pour être agréable à Kaël, et c’est la seule chose qui compte pour un zombie : être agréable à son maître.
Chacun d’eux agit de la même façon, au même moment, sans avoir besoin de se concerter. Ils sortent un petit automatique de leurs poches, visent posément comme à l’exercice avant de faire feu.
Les premières détonations ressemblent au bruit d’un pétard mouillé. Une femme tenant un verre de sangria s’écroule au sol avec un air surpris ainsi qu’un gamin en maillot de bain.
Avant que quiconque ne puisse réagir, d’autres coups de feu se font entendre. Des gens s’effondrent au sol, des cris se font entendre, puis c’est la débandade. Les banlieusards se mettent à courir dans toutes les directions pour se mettre à l’abri et, en quelques minutes, la rue est vide à l’exception des deux tireurs qui baissent leurs armes, de Lucas qui regarde autour de lui, la bouche ouverte et de Joël qui maintient toujours Bambi contre lui.
Ce dernier contemple le corps de son oncle au sol, juste à ses pieds. Il a reçu une balle dans le dos. D’autres corps jonchent le sol. On entend des gémissements. Tous ne sont pas morts.
C’est un rêve, se dit le garçon. Ça ne peut être qu’un rêve.
Kaël les rejoint.
- On s’en va, dit-il d’une voix calme.
- J’ai garé la voiture plus bas, fait Joël.
Son maître lui désigne du menton la voiture des deux agents. Ils y vont aussitôt, passant devant les deux hommes sans leur prêter attention.
Joël prend le volant. Lucas est à ses côtés. Kaël est à l’arrière avec Bambi. Il le tient fermement par l’épaule, mais c’est inutile. Bambi est incapable de la moindre initiative. Il est choqué et regarde droit devant lui, les yeux vitreux.
Tandis qu’ils s’éloignent, on entend de nouveaux coups de feu. Deux, pour être précis. Les deux agents viennent de se tirer une balle dans la tête.
Ils croisent l’estafette des gendarmes, certainement prévenu par un des habitants du lotissement.
Cette fois-ci, se dit Lucas, je ne peux plus revenir en arrière. J’ai choisi mon camp.
Il se tourne vers Joël.
- Et maintenant ? demande-il. Qu’est-ce qu’on va faire ?
- Dis adieu à cette ville, rétorque Kaël. Il y a peu de chances que tu ne la revois un jour…
Il lance un regard vers le garçon à ses côtés. Avec un petit sourire crispé, il ajoute :
- Une fois de plus, il m’a fait détruire ce que j’ai construit patiemment. Ça doit être un don chez ce gamin. Il ressemble à un petit ange du ciel, mais ce n’est jamais qu’un emmerdeur.
Joël a fini par garer la limousine loin du pavillon, sur un petit parking aménagé près d’un terrain de jeu. Il a pris cette initiative parce qu’il sait que son maître privilégie la discrétion.
Il a observé quelques minutes les gamins qui jouent, avant de revenir lentement vers le pavillon en flânant.
Tout en allumant une nouvelle cigarette, il se demande ce que Kaël peut bien faire. Ce n’est que de la curiosité. Il n’a pas à s’inquiéter pour lui. Le jour où Kaël devra affronter un véritable danger, l’aide de Joël ne lui sera pas d’une grande utilité.
Il voit la petite voiture garée non loin du pavillon des Redoux. Il a un petit sourire amusé en reconnaissant ses deux occupants. Ils ont l’air de s’ennuyer à mourir.
Le plus âgé est assis sur le siège du passager. Il tient un sandwich et le mastique avec application, en regardant devant lui d’un air maussade. Une bouteille d’eau minérale est coincée entre ses jambes.
Son compagnon, nettement plus jeune, lit un journal de sport posé sur le volant. Il a une allure de représentant de commerce, le genre à vouloir vous fourguer une encyclopédie.
Joël leur fait un petit signe de la main. Ils n’y répondent pas. Ils savent qu’ils sont repérés depuis longtemps, mais tiennent à sauver les apparences.
C’est alors qu’on entend un hurlement de terreur. Il voit un garçon débouler à toute vitesse du pavillon des Redoux. Il court comme si une horde de démons était à ses trousses.
Pas besoin d’une horde, se dit Joël avec une petite grimace. Kaël suffit amplement.
Un autre garçon apparait à son tour. Il poursuit visiblement le premier. En voyant son état, Joël comprend ce qui a occupé Kaël aussi longtemps.
Il est des nôtres, se dit-il aussi.
Un grand silence s’abat sur l’endroit. Les participants au barbecue sont immobiles et contemplent la scène. Ils voient Bambi courir vers la maison de son oncle. Sa tante et sa cousine se sont relevées, abandonnant les fleurs pour un moment, et regardent dans sa direction.
Le garçon crie :
- Au secours.
Lucas le rattrape et le plaque au sol. Ça peut passer pour un jeu ou une bagarre entre ados, se dit Joël. Il décide d’intervenir et se dirige vers eux.
Bambi se débat tandis que Lucas le roue de coups.
Joël les sépare. Il prend Lucas et le relève de force, tout en lui glissant à l’oreille :
- Laisse-moi faire.
Lucas hoche la tête et fait un pas en arrière tandis que Joël fait mine d’aider Bambi à se remettre debout, tout en le maintenant fermement de façon à ce qu’il ne puisse s’en aller.
Le jeune garçon n’oppose aucune résistance. Il semble choqué.
Un petit groupe de personnes les entoure maintenant. Parmi eux, l’oncle de Bambi. Les gamins qui pataugeaient dans la piscine accourent tandis que Lucille et sa mère discutent entre elles avec animation, toujours au milieu des fleurs.
- Merci de les avoir séparés, fait l’oncle de Bambi à Joël.
Puis il voit l’état de Lucas.
- Ce n’est quand même pas Bambi qui t’a fait ça, dit-il, effaré.
Subitement, tout le monde se met à parler en même temps. Lucas reste immobile et silencieux. Il attend. Une jeune femme le contemple d’un air perplexe, sans cesser de répéter :
- Il faut le soigner. Il faut le soigner.
Mais elle ne bouge pas.
Joël maintient toujours Bambi contre lui. Le garçon tremble de tous ses membres, le visage défait, incapable de parler. Mais voir tous ses visages familiers autour de lui semble le rassurer.
Kaël est sorti. Il est adossé contre le mur du pavillon et contemple l’attroupement au milieu de la rue d’un air indifférent, comme si tout ça ne le concernait en rien.
Trop de monde, songe-t-il. Lucas et Joël ne s’en sortiront pas. Mais il faut récupérer Jamy. Il va parler. Personne ne le croira, mais ils penseront tous qu’il s’est passé quelque chose.
Renouveau Spirituel va se trouver au centre, et certains vont se sentir obligés d’agir.
Il réfléchit rapidement, pèse le pour et le contre, puis prend sa décision.
Silona ne vaut pas une messe, sourit-il mentalement. Mais Jamy vaut largement Silona.
Il cherche autour de lui. Il trouve sans difficulté ce dont il a besoin.
Il n’a pas qu’à agir.
Les deux hommes des Renseignements Généraux assistent à la scène sans intervenir. Le plus âgé a posé son sandwich et prend des photos. Le plus jeune hésite encore entre un article sur son équipe de foot préférée et ce qui se passe.
Ne fais pas de vagues, lui a conseillé un ami de son père, bien placé dans la hiérarchie des RG. On ne fait pas carrière en se bagarrant contre une secte.
Il pense à ça, puis il ne pense plus. Il se sent floué, subitement. Quelque chose de précieux vient de lui être retirée. Il ignore de quoi il s’agit, sauf que cette perte est irrémédiable.
Son collègue, à ses côtés, jette l’appareil photo derrière lui et sort de la voiture. Sans réfléchir, il fait de même.
Ils savent tous les deux ce qu’ils doivent faire pour être agréable à Kaël, et c’est la seule chose qui compte pour un zombie : être agréable à son maître.
Chacun d’eux agit de la même façon, au même moment, sans avoir besoin de se concerter. Ils sortent un petit automatique de leurs poches, visent posément comme à l’exercice avant de faire feu.
Les premières détonations ressemblent au bruit d’un pétard mouillé. Une femme tenant un verre de sangria s’écroule au sol avec un air surpris ainsi qu’un gamin en maillot de bain.
Avant que quiconque ne puisse réagir, d’autres coups de feu se font entendre. Des gens s’effondrent au sol, des cris se font entendre, puis c’est la débandade. Les banlieusards se mettent à courir dans toutes les directions pour se mettre à l’abri et, en quelques minutes, la rue est vide à l’exception des deux tireurs qui baissent leurs armes, de Lucas qui regarde autour de lui, la bouche ouverte et de Joël qui maintient toujours Bambi contre lui.
Ce dernier contemple le corps de son oncle au sol, juste à ses pieds. Il a reçu une balle dans le dos. D’autres corps jonchent le sol. On entend des gémissements. Tous ne sont pas morts.
C’est un rêve, se dit le garçon. Ça ne peut être qu’un rêve.
Kaël les rejoint.
- On s’en va, dit-il d’une voix calme.
- J’ai garé la voiture plus bas, fait Joël.
Son maître lui désigne du menton la voiture des deux agents. Ils y vont aussitôt, passant devant les deux hommes sans leur prêter attention.
Joël prend le volant. Lucas est à ses côtés. Kaël est à l’arrière avec Bambi. Il le tient fermement par l’épaule, mais c’est inutile. Bambi est incapable de la moindre initiative. Il est choqué et regarde droit devant lui, les yeux vitreux.
Tandis qu’ils s’éloignent, on entend de nouveaux coups de feu. Deux, pour être précis. Les deux agents viennent de se tirer une balle dans la tête.
Ils croisent l’estafette des gendarmes, certainement prévenu par un des habitants du lotissement.
Cette fois-ci, se dit Lucas, je ne peux plus revenir en arrière. J’ai choisi mon camp.
Il se tourne vers Joël.
- Et maintenant ? demande-il. Qu’est-ce qu’on va faire ?
- Dis adieu à cette ville, rétorque Kaël. Il y a peu de chances que tu ne la revois un jour…
Il lance un regard vers le garçon à ses côtés. Avec un petit sourire crispé, il ajoute :
- Une fois de plus, il m’a fait détruire ce que j’ai construit patiemment. Ça doit être un don chez ce gamin. Il ressemble à un petit ange du ciel, mais ce n’est jamais qu’un emmerdeur.