les princes sorciers
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French › Originals
Rating:
Adult
Chapters:
32
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1,384
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Disclaimer:
This is a work of fiction. Any resemblance of characters to actual persons, living or dead, is purely coincidental. The Author holds exclusive rights to this work. Unauthorized duplication is prohibited.
Joël
Les Princes Sorciers
Partie 2
1. Joël
Joël pose le journal qu’il vient de lire en secouant la tête avec amusement. Il n’y a pas plus muet que l’avenir, se dit-il en songeant à la conclusion de l’article : les questions sont nombreuses et seul l’avenir permettra d’y répondre.
Il n’y aura pas de réponses. D’ailleurs, qui a vraiment intérêt à les trouver ?
Les services de l’Etat, alors que deux de ses agents ont tiré sur des civils sans défense avant de mettre fin à leur jour ?
La mairie de Silona qui a laissé prospérer une secte dans sa ville et dont les membres se sont donné la mort en avalant un poison ?
Non, tous ses braves gens n’ont plus qu’une idée en tête : faire oublier cette histoire. Le meilleur moyen, c’est de trouver un ou plusieurs boucs émissaires.
Joël ne se fait aucune illusion : il est parfait pour ce rôle. Le problème, c’est qu’il ne compte pas le jouer.
Même s’il le voulait, ce qui n’est pas le cas, il ne pourrait dire ce qu’il sait. L’histoire qu’il a vécue n’est pas crédible.
Il n’a pas le choix : il lui faut devenir aussi transparent que possible.
Dans sa poche se trouve une épaisse liasse de billets. Chaque membre de la meute a reçu sa part du trésor de guerre de Renouveau Spirituel, ainsi que des faux papiers.
Kaël lui manquera.
Comme d’habitude, il a tout prévu, y compris le pire. Personne ne sait où il est, ni où il va. Personne ne peut donc le trahir. Et de toute façon, personne n’y a intérêt.
Après avoir ordonné aux zombies de mettre fin à leur semblant de vie, il a réuni la meute.
- C’est fini jusqu’à nouvel ordre, leur a-t-il dit.
C’est lui qui leur a distribué l’argent et les papiers.
Tu parles, s’est dit Joël. C’est chacun pour soi à partir de maintenant.
Il a du mal à se l’avouer, mais il se sent trahi. Tu es le doigt qui me montre la direction, lui a-t-il dit le matin. Et ce qui compte, c’est le doigt, pas la direction.
Ouais, il l’a dit. Il l’a même pensé. Mais il ne s’attendait pas à ce que le fameux doigt lui montre la sortie.
Je suis cocu, se dit Joël.
Kaël est parti avec l’autre prince sorcier, Moz, et les deux garçons. Le plus mignon des deux, Bambi, doit être diablement important. Kaël n’a pas hésité à payer le prix fort pour l’avoir. Il aurait pu attendre, mais il n’a pas voulu courir ce risque. Il le voulait, et tout de suite.
Ce n’est qu’un gamin, pourtant, s’est dit Joël. En quoi est-il important ? Plus que Silona, les zombies et la meute ?
Mais comment comprendre ce qui est important pour une créature qui n’a d’humain que l’aspect ?
Les objectifs de Kaël n’ont jamais été clairs aux yeux du jeune homme. Et comme ce n’est pas le genre de type à expliquer pourquoi il fait ça plutôt qu’autre chose… Non, c’est le genre à faire, tout bêtement.
Il n’est pas seul, se dit encore Joël. Il y en a d’autre comme lui. Ils se bagarrent, à leur façon, et moi, il m’a payé pour ça un certain temps.
Je dois l’oublier. Ma vie, désormais, va devoir se passer de ses ordres. Le problème, c’est que je ne sais pas du tout ce que je compte en faire, de ma putain de vie.
Je suis orphelin.
Il voit la fille de l’autre côté du comptoir. Elle nettoie le même verre depuis qu’il est entré dans le bar avec le journal local.
Ils sont seuls.
Leurs yeux se croisent. Elle sourit et Joël répond à son sourire.
Le jeune homme décide de ne plus se poser de questions. Sa vie, il ignore ce qu’il va en faire, mais c’est le cas de la plupart des gens. Ce qui compte, c’est ce qu’il va faire dans les heures qui suivent.
Et cette fille vient de lui indiquer la direction à suivre.
- J’ai de l’argent, dit-il. Je compte le dépenser, mais pas seul. Ça te branche ?
Elle l’examine avec attention avant de faire une moue dubitative. Après un moment d’hésitation, elle pose le verre scintillant derrière elle et hoche la tête affirmativement, avec un grand sourire.
Dans la vie, les gens qui se doivent d’être ensembles, même peu de temps, finissent toujours par se reconnaitre.
Partie 2
1. Joël
Joël pose le journal qu’il vient de lire en secouant la tête avec amusement. Il n’y a pas plus muet que l’avenir, se dit-il en songeant à la conclusion de l’article : les questions sont nombreuses et seul l’avenir permettra d’y répondre.
Il n’y aura pas de réponses. D’ailleurs, qui a vraiment intérêt à les trouver ?
Les services de l’Etat, alors que deux de ses agents ont tiré sur des civils sans défense avant de mettre fin à leur jour ?
La mairie de Silona qui a laissé prospérer une secte dans sa ville et dont les membres se sont donné la mort en avalant un poison ?
Non, tous ses braves gens n’ont plus qu’une idée en tête : faire oublier cette histoire. Le meilleur moyen, c’est de trouver un ou plusieurs boucs émissaires.
Joël ne se fait aucune illusion : il est parfait pour ce rôle. Le problème, c’est qu’il ne compte pas le jouer.
Même s’il le voulait, ce qui n’est pas le cas, il ne pourrait dire ce qu’il sait. L’histoire qu’il a vécue n’est pas crédible.
Il n’a pas le choix : il lui faut devenir aussi transparent que possible.
Dans sa poche se trouve une épaisse liasse de billets. Chaque membre de la meute a reçu sa part du trésor de guerre de Renouveau Spirituel, ainsi que des faux papiers.
Kaël lui manquera.
Comme d’habitude, il a tout prévu, y compris le pire. Personne ne sait où il est, ni où il va. Personne ne peut donc le trahir. Et de toute façon, personne n’y a intérêt.
Après avoir ordonné aux zombies de mettre fin à leur semblant de vie, il a réuni la meute.
- C’est fini jusqu’à nouvel ordre, leur a-t-il dit.
C’est lui qui leur a distribué l’argent et les papiers.
Tu parles, s’est dit Joël. C’est chacun pour soi à partir de maintenant.
Il a du mal à se l’avouer, mais il se sent trahi. Tu es le doigt qui me montre la direction, lui a-t-il dit le matin. Et ce qui compte, c’est le doigt, pas la direction.
Ouais, il l’a dit. Il l’a même pensé. Mais il ne s’attendait pas à ce que le fameux doigt lui montre la sortie.
Je suis cocu, se dit Joël.
Kaël est parti avec l’autre prince sorcier, Moz, et les deux garçons. Le plus mignon des deux, Bambi, doit être diablement important. Kaël n’a pas hésité à payer le prix fort pour l’avoir. Il aurait pu attendre, mais il n’a pas voulu courir ce risque. Il le voulait, et tout de suite.
Ce n’est qu’un gamin, pourtant, s’est dit Joël. En quoi est-il important ? Plus que Silona, les zombies et la meute ?
Mais comment comprendre ce qui est important pour une créature qui n’a d’humain que l’aspect ?
Les objectifs de Kaël n’ont jamais été clairs aux yeux du jeune homme. Et comme ce n’est pas le genre de type à expliquer pourquoi il fait ça plutôt qu’autre chose… Non, c’est le genre à faire, tout bêtement.
Il n’est pas seul, se dit encore Joël. Il y en a d’autre comme lui. Ils se bagarrent, à leur façon, et moi, il m’a payé pour ça un certain temps.
Je dois l’oublier. Ma vie, désormais, va devoir se passer de ses ordres. Le problème, c’est que je ne sais pas du tout ce que je compte en faire, de ma putain de vie.
Je suis orphelin.
Il voit la fille de l’autre côté du comptoir. Elle nettoie le même verre depuis qu’il est entré dans le bar avec le journal local.
Ils sont seuls.
Leurs yeux se croisent. Elle sourit et Joël répond à son sourire.
Le jeune homme décide de ne plus se poser de questions. Sa vie, il ignore ce qu’il va en faire, mais c’est le cas de la plupart des gens. Ce qui compte, c’est ce qu’il va faire dans les heures qui suivent.
Et cette fille vient de lui indiquer la direction à suivre.
- J’ai de l’argent, dit-il. Je compte le dépenser, mais pas seul. Ça te branche ?
Elle l’examine avec attention avant de faire une moue dubitative. Après un moment d’hésitation, elle pose le verre scintillant derrière elle et hoche la tête affirmativement, avec un grand sourire.
Dans la vie, les gens qui se doivent d’être ensembles, même peu de temps, finissent toujours par se reconnaitre.