Esclave de son coeur

Chapitre 25 :

Luisa aida Sara à sortir de la baignoire, l'eau ayant refroidit durant leur conversation.

Maintenant, elles partageaient des secrets en commun, Sara refusant catégoriquement qu'elle révèle quoi que ce soit à leur entourage.

Il faut dire aussi à quel point elles n'avaient pas eu une vie aussi facile, surtout concernant Sara.

Gil, qui avait retrouvé miraculeusement la forme, avait fini par accepter de déjeuner.

Sara et Luisa arrivèrent dans la cuisine peu après.

Sara paraissait avoir retrouvé des couleurs, ce qui en surpris plus d'un dans la pièce.

Elles s'installèrent à table et commencèrent à déhjeuner en silence.

Au bout d'un moment, Maria leur demanda :

-On dirait que ça va mieux?...

-Oui maman, ça va mieux...Ne t'inquiète pas...lui répondit Luisa.

Ils achevèrent de déjeuner en silence puis Gil et Sara prirent congé de leurs hôtes.

Sur le chemin du retour, Gil était très préoccupé par l'état mental de Sara.

Il ne comprenait pas ce soudain changement d'humeur constaté lors de son arrivée dans la cuisine, et il n'était pas le seul.

Sitôt Gil et Sara partis, et Sancho retourné travailler avec ses chevaux, Maria questionna sa fille.

Elle avait senti que quelque chose s'était produit et voulait en savoir plus.

-Allons Luisa, tu veux bien m'expliquer ce qui s'est passé tout à l'heure avec Laura?...

-Maman, tu sais bien qu'il n'est pas de bon ton de trahir une amie, tu le sais aussi bien que moi...

-Mais je suis ta mère et j'ai le droit de partager certaines choses avec mes enfants...

-Non maman, pas ce genre de choses....

Maria toisa sa fille du regard.

C'était bien la première fois qu'elle lui parlait ainsi.

-Qu'est-ce qui te prends?...Depuis quand tu as cessé de te confier à moi?...

-S'il te plaît, c'est assez difficile comme ça...Laura ne veux pas que j'en parle et je respecterai ma parole, tu peux comprendre cela?...

Maria capitula et hocha positivement la tête.

-Désolée, je ne savais pas...mais elle a vécu quelque chose de grave, Julio comme nous tous voudrait la voir s'en sortir...Ne rien dire ne résoudra pas le problème...

-Je sais maman, mais ne t'inquiètes pas, je suis sûre que je peux vraiment l'aider...

-Qu'est-ce qui te fais dire cela?...

-Elle a accepté de me parler, c'est déjà pas mal...Je pense que je peux l'aider à aller beaucoup plus loin...Laisses-moi faire, tu veux?....

-D'accord...Je te fais confiance, ma fille...Si tu as besoin d'aide, nous sommes là, ne l'oublies pas...

Maria se leva et débarrassa la table, tandis que Luisa regagnait sa chambre.

Elle prit le téléphone et composa un numéro fébrilement.

Pendant ce temps, Gil et Sara était rentrés chez eux.

Sara s'isola immédiatement dans sa chambre et n'en sortit plus.

Gil chercha vainement à lui parler mais elle s'était enfermée à double-tour.

A la tombée de la nuit, il s'effondra sur son lit, épuisé.

Durant les jours suivants, Sara ne quitta plus la maison.

Gil devant travailler avec Sancho, Maria et Luisa se relayèrent auprès d'elle chaque jour.

Si sa relation avec Maria ne changea pas, en revanche il y avait eu une révolution dans sa relation avec Luisa.

En deux semaines, cette dernière parvint à la faire sortir de son mutisme puis Sara finit par se livrer à sa thérapeute.

Elle changea du jour au lendemain après cela.

Quelques semaines plus tard, le corps sans vie d'un jeune ranger fut découvert noyé dans la rivière.

Gil, ancien CSI et entomologiste, ne put résister à la tentation face à la découverte et osa proposer son aide au shérif local.

-Shérif, cet homme a été assassiné...dit Gil après une brève observation du corps.

Le shérif, comme le reste de l'assistance, fut très surpris par un tel diagnositc aussi rapide que révélateur.

-J'ai été policier par le passé...révéla-t-il.

-Pourquoi ne pas avoir continué?...lui demanda le shérif, très surpris.

-J'ai pas pu, c'est tout...J'ai changé de vie par sécurité...lui dit Gil, soucieux de trop en dire.

-Je vois... Vous ne risquez rien ici...

-Je regrette mais je ne souhaite pas en dire davantage...

Le shérif changea vite de sujet, ayant senti un malaise entre eux.

Gil s'en voulu d'avoir craqué pour ses premières amours mais voilà plus d'un an maintenant qu'il devait vivre caché de tous et son métier lui manquait.

Il espérait que le shérif ne chercherait pas plus loin.

En attendant, le shérif lui demanda de l'aider dans son enquête puis, deux semaines plus tard, celle-ci fut bouclée fautes d'éléments nouveaux.

L'homme retrouvé assassiné était le fils d'un notable de la bourgade, malheureusement réputé pour sa brutalité et son sens de l'honneur.

De ce fait, il avait plus d'ennemis que les pires tueurs en séries et tous ceux qui se firent connaitre avaient un alibi en béton.

Auprès des femmes, il avait la réputation d'un homme qui détestait qu'on lui résiste et aucune de celles qu'il fréquentait ou qu'il aurait pu harceler ne révéla quoi que ce soit de plus à ce sujet.

Pourtant, tout le monde savait plus ou moins ce qui arrivait à celles qui s'opposaient à lui car plusieurs d'entre elles avaient fini par quitter la ville après avoir été "approchées".

Mais, comme dans la plupart des villes et villages, la loi du silence était de rigueur, surtout dans ce genre d'affaire.

Quelques temps plus tard, Luisa finit par révéler à Sara ce qui s'était passé avec ce jeune homme.

En effet, depuis ce jour où elles s'étaient confiées l'une à l'autre, Luisa avait fini par trouver le courage de mettre fin à son calvaire et pour cela, elle avait appelé une de ses amies qui connaissait des gens capables d'y mettre un terme.

Bien sûr, pour ne pas éveiller les soupçons, elle lui avait menti, prétextant vouloir mettre fin à une histoire de braconnage, courant dans la région en tuant les braconneurs qui seraient pris en flagrant délit.

En clair, elle avoua à Sara être le commanditaire du meurtre de cet homme retrouvé noyé dans la rivière....

TBC...

Note de l'auteur :

Grâce à leurs révélations, Luisa trouve la force de mettre un terme à son propre cauchemar et parvient à aider Sara.

Gil, de son côté, réalise qu'il a peut-être commis un faux-pas en participant à une enquête locale...

Shahines.