les princes sorciers
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French › Originals
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Adult
Chapters:
32
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Disclaimer:
This is a work of fiction. Any resemblance of characters to actual persons, living or dead, is purely coincidental. The Author holds exclusive rights to this work. Unauthorized duplication is prohibited.
les affres de Georges
2. les affres de Georges
Est-ce qu’elle m’aime ? C’est la question que se pose Georges. Il aimerait demander ça directement à Victoria, mais il ne le fera pas. C’est inutile. Il l’a déjà fait et la réponse n’est jamais celle qu’il attend. Dans le meilleur des cas, il a droit à un petit sourire entendu, suivi de : Ne sois pas ridicule.
Il est ridicule. Il l’aime. Ça, il le sait. Depuis toujours. Même avant qu’il ne la rencontre, il le savait.
Lorsqu’il l’a vu pour la première fois, son cœur s’est arrêté de battre. Il se souvient très bien de cet instant. Il est assis dans l’amphithéâtre et la contemple deux rangs plus bas. Elle a l’air malheureux.
Elle est malheureuse à cause d’un homme qu’elle aime passionnément, un dénommé Shark. Ils viennent de rompre.
Tout ça, il l’a appris plus tard. A cet instant précis, il ne sait rien de son histoire. Il sait juste que c’est la femme de sa vie, celle pour laquelle il est prêt à tout.
Ce jour-là, ils ne se sont pas parlé. C’est venu plus tard.
Mais ce jour-là, ils se sont tout dits.
Ils se sont reconnus immédiatement. Lui, Georges Vilpain, garçon timide et rêveur, bêtement gentil comme l’a décrit un jour sa sœur. Elle, Victoria, avec ses grands yeux sombres, son visage angulaire, sa peau si douce… la fille mystérieuse dont il tombe instantanément amoureux.
Puis le troisième comparse, Thomas Martino, un italien, dragueur invétéré, bel homme, fuyant toute relation sérieuse…
Ils se sont reconnus pour ce qu’ils étaient : des passionnés d’archéologie. Le passé les fascine, peut-être parce que le présent les rebute ou qu’ils pensent y trouver des réponses.
Au bout de quelques jours, ils sont tout le temps ensembles.
Et ils le sont toujours. Plus proches les uns des autres que jamais, sur cette île étrange, à tenter de comprendre la civilisation qui est née ici, sans aucun contact avec le reste de l’humanité et qui, pour une raison mystérieuse, a disparu.
Victoria est-elle encore capable d’aimer ? se demande-il souvent. C’est comme si chaque être humain avait une boîte en lui, contenant tout son amour. Shark l’a vidé, cette boîte. Il ne reste rien pour les autres. C’est ce que Georges pense. Il ne reste rien pour moi, il ne reste rien pour personne.
Il laisse échapper un long soupir découragé.
Victoria s’arrête de marcher. Elle lui lance un regard froid avant de dire :
- La nuit est belle, le ciel dégagé. Il étincelle de milliers d’étoiles. C’est la pleine Lune. Nous sommes seuls. Il fait doux.
Elle a un petit rire avant d’ajouter :
- Tu me proposes d’aller me balader, juste toi et moi. Ça devrait être une promenade romantique. Tu me prendrais la main, me dirais que tu m’aimes, tu m’embrasserais… Et nous finirions par faire l’amour, là, dans l’herbe.
Elle ne rit plus lorsqu’elle conclue.
- Mais ce n’est pas ça, ton idée. Tu veux me parler de mon fils. Me faire culpabiliser comme lorsque j’ai voulu avorter. A l’époque, tu as réussi ton coup. Je me suis sentie coupable et je l’ai gardé… J’ai eu tort.
Georges la dévisage en se demandant s’il doit être admiratif devant sa force de caractère. Il l’est, mais cette admiration est teintée d’amertume.
Si tu n’es pas capable d’aimer, qui es-tu capable d’aimer ? C’est une question qu’il n’osera jamais poser. Il craint trop la réponse. Il ignore ce qu’elle serait, juste qu’elle ne lui plairait pas.
- Tu ne peux pas lui faire ça, finit-il par dire d’une voix douce.
- Depuis que je te connais, je ne t’ai jamais entendu élever la voix. C’est quelque chose que j’apprécie habituellement chez toi. Aujourd’hui, ça m’énerve…
Ça t’énerve, je sais, songe Georges. Tu sais ce que je vais dire, et tu n’as pas envie de l’entendre. Et moi, je sais ce que tu vas répondre.
La vie, parfois, est trop prévisible. Comme un filet d’eau qui passe dans un canal creusé depuis longtemps pour le guider.
- Tu ne peux pas lui faire ça, répète-il.
- C’est pourtant ce que je vais faire, réplique-t-elle. Comme toi, comme Thomas… Pour les mêmes raisons que vous, je vais accepter de renouveler mon contrat.
- Tu pourrais rentrer quelques temps. Nous pouvons nous passer de toi durant un mois ou deux, sans aucun problème… Tu sais ce qu’on dit : personne n’est indispensable.
- Oui, et les cimetières sont bourrés de crétins qui l’ont pensé, fait-elle en le défiant du regard.
Il baisse la tête d’un air désolé.
Est-ce qu’elle m’aime ? C’est la question que se pose Georges. Il aimerait demander ça directement à Victoria, mais il ne le fera pas. C’est inutile. Il l’a déjà fait et la réponse n’est jamais celle qu’il attend. Dans le meilleur des cas, il a droit à un petit sourire entendu, suivi de : Ne sois pas ridicule.
Il est ridicule. Il l’aime. Ça, il le sait. Depuis toujours. Même avant qu’il ne la rencontre, il le savait.
Lorsqu’il l’a vu pour la première fois, son cœur s’est arrêté de battre. Il se souvient très bien de cet instant. Il est assis dans l’amphithéâtre et la contemple deux rangs plus bas. Elle a l’air malheureux.
Elle est malheureuse à cause d’un homme qu’elle aime passionnément, un dénommé Shark. Ils viennent de rompre.
Tout ça, il l’a appris plus tard. A cet instant précis, il ne sait rien de son histoire. Il sait juste que c’est la femme de sa vie, celle pour laquelle il est prêt à tout.
Ce jour-là, ils ne se sont pas parlé. C’est venu plus tard.
Mais ce jour-là, ils se sont tout dits.
Ils se sont reconnus immédiatement. Lui, Georges Vilpain, garçon timide et rêveur, bêtement gentil comme l’a décrit un jour sa sœur. Elle, Victoria, avec ses grands yeux sombres, son visage angulaire, sa peau si douce… la fille mystérieuse dont il tombe instantanément amoureux.
Puis le troisième comparse, Thomas Martino, un italien, dragueur invétéré, bel homme, fuyant toute relation sérieuse…
Ils se sont reconnus pour ce qu’ils étaient : des passionnés d’archéologie. Le passé les fascine, peut-être parce que le présent les rebute ou qu’ils pensent y trouver des réponses.
Au bout de quelques jours, ils sont tout le temps ensembles.
Et ils le sont toujours. Plus proches les uns des autres que jamais, sur cette île étrange, à tenter de comprendre la civilisation qui est née ici, sans aucun contact avec le reste de l’humanité et qui, pour une raison mystérieuse, a disparu.
Victoria est-elle encore capable d’aimer ? se demande-il souvent. C’est comme si chaque être humain avait une boîte en lui, contenant tout son amour. Shark l’a vidé, cette boîte. Il ne reste rien pour les autres. C’est ce que Georges pense. Il ne reste rien pour moi, il ne reste rien pour personne.
Il laisse échapper un long soupir découragé.
Victoria s’arrête de marcher. Elle lui lance un regard froid avant de dire :
- La nuit est belle, le ciel dégagé. Il étincelle de milliers d’étoiles. C’est la pleine Lune. Nous sommes seuls. Il fait doux.
Elle a un petit rire avant d’ajouter :
- Tu me proposes d’aller me balader, juste toi et moi. Ça devrait être une promenade romantique. Tu me prendrais la main, me dirais que tu m’aimes, tu m’embrasserais… Et nous finirions par faire l’amour, là, dans l’herbe.
Elle ne rit plus lorsqu’elle conclue.
- Mais ce n’est pas ça, ton idée. Tu veux me parler de mon fils. Me faire culpabiliser comme lorsque j’ai voulu avorter. A l’époque, tu as réussi ton coup. Je me suis sentie coupable et je l’ai gardé… J’ai eu tort.
Georges la dévisage en se demandant s’il doit être admiratif devant sa force de caractère. Il l’est, mais cette admiration est teintée d’amertume.
Si tu n’es pas capable d’aimer, qui es-tu capable d’aimer ? C’est une question qu’il n’osera jamais poser. Il craint trop la réponse. Il ignore ce qu’elle serait, juste qu’elle ne lui plairait pas.
- Tu ne peux pas lui faire ça, finit-il par dire d’une voix douce.
- Depuis que je te connais, je ne t’ai jamais entendu élever la voix. C’est quelque chose que j’apprécie habituellement chez toi. Aujourd’hui, ça m’énerve…
Ça t’énerve, je sais, songe Georges. Tu sais ce que je vais dire, et tu n’as pas envie de l’entendre. Et moi, je sais ce que tu vas répondre.
La vie, parfois, est trop prévisible. Comme un filet d’eau qui passe dans un canal creusé depuis longtemps pour le guider.
- Tu ne peux pas lui faire ça, répète-il.
- C’est pourtant ce que je vais faire, réplique-t-elle. Comme toi, comme Thomas… Pour les mêmes raisons que vous, je vais accepter de renouveler mon contrat.
- Tu pourrais rentrer quelques temps. Nous pouvons nous passer de toi durant un mois ou deux, sans aucun problème… Tu sais ce qu’on dit : personne n’est indispensable.
- Oui, et les cimetières sont bourrés de crétins qui l’ont pensé, fait-elle en le défiant du regard.
Il baisse la tête d’un air désolé.