Remonter à la surface
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French › Originals
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Disclaimer:
This is a work of fiction. Any resemblance of characters to actual persons, living or dead, is purely coincidental. The Author holds exclusive rights to this work. Unauthorized duplication is prohibited.
Chapitre 3
Disclaimer : la marque Nutella ne m’appartient malheureusement pas ;_; tout comme Nesquick. Sinon même blabla que d’habitude, si vous n’avez pas 18 ans, vous n’avez pas le droit d’être sur ce site, et halte aux vols de fics et personnages. Vouala.
CHAPITRE 3
L’appartement de Noah se trouvait à environ 40 minutes du parc. Au bout de 10 minutes de marche, aucun des deux garçons n’avaient prononcés un mot.
_ « T’es vraiment pas très bavard…Noah ? »
_ « Hm ? » dit Noah en sortant de sa rêverie, « Excuse-moi, j’étais dans mon monde… »
_ « Ah ? Et où se trouve cet endroit ? » demanda Adrien, un sourire aux lèvres.
Les yeux de Noah fixèrent le vide pendant quelques secondes, avant qu’il réponde :
_ « Un endroit que tu ne choisirais pas à l’enfer… »
_ « T’exagèrerais pas un peu ? »
Noah laissa cette question en l’air. Une vingtaine de minutes plus tard, Noah s’arrêta devant un immeuble de 4 étages, ni insalubre ni luxueux.
_ « Voila, c’est chez moi…ton travail est fini… » dit Noah d’une voix douce.
_ « Oui on dirait…bon, ben, j’vais y aller alors » répondit Adrien, pas très convaincu.
Noah remarqua le soupçon de déception dans la voix de Adrien. Rassemblant son courage, il lui demanda :
_ « Err…est-ce que, euh, tu voudrais monter une minute ? ». Jamais il n’aurait pu croire que faire une simple proposition le ferait autant rougir.
Souriant involontairement devant la gêne de Noah, Adrien s’empressa de lui répondre.
_ « Biensur ! Et comme ça je suis sur que tu ne tomberas pas dans les escaliers, j’en serais la risée des gardes du corps. »
Noah s’engouffra dans l’entrée puis escalada les escaliers jusqu’au troisième étage. Là, il fouilla dans la poche arrière de son jeans pour trouver sa clef et ouvrit la porte. Adrien le suivit à l’intérieur.
_ « Tes parents sont pas encore rentrés ? »
Adrien avait enlevé ses baskets et était entrain de jeter un coup d’œil à l’appartement.
_ « Hum...et bien... » Noah se raidit en entendant Adrien parler de ses parents.
Ce dernier sentit le malaise de Noah, il préféra ne pas poursuivre sur ce terrain mais Noah continua.
_ « Je vis tout seul. Mes parents sont morts quand j’avais 9 ans… », baissant les yeux, il poursuivit, « J’ai vécu dans la rue pendant deux ans jusqu’à ce que Sid, mon, euh, assistant social, me recueille et j’habite ici depuis le début de l’année, depuis que je suis rentré à l’école… ».
Adrien garda son regard fixé sur Noah pendant son récit, quand il eut fini il s’approcha de lui, posa ses mains sur ses joues et lui releva la tête.
_ « Te dire que je suis désolé changera rien, et tu l’as certainement souvent entendu. », sur celle la Noah se dit « c’est cela, oui », il entendit Adrien continuer, « mais y’a aucune raison pour baisser la tête quand tu dis ça, tu devrais même garder la tête bien haute, tu mérites le respect Noah ». Adrien finit sa phrase avec un large sourire, ses yeux verts plongeant dans ceux bleu-nuit de Noah.
Ecarquillant les yeux, Noah murmura un « merci » qu’il eut à peine le temps de finir, car Adrien se pencha vers lui et posa doucement ses lèvres sur celle du plus petit garçon. Un simple effleurement de lèvres qui fit rater un battement au cœur de Noah. Celui-ci resta coi lorsque le jeune homme retira ses lèvres des siennes.
_ « C’était plus fort que moi…t’es tellement mignon. Je n’aurais pas dû ? »
Noah n’arriva qu’à balbutier, il avait l’impression d’avoir du coton dans la bouche.
_ « Non, enfin si, j’veux dire…err, ça ne m’a pas dérangé… ».
Adrien laissa échapper un petit rire, le petit brun était vraiment trop adorable, surtout quand il était gêné.
_ « J’vais devoir y aller, il est bientôt 21h30, tiens si t’as du temps libre, préviens-moi, on pourra sortir, enfin si ça te dit. »
Il lui tendit un morceau de papier sur lequel Noah découvrit un numéro de téléphone, ce dernier suivit Adrien dans l’entrée, puis sur le pas de la porte.
_ « Bien, à bientôt » dit Adrien d’une voix calme, avant de se retourner et de commencer à descendre dans la cage d’escalier. Après quelques secondes de blanc, Noah murmura un « à bientôt » dont il douta que le son puisse arriver jusqu’à Adrien mais celui-ci se retourna en souriant et lui adressa un signe de main.
Refermant la porte derrière lui, Noah se laissa glisser contre la porte, le visage entre les genoux.
_ « Qu’est-ce que je suis entrain de faire ? Qu’est-ce que je VAIS faire ? »
Jin ouvrit les yeux quand il entendit la respiration de l’homme à coté de lui se faire plus profonde. En évitant le moindre bruit il se glissa hors des draps et commença à ramasser ses vêtements dispersés dans la chambre. Il enfila son pantalon en cuir et sa chemise noire sans la boutonnée, et a pas calfeutrés quitta la pièce.
Une fois hors du bâtiment il alluma une cigarette, s’appuya dos contre le mur et souffla la fumée. Il vérifia que les billets ses trouvaient toujours dans sa poche, sur ce client il s’était fait 50€, rare mais toujours plaisant, le client était japonais lui aussi, c’est sûrement pour ça qu’il avait eu droit à un petit pourcentage. Se décollant du mur, il commença à partir en direction de chez lui, il était 03h00 et il était mort de fatigue. Il sortit son portable de son autre poche, priant pour que Sid ne lui ait pas assigné un autre client, vérifiant ses messages, il remarqua qu’il avait un nouveau message de Noah. Au fur et à mesure qu’il lisait, son sourcil droit s’élevait. Soupirant, il rangea son portable et changea de direction. Il marchait sur le trottoir, se demandant si un jour il allait pouvoir rentrer en paix chez lui. En général, il attendait Noah devant chez Sid. Rien à faire, il était toujours obligé de checker Noah, s’assurait qu’il allait bien, que ses clients n’avaient pas été trop rudes avec lui. Il ne pouvait pas s’empêcher de le materner…Materner, est-ce que c’est un terme qui convient pour désigner un prostitué de 19 ans qui s’inquiète comme une mère poule pour un plus jeune prostitué que lui ? Certains jours il se demandait si, en fin de compte, il n’était pas amoureux de Noah. L’idée lui paraissait parfois stupide et parfois, aussi évidente que 1 et 1 font 2. Après tout, il faisait partis du même monde tout les deux, leur différence d’âge n’était pas si large et il s’entendait excellemment bien. Plusieurs fois, il s’était imaginé le corps de Noah entre ses bras, il ne pouvait pas nier que le jeune garçon était très désirable, lui pourrait apporter l’amour que le petit brun méritait, des caresses et des baisers partagés volontairement. Quand il imaginait tout ces hommes déjà passés sur Noah, leurs mains grossières et vicieuses sur ce petit corps mince et fragile, sa peau si pâle, le possédant sans aucune douceur, conscient uniquement de leur propre plaisir et pas de la douleur qu’ils pouvaient infliger au garçon, ça le répugnait… Jin lui, lui ferait l’amour tendrement, sur un commun accord, par sentiment, et pas seulement pour satisfaire un besoin charnel. Non, non ! Il ne devait pas penser à ça, il doutait fortement que Noah ait les mêmes idées. Il secoua la tête et accéléra le pas. Au bout d’un moment, il finit par arriver devant l’immeuble où vivait Noah, il espérait que le petit brun n’était pas endormi, il détestait le réveiller, il avait encore moins d’heure de sommeil que lui, alternant école et job de nuit, comme il le disait lui même. Comment est-ce que Noah pouvait bien faire pour être aussi bien classé dans son école et ne dormir que 3-4 heures par nuit ? « Surdose de caféine ou énergie du désespoir » songea Jin.
Poussant la porte d’entrée, il monta les marches 2 par 2 et arriva devant l’appartement du garçon. Il préféra ne pas toquer au cas où Noah serait endormi, il enleva ses chaussures et se dirigea vers la chambre du petit brun où il voyait de la lumière sous la porte.
Couché tout habillé, Noah était roulé en boule sur son lit sans même avoir pris la peine de sa glisser sous ses couvertures. Jin ne pus s’empêcher de sourire. Doucement, il s’approcha du lit et caressa les cheveux soyeux du petit brun. « Fin et doux comme ceux d’un bébé » pensa Jin. Il décida qu’il valait mieux laisser Noah dormir, visiblement il était perturbé : ses larmes avaient laissées des sillons sur ses joues et il serrait compulsivement sa couette dans son poing. En faisant le moins de bruit possible, le japonais sortit de la chambre et se dirigea dans le salon pour passer une nuit, au combien agréable pensa-t-il ironiquement, sur la canapé. Il aurait tout le temps demain de demander à Noah pourquoi celui-ci l’avait empêché de rejoindre son moelleux et chaleureux lit. Il se déshabilla, laissant uniquement son boxer sur lui puis se coucha. Après quelques minutes à prier que le problème du petit brun ne soit pas Sid, il finit par s’endormir.
Noah ouvrit doucement les yeux pour voir le soleil d’Avril percer à travers la fenêtre de sa chambre. Il les referma rapidement, il faisait bien trop clair pour ses yeux fatigués d’avoir pleurer toute la nuit. Il passa quelques minutes à ne rien faire, toujours couché dans le creux tout chaud qu’il avait creusé pendant son sommeil, puis décida de se lever enfin. N’empêche, il n’y a rien de mieux que se lever le matin en sachant qu’on a pas cours. Sur cette pensée enthousiaste, Noah sortit de sa chambre et se dirigea vers la cuisine. Au passage, il remarqua des chaussures dans l’entrée, en passant la tête dans l’entrebâillure du salon, il confirma ses doutes sur la présence de Jin. Son ami était donc finalement venu songea le garçon avec une pointe de culpabilité. Il avait du s’endormir à force de pleurer et en arrivant Jin n’avait sûrement pas voulu le réveiller.
Reprenant son chemin vers la cuisine, Noah ouvrit un placard et en sortit deux bols qu’il posa sur la table derrière lui. Puis ouvrit un tiroir pour en tirer deux cuillères et un couteau qu’il posa à coté des bols. Cherchant dans un placard plus bas, il réussit à extirper un pot de nutella, un paquet de pain de mie, du chocolat en poudre et du café soluble. Il mit de l’eau dans la bouilloire et une casserole de lait sur la plaque chauffante et entreprit d’aller réveiller Jin. Après quelques secousses (sans effet), Noah s’assit sur la taille du japonais, une jambe de chaque coté de son ventre, et lui laboura le torse de coup de poing.
_ « Jiiiiin !! Allez espèce de grosse feignasse ! Réveille toi ! »
Agacé par les picotements sur sa poitrine, Jin ouvrit un œil en grognement, voyant Noah à califourchon sur lui, un rictus pervers apparu sur ses lèvres.
_ « Hmm, j’aime quand tu es aussi entreprenant le matin, soleil de mes jours ». Sur ce, il attrapa Noah par la nuque, le tira vers lui et l’embrassa doucement sur les lèvres.
Le petit brun, trop choqué pour répondre mit quelques secondes à comprendre ce qui lui arrivait.
_ « Sale pervers ! T’as pas honte de profiter de ma gentillesse comme ça ! »
Avec un coup de poing sur l’épaule, Noah descendit du jeune homme et retourna dans la cuisine, suivit de très prêt par un Jin hilare.
_ « Et t’as même préparé le petit déj’…Noah t’es une perle, tu veux m’épouser ? »
Evitant de justesse une pantoufle, Jin s’assit à table, pendant que Noah enlevait la casserole du feu et éteignait la bouilloire. Il les posa sur la table et s’assit aussi. Ils commencèrent à déjeuner, Jin et son bol de café noir, et Noah rendant grâce aux tartines de nutella et au nesquick. Ce fut le japonais qui brisa le silence.
_ « Qu’est-ce qui s’est passé hier soir choupinet ? »
Le garçon qui allait mordre dans une tartine s’arrêta net et la reposa sur la table. Il soupira.
_ « Hier après midi, quand on s’est séparés, je suis allé au parc, pour prendre des photos, et puis je…suis parti dans mon petit monde, j’étais couché dans l’herbe et j’avais pas vu que la nuit était tombée…jusqu’à ce que quelqu’un arrive et me surprenne… »
_ « Quelqu’un…qui ? » demanda Jin qui devenait soupçonneux.
_ « Ben…lui… »
_ « Lui…le garçon de l’autre jour ? Encore ?! » s’exclama le japonais, légèrement irrité.
_ « Hum hum… » se contenta d’acquiescer Noah.
_ « Et ensuite ? »
_ « Il m’a raccompagné à la maison, et je l’ai invité à monter… »
Le visage du jeune homme aux cheveux noir perdit toutes expressions.
_ « Et alors ? T’as couché avec lui ? » Il laissa échapper un ricanement, « Fidèle à ta réputation hein… »
SBLAF !
Il posa sa main sur sa joue douloureuse, certain d’avoir la marque de la main de Noah. Il n’eut même pas le temps de se retourner qu’il entendit la porte de la chambre du garçon claquer bruyamment.
CHAPITRE 3
L’appartement de Noah se trouvait à environ 40 minutes du parc. Au bout de 10 minutes de marche, aucun des deux garçons n’avaient prononcés un mot.
_ « T’es vraiment pas très bavard…Noah ? »
_ « Hm ? » dit Noah en sortant de sa rêverie, « Excuse-moi, j’étais dans mon monde… »
_ « Ah ? Et où se trouve cet endroit ? » demanda Adrien, un sourire aux lèvres.
Les yeux de Noah fixèrent le vide pendant quelques secondes, avant qu’il réponde :
_ « Un endroit que tu ne choisirais pas à l’enfer… »
_ « T’exagèrerais pas un peu ? »
Noah laissa cette question en l’air. Une vingtaine de minutes plus tard, Noah s’arrêta devant un immeuble de 4 étages, ni insalubre ni luxueux.
_ « Voila, c’est chez moi…ton travail est fini… » dit Noah d’une voix douce.
_ « Oui on dirait…bon, ben, j’vais y aller alors » répondit Adrien, pas très convaincu.
Noah remarqua le soupçon de déception dans la voix de Adrien. Rassemblant son courage, il lui demanda :
_ « Err…est-ce que, euh, tu voudrais monter une minute ? ». Jamais il n’aurait pu croire que faire une simple proposition le ferait autant rougir.
Souriant involontairement devant la gêne de Noah, Adrien s’empressa de lui répondre.
_ « Biensur ! Et comme ça je suis sur que tu ne tomberas pas dans les escaliers, j’en serais la risée des gardes du corps. »
Noah s’engouffra dans l’entrée puis escalada les escaliers jusqu’au troisième étage. Là, il fouilla dans la poche arrière de son jeans pour trouver sa clef et ouvrit la porte. Adrien le suivit à l’intérieur.
_ « Tes parents sont pas encore rentrés ? »
Adrien avait enlevé ses baskets et était entrain de jeter un coup d’œil à l’appartement.
_ « Hum...et bien... » Noah se raidit en entendant Adrien parler de ses parents.
Ce dernier sentit le malaise de Noah, il préféra ne pas poursuivre sur ce terrain mais Noah continua.
_ « Je vis tout seul. Mes parents sont morts quand j’avais 9 ans… », baissant les yeux, il poursuivit, « J’ai vécu dans la rue pendant deux ans jusqu’à ce que Sid, mon, euh, assistant social, me recueille et j’habite ici depuis le début de l’année, depuis que je suis rentré à l’école… ».
Adrien garda son regard fixé sur Noah pendant son récit, quand il eut fini il s’approcha de lui, posa ses mains sur ses joues et lui releva la tête.
_ « Te dire que je suis désolé changera rien, et tu l’as certainement souvent entendu. », sur celle la Noah se dit « c’est cela, oui », il entendit Adrien continuer, « mais y’a aucune raison pour baisser la tête quand tu dis ça, tu devrais même garder la tête bien haute, tu mérites le respect Noah ». Adrien finit sa phrase avec un large sourire, ses yeux verts plongeant dans ceux bleu-nuit de Noah.
Ecarquillant les yeux, Noah murmura un « merci » qu’il eut à peine le temps de finir, car Adrien se pencha vers lui et posa doucement ses lèvres sur celle du plus petit garçon. Un simple effleurement de lèvres qui fit rater un battement au cœur de Noah. Celui-ci resta coi lorsque le jeune homme retira ses lèvres des siennes.
_ « C’était plus fort que moi…t’es tellement mignon. Je n’aurais pas dû ? »
Noah n’arriva qu’à balbutier, il avait l’impression d’avoir du coton dans la bouche.
_ « Non, enfin si, j’veux dire…err, ça ne m’a pas dérangé… ».
Adrien laissa échapper un petit rire, le petit brun était vraiment trop adorable, surtout quand il était gêné.
_ « J’vais devoir y aller, il est bientôt 21h30, tiens si t’as du temps libre, préviens-moi, on pourra sortir, enfin si ça te dit. »
Il lui tendit un morceau de papier sur lequel Noah découvrit un numéro de téléphone, ce dernier suivit Adrien dans l’entrée, puis sur le pas de la porte.
_ « Bien, à bientôt » dit Adrien d’une voix calme, avant de se retourner et de commencer à descendre dans la cage d’escalier. Après quelques secondes de blanc, Noah murmura un « à bientôt » dont il douta que le son puisse arriver jusqu’à Adrien mais celui-ci se retourna en souriant et lui adressa un signe de main.
Refermant la porte derrière lui, Noah se laissa glisser contre la porte, le visage entre les genoux.
_ « Qu’est-ce que je suis entrain de faire ? Qu’est-ce que je VAIS faire ? »
Jin ouvrit les yeux quand il entendit la respiration de l’homme à coté de lui se faire plus profonde. En évitant le moindre bruit il se glissa hors des draps et commença à ramasser ses vêtements dispersés dans la chambre. Il enfila son pantalon en cuir et sa chemise noire sans la boutonnée, et a pas calfeutrés quitta la pièce.
Une fois hors du bâtiment il alluma une cigarette, s’appuya dos contre le mur et souffla la fumée. Il vérifia que les billets ses trouvaient toujours dans sa poche, sur ce client il s’était fait 50€, rare mais toujours plaisant, le client était japonais lui aussi, c’est sûrement pour ça qu’il avait eu droit à un petit pourcentage. Se décollant du mur, il commença à partir en direction de chez lui, il était 03h00 et il était mort de fatigue. Il sortit son portable de son autre poche, priant pour que Sid ne lui ait pas assigné un autre client, vérifiant ses messages, il remarqua qu’il avait un nouveau message de Noah. Au fur et à mesure qu’il lisait, son sourcil droit s’élevait. Soupirant, il rangea son portable et changea de direction. Il marchait sur le trottoir, se demandant si un jour il allait pouvoir rentrer en paix chez lui. En général, il attendait Noah devant chez Sid. Rien à faire, il était toujours obligé de checker Noah, s’assurait qu’il allait bien, que ses clients n’avaient pas été trop rudes avec lui. Il ne pouvait pas s’empêcher de le materner…Materner, est-ce que c’est un terme qui convient pour désigner un prostitué de 19 ans qui s’inquiète comme une mère poule pour un plus jeune prostitué que lui ? Certains jours il se demandait si, en fin de compte, il n’était pas amoureux de Noah. L’idée lui paraissait parfois stupide et parfois, aussi évidente que 1 et 1 font 2. Après tout, il faisait partis du même monde tout les deux, leur différence d’âge n’était pas si large et il s’entendait excellemment bien. Plusieurs fois, il s’était imaginé le corps de Noah entre ses bras, il ne pouvait pas nier que le jeune garçon était très désirable, lui pourrait apporter l’amour que le petit brun méritait, des caresses et des baisers partagés volontairement. Quand il imaginait tout ces hommes déjà passés sur Noah, leurs mains grossières et vicieuses sur ce petit corps mince et fragile, sa peau si pâle, le possédant sans aucune douceur, conscient uniquement de leur propre plaisir et pas de la douleur qu’ils pouvaient infliger au garçon, ça le répugnait… Jin lui, lui ferait l’amour tendrement, sur un commun accord, par sentiment, et pas seulement pour satisfaire un besoin charnel. Non, non ! Il ne devait pas penser à ça, il doutait fortement que Noah ait les mêmes idées. Il secoua la tête et accéléra le pas. Au bout d’un moment, il finit par arriver devant l’immeuble où vivait Noah, il espérait que le petit brun n’était pas endormi, il détestait le réveiller, il avait encore moins d’heure de sommeil que lui, alternant école et job de nuit, comme il le disait lui même. Comment est-ce que Noah pouvait bien faire pour être aussi bien classé dans son école et ne dormir que 3-4 heures par nuit ? « Surdose de caféine ou énergie du désespoir » songea Jin.
Poussant la porte d’entrée, il monta les marches 2 par 2 et arriva devant l’appartement du garçon. Il préféra ne pas toquer au cas où Noah serait endormi, il enleva ses chaussures et se dirigea vers la chambre du petit brun où il voyait de la lumière sous la porte.
Couché tout habillé, Noah était roulé en boule sur son lit sans même avoir pris la peine de sa glisser sous ses couvertures. Jin ne pus s’empêcher de sourire. Doucement, il s’approcha du lit et caressa les cheveux soyeux du petit brun. « Fin et doux comme ceux d’un bébé » pensa Jin. Il décida qu’il valait mieux laisser Noah dormir, visiblement il était perturbé : ses larmes avaient laissées des sillons sur ses joues et il serrait compulsivement sa couette dans son poing. En faisant le moins de bruit possible, le japonais sortit de la chambre et se dirigea dans le salon pour passer une nuit, au combien agréable pensa-t-il ironiquement, sur la canapé. Il aurait tout le temps demain de demander à Noah pourquoi celui-ci l’avait empêché de rejoindre son moelleux et chaleureux lit. Il se déshabilla, laissant uniquement son boxer sur lui puis se coucha. Après quelques minutes à prier que le problème du petit brun ne soit pas Sid, il finit par s’endormir.
Noah ouvrit doucement les yeux pour voir le soleil d’Avril percer à travers la fenêtre de sa chambre. Il les referma rapidement, il faisait bien trop clair pour ses yeux fatigués d’avoir pleurer toute la nuit. Il passa quelques minutes à ne rien faire, toujours couché dans le creux tout chaud qu’il avait creusé pendant son sommeil, puis décida de se lever enfin. N’empêche, il n’y a rien de mieux que se lever le matin en sachant qu’on a pas cours. Sur cette pensée enthousiaste, Noah sortit de sa chambre et se dirigea vers la cuisine. Au passage, il remarqua des chaussures dans l’entrée, en passant la tête dans l’entrebâillure du salon, il confirma ses doutes sur la présence de Jin. Son ami était donc finalement venu songea le garçon avec une pointe de culpabilité. Il avait du s’endormir à force de pleurer et en arrivant Jin n’avait sûrement pas voulu le réveiller.
Reprenant son chemin vers la cuisine, Noah ouvrit un placard et en sortit deux bols qu’il posa sur la table derrière lui. Puis ouvrit un tiroir pour en tirer deux cuillères et un couteau qu’il posa à coté des bols. Cherchant dans un placard plus bas, il réussit à extirper un pot de nutella, un paquet de pain de mie, du chocolat en poudre et du café soluble. Il mit de l’eau dans la bouilloire et une casserole de lait sur la plaque chauffante et entreprit d’aller réveiller Jin. Après quelques secousses (sans effet), Noah s’assit sur la taille du japonais, une jambe de chaque coté de son ventre, et lui laboura le torse de coup de poing.
_ « Jiiiiin !! Allez espèce de grosse feignasse ! Réveille toi ! »
Agacé par les picotements sur sa poitrine, Jin ouvrit un œil en grognement, voyant Noah à califourchon sur lui, un rictus pervers apparu sur ses lèvres.
_ « Hmm, j’aime quand tu es aussi entreprenant le matin, soleil de mes jours ». Sur ce, il attrapa Noah par la nuque, le tira vers lui et l’embrassa doucement sur les lèvres.
Le petit brun, trop choqué pour répondre mit quelques secondes à comprendre ce qui lui arrivait.
_ « Sale pervers ! T’as pas honte de profiter de ma gentillesse comme ça ! »
Avec un coup de poing sur l’épaule, Noah descendit du jeune homme et retourna dans la cuisine, suivit de très prêt par un Jin hilare.
_ « Et t’as même préparé le petit déj’…Noah t’es une perle, tu veux m’épouser ? »
Evitant de justesse une pantoufle, Jin s’assit à table, pendant que Noah enlevait la casserole du feu et éteignait la bouilloire. Il les posa sur la table et s’assit aussi. Ils commencèrent à déjeuner, Jin et son bol de café noir, et Noah rendant grâce aux tartines de nutella et au nesquick. Ce fut le japonais qui brisa le silence.
_ « Qu’est-ce qui s’est passé hier soir choupinet ? »
Le garçon qui allait mordre dans une tartine s’arrêta net et la reposa sur la table. Il soupira.
_ « Hier après midi, quand on s’est séparés, je suis allé au parc, pour prendre des photos, et puis je…suis parti dans mon petit monde, j’étais couché dans l’herbe et j’avais pas vu que la nuit était tombée…jusqu’à ce que quelqu’un arrive et me surprenne… »
_ « Quelqu’un…qui ? » demanda Jin qui devenait soupçonneux.
_ « Ben…lui… »
_ « Lui…le garçon de l’autre jour ? Encore ?! » s’exclama le japonais, légèrement irrité.
_ « Hum hum… » se contenta d’acquiescer Noah.
_ « Et ensuite ? »
_ « Il m’a raccompagné à la maison, et je l’ai invité à monter… »
Le visage du jeune homme aux cheveux noir perdit toutes expressions.
_ « Et alors ? T’as couché avec lui ? » Il laissa échapper un ricanement, « Fidèle à ta réputation hein… »
SBLAF !
Il posa sa main sur sa joue douloureuse, certain d’avoir la marque de la main de Noah. Il n’eut même pas le temps de se retourner qu’il entendit la porte de la chambre du garçon claquer bruyamment.