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French › Anime
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Disclaimer:
I do not own the anime/manga that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
Chapitre 3
LIBRE
Auteur : Annette
Disclaimer : les personnages d’Ai no Kusabi ne m’appartiennent malheureusement pas tous les autres seront ma création exclusive en particulier ce cher docteur Linas.
Couple : IasonxRiki bien sûr , s’il y en a d’autres ce sera une surprise
Genre : euh angst, yaoi bien sûr, violence par précaution pour les prochains chapitres
Béta : Andarta à qui je dois dire beaucoup de merci pour m’avoir encouragée à mettre mes idées par écrit et dont j’adore les commentaires personnels.
Note : Cette fiction est basée principalement sur la traduction de la nouvelle Ai no Kusabi par Rieko Yoshiara dont la traduction en espagnol se trouve sur le site suivant : http://es.geocities.com/ai_no_kusabi_2000/ankmain.htm.
CHAPITRE 3 :
Un frisson dans son dos, des doigts légers qui l’effleuraient, Riki se retourna à moitié réveillé. Il sentit une main lui caresser le torse pendant que des lèvres gourmandes lui dévoraient la nuque en murmurant :
- Riki, réveille-toi.
Iason, c’était la voix de Iason. Riki émergea brutalement du demi-sommeil et se redressa dans le lit. Le Blondie était là, assis, impeccablement habillé, manifestement prêt pour sa journée de travail.
- N’oublie pas le rendez-vous à Kalga, Riki. Ce matin, je t’ai laissé dormir mais tu dois te préparer maintenant. Je ne tolèrerais pas que mon pet soit en retard à une convocation que je lui ai moi-même fait fixer. Et puis, Riki, soyons clairs dès le départ, je ne tolèrerais pas non plus les comportements agressifs et infantiles auxquels tu te laissais aller précédemment. J’attends de mon pet plus de dignité, c’est entendu Riki ?
Pris de court, ce dernier hocha la tête pour montrer à Iason qu’il avait compris le message. Toutes ses interrogations, toutes ses pensées d’hier n’avaient plus de raison d’être, il avait choisi, maintenant était venu le temps d’assumer et de se comporter un minimum comme un pet. Il soupira profondément. Le lit était vraiment trop agréable mais il ne pourrait pas s’y cacher indéfiniment. Riki se décida à quitter son refuge et se leva pour aller prendre sa douche. Iason l’attrapa pour le plaquer contre lui et l’embrasser passionnément. Quand Riki n’eut presque plus de souffle, le Blondie se recula, le laissant pantelant.
- Je te verrai plus tard dans la journée, Riki.
Et Iason s’en alla, laissant Riki frustré, seul, au milieu de la chambre. Ce dernier, lui jeta un regard noir, puis reprit le chemin de la salle de bain. Il avait une douche à prendre. Il se glissa sous le jet d’eau très chaud dans une vaine tentative pour se changer les idées et oublier les lèvres de Iason sur les siennes. Il se passa le doigt délicatement sur la bouche. Un gémissement lui échappa. Iason avait éveillé un feu en lui qui ne voulait pas s’éteindre.
Il commença à se caresser le torse et descendit rapidement vers son sexe durci. Il ne tiendrait pas longtemps. Malgré l’humiliation d’hier soir, penser à Iason, sentir son parfum, revoir son regard de glace suffisaient à le rendre fou de plaisir. Il haletait, sentant les milliers de gouttes d’eau qui suivaient les courbes de son corps lui échauffant les sens comme les mains du Blondie l’avaient fait la nuit dernière. Le rythme de sa main s’accéléra, il se cambra encore plus et explosa enfin. Il dut s’appuyer de ses mains aux parois de la douche pendant plusieurs minutes avant de pouvoir reprendre son souffle. Quand il y arriva, il finit de prendre sa douche rapidement. Iason lui avait ordonné de ne pas être en retard et il ne voulait pas commencer son deuxième séjour à Eos de cette manière.
En ouvrant le placard qui lui était réservé, il retrouva tous ses vêtements, personne n’y avait touché. Une nouvelle preuve que Iason n’avait jamais eu l’intention de le laisser partir contrairement à ce qu’il avait voulu croire. Il choisit rapidement un jean noir moulant et un tee-shirt assez long pour recouvrir son torse. Il reprit sa veste habituelle et se dirigea vers la cuisine où Kyaru devait l’attendre.
En effet, le serviteur lui avait préparé son petit-déjeuner habituel, ses toasts étaient beurrés comme il les aimait et son café assez fort pour lui. Iason lui avait-il dit ce que Riki préférait manger ? Il le saurait plus tard, il devait se dépêcher, Kyaru lui indiqua rapidement qu’ils allaient être très en retard s’il ne se hâtait pas. Il expédia son repas et alla se laver les dents rapidement. Il retrouva Kyaru dans l’entrée du penthouse. Le serviteur s’était habillé pour sortir, son uniforme blanc et bleu azur mettait en valeur sa peau pâle et ses yeux ciel sous une chevelure châtain aux reflets dorés. Sa silhouette fine correspondait aux critères de beauté ultime pour Eos, Katze l’avait bien choisi pour mettre en valeur Iason.
Kyaru regarda le pet arriver en tremblant. Il n’avait pas appris à gérer un bâtard dans sa formation. Il ne devait avoir affaire qu’à des pets issus des meilleures filières. Et voilà que lui, le serviteur de Iason Mink, le premier Blondie de Tanagura, devait s’occuper de ça ! Comment allait-il réussir ? Il ne voulait pas décevoir son maître, il avait trop bien été terrorisé au Gardian pour avoir d’autres pensées. Katze avait bien essayé de le rassurer la veille au soir mais sans succès. Enfin il se dirigea vers la porte en espérant que le pet le suivrait sans discuter et se sentit bien soulagé quand ce fut le cas. Ils prirent l’ascenseur sans dire un mot jusqu’au parking où Kyaru se dirigea vers le véhicule qui lui était assigné. Il ouvrit la porte au pet comme il devait le faire et celui-ci monta dans la voiture, toujours silencieux. En refermant la porte, le serviteur ne put s’empêcher de soupirer : pour l’instant tout s’était bien passé.
Quand il se mit au volant, il sursauta violemment en sentant une main se poser sur son épaule.
- Kyaru, je ne sais pas ce qu’on t’a raconté sur moi, mais je n’ai aucune intention de te causer des problèmes.
- Sir Riki, je suis désolé, je ne voulais pas vous faire mauvaise impression.
- Kyaru, d’abord quand on est seul, tu m’appelleras Riki, s’il te plaît. Je sais que c’est la norme mais je ne pense pas mériter autant d’égards. Ensuite, ce n’est pas parce que je suis un pet que j’ai beaucoup plus de valeurs que toi, tu sais. Ici, les seuls qui comptent un peu, ce sont les Blondies. Serviteurs et pets ne sont pas si différents malgré ce qu’on a pu te dire au Gardian ou ce que les pets issus de l’Académie peuvent penser. Et puisque nous devrons vivre dans le même appartement maintenant, j’espère que nous pourrons être amis, au moins dans l’intimité du penthouse.
- Sir Riki….hum Riki, je ne sais pas quoi dire… répondit Kyaru très embarrassé.
- Si tu démarrais, je vais finir par être très en retard cette fois, si tu ne rattrapes pas du temps en conduisant.
Kyaru ne se le fit pas dire deux fois. Il démarra presque violemment et passa en mode hovercraft pour essayer d’arriver à neuf heures à Kalga. Riki se rassit tranquillement derrière. Il avait perturbé le serviteur, il en était sûr. Ce dernier était trop habitué aux pets arrogants de l’Académie. Il lui faudrait du temps pour gagner sa confiance et pour que Kyaru lui parle plus librement. Enfin, il allait arriver à la clinique, il lui fallait se concentrer pour passer ce moment très désagréable qui s’annonçait.
Ils se garèrent à l’entrée sur une des places réservées aux privilégiés. Kyaru lui ouvrit la porte de la voiture mais Riki mit un point d’honneur à l’attendre pour qu’ils rentrent ensemble dans la clinique. Le hall était plein de pets et de Blondies et d’élites de tout rangs. Dès qu’ils apparurent, les bruits de discussions cessèrent. Des dizaines de yeux perçants, jaloux, incrédules fixaient Riki. Kyaru aurait voulu disparaître. Il était habitué à être regardé avec envie pour être si proche de Iason Mink mais autant d’insistance le dépassait. Riki, lui, semblait impassible. Il faisait, en réalité, beaucoup d’efforts pour ne rien montrer mais il sentait une rage monter en lui plus il avançait dans le hall. Il essaya de contrôler sa respiration et suivit Kyaru jusqu’à l’accueil. Celui-ci se présenta et demanda où le pet de Sir Iason Mink devait se présenter. Ils suivirent les instructions données et se dirigèrent vers un ascenseur privé qui devait les amener au dernier étage de la clinique. En tant que pet du premier consul, Riki avait droit aux meilleurs soins et ceux-ci étaient organisés au sommet du bâtiment. Comme par hasard, pensa-t-il ironiquement.
Quand les portes s’ouvrirent, ils se trouvèrent dans une entrée somptueusement décorée, avec un sol en marbre blanc. Riki n’avait pas goûté à ce luxe-là, précédemment. Les choses avaient changé en un an. Kyaru les annonça encore une fois à l’accueil. On lui donna le numéro de la chambre où Riki devait se présenter mais il apprit avec regret qu’il ne pouvait pas accompagner le pet. Comme le serviteur semblait inquiet, Riki s’approcha de lui pour le rassurer.
- Ne t’inquiète pas, Kyaru, je ne quitterai pas la clinique sans escorte, je te le promets. Tu peux repartir à l’appartement, tu as assez à y faire.
Hésitant, le serviteur lui sourit et décida finalement de lui faire confiance. Il indiqua à Riki où il devait se rendre et le laissa seul. Tête baissée, ce dernier se dirigea vers la chambre numéro 1.
- Z107M ? une voix demanda derrière lui.
Il se retourna pour voir un élite aux cheveux bleu nuit se diriger vers lui. Il hocha la tête discrètement. L’infirmier ouvrit la porte de la chambre et le fit entrer :
- Déshabille-toi et allonge-toi, tous les examens auront lieu ici.
Seul, Riki regarda la chambre. Elle était spacieuse, aussi grande à elle seule que son ancien appartement de Céres. Le lit était un lit d’hôpital bien sûr mais assez large pour un Blondie et les draps étaient doux comme la soie au toucher. Deux fenêtres permettaient à un soleil agréable d’inonder la pièce. Deux sièges imposants et plusieurs placards en bois précieux finissaient la décoration. Une autre porte se révéla être l’accès à une salle de bain privative où une baignoire adaptée pour les invalides et une douche imposante étaient les éléments les plus marquants des équipements disponibles. Riki soupira, il ne se souvenait pas avoir eu accès à une chambre aussi luxueuse lors de son premier séjour à Eos lorsqu’il avait du subir des soins à Kalga. Enfin il chercherait à comprendre les buts de Iason plus tard, il lui fallait se préparer pour l’épreuve qui l’attendait. Il se déshabilla et s’allongea sur le lit, attendant ces tourmenteurs qui n’allaient plus tarder.
Quelques minutes plus tard, l’infirmier revint avec un plateau portant plusieurs tubes et de quoi faire une prise de sang. Il s’installa et attrapa le bras gauche de Riki. L’aiguille rentra rapidement et efficacement dans son bras et les tubes se remplirent très vite. Quand il eut fini, il repartit sans dire un mot après avoir appliqué un drôle de pansement qui piquait sur la peau. Riki avait oublié le pouvoir de Iason. Si l’infirmier lui avait maltraité le bras, le Blondie l’aurait vu et n’aurait pas apprécié, c’est sûr. Le moral de Riki remonta un peu. La situation ne serait pas plaisante mais les médecins ne pouvaient pas laisser de cicatrices ou trop le maltraiter, son « maître » le protégeait.
Le temps passa et Riki se demanda s’il n’allait pas s’endormir. Il n’osait pas bouger du lit. Il ne voulait pas donner prise à une seule critique. « Ils » seraient trop contents. La porte s’ouvrit pour laisser la place au même infirmier, accompagné cette fois. Il tirait un chariot sur lequel se trouvait une sorte de plaque extensible. Un autre infirmier le suivait lui aussi aux cheveux bleus et un autre élite argenté cette fois était derrière. Il portait un badge de médecin où le nom Dr Linas était imprimé. C’est ce dernier qui donna les ordres. La plaque fut fixée au lit au-dessus de Riki et le lit fut mis en position totalement allongée. Riki reçut l’ordre de ne pas bouger. Une drôle de lumière bleutée l’aveugla et lui fit perdre la notion du temps. Il revint à lui sous l’effet d’une claque magistrale donnée par le médecin.
- Sur le ventre ! Ordonna une voix glaciale.
Riki secoua la tête en se demandant bien ce qui lui était arrivé. Il se tourna laborieusement et posa son front sur le lit. Sa joue picotait encore, ce docteur n’avait pas hésité à le frapper. Encore un élite qui ne devait pas apprécier le comportement de Iason et était prêt à le lui faire payer à lui, Riki. Autant ne pas le tenter en essayant de tourner la tête. Quand l’ordre de rester immobile fut de nouveau énoncé, cette fois il préféra fermer les yeux et faire attention aux bruits autour de lui dans la chambre. Une sorte de sifflement semblait venir de la plaque au-dessus de son lit. Quand il cessa, les hommes autour de lui s’agitèrent mais il ne prit pas le risque de se retourner de suite. Un autre bruit l’informa que le chariot requittait la chambre et là, il se risqua à ouvrir les yeux, il était de nouveau seul. En poussant un profond soupir, il se retourna et s’allongea. Ce n’était que le début de son deuxième séjour à Eos et les humiliations commençaient déjà. Enfin, puisqu’il était de nouveau seul autant en profiter pour essayer de dormir un peu. Le docteur ne se gênerait pas pour le réveiller lorsqu’il en aurait besoin.
Il s’était bel et bien assoupi. Il s’en rendit compte quand son somme fut interrompu par un coup de froid sur le torse. En ouvrant les yeux, il réalisa qu’il avait été attaché par les poignets aux cotés du lit pendant que les deux infirmiers de tout à l’heure lui posaient des patchs bizarres sur la poitrine et sur la tête. Ne panique pas, pensa Riki. Ce n’est qu’un examen de plus. Un des infirmiers lui jeta un coup d’œil et s’adressa à son collègue :
- On a bien fait de l’attacher avant qu’il ne se réveille.
- Oui, tu as raison, on ne sait pas ce que ce bâtard aurait pu nous faire. Heureusement que le docteur Linas nous y a autorisé.
- Le docteur a du goût, lui.
- Il sait tenir son rang surtout.
Les deux infirmiers échangèrent un regard, puis ils relièrent les patchs à une drôle de machine sur le coté de la chambre et quittèrent la pièce laissant Riki seul, attaché au lit et à ce curieux appareillage. Il n’avait pas le droit de parler directement à un élite, il ne pouvait donc pas savoir ce qu’ils lui faisaient si eux ne le lui expliquaient pas. Combien de temps allait-il rester ainsi ? Il n’en avait aucune idée. Ils pouvaient le laisser attaché ainsi jusqu’à ce que vienne le temps pour lui de retourner vers son maître. C’était leur droit. Tant qu’ils pouvaient justifier de leurs actions auprès de Iason, il ne pouvait que subir. Il n’avait pas de montre bien sûr et il n’y avait pas d’horloge dans la chambre, aucun moyen pour lui de savoir quelle heure il était. Pour tous ces élites, les pets n’étaient vraiment qu’un paquet de viande qu’ils mettaient en forme à leurs goûts. Mais lui n’était pas à leur goût. Il le savait bien, même s’il était toujours douloureux de se l’entendre répéter. Il regarda autour de lui pour voir si la chambre avait été modifiée pendant son somme mais rien n’avait bougé. Il était immobilisé au milieu d’une luxueuse chambre d’hôpital, comme pour bien lui montrer qu’il n’était pas là parce qu’il y avait droit, mais parce qu’il était toléré. La matinée s’écoulait trop lentement pour Riki.
Il regarda le soleil par les fenêtres pour évaluer le temps passé, mais il dut abandonner, il ne pouvait pas bouger assez et il n’avait pas de points de repères visuels du fond de son lit. Il se souviendrait plus tard de cette journée et de ces pensées moroses comme si c’était une autre vie et un autre Riki. Pour l’instant, il ne pouvait que patienter en essayant de ne pas se laisser atteindre par le mépris qu’il sentait dans les élites qui s’étaient occupés de lui. Quelques temps plus tard, un des infirmiers réapparut. Toujours sans un mot pour lui, il débrancha la machine et lui enleva, un par un, tous les patchs. Riki remua les bras, espérant être libéré, mais ça ne semblait pas être prévu par l’élite qui lui jeta un regard froid et hautain avant de quitter la pièce, toujours sans un mot.
Le calvaire de l’attente, exposé, nu, impuissant recommença. Il serra les mâchoires et ferma les yeux aussi fort qu’il put. En revenant à Eos, il savait qu’il risquait d’être confronté à ces situations. Il pensait, hier, pouvoir le supporter. HIER ? Si peu de temps s’était écoulé depuis qu’il était allé voir Katze pour parler. Riki gémit de désespoir. Il s’était piégé tout seul, cette fois. Comment allait-il faire pour ne pas devenir fou ? Il essaya péniblement de contrôler sa respiration. Ils allaient revenir pour le libérer obligatoirement et il ne voulait pas leur montrer ce visage fragile et blessé. Au prix d’un effort de concentration important, il arriva à détendre son visage. Même si ce n’était qu’une petite victoire, il fallait qu’il maintienne cette façade calme et indifférente, qu’il leur montre que leur mépris ne le touchait pas. S’il ne lui restait que cela comme fierté, Riki avait l’impression qu’il était vital pour lui de s’y accrocher. Iason ne serait pas trompé, lui, mais peu importait. Ils jouaient tous les deux un rôle et le Blondie ne le trahirait pas. Penser à lui aida Riki à se recentrer sur la façade qu’il devait maintenir face aux regards d’Eos. Ce fut le moment que choisit le docteur pour ouvrir la porte.
Riki remercia ses années passées à échapper à la police de Midas qui lui avaient appris à se maîtriser et à mentir. Il regarda passer le médecin d’un air légèrement ennuyé en se demandant ce qu’il portait dans ses mains. Le docteur Linas souffrait beaucoup ce matin. Il avait reçu assez tardivement un ordre impératif de Jupiter ; il devait superviser personnellement la visite médicale de Z107M, le pet de Iason Mink. Cet ordre aurait été un honneur pour lui, un des plus compétents médecins d’Amoi qui ne soit pas Blondie, si le pet en question n’était pas un bâtard de Céres, sans compter les rumeurs qui circulaient sur son maître. Il ne pouvait pas se dérober malgré l’envie qu’il avait de déléguer cette tâche, Jupiter allait vérifier le résultat de tous les examens. Enfin, jusque-là, tous les résultats étaient revenus bons. Ce misérable était en parfaite santé. Le scanner du corps n’avait rien révélé. L’examen de son cerveau et de ses circulations sanguines et nerveuses était bon. Pourtant le médecin aurait été prêt à jurer que les habitants de Céres abusaient des drogues, mais apparemment pas celui-là. Il lui restait à examiner plus précisément certains points et il pourrait prévenir son maître pour qu’il vienne le rechercher. Il ajouterait les résultats sanguins plus tard, mais il sentait bien que ceux-là aussi seraient bons. Il posa son plateau et enfila des gants, il était hors de question qu’il touche un bâtard de Céres avec ses mains nues. Il se mit aussi un masque pour protéger son haleine de la contamination. Par quelle zone allait-il commencer l’examen ?
Le docteur n’avait pas dit un mot mais Riki ne flanchait pas. Il continuait à regarder directement l’homme dans les yeux même s’il n’en avait théoriquement pas le droit. Il voulait répondre au mépris par le calme le plus absolu. Il vit le docteur enfiler des gants et passer un masque sur son visage. Il était trop impur pour un élite décidément, même la compagnie de Iason ne le rendait pas plus agréable à leurs yeux. Ensuite le médecin prit un drôle d’appareil pointu et se tourna vers lui l’air encore plus glacial. Le show allait commencer, pensa Riki et c’était lui la vedette. Une main puissante lui attrapa la tête et la bascula sur le coté, le métal pénétra brutalement son oreille. Un petit bruit, puis il se sentit sa tête partir dans l’autre sens et son autre oreille subit le même traitement. Il fut lâché tout aussi violemment et sa tête s’affala sur l’oreiller. Heureusement qu’il avait affaire à un médecin sinon son cou n’y aurait pas survécu, se dit-il avec ironie. L’argenté s’était redressé et nota quelque chose sur un papier posé à coté du lit.
Il reprit un autre petit appareil et se repencha sur Riki. Celui-ci se prépara de nouveau à souffrir. Cette fois, le médecin s’attaqua à ses yeux. Il lui plaqua la tête sur l’oreiller et lui ouvrit de force les paupières avant de l’aveugler avec une lumière rouge. Il n’eut pas le temps de reprendre ses esprits qu’une main lui forçait les mâchoires. Deux doigts lui maintinrent la bouche ouverte pendant que quelque chose lui écartait les joues. Riki commençait à peine à ne plus avoir d’étoiles dans les yeux quand une spatule métallique se posa sur sa langue. Immédiatement, il suffoqua, il n’avait pas eu le temps de se préparer et manquait d’air. Instinctivement, il bloquait sa gorge pour rejeter l’intrus mais le docteur était bien plus fort que lui, même s’il n’était pas un Blondie. Riki s’agrippa au lit luttant contre ses liens. Si ça durait le médecin aurait la joie de le réanimer lui-même. Le brun espéra que sa lutte lui abîmerait les poignets pour que Iason lui demande des comptes. Tout aussi brusquement, sa tête fut de nouveau lâchée et Riki pouvait respirer de nouveau, de manière hachée. Il toussa plusieurs fois puis arriva enfin à reprendre son calme. Cette lutte l’avait épuisé. Il gisait relaxé sur le lit quand il sentit des mains le palper sous la mâchoire, des doigts précis appuyaient sur les cotés de son cou et cela toujours sans un mot. Malgré toutes ses bonnes intentions et son courage, la situation commençait à faire peur à Riki. Ce docteur ne prenait aucune précaution pour l’examiner et il se demandait s’il n’allait pas le blesser ou pire volontairement. Après tout, il était seul avec lui, il pouvait le tuer sans que personne ne s’en rende compte et Riki doutait que Jupiter ne le sanctionne s’il arrivait quelque chose « par accident » au bâtard de Céres. Une main s’appuya un peu trop sur sa pomme d’Adam puis des doigts s’enfoncèrent à la base de son cou pendant quelques instants avant de disparaître de nouveau. Le médecin continua à prendre quelques notes ce qui permit à Riki de respirer enfin et de le regarder de nouveau. Il n’avait pas changé d’attitude, toujours aussi froid et hautain, l’incarnation parfaite de l’élite sûr de sa supériorité.
Pour la première fois depuis le début de l’examen, il regarda le pet droit dans les yeux. Ce que craignait le docteur Linas se révélait exact, ce bâtard était en parfaite santé. Il lui fallait quand même être plus attentif : s’il arrivait quelque chose à ce pet, il n’était pas sûr que Jupiter ne l’en tienne pas responsable. Son maître était quand même le premier Blondie d’Amoi, et même s’il n’était pas le seul à ne pas apprécier sa présence, le blesser ou le tuer donnerait lieu à une enquête. Il n’était qu’un argenté soumis à l’autorité des Blondies, il valait mieux qu’il évite de perdre son sang-froid comme quand il lui avait examiné la gorge. Enfin, il ne lui restait que des vérifications principalement extérieure à faire. Il se pencha pour lui étudier avec soin la poitrine, les patchs n’avaient laissé aucune trace, cela arrivait parfois avec les micro courants utilisés, il ne fallait pas laisser repartir un pet avec des marques à cet endroit, cela diminuait leur valeur. Les tétons du brun étaient parfaitement fermes et réactifs aux pincements. L’estomac était ferme au toucher et les muscles de l’abdomen parfaitement dessiné réagissaient normalement à la pression. Les organes en dessous étaient tous en place et toutes ses tentatives ne révélaient aucune grosseur suspecte. Le système digestif de ce pet était en parfait état de fonctionnement.
Riki avait retrouvé son calme , le médecin avait été un peu plus délicat en lui touchant le torse ou le ventre. Il avait reposé sa tête en arrière sur l’oreiller mais se redressa quand la lumière changea, le docteur se déplaçait vers ses pieds. Il lui fit jouer la cheville avec des mouvements souples, étirant chacune de ses jambes avec force en faisant descendre Riki dans le lit à chaque fois. Sans lui laisser le temps de se réajuster, le docteur lui plia chaque genou, testant la mobilité des articulations. Il lui palpa aussi le dessus des cuisses, semblant tester quelque chose au niveau des muscles. Puis, sans que Riki ait pu anticiper, il lui reprit la jambe et lui tapa sèchement sur chaque genou avec une sorte de marteau. Malheureusement pour le brun, le médecin s’était mis sur le coté, car cela provoqua des coups de pieds réflexes que Riki aurait bien aimé voir atterrir sur n’importe quelle partie du corps de ce docteur sadique. Il se retrouva de nouveau allongé complètement pendant que le docteur prenait encore des notes.
Quand il se repencha vers lui, Riki se sentit très inquiet. D’un geste précis, le médecin lui avait dégagé le sexe et glissait sa main entre ses testicules. Il les entoura de sa main, semblant les soupeser chacun à leur tour. Il les sépara et les éclaira avec une petite lampe en les faisant tourner. Au moment où Riki se sentait excité malgré lui par ces administrations assez délicates, l’argenté lui serra brusquement chacun de ces testicules dans sa main, lui faisant venir les larmes aux yeux. Un gémissement lui échappa et le pet se rallongea lourdement. Il se redressa quand il sentit la main du docteur lui caresser l’intérieur des cuisses puis se concentrer sur le point à la base du scrotum, entre les deux bourses qui le faisait réagir à chaque fois. Sous l’effet de cette caresse imprévue, il se cambra en arrière, laissant échapper un soupir de plaisir, maudite sensibilité qui le rendait si facilement excitable lorsqu’on connaissait ses points faibles. Il était déjà en érection et ce n’était même pas Iason qui le caressait mais un élite sadique. Une main caoutchoutée se glissa le long de son sexe et le caressa délicatement. Perdu dans ses sensations, il ne réagit même pas lorsque quelque chose lui gratta l’extrémité du gland. Il n’avait pas vu que le médecin lui récupérait un échantillon de liquide pré-éjaculatoire. Il ne vit pas non plus quand il lui posa sur le sexe différents appareils qui servirent à le mesurer dans tous les sens possibles. Il ne réagit pas non plus quand il lui posa autour du gland une sorte de poche pour récupérer son sperme quand il éjacula. Il s’effondra sur le lit, apaisé par son orgasme pendant que le docteur récupérait les échantillons dans son plateau et continuait à prendre des notes.
Il reprit conscience de son environnement péniblement quand il sentit ses mains libérées de leurs attaches.
- Sur le ventre, claqua la voix glaciale du docteur.
C’étaient les premiers mots qu’il entendait depuis longtemps. Difficilement, il se retourna et posa sa tête sur l’oreiller. Dès qu’il fut allongé, les mains reprirent leurs explorations le long de son cou et de son dos. Les doigts appuyèrent systématiquement sur toutes ses vertèbres. Le médecin n’avait quand même pas besoin de les lui compter, se dit-il perdu. Mais ses interrogations ne durèrent pas longtemps et il ne put contrôler son cri quand il sentit ses fesses écartées fermement et un doigt tourner autour de son anus, il n’allait quand même pas…. Les mains l’attrapèrent et le soulevèrent rapidement, Riki se retrouva à quatre pattes sur le lit. Inquiet, il tenta de bouger quand une claque ferme l’en dissuada. Il s’appuya sur ses avant-bras pour se caller et, en regardant par-dessous son bras droit, chercha à comprendre ce que voulait le docteur. Il le vit enlever ses gants pour en prendre des nouveaux qu’il tira d’une poche différente, il ajouta sur son index une sorte de gelée translucide et Riki comprit. Il se détendit devant l’inévitable. Il sentit un doigt pénétrer doucement son anus, tournant et appuyant sur les muscles, les étirant petit à petit. Ce massage, bien plus gentil qu’il ne l’avait espéré, réveilla une nouvelle fois son érection, il était vraiment trop facile à exciter mais il ne pouvait que soupirer, gémir en commençant à remuer les hanches. Quand le médecin pénétra plus profondément, il ne put retenir un râle de plaisir entre ses dents crispées. Le doigt long et fin venait d’effleurer sa prostate. Le docteur profita de son avantage et stimula longuement ce point pendant que son autre main se plaquait sur le bas ventre de Riki, testant les tissus à l’intérieur pour chercher une grosseur indésirable. Le brun ne sentait rien de tout cela lui, totalement perdu dans le plaisir qu’il recevait. Quand il éjacula, la seule chose qu’il put contrôler ce fut sa voix. Il réussit à rester silencieux, étouffant son cri en se mordant le dessus de la main. Il s’affala de nouveau sur l’oreiller, le souffle court, en sueur. Il ne sentit pas le médecin retirer son doigt. Il ne l’entendit même pas quand l’argenté prit le plateau, son bloc-notes et se retira de la pièce. Il était épuisé physiquement par ses orgasmes non désirés et par le traitement qu’il avait subi. Il resta là, allongé, n’ayant pas le courage de se retourner sur le dos. Il était de nouveau seul dans cette grande chambre de plus en plus froide à son goût. Il prit le drap pour se nettoyer le ventre et attrapa l’oreiller pour dormir un peu. Il avait vraiment besoin de reprendre des forces.
Il fut de nouveau réveillé en sursaut par un des deux infirmiers qui le secouait sans ménagement et lui donna l’ordre sec de se rhabiller avant de le laisser seul de nouveau. En entendant cela, Riki se sentit mieux, la fin de son calvaire approchait. Il se leva et enfila ses vêtements. Ne sachant quoi faire, il se rassit sur le lit et se prépara à attendre encore. Il n’avait aucune idée de ce qui était prévu pour lui après. Il espérait juste avoir vécu le pire de sa journée.
Quelques temps plus tard, la porte se rouvrit pour laisser entrer cette fois un serviteur :
- Z107M ?
- Oui, c’est moi, répondit Riki.
- Suis-moi.
Enfin Riki quittait cette chambre cauchemardesque. Il sauta sur ses pieds et se dépêcha de rattraper le serviteur qui ne l’avait pas attendu. Il prirent la direction opposée à celle d’où il était venu, traversèrent plusieurs doubles portes, ils semblaient avoir changé de bâtiment quand Riki vit Iason au bout du couloir en train de parler au docteur qui l’avait torturé. Le serviteur lui fit signe de passer et Riki se décida à s’approcher, tête basse, de son maître. Sans qu’il l’ait regardé en apparence, le Blondie posa sa main sur l’épaule gauche de son pet et le rapprocha de lui. Ce geste anodin dans le monde de Iason fut pourtant incroyablement rassurant pour le bâtard de Céres. La présence physique impressionnante du Blondie qui attirait à lui l’attention de tous était un ancrage pour ses émotions fragilisées par sa matinée épuisante moralement. Il écouta parler son maître et le médecin. Le docteur rassurait Iason sur l’état de santé de son pet. Riki ne comprenait pas grand-chose à certains termes utilisés mais le sens général de la conversation ne lui échappait pas, il était en pleine forme. Finalement, après les formules de politesse, les élites se séparèrent et Iason l’entraîna vers un ascenseur.
Le Blondie était satisfait de sa matinée. Pour une fois, le travail n’avait pas été trop prenant, il avait même pu rêver à sa nuit passée. Depuis près d’un an en fait, il ne s’était senti aussi serein. Ne plus dormir seul la nuit était un confort auquel il s’était habitué, retrouver ce plaisir lui avait fait du bien. En plus, Riki était en parfaite santé, son séjour à Céres s’était bien passé, il n’avait pas pris de risques sexuels ou n’avait pas abusé des drogues. Iason était, d’une certaine manière, fier de son pet, il commençait sans doute à mûrir. Oserait-il espérer que son retour volontaire serait un bon signe ? « Non » il ne devait pas rêver, Jupiter ne le laisserait pas en paix maintenant que Riki était revenu. Il pouvait juste espérer que si le brun était plus discret, il serait moins sous pression de la part de l’intelligence artificielle qui régnait sur Amoi. Toutes ses réflexions ne s’étaient pas traduites sur le visage du Blondie ou dans ses expressions corporelles quand il avait vu son pet s’approcher de lui avec l’humilité qu’on pouvait espérer de lui. Il s’était néanmoins senti très heureux lorsque Riki s’était relaxé légèrement, lorsqu’il l’avait attrapé par l’épaule pour le rapprocher de lui. Le brun acceptait son contact, acceptait d’être près de lui, et là, dans l’ascenseur, ils étaient tous les deux côte à côte, silencieux, mais calmes et détendus. Ils étaient enfin un peu plus à l’aise l’un en présence de l’autre lorsqu’ils étaient seuls, enfin des progrès. Ils arrivèrent au rez-de-chaussée et Iason guida son pet vers son véhicule garé a l’extérieur. Il attendit d’être à l’intérieur pour regarder Riki et lui parler enfin.
- La visite médicale s’est bien passée, Riki ? demanda-t-il.
- Oui, fut la courte réponse du brun pendant qu’il bouclait sa ceinture.
- Le docteur Linas n’a pas abusé de sa position ?
- Je suis sûr qu’il a respecté les règles à la lettre, lui répondit son pet.
Cette réponse ambiguë inquiéta un peu Iason. Il connaissait les lois parfaitement et savait ce que les autres élites pouvaient faire subir à son pet sans qu’il ne puisse s’y opposer. Il démarra sa voiture pour rentrer à Eos où il avait prévu de partager son repas de mi-journée avec lui tout en continuant à penser à ce problème. S’il arrivait quelque chose de fatal à Riki, il recevrait une indemnité au maximum comme compensation, indemnité très faible pour un bâtard de Céres. Il lui faudrait faire attention aux réactions qui ne manqueraient pas d’apparaître, Raoul et Katze, chacun à leur manière, le tiendraient au courant. Ce qu’ils allaient lui dire serait une bonne indication des risques que Riki encourait lorsqu’il ne pourrait pas le protéger. Un signal sonore sur le tableau de bord lui signifia que Kyaru voulait entrer en communication avec lui. Il activa la liaison vidéo.
- Kyaru, je t’écoute.
- Maître, le bâtard de Céres nommé Kirie est ici et veut vous parler, il vous attend dans le petit salon où je l’ai enfermé conformément à vos instructions.
- C’est bien Kyaru, nous ne serons plus longs.
Iason jeta un coup d’œil à son pet et fut surpris de sa réaction.
Auteur : Annette
Disclaimer : les personnages d’Ai no Kusabi ne m’appartiennent malheureusement pas tous les autres seront ma création exclusive en particulier ce cher docteur Linas.
Couple : IasonxRiki bien sûr , s’il y en a d’autres ce sera une surprise
Genre : euh angst, yaoi bien sûr, violence par précaution pour les prochains chapitres
Béta : Andarta à qui je dois dire beaucoup de merci pour m’avoir encouragée à mettre mes idées par écrit et dont j’adore les commentaires personnels.
Note : Cette fiction est basée principalement sur la traduction de la nouvelle Ai no Kusabi par Rieko Yoshiara dont la traduction en espagnol se trouve sur le site suivant : http://es.geocities.com/ai_no_kusabi_2000/ankmain.htm.
CHAPITRE 3 :
Un frisson dans son dos, des doigts légers qui l’effleuraient, Riki se retourna à moitié réveillé. Il sentit une main lui caresser le torse pendant que des lèvres gourmandes lui dévoraient la nuque en murmurant :
- Riki, réveille-toi.
Iason, c’était la voix de Iason. Riki émergea brutalement du demi-sommeil et se redressa dans le lit. Le Blondie était là, assis, impeccablement habillé, manifestement prêt pour sa journée de travail.
- N’oublie pas le rendez-vous à Kalga, Riki. Ce matin, je t’ai laissé dormir mais tu dois te préparer maintenant. Je ne tolèrerais pas que mon pet soit en retard à une convocation que je lui ai moi-même fait fixer. Et puis, Riki, soyons clairs dès le départ, je ne tolèrerais pas non plus les comportements agressifs et infantiles auxquels tu te laissais aller précédemment. J’attends de mon pet plus de dignité, c’est entendu Riki ?
Pris de court, ce dernier hocha la tête pour montrer à Iason qu’il avait compris le message. Toutes ses interrogations, toutes ses pensées d’hier n’avaient plus de raison d’être, il avait choisi, maintenant était venu le temps d’assumer et de se comporter un minimum comme un pet. Il soupira profondément. Le lit était vraiment trop agréable mais il ne pourrait pas s’y cacher indéfiniment. Riki se décida à quitter son refuge et se leva pour aller prendre sa douche. Iason l’attrapa pour le plaquer contre lui et l’embrasser passionnément. Quand Riki n’eut presque plus de souffle, le Blondie se recula, le laissant pantelant.
- Je te verrai plus tard dans la journée, Riki.
Et Iason s’en alla, laissant Riki frustré, seul, au milieu de la chambre. Ce dernier, lui jeta un regard noir, puis reprit le chemin de la salle de bain. Il avait une douche à prendre. Il se glissa sous le jet d’eau très chaud dans une vaine tentative pour se changer les idées et oublier les lèvres de Iason sur les siennes. Il se passa le doigt délicatement sur la bouche. Un gémissement lui échappa. Iason avait éveillé un feu en lui qui ne voulait pas s’éteindre.
Il commença à se caresser le torse et descendit rapidement vers son sexe durci. Il ne tiendrait pas longtemps. Malgré l’humiliation d’hier soir, penser à Iason, sentir son parfum, revoir son regard de glace suffisaient à le rendre fou de plaisir. Il haletait, sentant les milliers de gouttes d’eau qui suivaient les courbes de son corps lui échauffant les sens comme les mains du Blondie l’avaient fait la nuit dernière. Le rythme de sa main s’accéléra, il se cambra encore plus et explosa enfin. Il dut s’appuyer de ses mains aux parois de la douche pendant plusieurs minutes avant de pouvoir reprendre son souffle. Quand il y arriva, il finit de prendre sa douche rapidement. Iason lui avait ordonné de ne pas être en retard et il ne voulait pas commencer son deuxième séjour à Eos de cette manière.
En ouvrant le placard qui lui était réservé, il retrouva tous ses vêtements, personne n’y avait touché. Une nouvelle preuve que Iason n’avait jamais eu l’intention de le laisser partir contrairement à ce qu’il avait voulu croire. Il choisit rapidement un jean noir moulant et un tee-shirt assez long pour recouvrir son torse. Il reprit sa veste habituelle et se dirigea vers la cuisine où Kyaru devait l’attendre.
En effet, le serviteur lui avait préparé son petit-déjeuner habituel, ses toasts étaient beurrés comme il les aimait et son café assez fort pour lui. Iason lui avait-il dit ce que Riki préférait manger ? Il le saurait plus tard, il devait se dépêcher, Kyaru lui indiqua rapidement qu’ils allaient être très en retard s’il ne se hâtait pas. Il expédia son repas et alla se laver les dents rapidement. Il retrouva Kyaru dans l’entrée du penthouse. Le serviteur s’était habillé pour sortir, son uniforme blanc et bleu azur mettait en valeur sa peau pâle et ses yeux ciel sous une chevelure châtain aux reflets dorés. Sa silhouette fine correspondait aux critères de beauté ultime pour Eos, Katze l’avait bien choisi pour mettre en valeur Iason.
Kyaru regarda le pet arriver en tremblant. Il n’avait pas appris à gérer un bâtard dans sa formation. Il ne devait avoir affaire qu’à des pets issus des meilleures filières. Et voilà que lui, le serviteur de Iason Mink, le premier Blondie de Tanagura, devait s’occuper de ça ! Comment allait-il réussir ? Il ne voulait pas décevoir son maître, il avait trop bien été terrorisé au Gardian pour avoir d’autres pensées. Katze avait bien essayé de le rassurer la veille au soir mais sans succès. Enfin il se dirigea vers la porte en espérant que le pet le suivrait sans discuter et se sentit bien soulagé quand ce fut le cas. Ils prirent l’ascenseur sans dire un mot jusqu’au parking où Kyaru se dirigea vers le véhicule qui lui était assigné. Il ouvrit la porte au pet comme il devait le faire et celui-ci monta dans la voiture, toujours silencieux. En refermant la porte, le serviteur ne put s’empêcher de soupirer : pour l’instant tout s’était bien passé.
Quand il se mit au volant, il sursauta violemment en sentant une main se poser sur son épaule.
- Kyaru, je ne sais pas ce qu’on t’a raconté sur moi, mais je n’ai aucune intention de te causer des problèmes.
- Sir Riki, je suis désolé, je ne voulais pas vous faire mauvaise impression.
- Kyaru, d’abord quand on est seul, tu m’appelleras Riki, s’il te plaît. Je sais que c’est la norme mais je ne pense pas mériter autant d’égards. Ensuite, ce n’est pas parce que je suis un pet que j’ai beaucoup plus de valeurs que toi, tu sais. Ici, les seuls qui comptent un peu, ce sont les Blondies. Serviteurs et pets ne sont pas si différents malgré ce qu’on a pu te dire au Gardian ou ce que les pets issus de l’Académie peuvent penser. Et puisque nous devrons vivre dans le même appartement maintenant, j’espère que nous pourrons être amis, au moins dans l’intimité du penthouse.
- Sir Riki….hum Riki, je ne sais pas quoi dire… répondit Kyaru très embarrassé.
- Si tu démarrais, je vais finir par être très en retard cette fois, si tu ne rattrapes pas du temps en conduisant.
Kyaru ne se le fit pas dire deux fois. Il démarra presque violemment et passa en mode hovercraft pour essayer d’arriver à neuf heures à Kalga. Riki se rassit tranquillement derrière. Il avait perturbé le serviteur, il en était sûr. Ce dernier était trop habitué aux pets arrogants de l’Académie. Il lui faudrait du temps pour gagner sa confiance et pour que Kyaru lui parle plus librement. Enfin, il allait arriver à la clinique, il lui fallait se concentrer pour passer ce moment très désagréable qui s’annonçait.
Ils se garèrent à l’entrée sur une des places réservées aux privilégiés. Kyaru lui ouvrit la porte de la voiture mais Riki mit un point d’honneur à l’attendre pour qu’ils rentrent ensemble dans la clinique. Le hall était plein de pets et de Blondies et d’élites de tout rangs. Dès qu’ils apparurent, les bruits de discussions cessèrent. Des dizaines de yeux perçants, jaloux, incrédules fixaient Riki. Kyaru aurait voulu disparaître. Il était habitué à être regardé avec envie pour être si proche de Iason Mink mais autant d’insistance le dépassait. Riki, lui, semblait impassible. Il faisait, en réalité, beaucoup d’efforts pour ne rien montrer mais il sentait une rage monter en lui plus il avançait dans le hall. Il essaya de contrôler sa respiration et suivit Kyaru jusqu’à l’accueil. Celui-ci se présenta et demanda où le pet de Sir Iason Mink devait se présenter. Ils suivirent les instructions données et se dirigèrent vers un ascenseur privé qui devait les amener au dernier étage de la clinique. En tant que pet du premier consul, Riki avait droit aux meilleurs soins et ceux-ci étaient organisés au sommet du bâtiment. Comme par hasard, pensa-t-il ironiquement.
Quand les portes s’ouvrirent, ils se trouvèrent dans une entrée somptueusement décorée, avec un sol en marbre blanc. Riki n’avait pas goûté à ce luxe-là, précédemment. Les choses avaient changé en un an. Kyaru les annonça encore une fois à l’accueil. On lui donna le numéro de la chambre où Riki devait se présenter mais il apprit avec regret qu’il ne pouvait pas accompagner le pet. Comme le serviteur semblait inquiet, Riki s’approcha de lui pour le rassurer.
- Ne t’inquiète pas, Kyaru, je ne quitterai pas la clinique sans escorte, je te le promets. Tu peux repartir à l’appartement, tu as assez à y faire.
Hésitant, le serviteur lui sourit et décida finalement de lui faire confiance. Il indiqua à Riki où il devait se rendre et le laissa seul. Tête baissée, ce dernier se dirigea vers la chambre numéro 1.
- Z107M ? une voix demanda derrière lui.
Il se retourna pour voir un élite aux cheveux bleu nuit se diriger vers lui. Il hocha la tête discrètement. L’infirmier ouvrit la porte de la chambre et le fit entrer :
- Déshabille-toi et allonge-toi, tous les examens auront lieu ici.
Seul, Riki regarda la chambre. Elle était spacieuse, aussi grande à elle seule que son ancien appartement de Céres. Le lit était un lit d’hôpital bien sûr mais assez large pour un Blondie et les draps étaient doux comme la soie au toucher. Deux fenêtres permettaient à un soleil agréable d’inonder la pièce. Deux sièges imposants et plusieurs placards en bois précieux finissaient la décoration. Une autre porte se révéla être l’accès à une salle de bain privative où une baignoire adaptée pour les invalides et une douche imposante étaient les éléments les plus marquants des équipements disponibles. Riki soupira, il ne se souvenait pas avoir eu accès à une chambre aussi luxueuse lors de son premier séjour à Eos lorsqu’il avait du subir des soins à Kalga. Enfin il chercherait à comprendre les buts de Iason plus tard, il lui fallait se préparer pour l’épreuve qui l’attendait. Il se déshabilla et s’allongea sur le lit, attendant ces tourmenteurs qui n’allaient plus tarder.
Quelques minutes plus tard, l’infirmier revint avec un plateau portant plusieurs tubes et de quoi faire une prise de sang. Il s’installa et attrapa le bras gauche de Riki. L’aiguille rentra rapidement et efficacement dans son bras et les tubes se remplirent très vite. Quand il eut fini, il repartit sans dire un mot après avoir appliqué un drôle de pansement qui piquait sur la peau. Riki avait oublié le pouvoir de Iason. Si l’infirmier lui avait maltraité le bras, le Blondie l’aurait vu et n’aurait pas apprécié, c’est sûr. Le moral de Riki remonta un peu. La situation ne serait pas plaisante mais les médecins ne pouvaient pas laisser de cicatrices ou trop le maltraiter, son « maître » le protégeait.
Le temps passa et Riki se demanda s’il n’allait pas s’endormir. Il n’osait pas bouger du lit. Il ne voulait pas donner prise à une seule critique. « Ils » seraient trop contents. La porte s’ouvrit pour laisser la place au même infirmier, accompagné cette fois. Il tirait un chariot sur lequel se trouvait une sorte de plaque extensible. Un autre infirmier le suivait lui aussi aux cheveux bleus et un autre élite argenté cette fois était derrière. Il portait un badge de médecin où le nom Dr Linas était imprimé. C’est ce dernier qui donna les ordres. La plaque fut fixée au lit au-dessus de Riki et le lit fut mis en position totalement allongée. Riki reçut l’ordre de ne pas bouger. Une drôle de lumière bleutée l’aveugla et lui fit perdre la notion du temps. Il revint à lui sous l’effet d’une claque magistrale donnée par le médecin.
- Sur le ventre ! Ordonna une voix glaciale.
Riki secoua la tête en se demandant bien ce qui lui était arrivé. Il se tourna laborieusement et posa son front sur le lit. Sa joue picotait encore, ce docteur n’avait pas hésité à le frapper. Encore un élite qui ne devait pas apprécier le comportement de Iason et était prêt à le lui faire payer à lui, Riki. Autant ne pas le tenter en essayant de tourner la tête. Quand l’ordre de rester immobile fut de nouveau énoncé, cette fois il préféra fermer les yeux et faire attention aux bruits autour de lui dans la chambre. Une sorte de sifflement semblait venir de la plaque au-dessus de son lit. Quand il cessa, les hommes autour de lui s’agitèrent mais il ne prit pas le risque de se retourner de suite. Un autre bruit l’informa que le chariot requittait la chambre et là, il se risqua à ouvrir les yeux, il était de nouveau seul. En poussant un profond soupir, il se retourna et s’allongea. Ce n’était que le début de son deuxième séjour à Eos et les humiliations commençaient déjà. Enfin, puisqu’il était de nouveau seul autant en profiter pour essayer de dormir un peu. Le docteur ne se gênerait pas pour le réveiller lorsqu’il en aurait besoin.
Il s’était bel et bien assoupi. Il s’en rendit compte quand son somme fut interrompu par un coup de froid sur le torse. En ouvrant les yeux, il réalisa qu’il avait été attaché par les poignets aux cotés du lit pendant que les deux infirmiers de tout à l’heure lui posaient des patchs bizarres sur la poitrine et sur la tête. Ne panique pas, pensa Riki. Ce n’est qu’un examen de plus. Un des infirmiers lui jeta un coup d’œil et s’adressa à son collègue :
- On a bien fait de l’attacher avant qu’il ne se réveille.
- Oui, tu as raison, on ne sait pas ce que ce bâtard aurait pu nous faire. Heureusement que le docteur Linas nous y a autorisé.
- Le docteur a du goût, lui.
- Il sait tenir son rang surtout.
Les deux infirmiers échangèrent un regard, puis ils relièrent les patchs à une drôle de machine sur le coté de la chambre et quittèrent la pièce laissant Riki seul, attaché au lit et à ce curieux appareillage. Il n’avait pas le droit de parler directement à un élite, il ne pouvait donc pas savoir ce qu’ils lui faisaient si eux ne le lui expliquaient pas. Combien de temps allait-il rester ainsi ? Il n’en avait aucune idée. Ils pouvaient le laisser attaché ainsi jusqu’à ce que vienne le temps pour lui de retourner vers son maître. C’était leur droit. Tant qu’ils pouvaient justifier de leurs actions auprès de Iason, il ne pouvait que subir. Il n’avait pas de montre bien sûr et il n’y avait pas d’horloge dans la chambre, aucun moyen pour lui de savoir quelle heure il était. Pour tous ces élites, les pets n’étaient vraiment qu’un paquet de viande qu’ils mettaient en forme à leurs goûts. Mais lui n’était pas à leur goût. Il le savait bien, même s’il était toujours douloureux de se l’entendre répéter. Il regarda autour de lui pour voir si la chambre avait été modifiée pendant son somme mais rien n’avait bougé. Il était immobilisé au milieu d’une luxueuse chambre d’hôpital, comme pour bien lui montrer qu’il n’était pas là parce qu’il y avait droit, mais parce qu’il était toléré. La matinée s’écoulait trop lentement pour Riki.
Il regarda le soleil par les fenêtres pour évaluer le temps passé, mais il dut abandonner, il ne pouvait pas bouger assez et il n’avait pas de points de repères visuels du fond de son lit. Il se souviendrait plus tard de cette journée et de ces pensées moroses comme si c’était une autre vie et un autre Riki. Pour l’instant, il ne pouvait que patienter en essayant de ne pas se laisser atteindre par le mépris qu’il sentait dans les élites qui s’étaient occupés de lui. Quelques temps plus tard, un des infirmiers réapparut. Toujours sans un mot pour lui, il débrancha la machine et lui enleva, un par un, tous les patchs. Riki remua les bras, espérant être libéré, mais ça ne semblait pas être prévu par l’élite qui lui jeta un regard froid et hautain avant de quitter la pièce, toujours sans un mot.
Le calvaire de l’attente, exposé, nu, impuissant recommença. Il serra les mâchoires et ferma les yeux aussi fort qu’il put. En revenant à Eos, il savait qu’il risquait d’être confronté à ces situations. Il pensait, hier, pouvoir le supporter. HIER ? Si peu de temps s’était écoulé depuis qu’il était allé voir Katze pour parler. Riki gémit de désespoir. Il s’était piégé tout seul, cette fois. Comment allait-il faire pour ne pas devenir fou ? Il essaya péniblement de contrôler sa respiration. Ils allaient revenir pour le libérer obligatoirement et il ne voulait pas leur montrer ce visage fragile et blessé. Au prix d’un effort de concentration important, il arriva à détendre son visage. Même si ce n’était qu’une petite victoire, il fallait qu’il maintienne cette façade calme et indifférente, qu’il leur montre que leur mépris ne le touchait pas. S’il ne lui restait que cela comme fierté, Riki avait l’impression qu’il était vital pour lui de s’y accrocher. Iason ne serait pas trompé, lui, mais peu importait. Ils jouaient tous les deux un rôle et le Blondie ne le trahirait pas. Penser à lui aida Riki à se recentrer sur la façade qu’il devait maintenir face aux regards d’Eos. Ce fut le moment que choisit le docteur pour ouvrir la porte.
Riki remercia ses années passées à échapper à la police de Midas qui lui avaient appris à se maîtriser et à mentir. Il regarda passer le médecin d’un air légèrement ennuyé en se demandant ce qu’il portait dans ses mains. Le docteur Linas souffrait beaucoup ce matin. Il avait reçu assez tardivement un ordre impératif de Jupiter ; il devait superviser personnellement la visite médicale de Z107M, le pet de Iason Mink. Cet ordre aurait été un honneur pour lui, un des plus compétents médecins d’Amoi qui ne soit pas Blondie, si le pet en question n’était pas un bâtard de Céres, sans compter les rumeurs qui circulaient sur son maître. Il ne pouvait pas se dérober malgré l’envie qu’il avait de déléguer cette tâche, Jupiter allait vérifier le résultat de tous les examens. Enfin, jusque-là, tous les résultats étaient revenus bons. Ce misérable était en parfaite santé. Le scanner du corps n’avait rien révélé. L’examen de son cerveau et de ses circulations sanguines et nerveuses était bon. Pourtant le médecin aurait été prêt à jurer que les habitants de Céres abusaient des drogues, mais apparemment pas celui-là. Il lui restait à examiner plus précisément certains points et il pourrait prévenir son maître pour qu’il vienne le rechercher. Il ajouterait les résultats sanguins plus tard, mais il sentait bien que ceux-là aussi seraient bons. Il posa son plateau et enfila des gants, il était hors de question qu’il touche un bâtard de Céres avec ses mains nues. Il se mit aussi un masque pour protéger son haleine de la contamination. Par quelle zone allait-il commencer l’examen ?
Le docteur n’avait pas dit un mot mais Riki ne flanchait pas. Il continuait à regarder directement l’homme dans les yeux même s’il n’en avait théoriquement pas le droit. Il voulait répondre au mépris par le calme le plus absolu. Il vit le docteur enfiler des gants et passer un masque sur son visage. Il était trop impur pour un élite décidément, même la compagnie de Iason ne le rendait pas plus agréable à leurs yeux. Ensuite le médecin prit un drôle d’appareil pointu et se tourna vers lui l’air encore plus glacial. Le show allait commencer, pensa Riki et c’était lui la vedette. Une main puissante lui attrapa la tête et la bascula sur le coté, le métal pénétra brutalement son oreille. Un petit bruit, puis il se sentit sa tête partir dans l’autre sens et son autre oreille subit le même traitement. Il fut lâché tout aussi violemment et sa tête s’affala sur l’oreiller. Heureusement qu’il avait affaire à un médecin sinon son cou n’y aurait pas survécu, se dit-il avec ironie. L’argenté s’était redressé et nota quelque chose sur un papier posé à coté du lit.
Il reprit un autre petit appareil et se repencha sur Riki. Celui-ci se prépara de nouveau à souffrir. Cette fois, le médecin s’attaqua à ses yeux. Il lui plaqua la tête sur l’oreiller et lui ouvrit de force les paupières avant de l’aveugler avec une lumière rouge. Il n’eut pas le temps de reprendre ses esprits qu’une main lui forçait les mâchoires. Deux doigts lui maintinrent la bouche ouverte pendant que quelque chose lui écartait les joues. Riki commençait à peine à ne plus avoir d’étoiles dans les yeux quand une spatule métallique se posa sur sa langue. Immédiatement, il suffoqua, il n’avait pas eu le temps de se préparer et manquait d’air. Instinctivement, il bloquait sa gorge pour rejeter l’intrus mais le docteur était bien plus fort que lui, même s’il n’était pas un Blondie. Riki s’agrippa au lit luttant contre ses liens. Si ça durait le médecin aurait la joie de le réanimer lui-même. Le brun espéra que sa lutte lui abîmerait les poignets pour que Iason lui demande des comptes. Tout aussi brusquement, sa tête fut de nouveau lâchée et Riki pouvait respirer de nouveau, de manière hachée. Il toussa plusieurs fois puis arriva enfin à reprendre son calme. Cette lutte l’avait épuisé. Il gisait relaxé sur le lit quand il sentit des mains le palper sous la mâchoire, des doigts précis appuyaient sur les cotés de son cou et cela toujours sans un mot. Malgré toutes ses bonnes intentions et son courage, la situation commençait à faire peur à Riki. Ce docteur ne prenait aucune précaution pour l’examiner et il se demandait s’il n’allait pas le blesser ou pire volontairement. Après tout, il était seul avec lui, il pouvait le tuer sans que personne ne s’en rende compte et Riki doutait que Jupiter ne le sanctionne s’il arrivait quelque chose « par accident » au bâtard de Céres. Une main s’appuya un peu trop sur sa pomme d’Adam puis des doigts s’enfoncèrent à la base de son cou pendant quelques instants avant de disparaître de nouveau. Le médecin continua à prendre quelques notes ce qui permit à Riki de respirer enfin et de le regarder de nouveau. Il n’avait pas changé d’attitude, toujours aussi froid et hautain, l’incarnation parfaite de l’élite sûr de sa supériorité.
Pour la première fois depuis le début de l’examen, il regarda le pet droit dans les yeux. Ce que craignait le docteur Linas se révélait exact, ce bâtard était en parfaite santé. Il lui fallait quand même être plus attentif : s’il arrivait quelque chose à ce pet, il n’était pas sûr que Jupiter ne l’en tienne pas responsable. Son maître était quand même le premier Blondie d’Amoi, et même s’il n’était pas le seul à ne pas apprécier sa présence, le blesser ou le tuer donnerait lieu à une enquête. Il n’était qu’un argenté soumis à l’autorité des Blondies, il valait mieux qu’il évite de perdre son sang-froid comme quand il lui avait examiné la gorge. Enfin, il ne lui restait que des vérifications principalement extérieure à faire. Il se pencha pour lui étudier avec soin la poitrine, les patchs n’avaient laissé aucune trace, cela arrivait parfois avec les micro courants utilisés, il ne fallait pas laisser repartir un pet avec des marques à cet endroit, cela diminuait leur valeur. Les tétons du brun étaient parfaitement fermes et réactifs aux pincements. L’estomac était ferme au toucher et les muscles de l’abdomen parfaitement dessiné réagissaient normalement à la pression. Les organes en dessous étaient tous en place et toutes ses tentatives ne révélaient aucune grosseur suspecte. Le système digestif de ce pet était en parfait état de fonctionnement.
Riki avait retrouvé son calme , le médecin avait été un peu plus délicat en lui touchant le torse ou le ventre. Il avait reposé sa tête en arrière sur l’oreiller mais se redressa quand la lumière changea, le docteur se déplaçait vers ses pieds. Il lui fit jouer la cheville avec des mouvements souples, étirant chacune de ses jambes avec force en faisant descendre Riki dans le lit à chaque fois. Sans lui laisser le temps de se réajuster, le docteur lui plia chaque genou, testant la mobilité des articulations. Il lui palpa aussi le dessus des cuisses, semblant tester quelque chose au niveau des muscles. Puis, sans que Riki ait pu anticiper, il lui reprit la jambe et lui tapa sèchement sur chaque genou avec une sorte de marteau. Malheureusement pour le brun, le médecin s’était mis sur le coté, car cela provoqua des coups de pieds réflexes que Riki aurait bien aimé voir atterrir sur n’importe quelle partie du corps de ce docteur sadique. Il se retrouva de nouveau allongé complètement pendant que le docteur prenait encore des notes.
Quand il se repencha vers lui, Riki se sentit très inquiet. D’un geste précis, le médecin lui avait dégagé le sexe et glissait sa main entre ses testicules. Il les entoura de sa main, semblant les soupeser chacun à leur tour. Il les sépara et les éclaira avec une petite lampe en les faisant tourner. Au moment où Riki se sentait excité malgré lui par ces administrations assez délicates, l’argenté lui serra brusquement chacun de ces testicules dans sa main, lui faisant venir les larmes aux yeux. Un gémissement lui échappa et le pet se rallongea lourdement. Il se redressa quand il sentit la main du docteur lui caresser l’intérieur des cuisses puis se concentrer sur le point à la base du scrotum, entre les deux bourses qui le faisait réagir à chaque fois. Sous l’effet de cette caresse imprévue, il se cambra en arrière, laissant échapper un soupir de plaisir, maudite sensibilité qui le rendait si facilement excitable lorsqu’on connaissait ses points faibles. Il était déjà en érection et ce n’était même pas Iason qui le caressait mais un élite sadique. Une main caoutchoutée se glissa le long de son sexe et le caressa délicatement. Perdu dans ses sensations, il ne réagit même pas lorsque quelque chose lui gratta l’extrémité du gland. Il n’avait pas vu que le médecin lui récupérait un échantillon de liquide pré-éjaculatoire. Il ne vit pas non plus quand il lui posa sur le sexe différents appareils qui servirent à le mesurer dans tous les sens possibles. Il ne réagit pas non plus quand il lui posa autour du gland une sorte de poche pour récupérer son sperme quand il éjacula. Il s’effondra sur le lit, apaisé par son orgasme pendant que le docteur récupérait les échantillons dans son plateau et continuait à prendre des notes.
Il reprit conscience de son environnement péniblement quand il sentit ses mains libérées de leurs attaches.
- Sur le ventre, claqua la voix glaciale du docteur.
C’étaient les premiers mots qu’il entendait depuis longtemps. Difficilement, il se retourna et posa sa tête sur l’oreiller. Dès qu’il fut allongé, les mains reprirent leurs explorations le long de son cou et de son dos. Les doigts appuyèrent systématiquement sur toutes ses vertèbres. Le médecin n’avait quand même pas besoin de les lui compter, se dit-il perdu. Mais ses interrogations ne durèrent pas longtemps et il ne put contrôler son cri quand il sentit ses fesses écartées fermement et un doigt tourner autour de son anus, il n’allait quand même pas…. Les mains l’attrapèrent et le soulevèrent rapidement, Riki se retrouva à quatre pattes sur le lit. Inquiet, il tenta de bouger quand une claque ferme l’en dissuada. Il s’appuya sur ses avant-bras pour se caller et, en regardant par-dessous son bras droit, chercha à comprendre ce que voulait le docteur. Il le vit enlever ses gants pour en prendre des nouveaux qu’il tira d’une poche différente, il ajouta sur son index une sorte de gelée translucide et Riki comprit. Il se détendit devant l’inévitable. Il sentit un doigt pénétrer doucement son anus, tournant et appuyant sur les muscles, les étirant petit à petit. Ce massage, bien plus gentil qu’il ne l’avait espéré, réveilla une nouvelle fois son érection, il était vraiment trop facile à exciter mais il ne pouvait que soupirer, gémir en commençant à remuer les hanches. Quand le médecin pénétra plus profondément, il ne put retenir un râle de plaisir entre ses dents crispées. Le doigt long et fin venait d’effleurer sa prostate. Le docteur profita de son avantage et stimula longuement ce point pendant que son autre main se plaquait sur le bas ventre de Riki, testant les tissus à l’intérieur pour chercher une grosseur indésirable. Le brun ne sentait rien de tout cela lui, totalement perdu dans le plaisir qu’il recevait. Quand il éjacula, la seule chose qu’il put contrôler ce fut sa voix. Il réussit à rester silencieux, étouffant son cri en se mordant le dessus de la main. Il s’affala de nouveau sur l’oreiller, le souffle court, en sueur. Il ne sentit pas le médecin retirer son doigt. Il ne l’entendit même pas quand l’argenté prit le plateau, son bloc-notes et se retira de la pièce. Il était épuisé physiquement par ses orgasmes non désirés et par le traitement qu’il avait subi. Il resta là, allongé, n’ayant pas le courage de se retourner sur le dos. Il était de nouveau seul dans cette grande chambre de plus en plus froide à son goût. Il prit le drap pour se nettoyer le ventre et attrapa l’oreiller pour dormir un peu. Il avait vraiment besoin de reprendre des forces.
Il fut de nouveau réveillé en sursaut par un des deux infirmiers qui le secouait sans ménagement et lui donna l’ordre sec de se rhabiller avant de le laisser seul de nouveau. En entendant cela, Riki se sentit mieux, la fin de son calvaire approchait. Il se leva et enfila ses vêtements. Ne sachant quoi faire, il se rassit sur le lit et se prépara à attendre encore. Il n’avait aucune idée de ce qui était prévu pour lui après. Il espérait juste avoir vécu le pire de sa journée.
Quelques temps plus tard, la porte se rouvrit pour laisser entrer cette fois un serviteur :
- Z107M ?
- Oui, c’est moi, répondit Riki.
- Suis-moi.
Enfin Riki quittait cette chambre cauchemardesque. Il sauta sur ses pieds et se dépêcha de rattraper le serviteur qui ne l’avait pas attendu. Il prirent la direction opposée à celle d’où il était venu, traversèrent plusieurs doubles portes, ils semblaient avoir changé de bâtiment quand Riki vit Iason au bout du couloir en train de parler au docteur qui l’avait torturé. Le serviteur lui fit signe de passer et Riki se décida à s’approcher, tête basse, de son maître. Sans qu’il l’ait regardé en apparence, le Blondie posa sa main sur l’épaule gauche de son pet et le rapprocha de lui. Ce geste anodin dans le monde de Iason fut pourtant incroyablement rassurant pour le bâtard de Céres. La présence physique impressionnante du Blondie qui attirait à lui l’attention de tous était un ancrage pour ses émotions fragilisées par sa matinée épuisante moralement. Il écouta parler son maître et le médecin. Le docteur rassurait Iason sur l’état de santé de son pet. Riki ne comprenait pas grand-chose à certains termes utilisés mais le sens général de la conversation ne lui échappait pas, il était en pleine forme. Finalement, après les formules de politesse, les élites se séparèrent et Iason l’entraîna vers un ascenseur.
Le Blondie était satisfait de sa matinée. Pour une fois, le travail n’avait pas été trop prenant, il avait même pu rêver à sa nuit passée. Depuis près d’un an en fait, il ne s’était senti aussi serein. Ne plus dormir seul la nuit était un confort auquel il s’était habitué, retrouver ce plaisir lui avait fait du bien. En plus, Riki était en parfaite santé, son séjour à Céres s’était bien passé, il n’avait pas pris de risques sexuels ou n’avait pas abusé des drogues. Iason était, d’une certaine manière, fier de son pet, il commençait sans doute à mûrir. Oserait-il espérer que son retour volontaire serait un bon signe ? « Non » il ne devait pas rêver, Jupiter ne le laisserait pas en paix maintenant que Riki était revenu. Il pouvait juste espérer que si le brun était plus discret, il serait moins sous pression de la part de l’intelligence artificielle qui régnait sur Amoi. Toutes ses réflexions ne s’étaient pas traduites sur le visage du Blondie ou dans ses expressions corporelles quand il avait vu son pet s’approcher de lui avec l’humilité qu’on pouvait espérer de lui. Il s’était néanmoins senti très heureux lorsque Riki s’était relaxé légèrement, lorsqu’il l’avait attrapé par l’épaule pour le rapprocher de lui. Le brun acceptait son contact, acceptait d’être près de lui, et là, dans l’ascenseur, ils étaient tous les deux côte à côte, silencieux, mais calmes et détendus. Ils étaient enfin un peu plus à l’aise l’un en présence de l’autre lorsqu’ils étaient seuls, enfin des progrès. Ils arrivèrent au rez-de-chaussée et Iason guida son pet vers son véhicule garé a l’extérieur. Il attendit d’être à l’intérieur pour regarder Riki et lui parler enfin.
- La visite médicale s’est bien passée, Riki ? demanda-t-il.
- Oui, fut la courte réponse du brun pendant qu’il bouclait sa ceinture.
- Le docteur Linas n’a pas abusé de sa position ?
- Je suis sûr qu’il a respecté les règles à la lettre, lui répondit son pet.
Cette réponse ambiguë inquiéta un peu Iason. Il connaissait les lois parfaitement et savait ce que les autres élites pouvaient faire subir à son pet sans qu’il ne puisse s’y opposer. Il démarra sa voiture pour rentrer à Eos où il avait prévu de partager son repas de mi-journée avec lui tout en continuant à penser à ce problème. S’il arrivait quelque chose de fatal à Riki, il recevrait une indemnité au maximum comme compensation, indemnité très faible pour un bâtard de Céres. Il lui faudrait faire attention aux réactions qui ne manqueraient pas d’apparaître, Raoul et Katze, chacun à leur manière, le tiendraient au courant. Ce qu’ils allaient lui dire serait une bonne indication des risques que Riki encourait lorsqu’il ne pourrait pas le protéger. Un signal sonore sur le tableau de bord lui signifia que Kyaru voulait entrer en communication avec lui. Il activa la liaison vidéo.
- Kyaru, je t’écoute.
- Maître, le bâtard de Céres nommé Kirie est ici et veut vous parler, il vous attend dans le petit salon où je l’ai enfermé conformément à vos instructions.
- C’est bien Kyaru, nous ne serons plus longs.
Iason jeta un coup d’œil à son pet et fut surpris de sa réaction.