Une seconde chance

          Le jeune brun ne quittait pas des yeux la belle Kaori croyant qu’il était au paradis sans remarquer le lieu où il se trouvait actuellement.

Kaori : Ryo ?

Ryo : Qui êtes-vous, belle demoiselle ?

          La nettoyeuse se mit à rougir furieusement au mot « Belle » mais quelque chose clochait dans ses paroles que le convalescent venait de prononcer. Kaori connaissait par cœur son partenaire qui ne lui aurait jamais dit cela en temps normal. Elle fronça les sourcils malgré sa rougeur sur ses joues ne voulant pas tout de suite avertir le Doc car elle voulait avoir le cœur net que le nettoyeur ne jouait pas ou plutôt qu’il ne se moquait pas d’elle. Le convalescent la trouvait magnifique avec cette teinte rosée sur ses pommettes.

Ryo : Vous êtes vraiment très belle mais quel est votre nom ?

          Kaori resta interdite, la bouche grande ouverte au point de gober les mouches face à ces mots qu’elle oublia complètement de répondre. Le jeune homme attendit avec patience que son interlocutrice recouvre ses esprits. Cette dernière commença à s’inquiéter sérieusement mais elle se lança dans ce jeu qu’elle trouvait ridicule en espérant qu’au cours de la conversation cela fasse un déclic dans la tête de son partenaire. Elle se prépara d’avance à une éventuelle vanne méchante mentalement…

Kaori : Ka… Kaori Makimura. Vas-y ! J’attends ta méchante vanne !

Ryo : Kaori… C’est un très joli prénom. Puis-je vous appeler ainsi ?

          Les yeux exorbités et complètement déroutée, Kaori se retrouvait avec un autre Ryo, pas celui qui lançait tout le temps des méchancetés en pleine figure à son encontre. Elle voyait que l’état de santé de Ryo avait l’air un peu plus grave.

Kaori : Heu… Oui bien sûr…

          Satisfait de la réponse, Ryo lui sourit gentiment mais un doute s’empara de nouveau de lui car il ne se souvenait plus de son nom depuis son réveil et se posa des questions sur ce « Ryo » que Kaori ne cessait lui attribuer.

Ryo : Kaori ?

Kaori : Oui ?

Ryo : Qui suis-je vraiment ? Quel est mon véritable nom ?

          La sentence était maintenant tombée pour de bon car Kaori arrondit ses yeux comme des soucoupes, ne croyant pas ses oreilles ! Les minutes passèrent, le temps que la jeune femme assimile la situation. Croyant d’abord à une mauvaise plaisanterie, Kaori se fâcha sans élever la voix car elle  se sentait blessée dans son amour-propre.

Kaori : Si c’est une plaisanterie, elle n’est pas drôle, Ryo !

Ryo : Je ne plaisante pas, ma chère Kaori. Qui est ce « Ryo » réellement ?

          BONG ! Kaori tomba à la renverse. Elle était visiblement certaine que son partenaire avait véritablement perdu la mémoire surtout qu’elle décelait une lueur de sincérité dans ses yeux.

Ryo, inquiet : Kaori ? Vous allez bien ? Vous ne vous êtes pas fait mal ?

Kaori : Non ça va. Est-ce vraiment mon partenaire ?

          Elle se redressa et se dirigea vers la porte quand « Ryo » l’interpella.

Ryo : Où allez-vous ? Vous ne m’avez pas dit qui je suis…

Kaori, gênée : J’appelle Doc. Je reviens.

Ryo : Mais dis-moi qui je suis vraiment. Qui est ce « Ryo » ?

Kaori soupira : C’est toi, Ryo Saeba.

Ryo, surpris : Moi ?

Kaori confirma : Oui, tu t’appelles Ryo Saeba.

Ryo : Merci Kaori, j’ai un nom maintenant.

          La jeune femme resta coite car elle ne parvenait pas à reconnaître son partenaire. Ce dernier ne se souvenait rien de son passé et il n’avait pas reconnu celle qui partageait sa vie depuis tant d’années.

Depuis la mort d’Hideyuki.

Ni ce dernier…

Rien.

C’était le néant complet.

OoO

          Kaori alerta Doc de l’état de santé de son partenaire dans un état second sans en être vraiment sûre du diagnostic à l’abri des oreilles indiscrètes des autres. Doc, soucieux, alla immédiatement au chevet du malade pour faire un examen complet suivi de Kazue et de Kaori. Saeko, Umibozu, Miki, Reika, Kasumi et Mick se demandèrent ce qui se passait mais ils durent attendre le retour du Doc pour avoir des nouvelles.

          Dans la chambre de Ryo, Doc examina le patient et lui fit quelques exercices de réflexe pour voir si ce dernier n’avait rien perdu de sa souplesse. Ryo en a perdu une bonne partie, disons à quatre-vingt pour cent ce qui déstabilisèrent Kaori et Kazue. Doc ne pouvait pas dire combien de temps l’amnésie pourrait durer face à l’hystérie de Kaori. Ryo observait la scène sans rien dire, amusé par la vive réaction de son bel ange.

Ryo : Kaori ?

Kaori : Hum ? Oui ?

Ryo : Pourquoi ne pas laisser le temps faire ?

          Ne sachant pas quoi dire, la jeune femme ne disait rien laissant s’installer un silence étrange. Doc et Kazue n’en revenaient pas, les bras ballants car ils avaient tellement l’habitude des pics entre le duo City Hunter.

Doc brisa le silence : Bon je vais annoncer aux autres…

Ryo fronça les sourcils : Les autres ?

Kaori : Des amis.

Ryo : Ah.

          Doc et Kazue sortirent très vite de la chambre pour mettre au courant le reste de la bande. La jeune infirmière se jeta au cou de son homme en versant des larmes.

Mick : Mais… Ma colombe ! Que se passe-t-il ?

Kazue : C’est…

Miki : Que lui arrive-t-il à Ryo ?!

Doc : Amnésique à quatre-vingt pour cent !

          Le verdict était tombé comme un couperet laissant le gang estomaqué. Pendant ce temps, Ryo était encore avec Kaori dans la chambre. L’alité avait encore des questions dans sa tête qui restaient sans réponse.

Ryo : Kaori ?

Kaori : Oui ? Eh bien ! Il m’appelle plusieurs fois en cette journée.

Ryo : Comment ai-je atterri ici ?

Kaori : Hé bien… Tu avais eu un accident tout près d’ici et on ne pouvait pas t’emmener à l’hôpital car tu perdais trop de sang. Il fallait agir vite.

Ryo fronça les sourcils : Pourquoi parlez-vous au passé ?

Kaori gênée : Heu ben… Tu as été longtemps dans le coma…

Ryo murmura : Combien ?

Kaori murmura doucement : Un an…

          Les yeux arrondis de surprise, Ryo ne savait pas quoi répondre mais il avait encore une question à lui poser. Il attendit qu’il assimile l’information complètement avant de lui demander sur sa situation familiale.

Ryo : Ai-je encore de la famille ?

Kaori : Non, moi aussi je suis seule dans ce pays.

Ryo : Tu as de la famille ?

Kaori : Oui et non. J’ai une sœur qui vit à New York mais je n’ai plus l’âge d’être à ses côtés. Cependant je n’ai plus de frère… Il est mort.

Ryo : Désolé. Je suis le dernier de la famille Saeba…

Kaori : Tu ne seras pas seul…

          Le jeune homme lui sourit.