les princes sorciers
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French › Originals
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Adult
Chapters:
32
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Disclaimer:
This is a work of fiction. Any resemblance of characters to actual persons, living or dead, is purely coincidental. The Author holds exclusive rights to this work. Unauthorized duplication is prohibited.
Zhio et Abzaël
8. Zhio et Abzaël
Comme toujours, l’obscurité l’entoure. L’air autour de lui est pesant, lourd. Il n’a pas été renouvelé depuis longtemps. Longtemps : un mot dont il doit être le seul à comprendre le sens en ce monde.
Longtemps, ce n’est pas seulement des secondes. Pas seulement des minutes, des heures, des jours… Non, longtemps, c’est bien plus. Aucun sablier ne saura jamais contenir longtemps.
Longtemps, c’est des vies.
Depuis combien de vies est-il ici, à patienter ?
Trop.
Son corps est recroquevillé sur le sol, vide, sec comme du parchemin. Il attend, et son attente va bientôt prendre fin.
L’attente, c’est déjà le passé. C’est presque derrière lui, et ce qui compte, c’est ce qui se trouve devant lui. Il sait qu’il va bientôt pouvoir participer au présent, et aussi se projeter dans l’avenir, pendant que le passé se dissipera, fondra dans l’oubli.
Je vais renaître, se dit-il.
Ils sont proches.
Son esprit les renifle.
L’homme et la femme copulent, sans grande frénésie, comme un vieux couple. De ceux qui se connaissent depuis longtemps et qui n’ont plus rien à découvrir l’un de l’autre. Ils sont justes à la recherche d’un petit plaisir susceptible de les contenter et leur permettre de s’endormir.
Pourtant, ce n’est pas tout à fait ça. Ce n’est que la surface. Plus en profondeur, il y a la passion.
Elle s’éveille lentement en Georges comme en Victoria, comme s’ils sentaient sa présence toute proche.
Je suis revenu, se dit Zhio. Et Jamy aussi est revenu, se dit-il encore, pour se conforter.
La colère est toujours là.
La frustration aussi. Il lui manque. Son esprit se met à la recherche de celui qu’il aime. Il fonce au-dessus de la vallée morte et se retrouve au-dessus de la cité.
Ils l’ont déterré.
Le palais l’attire.
Il aperçoit trois tentes dressées dans l’ancienne cour d’honneur. Il s’introduit dans la plus grande d’elle. Il le sent.
Il le voit.
Il est là, à se vautrer sur deux jeunes éphémères, les pénétrant, les caressant, les léchant, explorant chaque parcelle de chair, en quête de ce qu’il n’y trouvera jamais parce que c’est autre part, hors d’atteinte.
Zhio reconnait Abzaël.
Ce dernier repousse les deux garçons, se dégage de leur étreinte et se soulève, le corps tendu, prêt à combattre.
- Tu es là, fait son esprit. Je sens ta présence.
- Oui, je suis là, fait Zhio. Je t’attendais… Toi ou un autre.
- Je suis venu te libérer.
Zhio est perplexe. Ce n’est pas ce qu’il attendait.
- Nous voulons savoir pourquoi toi et Kaël en êtes venus à vous combattre, fait encore Abzaël.
Zhio se retire, peu convaincu.
Il réintègre son corps décharné dans l’obscurité du temple scellé.
Il réfléchit.
Peut-on vivre sans la haine lorsque celle-ci a été votre seule compagne durant tout ce temps ?
Il respire profondément et songe au rêve qui lui tient compagnie, lui teint chaude, sauf que ce n’est pas un rêve. C’est bien plus. Il est là. Il existe vraiment, tout autant que le monde étrange et incompréhensible qu’ont bâti les éphémères.
Que font ses pairs ? Pourquoi ont-ils renoncé à gouverner cette horde innombrable d’éphémères ?
Que lui veut Abzaël ?
Il lui propose de le libérer.
Et lui a envie de revivre, retourner à la lumière, et surtout revoir Jamy.
Que ne ferait-il pas pour le tenir entre ses bras, loin du tumulte de ce monde ?
Etre libre sans lui n’a que peu d’intérêt.
Il n’est pas venu la nuit dernière, et Zhio craint le pire.
Mais une toute petite voix se fait aussi entendre. Elle vient de si loin qu’il a de la peine à l’écouter. D’ailleurs, il n’en a pas envie.
Mais il l’entend.
Elle lui dit : Tu es un prince sorcier, un gardien. Kaël est ton meilleur ami. Et vous vous êtes battus pour un éphémère, pour ne pas avoir à le partager. Ce n’est pas normal.
Et les autres le savent.
Mais il fait taire cette voix intérieure. Il ne veut pas l’entendre.
Pas encore, en tout cas.
Comme toujours, l’obscurité l’entoure. L’air autour de lui est pesant, lourd. Il n’a pas été renouvelé depuis longtemps. Longtemps : un mot dont il doit être le seul à comprendre le sens en ce monde.
Longtemps, ce n’est pas seulement des secondes. Pas seulement des minutes, des heures, des jours… Non, longtemps, c’est bien plus. Aucun sablier ne saura jamais contenir longtemps.
Longtemps, c’est des vies.
Depuis combien de vies est-il ici, à patienter ?
Trop.
Son corps est recroquevillé sur le sol, vide, sec comme du parchemin. Il attend, et son attente va bientôt prendre fin.
L’attente, c’est déjà le passé. C’est presque derrière lui, et ce qui compte, c’est ce qui se trouve devant lui. Il sait qu’il va bientôt pouvoir participer au présent, et aussi se projeter dans l’avenir, pendant que le passé se dissipera, fondra dans l’oubli.
Je vais renaître, se dit-il.
Ils sont proches.
Son esprit les renifle.
L’homme et la femme copulent, sans grande frénésie, comme un vieux couple. De ceux qui se connaissent depuis longtemps et qui n’ont plus rien à découvrir l’un de l’autre. Ils sont justes à la recherche d’un petit plaisir susceptible de les contenter et leur permettre de s’endormir.
Pourtant, ce n’est pas tout à fait ça. Ce n’est que la surface. Plus en profondeur, il y a la passion.
Elle s’éveille lentement en Georges comme en Victoria, comme s’ils sentaient sa présence toute proche.
Je suis revenu, se dit Zhio. Et Jamy aussi est revenu, se dit-il encore, pour se conforter.
La colère est toujours là.
La frustration aussi. Il lui manque. Son esprit se met à la recherche de celui qu’il aime. Il fonce au-dessus de la vallée morte et se retrouve au-dessus de la cité.
Ils l’ont déterré.
Le palais l’attire.
Il aperçoit trois tentes dressées dans l’ancienne cour d’honneur. Il s’introduit dans la plus grande d’elle. Il le sent.
Il le voit.
Il est là, à se vautrer sur deux jeunes éphémères, les pénétrant, les caressant, les léchant, explorant chaque parcelle de chair, en quête de ce qu’il n’y trouvera jamais parce que c’est autre part, hors d’atteinte.
Zhio reconnait Abzaël.
Ce dernier repousse les deux garçons, se dégage de leur étreinte et se soulève, le corps tendu, prêt à combattre.
- Tu es là, fait son esprit. Je sens ta présence.
- Oui, je suis là, fait Zhio. Je t’attendais… Toi ou un autre.
- Je suis venu te libérer.
Zhio est perplexe. Ce n’est pas ce qu’il attendait.
- Nous voulons savoir pourquoi toi et Kaël en êtes venus à vous combattre, fait encore Abzaël.
Zhio se retire, peu convaincu.
Il réintègre son corps décharné dans l’obscurité du temple scellé.
Il réfléchit.
Peut-on vivre sans la haine lorsque celle-ci a été votre seule compagne durant tout ce temps ?
Il respire profondément et songe au rêve qui lui tient compagnie, lui teint chaude, sauf que ce n’est pas un rêve. C’est bien plus. Il est là. Il existe vraiment, tout autant que le monde étrange et incompréhensible qu’ont bâti les éphémères.
Que font ses pairs ? Pourquoi ont-ils renoncé à gouverner cette horde innombrable d’éphémères ?
Que lui veut Abzaël ?
Il lui propose de le libérer.
Et lui a envie de revivre, retourner à la lumière, et surtout revoir Jamy.
Que ne ferait-il pas pour le tenir entre ses bras, loin du tumulte de ce monde ?
Etre libre sans lui n’a que peu d’intérêt.
Il n’est pas venu la nuit dernière, et Zhio craint le pire.
Mais une toute petite voix se fait aussi entendre. Elle vient de si loin qu’il a de la peine à l’écouter. D’ailleurs, il n’en a pas envie.
Mais il l’entend.
Elle lui dit : Tu es un prince sorcier, un gardien. Kaël est ton meilleur ami. Et vous vous êtes battus pour un éphémère, pour ne pas avoir à le partager. Ce n’est pas normal.
Et les autres le savent.
Mais il fait taire cette voix intérieure. Il ne veut pas l’entendre.
Pas encore, en tout cas.