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French › Anime
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Adult ++
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Disclaimer:
I do not own the anime/manga that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
Chapitre 4
LIBRE
Auteur : Annette
Disclaimer : les personnages d’Ai no Kusabi ne m’appartiennent malheureusement pas tous les autres seront ma création exclusive en particulier ce cher docteur Linas.
Couple : IasonxRiki bien sûr , s’il y en a d’autres ce sera une surprise
Genre : euh angst, yaoi bien sûr, violence par précaution pour les prochains chapitres
Béta : Andarta à qui je dis encore merci (sisi copine il va falloir t’habituer à voir ton nom en tête de chapitre ;) ) et dont j’adore les commentaires personnels.
Note : Cette fiction est basée principalement sur la traduction de la nouvelle Ai no Kusabi par Rieko Yoshiara dont la traduction en espagnol se trouve sur le site suivant : http://es.geocities.com/ai_no_kusabi_2000/ankmain.htm.
CHAPITRE 4 :
Riki se sentait mieux. La compagnie de Iason dans l’ascenseur lui avait permis de retrouver un peu d’équilibre. La sensation de puissance qui émanait du Blondie, la maîtrise absolue qu’il montrait de ses émotions en public étaient des socles sur lesquels Riki pouvait s’appuyer pour se ressourcer. Il n’avait pas voulu répondre en détail sur sa matinée et sur les mauvais traitements qu’il avait subi, il était plutôt pressé de retrouver le havre de paix que constituait désormais le penthouse pour lui. Il regardait le paysage défiler par les fenêtres de la voiture pour se changer les idées et avait failli ne pas entendre la conversation entre Iason et Kyaru. Que faisait Kirie à Eos ? A quel titre avait-il pu franchir tous les contrôles de sécurité ? Pourquoi Iason lui avait donné la permission d’accéder à son appartement ? Jusque-là, il avait cru que Iason utilisait Kirie pour l’atteindre lui. Mais pourquoi aller jusqu’à lui donner ces autorisations ? Riki ne comprenait pas. Il ne comprenait pas non plus comment Kirie, qui se pensait intelligent, ne soupçonnait pas les pièges derrière l’attitude de Iason. Toutes ces questions commençaient à faire monter la colère dans le cœur de Riki. Il était revenu à Eos, se sacrifiant pour sa bande de Céres et il avait l’impression que les manipulations continuaient quand même. Quand Iason coupa la communication avec Kyaru et qu’il le regarda, quelque chose dut intriguer le Blondie parce qu’il arrêta rapidement son véhicule sur le côté de la route et obscurcit les fenêtres pour leur donner de l’intimité.
- Riki, que se passe-t-il ?
- Que fait Kirie à Eos ?
- Je ne sais pas, mon pet, je vais le lui demander, répondit Iason d’un ton léger.
- Iason, ne te moque pas de moi, rugit le brun.
- Je ne sais pas ce que je dois te dire, Riki, je n’avais absolument pas prévu de le voir je t’assure.
- Pourquoi a-t-il le droit d’aller à Eos ?
- Je lui en ai donné l’autorisation quand j’ai commencé à travailler avec lui.
- Tu ne travailles pas avec lui, tu travailles avec Katze mais tu t’amuses avec Kirie, Iason. N’oublie pas d’où je viens, ni qui j’étais avant que tu ne m’enlèves.
- Et si cela était vrai Riki, en quoi cela te regarde ? Tu es redevenu mon pet volontairement. Si j’ai envie de jouer un peu avec un bâtard de Céres, tu n'as absolument rien à redire là-dessus. N’oublie pas qu’elle est ta vraie place, désormais…
Le brun poussa un profond soupir et essaya de se calmer un peu. Iason avait raison. En théorie, il ne pouvait rien dire sur les relations du Blondie et de Kirie, il lui fallait réfléchir un peu plus avant de parler s’il voulait que Iason coupe ses relations avec les membres de son ancien gang.
- En effet, je suis revenu de mon plein gré à Eos mais je te connais bien, Iason. Je sais ce dont tu es capable. Je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi tu tiens tant à continuer tes relations avec Kirie maintenant que je suis là.
- Et tu en penses quoi ? répondit le Blondie négligemment.
- Kirie n’est pas aussi intelligent et obsédé par le travail que Katze, il manque d’expérience et son arrogance le rend même dangereux. Si tu l’avais contacté pour obtenir des informations sur moi, je crois que tu devrais arrêter tes relations avec lui pour ne pas te mettre en danger. Lorsque j’ai parlé avec Dean, il m’a souligné à quel point Kirie s’était fait des ennemis et lui n’a aucune raison pour t’être fidèle, contrairement à Katze.
Iason ne répondit pas tout de suite. Il regarda son pet sans laisser transparaître ses pensées, mais en fait, il était quand même impressionné par la rapidité d’esprit de Riki. Cela faisait bientôt quatre ans qu’il n’avait plus eu de contact avec le marché noir mais ses réflexes étaient toujours là. Intéressant, se dit le Blondie, et quel dommage qu’il ne puisse pas garder Riki près de lui et utiliser son talent. Mais un pet ne travaillait pas de toute façon, ce n’était même pas la peine d’y songer.
- Et même si Kirie présentait un risque pour ma sécurité, Riki, tu ne crois pas qu’il m’est très facile d’y remédier ? demanda finalement Iason.
Le brun ouvrit des yeux furieux en entendant cela. Il aurait dû penser que Iason réagirait comme ça. Après tout, il avait tous les droits sur Amoi. Comment pouvait-il lui faire juste couper les liens avec Kirie ? Il repensa à sa discussion avec Dean…
- Dean m’a dit que Kirie n’était pas le seul bâtard à se comporter de manière arrogante sur le marché noir. Tu pourrais peut-être leur rappeler qui détient le pouvoir sur cette planète ?
- Ah oui, et comment penses-tu que je doive faire ? répondit Iason sur un ton ironique.
- Si tu renvoyais Kirie à Céres très brutalement en le privant de toutes ses pseudos possessions et de tous ses appuis et contacts auxquels il croyait, il comprendrait peut-être qu’il n’était qu’un jouet entre tes mains et qu’il n’avait jamais eu le moindre pouvoir.
Iason réfléchit un instant. Cette idée était attrayante. Katze lui avait bien parlé de ces nouveaux acteurs qui lui rendaient parfois la tâche difficile. Des bâtards de Céres utilisés par d’autres Blondies, qui, comme lui, voulaient s’enrichir encore plus rapidement. Riki avait raison sur ce point, certains d’entre eux croyaient réellement être devenus des acteurs importants de l’économie parallèle d’Amoi.
- Admettons, Riki, mais si j’accepte ton idée, tu devras être irréprochable, mon pet. Comprends-tu ce que je te demande ?
Oh Riki comprenait très bien le sous-entendu. Il n’aurait plus le droit à aucune protestation quoique Iason lui ordonne. Et que ce soit en privé ou en public, il ne devrait être que l’ombre de son maître et être encore plus parfait que le meilleur pet de l’Académie. Mais il savait aussi que le Blondie tiendrait son engagement, Iason n’avait qu’une parole. Il se décida finalement à se lier définitivement à son maître.
- Oui, je comprends, Iason, je te promets de t’obéir si tu laisses totalement tranquille les membres de mon ancien gang.
Riki répondit en regardant le Blondie droit dans les yeux.
Iason se contenta de hocher la tête et redémarra sa voiture. Il reprit la communication avec Kyaru pour lui demander de tenir son repas et celui de son pet prêt et de servir des boissons à Kirie mais de ne surtout répondre à aucune de ses questions. Cette conversation laissait un arrière-goût très agréable au Blondie. Riki était fidèle à ses amis mais il lui semblait bien que d’autres sentiments se cachaient derrière ce refus de le voir continuer ses rapports avec Kirie. En un mot, Iason avait bien l’impression que son pet était jaloux de l’autre bâtard de Céres. Physiquement, les deux jeunes hommes se ressemblaient un peu mais pour Iason, il n’y avait pas de comparaison possible, Riki était le plus sensuel et le plus séduisant des deux. Pendant ce temps-là, le pet maudissait intérieurement Kirie et son arrivisme. A cause de lui, il avait dû céder à Iason le peu de liberté qui aurait pu lui rester à Eos. Cette fois, il devrait vraiment se comporter comme un pet en public et il se demandait bien ce que Iason allait lui imposer comme perversion en privé. Un frisson lui parcourut le dos et il appuya sa tête en arrière, yeux fermés, essayant de ne pas penser à quel point il était piégé. Il ne se rendit compte de leur arrivée à destination que lorsque le moteur s’arrêta, ils étaient dans le parking souterrain de la tour. Iason sortit sans un mot de la voiture et commença à se diriger vers l’ascenseur et Riki dut presque courir pour le rattraper. Iason redevenait le Blondie froid et impassible. Il ne regarda pas une seule fois son pet jusqu’à ce qu’ils soient de nouveau dans le penthouse, accueillis par Kyaru qui s’inclina très bas devant Iason et les mena tous les deux dans la bibliothèque ou une table était préparée pour un repas rapide pour deux.
- Assieds-toi, Riki, et attends-moi, ordonna Iason.
Riki obéit sans poser de question. Il avait eu assez d’émotions pour la journée et ne pensait plus pouvoir en supporter beaucoup plus. Le Blondie revint quelques minutes plus tard et s’installa en face de lui. D’un signe de tête, il indiqua à son pet qu’il devait commencer à manger. Après plusieurs minutes de calme, la voix de Iason retentit de nouveau :
- Alors maintenant que nous sommes seuls Riki, dis-moi ce qui s’est réellement passé ce matin à l’hôpital.
- Mais rien Iason, le médecin m’a examiné, c’est tout.
- Riki ! Je veux des détails, tu m’entends.
- Ils ont commencé par des prises de sang, répondit le pet en soupirant, puis ils ont installé une planche au-dessus de mon lit pendant un moment, ensuite le docteur m’a examiné manuellement, c’est tout, Iason.
Le Blondie observa un moment son pet sans rien dire. Celui-ci ne voulait pas parler mais l’examen du docteur avait du être difficile à supporter. Enfin, Riki ne semblait pas blessé et il faisait confiance aux préjugés du docteur Linas envers les habitants de Céres, ce dernier n’avait pas dû toucher son pet de trop près. Il était temps de passer à l’autre problème qu’il devait résoudre aujourd’hui.
- Tu seras satisfait d’apprendre, Riki, que j’ai vidé tous les comptes de Kirie et que, pendant que nous mangeons, Katze a une équipe en train de vider son appartement. Son véhicule est aussi saisi. Je le lui apprendrai juste avant de retourner travailler.
- C’est bien, approuva le brun avec une grimace très satisfaite. Chuter aussi vite de son piédestal lui fera peut-être comprendre la valeur des bâtards de Céres.
- Je ne sais pas, Riki, tu as raison, il est beaucoup trop arrogant par rapport à toi. Je ne suis pas sûr que la leçon soit profitable. Enfin, laisse Kirie, il ne mérite pas notre intérêt, que vas-tu faire cet après-midi ?
- Quand tu seras parti, j’irai me reposer, je n’ai que ça à faire.
- Tu peux sortir dans Eos, tu peux aller au café, j’ai réactivé ton compte. Essaie juste de ne pas revenir ivre au penthouse cette fois. N’oublie pas ta promesse.
Riki mit sa tête dans ses mains, désespéré. Le café n’était pas son meilleur souvenir d’Eos, loin s’en faut. Même quand il était de leur génération, il trouvait tous les pets complètement immatures et n’avait jamais eu rien à leur dire. Entouré de blabla tournant autour des tenus très déshabillées que leur faisaient porter leurs maîtres, ou sur les crèmes, savons ou huiles aphrodisiaques pour les rendre encore plus sexy avait déprimé Riki dans des proportions inimaginables. Ajouté à cela, le fait que Iason n’était pas particulièrement gêné par les bagarres qu’il déclenchait ivre, Riki n’avait fait aucun effort pour arranger son comportement. Mais cette fois, il ne pourrait pas se laisser aller à boire autant en public. Il regarda Iason :
- Que veux-tu que j’aille faire au café, Iason ? Je n’ai rien à leur dire, tu le sais. Je n’ai jamais été à ma place parmi eux et maintenant, à mon âge, je ne suis qu’un fossile dans ce cirque sans nom.
- Je vois que tu as parfaitement compris comment se passent les choses ici, Riki. Mais peu importe, tant que tu respectes les règles et que tu n’oublies jamais que tu m’appartiens, tu entends, mon pet ? répondit Iason en se penchant vers le brun.
Hypnotisé par ce regard bleu acier, Riki ne put que hocher la tête en signe d’accord. La main de Iason commença à lui caresser la joue presque tendrement et il ne put que se laisser aller à ce toucher délicat qui lui donnait des frissons partout. D’un seul coup, le vide succéda au plaisir quand le Blondie se redressa et retira sa main. Il se sentait seul et soudain désespéré. Il fixa Iason avec intensité se remplissant de son visage, de sa musculature puissante. Il regarda ses mains fines se poser sur la fourchette et le couteau, les imaginant sur lui. Il respira profondément et se remit à manger lui aussi. Vues ses expériences précédentes, son maître n’allait pas se retenir longtemps. Autour d’eux, Kyaru était une ombre qui servait les plats et les boissons. Le repas se finit en silence, cette fois. Iason attendit sans bouger que le serviteur débarrasse la table avant de lui demander de ne plus les déranger et de rester dans la cuisine quoiqu’il arrive. Kyaru s’inclina et se retira en fermant la porte de la bibliothèque laissant le maître et le pet face à face.
Riki n’osait pas lever les yeux des incrustations de marqueteries dans le plateau de la table qui le séparait de Iason, il en suivait le dessin du bout des doigts, espérant se calmer ainsi. Iason posa sa main sur la sienne, l’immobilisant un moment. Il se pencha ensuite vers lui pour l’embrasser très lentement, suavement faisant fondre le brun, un gémissement se formant au fond de sa gorge. Le Blondie passa alors une main derrière sa tête et le souleva sans effort et sans cesser le baiser. Riki s’accrocha aux épaules de Iason et se retrouva assis sur la table, ses jambes s’enroulèrent malgré lui autour de celles de Iason penché sur lui. Pour la première fois peut-être, Riki répondait aux caresses de son maître, même si c’était encore timidement. Le baiser continua, devenant de plus en plus passionné, jusqu’à ce que le brun doive le rompre pour reprendre son souffle. Il haletait, les lèvres entrouvertes, les yeux à demi fermés par la passion qui commençait à s’éveiller en lui. Il offrit son cou à Iason qui en profita pour le couvrir de baisers jusqu’à la naissance de l’épaule où il mordilla délicatement le point qui faisait toujours gémir Riki. Pendant ce temps, les mains du Blondie s’étaient glissées sous le tee-shirt de son pet. Les gants de soie rendaient les caresses électriques sur son torse. Il gémissait maintenant presque continuellement, le souffle court, il dut fermer les yeux quand des doigts habiles se saisirent d’un des boutons rosés qui ornaient sa poitrine pour le réveiller par des légers pincements. Il était toujours accroché aux épaules de Iason et tenta de bouger ses hanches pour se rapprocher encore plus de lui. Il avait besoin de sentir ce corps puissant, il voulait lui aussi toucher sa peau fine et douce mais n’osa pas aller jusqu’au bout de son mouvement. Mais cette tentative ne passa pas inaperçue du Blondie qui en profita pour redresser Riki et lui enlever son tee-shirt. Il se recula pour observer la scène, Riki, torse nu, jambes écartées, le souffle encore court, le pantalon légèrement étroit, les lèvres abîmées par l’intensité du baiser qu’ils avaient échangé, les yeux brillants qui le regardaient avec gourmandise, ce spectacle excita encore plus Iason qui enleva ses gants pour prendre le flacon de lubrifiant qu’il avait précautionneusement mis dans la poche intérieure de son costume ce matin.
Il le posa à coté d’eux et se repencha sur son pet pour l’embrasser de nouveau. Cette bouche sensuelle, qui lui avait si longtemps résisté, était le meilleur des desserts pour lui. Pendant qu’il tenait fermement Riki par la nuque, son autre main se glissa dans son pantalon, commençant à le lui ouvrir et à le lui faire glisser le long de ses hanches souples. La bonne volonté de son pet pour l’aider augmentant encore son désir, il caressa ses fesses fermes, puis se saisit de son sexe qu’il sentit durcir encore plus à son contact. Riki ondulait contre lui, gémissant dans sa bouche. Iason n’y tint plus et d’une main se saisit du lubrifiant pour en mettre sur ses doigts. Il en glissa un, ensuite, au milieu de cet anneau musculaire si chaud et si accueillant pour commencer à préparer son pet. Lorsqu’il toucha son point sensible, Riki poussa un gémissement plus puissant, se cambrant en arrière pour se rallonger sur la table. Iason rajouta un, puis deux doigts, cisaillant rapidement les muscles et stimulant régulièrement la prostate du brun pour le distraire de la sensation brutale qu’il ressentirait bientôt. Son pet était si beau perdu dans le plaisir qu’il ressentait. Le Blondie ne pouvait plus attendre, il ouvrit son pantalon et attrapant les hanches de Riki, il les souleva pour se positionner entre ses fesses musclées. Il put sentir le brun avancer le bassin, comme pressé d’être empalé et décida de lui donner satisfaction en le pénétrant d’un long mouvement souple. Par Jupiter, que ce fourreau chaud et sensuel ressemblait au paradis ! Il dut reprendre son souffle et se repencha sur son pet pour l’embrasser passionnément. Les jambes enroulées autour de sa taille, Riki commença à bouger un peu, incitant le Blondie à entamer des mouvements lents ressortant presque du corps qu’il tenait sous lui. Malgré son contrôle, c’était une véritable torture, il aurait voulu faire durer ces instants mais comprit qu’il ne tiendrait pas aussi longtemps cette fois. Il reposa son pet sur la table et accéléra enfin le rythme pendant que d’une main, il formait un fourreau autour du sexe de Riki, lui caressant sa virilité de plus en plus intensément. Les deux hommes ne tinrent pas longtemps, trop frustrés par leur matinée seuls loin de l’autre. Le pet fut le premier à se libérer dans un cri étouffé, il inonda son abdomen de la preuve de son plaisir. Les contractions provoquées furent fatales pour Iason qui éjacula enfin au plus profond de Riki en spasmes violents. Il se retrouva appuyé sur les coudes, de part et d’autres de son pet, haletant péniblement. Quand il reprit son souffle, il tendit sa main à Riki pour qu’il lui nettoie les doigts, ce que fit le brun les prenants un à un dans sa bouche, les enroulant de sa langue très lentement, les yeux alourdis de langueur provoquée par son orgasme. Iason dut détourner les yeux de son pet rapidement, l’érotisme de la situation réveillant presque automatiquement son érection. Si il ne quittait pas très vite Riki, il n’allait pas pouvoir le laisser pour retourner au travail. Il se redressa et vérifia ses vêtements avant de les rajuster.
- Riki, va prendre une douche. Je vais régler le problème Kirie avant de retourner travailler, tu ne me verras revenir que très tard, je pense. N’oublie pas ta promesse, mon pet.
- Bien maître, répondit le brun essoufflé, mais le regard légèrement ironique.
Pendant ces évènements dans la bibliothèque, dans le salon où il avait été enfermé, Kirie commençait à être inquiet. Lors de ses visites précédentes, il n’était jamais resté aussi longtemps seul. Le serviteur ne lui avait servi qu’un rafraîchissement depuis le temps fini et même oublié. Il avait essayé d’ouvrir la porte très discrètement et sans succès. Il ne savait pas trop quoi faire ni comment réagir. Il ne voulait pas s’attirer les foudres du Blondie puissant qui lui servait de protecteur, mais il ne voulait pas finir non plus dans un bordel, éventuellement en pet quand il voyait tout ce luxe autour de lui, mais pas plus. L’incertitude et le temps qui s ‘écoulait sans le moindre bruit qui lui aurait permis de se sentir moins seul pesait sur ses nerfs. Il finit par s’asseoir sur un des canapés de cuir du salon et s’allongea essayant de se calmer mais, cela était devenu très difficile. Le luxe qu’il enviait devenait oppressant, le silence terrifiant. Il commençait à penser qu’il s’était peut-être fait piéger, les doutes de Riki lui revenaient en mémoire. Après tout, était-il à sa place dans ce salon comme il avait osé l’espérer ? Envieux de ce confort, il l’était certainement, mais plus il restait là, plus il se sentait mal. Eos n’était peut-être pas pour les bâtards de Céres finalement. Mais que pensait-il là ? Il s’était juré de quitter Céres, il s ‘était juré de vivre un jour dans le luxe quelque soit le prix, il n’allait pas hésiter maintenant. Il avait trop sacrifié en reniant ses frères de misère, en les vendant aux Blondies. Il n’allait pas faire marche arrière que Riki aille au diable s’il voulait rester vivre à Céres ! Lui changerait son destin ! Sa résolution renforcée Kirie se remit à attendre plus calmement les évènements.
Quelques temps plus tard, Kirie sursauta en voyant apparaître Iason devant lui. il n’avait même pas entendu la porte s’ouvrir. Le Blondie le regarda calmement quelques minutes, puis s’assit sans un mot.
- Je venais vous voir au sujet de Guy et de ce que vous m’aviez demandé, se risqua à dire Kirie, au bout d’un moment, pour rompre le silence.
- Je t’écoute.
- Je lui ai encore parlé hier sans dévoiler d’où pouvait venir cette proposition. Il a encore des doutes, mais, pour la première fois depuis longtemps, j’ai eu l’impression qu’il ne semblait pas complètement fermé à l’idée de devenir un pet.
- Ah oui ? répondit le Blondie légèrement ironique. Il était curieux de voir jusqu’où ce bâtard était prêt à aller dans l’arrivisme.
- Oui, ses doutes venaient surtout du fait qu’il n’arrive pas à comprendre, apparemment, pourquoi un Blondie le voudrait comme pet, lui, un habitant de Céres. En plus, Riki semblait très opposé à cette idée et Guy lui fait encore confiance, je ne sais pas pourquoi. Mais je pense pouvoir le convaincre rapidement.
- Riki ! Il ne veut pas que Guy devienne un pet ? demanda Iason.
- Oui, à se demander s’il n’est pas jaloux de Guy. Il n’a pas l’air de vouloir le voir partir. Ce qui est curieux parce que depuis son retour à Céres, il ne se sont absolument pas rapprochés. Je n’ai entendu aucune rumeur à leur sujet, rajouta Kirie, visiblement dépité.
Iason se plongea dans ses réflexions. Il n’avait pas demandé à Kirie de séduire Guy avec son offre pour le séparer de Riki mais plus pour couper son pet des liens qui pouvaient lui rester à Céres. Katze lui avait bien dit mais l’entendre confirmé de manière accidentelle, comme ça, l’apaisait. Il avait réussi à marquer suffisamment Riki pour qu’il ne soit plus attiré par un autre que lui. Le brun était à lui, même s’il ne se l’était pas avoué encore.
- Monsieur, je pensais que si je pouvais amener Guy ici, pour lui donner une idée du confort dans lequel il vivrait je pourrais le faire céder plus vite. Est-ce que je pourrais le faire ? Demanda Kirie inquiet.
- Non, je ne crois pas que cela sera nécessaire, répondit Iason doucement. En fait, je crois que tu vas pouvoir arrêter de t’occuper de Guy.
- Mais, je ne comprends pas, vous sembliez si sûr de le vouloir ? Puis-je savoir pourquoi vous avez changé d’avis, monsieur ?
- Kirie ! Je crois que tu oublies qui je suis. Tu oses questionner les intentions d’un Blondie ?
- Excusez-moi, monsieur, je suis désolé. C’est juste que j’ai passé beaucoup de temps pour vous obtenir ce que vous souhaitiez. Je suis déçu, juste au moment où je pensais réussir avec Guy, répondit Kirie, le visage blanc et tremblant devant la colère de Iason.
- Tu as vraiment cru que je voulais ce bâtard comme pet ? Demanda le Blondie méprisant.
Kirie était complètement perdu. Depuis plusieurs mois, il parlait régulièrement avec Iason Mink et il ne l’avait jamais vu aussi froid envers lui. Il ne comprenait pas. Il était bien sûr d’avoir compris que le Blondie voulait Guy comme pet. Se pouvait-il qu’il ait mal interprété ? Non, il ne pouvait pas le croire. Mais alors que voulait –il lorsqu’il lui parlait de Guy ? Il baissa la tête et ne put rien répondre. La peur qu’il avait ressenti précédemment revenait. Il commençait à se dire que Riki avait peut-être raison et qu’il ne connaissait pas si bien que ça son protecteur.
- J’attends une réponse, Kirie.
- Je ne sais pas, monsieur, je… je croyais que… soupira-t-il.
Iason soupira. Ce bâtard était intéressant quand il lui parlait de Riki, ou quand il pouvait l’utiliser pour manipuler son pet et le couper de ses anciens amis, mais maintenant que ce dernier lui était revenu, Kirie montrait ses limites. Il n’avait pas l’intelligence instinctive et brillante de Riki, il n’avait pas non plus sa fierté qui le rendait capable de défier tous les Blondies d’Eos et même Jupiter. Finalement, le temps de se débarrasser de lui semblait bien venu.
- Je n’ai jamais voulu de Guy comme pet, continua Iason, si tu l’as cru, tu me déçois beaucoup.
- Mais, monsieur, je n’ai fait que ce que vous me demandiez ! s’exclama Kirie presque en colère.
- Tu oses m’interrompre ?
La voix doucereuse du Blondie aurait dû faire comprendre à son interlocuteur qu’il aurait mieux fait d’écouter tranquillement, mais Kirie était trop sûr de lui pour s’en rendre compte. Il avait fait tout ce que Iason lui demandait, il avait touché le confort et la richesse, il avait pris goût à un minimum de pouvoir, il ne voulait pas perdre tout cela.
- Je m’excuse, monsieur, mais j’ai fait exactement ce que vous me demandiez, je suis prêt à vous écouter. Dites-moi ce que vous voulez que je fasse.
- Je n’ai plus rien à te dire, Kirie, tu as perdu toute utilité pour moi. Retourne à Céres, ta place est là-bas.
- Mais, monsieur, je comprend ne pas, je suis prêt à faire tout ce que vous me direz, donnez-moi de nouveaux ordres.
- KIRIE ! Tu m’as entendu, je ne veux plus te voir, tu vas rentrer à Céres et ne plus en sortir. Ne perds pas ton temps à Midas ! Ton appartement est vidé en ce moment. Je t’ai fermé l’accès à tous tes comptes et j’ai prévenu la sécurité, tu ne pourras plus m’approcher.
Le monde venait de s’arrêter pour le bâtard. Les yeux ronds, pétrifié, il regardait le Blondie qui avait à peine élevé la voix pour lui annoncer cela. Tous ces efforts pour rien ? Toutes ces manipulations pour rien ? La colère devant cette injustice commençait à lui faire perdre la mesure.
- Ce n’est pas possible, vous ne pouvez pas faire ça ! s’exclama-t-il.
- Et pourquoi donc ? demanda calmement Iason, finalement amusé par la situation.
- Je ferai tout ce que vous voulez mais ne me renvoyez pas à Céres, je vous en prie, supplia Kirie à bout de nerfs.
- Tout ?
- Oui, tout, je serais même heureux d’être votre pet.
- Je te l’ai dit, j’ai un pet qui me donne toute satisfaction et je n’envisage pas d’en prendre un autre. Mais avec tes yeux si particuliers, tu pourrais intéresser quelqu’un malgré tes origines, je pourrais te vendre un bon prix… laissa sous-entendre le Blondie.
Entendre cela fut le dernier coup pour Kirie qui perdit complètement son sang-froid. Il serra les poings jusqu’à ce que les jointures blanchissent, puis, sans réfléchir se jeta sur Iason. C’était un geste inutile et totalement désespéré. Tous les espoirs qu’il avait accumulés ces derniers mois partaient en fumée, il voulait tuer le responsable, il voulait étrangler le Blondie. Ce dernier s’était méfié dés le début et ne fut pas surpris par l’attaque pathétique du bâtard. Avec une vitesse surprenante vue sa taille, il esquiva et attrapa Kirie par le bras pour le plaquer dans le fauteuil et l’immobiliser. Il en profita rapidement pour lui vider les poches complètement. Il lui déchira aussi son costume de prix, le laissant avec une chemise en morceaux. D’un geste, il renvoya Kirie dans le canapé où il était assis jusque-là. Le bâtard resta immobile, sanglotant faiblement, il était sous le choc. Cet incident avait été instructif pour Iason en lui montrant bien que, seul le corps de Riki, lui procurait les sensations dont il ne pouvait plus se passer. Tout en examinant le portefeuille de Kirie, le Blondie ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’il y avait dans la relation à son pet qui l’enchaînait autant à lui. Il ne trouva aucun papier d’importance dans les affaires qu’il examinait, aussi il les ramassa pour aller les déposer rapidement dans l’incinérateur. Il allait être temps pour lui de retourner aux choses sérieuses. Il pouvait confier Kirie à la sécurité mais préférait le faire sortir d’Eos lui-même, pour bien lui faire comprendre qu’il ne voulait plus avoir aucun contact avec lui désormais.
- Tu veux profiter une dernière fois de mon véhicule pour te rapprocher de Céres ? demanda-t-il.
Kirie le regarda hébété, avant de réagir un peu et hocher la tête négativement, d’un air de défiance. Tiens, pensa Iason, il a finalement un peu de fierté !
- Dans ce cas, lève toi et suis moi tu ne peux plus rester ici.
Il se dirigea vers la porte du salon et attendit que le bâtard vienne enfin vers lui. Sans poser la main sur son épaule, comme il l’avait fait plusieurs fois, Iason l’entraîna vers la porte du penthouse et l’ascenseur. Kirie baissait les yeux, très inquiet. Riki l’avait prévenu à demi-mot mais il n’avait pas voulu le croire, les Blondies étaient dangereux et n’attachaient pas d’importance à la vie des bâtards de Céres, il venait d’en avoir la preuve. Un frisson le parcourut, il n’avait plus qu’une envie, se cacher. Il avait honte de se montrer ainsi après toutes les fois où il était venu ici, arrogant dans son nouveau costume. Après toutes ses manipulations il ne savait pas comment il serait reçu par ses anciens amis. Aurait-il encore une place parmi eux ? Il soupira et se mit à courir en direction de Céres dès la porte de la tour passée. Un petit sourire aux lèvres, Iason prit le véhicule officiel qui l’attendait, dopé par son repas très particulier avec son pet, le travail qui restait au Blondie aujourd’hui, lui paraissait beaucoup moins pesant.
Pendant ce temps, Riki avait récupéré ses vêtements et s’était dirigé avec précaution vers la chambre du maître, il ne voulait vraiment pas mettre Kirie au courant de sa nouvelle situation. Il prit une longue douche et s’allongea pour dormir. Il n’avait rien d’autre à faire de toute façon. Quand il se réveilla, il se sentait plus fort, c’était déjà le milieu de l’après-midi. Iason avait dut chasser Kirie depuis longtemps, aussi osa-t-il sortir de la chambre. Son moral flancha très vite quand il se retrouva seul dans les immenses pièces du penthouse. Tout ce luxe et tout ce vide au milieu duquel il avait choisi de revenir se noyer... Il chercha Kyaru mais malheureusement pour lui, il semblait occupé dans la cuisine. Il lui restait des cigarettes… Il s’installa finalement à sa place habituelle sur le balcon, dominant toute la cité. Il commença à fumer en rêvant à ses illusions perdues. La première d’une longue soirée où il n’aurait que ça à faire.
Auteur : Annette
Disclaimer : les personnages d’Ai no Kusabi ne m’appartiennent malheureusement pas tous les autres seront ma création exclusive en particulier ce cher docteur Linas.
Couple : IasonxRiki bien sûr , s’il y en a d’autres ce sera une surprise
Genre : euh angst, yaoi bien sûr, violence par précaution pour les prochains chapitres
Béta : Andarta à qui je dis encore merci (sisi copine il va falloir t’habituer à voir ton nom en tête de chapitre ;) ) et dont j’adore les commentaires personnels.
Note : Cette fiction est basée principalement sur la traduction de la nouvelle Ai no Kusabi par Rieko Yoshiara dont la traduction en espagnol se trouve sur le site suivant : http://es.geocities.com/ai_no_kusabi_2000/ankmain.htm.
CHAPITRE 4 :
Riki se sentait mieux. La compagnie de Iason dans l’ascenseur lui avait permis de retrouver un peu d’équilibre. La sensation de puissance qui émanait du Blondie, la maîtrise absolue qu’il montrait de ses émotions en public étaient des socles sur lesquels Riki pouvait s’appuyer pour se ressourcer. Il n’avait pas voulu répondre en détail sur sa matinée et sur les mauvais traitements qu’il avait subi, il était plutôt pressé de retrouver le havre de paix que constituait désormais le penthouse pour lui. Il regardait le paysage défiler par les fenêtres de la voiture pour se changer les idées et avait failli ne pas entendre la conversation entre Iason et Kyaru. Que faisait Kirie à Eos ? A quel titre avait-il pu franchir tous les contrôles de sécurité ? Pourquoi Iason lui avait donné la permission d’accéder à son appartement ? Jusque-là, il avait cru que Iason utilisait Kirie pour l’atteindre lui. Mais pourquoi aller jusqu’à lui donner ces autorisations ? Riki ne comprenait pas. Il ne comprenait pas non plus comment Kirie, qui se pensait intelligent, ne soupçonnait pas les pièges derrière l’attitude de Iason. Toutes ces questions commençaient à faire monter la colère dans le cœur de Riki. Il était revenu à Eos, se sacrifiant pour sa bande de Céres et il avait l’impression que les manipulations continuaient quand même. Quand Iason coupa la communication avec Kyaru et qu’il le regarda, quelque chose dut intriguer le Blondie parce qu’il arrêta rapidement son véhicule sur le côté de la route et obscurcit les fenêtres pour leur donner de l’intimité.
- Riki, que se passe-t-il ?
- Que fait Kirie à Eos ?
- Je ne sais pas, mon pet, je vais le lui demander, répondit Iason d’un ton léger.
- Iason, ne te moque pas de moi, rugit le brun.
- Je ne sais pas ce que je dois te dire, Riki, je n’avais absolument pas prévu de le voir je t’assure.
- Pourquoi a-t-il le droit d’aller à Eos ?
- Je lui en ai donné l’autorisation quand j’ai commencé à travailler avec lui.
- Tu ne travailles pas avec lui, tu travailles avec Katze mais tu t’amuses avec Kirie, Iason. N’oublie pas d’où je viens, ni qui j’étais avant que tu ne m’enlèves.
- Et si cela était vrai Riki, en quoi cela te regarde ? Tu es redevenu mon pet volontairement. Si j’ai envie de jouer un peu avec un bâtard de Céres, tu n'as absolument rien à redire là-dessus. N’oublie pas qu’elle est ta vraie place, désormais…
Le brun poussa un profond soupir et essaya de se calmer un peu. Iason avait raison. En théorie, il ne pouvait rien dire sur les relations du Blondie et de Kirie, il lui fallait réfléchir un peu plus avant de parler s’il voulait que Iason coupe ses relations avec les membres de son ancien gang.
- En effet, je suis revenu de mon plein gré à Eos mais je te connais bien, Iason. Je sais ce dont tu es capable. Je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi tu tiens tant à continuer tes relations avec Kirie maintenant que je suis là.
- Et tu en penses quoi ? répondit le Blondie négligemment.
- Kirie n’est pas aussi intelligent et obsédé par le travail que Katze, il manque d’expérience et son arrogance le rend même dangereux. Si tu l’avais contacté pour obtenir des informations sur moi, je crois que tu devrais arrêter tes relations avec lui pour ne pas te mettre en danger. Lorsque j’ai parlé avec Dean, il m’a souligné à quel point Kirie s’était fait des ennemis et lui n’a aucune raison pour t’être fidèle, contrairement à Katze.
Iason ne répondit pas tout de suite. Il regarda son pet sans laisser transparaître ses pensées, mais en fait, il était quand même impressionné par la rapidité d’esprit de Riki. Cela faisait bientôt quatre ans qu’il n’avait plus eu de contact avec le marché noir mais ses réflexes étaient toujours là. Intéressant, se dit le Blondie, et quel dommage qu’il ne puisse pas garder Riki près de lui et utiliser son talent. Mais un pet ne travaillait pas de toute façon, ce n’était même pas la peine d’y songer.
- Et même si Kirie présentait un risque pour ma sécurité, Riki, tu ne crois pas qu’il m’est très facile d’y remédier ? demanda finalement Iason.
Le brun ouvrit des yeux furieux en entendant cela. Il aurait dû penser que Iason réagirait comme ça. Après tout, il avait tous les droits sur Amoi. Comment pouvait-il lui faire juste couper les liens avec Kirie ? Il repensa à sa discussion avec Dean…
- Dean m’a dit que Kirie n’était pas le seul bâtard à se comporter de manière arrogante sur le marché noir. Tu pourrais peut-être leur rappeler qui détient le pouvoir sur cette planète ?
- Ah oui, et comment penses-tu que je doive faire ? répondit Iason sur un ton ironique.
- Si tu renvoyais Kirie à Céres très brutalement en le privant de toutes ses pseudos possessions et de tous ses appuis et contacts auxquels il croyait, il comprendrait peut-être qu’il n’était qu’un jouet entre tes mains et qu’il n’avait jamais eu le moindre pouvoir.
Iason réfléchit un instant. Cette idée était attrayante. Katze lui avait bien parlé de ces nouveaux acteurs qui lui rendaient parfois la tâche difficile. Des bâtards de Céres utilisés par d’autres Blondies, qui, comme lui, voulaient s’enrichir encore plus rapidement. Riki avait raison sur ce point, certains d’entre eux croyaient réellement être devenus des acteurs importants de l’économie parallèle d’Amoi.
- Admettons, Riki, mais si j’accepte ton idée, tu devras être irréprochable, mon pet. Comprends-tu ce que je te demande ?
Oh Riki comprenait très bien le sous-entendu. Il n’aurait plus le droit à aucune protestation quoique Iason lui ordonne. Et que ce soit en privé ou en public, il ne devrait être que l’ombre de son maître et être encore plus parfait que le meilleur pet de l’Académie. Mais il savait aussi que le Blondie tiendrait son engagement, Iason n’avait qu’une parole. Il se décida finalement à se lier définitivement à son maître.
- Oui, je comprends, Iason, je te promets de t’obéir si tu laisses totalement tranquille les membres de mon ancien gang.
Riki répondit en regardant le Blondie droit dans les yeux.
Iason se contenta de hocher la tête et redémarra sa voiture. Il reprit la communication avec Kyaru pour lui demander de tenir son repas et celui de son pet prêt et de servir des boissons à Kirie mais de ne surtout répondre à aucune de ses questions. Cette conversation laissait un arrière-goût très agréable au Blondie. Riki était fidèle à ses amis mais il lui semblait bien que d’autres sentiments se cachaient derrière ce refus de le voir continuer ses rapports avec Kirie. En un mot, Iason avait bien l’impression que son pet était jaloux de l’autre bâtard de Céres. Physiquement, les deux jeunes hommes se ressemblaient un peu mais pour Iason, il n’y avait pas de comparaison possible, Riki était le plus sensuel et le plus séduisant des deux. Pendant ce temps-là, le pet maudissait intérieurement Kirie et son arrivisme. A cause de lui, il avait dû céder à Iason le peu de liberté qui aurait pu lui rester à Eos. Cette fois, il devrait vraiment se comporter comme un pet en public et il se demandait bien ce que Iason allait lui imposer comme perversion en privé. Un frisson lui parcourut le dos et il appuya sa tête en arrière, yeux fermés, essayant de ne pas penser à quel point il était piégé. Il ne se rendit compte de leur arrivée à destination que lorsque le moteur s’arrêta, ils étaient dans le parking souterrain de la tour. Iason sortit sans un mot de la voiture et commença à se diriger vers l’ascenseur et Riki dut presque courir pour le rattraper. Iason redevenait le Blondie froid et impassible. Il ne regarda pas une seule fois son pet jusqu’à ce qu’ils soient de nouveau dans le penthouse, accueillis par Kyaru qui s’inclina très bas devant Iason et les mena tous les deux dans la bibliothèque ou une table était préparée pour un repas rapide pour deux.
- Assieds-toi, Riki, et attends-moi, ordonna Iason.
Riki obéit sans poser de question. Il avait eu assez d’émotions pour la journée et ne pensait plus pouvoir en supporter beaucoup plus. Le Blondie revint quelques minutes plus tard et s’installa en face de lui. D’un signe de tête, il indiqua à son pet qu’il devait commencer à manger. Après plusieurs minutes de calme, la voix de Iason retentit de nouveau :
- Alors maintenant que nous sommes seuls Riki, dis-moi ce qui s’est réellement passé ce matin à l’hôpital.
- Mais rien Iason, le médecin m’a examiné, c’est tout.
- Riki ! Je veux des détails, tu m’entends.
- Ils ont commencé par des prises de sang, répondit le pet en soupirant, puis ils ont installé une planche au-dessus de mon lit pendant un moment, ensuite le docteur m’a examiné manuellement, c’est tout, Iason.
Le Blondie observa un moment son pet sans rien dire. Celui-ci ne voulait pas parler mais l’examen du docteur avait du être difficile à supporter. Enfin, Riki ne semblait pas blessé et il faisait confiance aux préjugés du docteur Linas envers les habitants de Céres, ce dernier n’avait pas dû toucher son pet de trop près. Il était temps de passer à l’autre problème qu’il devait résoudre aujourd’hui.
- Tu seras satisfait d’apprendre, Riki, que j’ai vidé tous les comptes de Kirie et que, pendant que nous mangeons, Katze a une équipe en train de vider son appartement. Son véhicule est aussi saisi. Je le lui apprendrai juste avant de retourner travailler.
- C’est bien, approuva le brun avec une grimace très satisfaite. Chuter aussi vite de son piédestal lui fera peut-être comprendre la valeur des bâtards de Céres.
- Je ne sais pas, Riki, tu as raison, il est beaucoup trop arrogant par rapport à toi. Je ne suis pas sûr que la leçon soit profitable. Enfin, laisse Kirie, il ne mérite pas notre intérêt, que vas-tu faire cet après-midi ?
- Quand tu seras parti, j’irai me reposer, je n’ai que ça à faire.
- Tu peux sortir dans Eos, tu peux aller au café, j’ai réactivé ton compte. Essaie juste de ne pas revenir ivre au penthouse cette fois. N’oublie pas ta promesse.
Riki mit sa tête dans ses mains, désespéré. Le café n’était pas son meilleur souvenir d’Eos, loin s’en faut. Même quand il était de leur génération, il trouvait tous les pets complètement immatures et n’avait jamais eu rien à leur dire. Entouré de blabla tournant autour des tenus très déshabillées que leur faisaient porter leurs maîtres, ou sur les crèmes, savons ou huiles aphrodisiaques pour les rendre encore plus sexy avait déprimé Riki dans des proportions inimaginables. Ajouté à cela, le fait que Iason n’était pas particulièrement gêné par les bagarres qu’il déclenchait ivre, Riki n’avait fait aucun effort pour arranger son comportement. Mais cette fois, il ne pourrait pas se laisser aller à boire autant en public. Il regarda Iason :
- Que veux-tu que j’aille faire au café, Iason ? Je n’ai rien à leur dire, tu le sais. Je n’ai jamais été à ma place parmi eux et maintenant, à mon âge, je ne suis qu’un fossile dans ce cirque sans nom.
- Je vois que tu as parfaitement compris comment se passent les choses ici, Riki. Mais peu importe, tant que tu respectes les règles et que tu n’oublies jamais que tu m’appartiens, tu entends, mon pet ? répondit Iason en se penchant vers le brun.
Hypnotisé par ce regard bleu acier, Riki ne put que hocher la tête en signe d’accord. La main de Iason commença à lui caresser la joue presque tendrement et il ne put que se laisser aller à ce toucher délicat qui lui donnait des frissons partout. D’un seul coup, le vide succéda au plaisir quand le Blondie se redressa et retira sa main. Il se sentait seul et soudain désespéré. Il fixa Iason avec intensité se remplissant de son visage, de sa musculature puissante. Il regarda ses mains fines se poser sur la fourchette et le couteau, les imaginant sur lui. Il respira profondément et se remit à manger lui aussi. Vues ses expériences précédentes, son maître n’allait pas se retenir longtemps. Autour d’eux, Kyaru était une ombre qui servait les plats et les boissons. Le repas se finit en silence, cette fois. Iason attendit sans bouger que le serviteur débarrasse la table avant de lui demander de ne plus les déranger et de rester dans la cuisine quoiqu’il arrive. Kyaru s’inclina et se retira en fermant la porte de la bibliothèque laissant le maître et le pet face à face.
Riki n’osait pas lever les yeux des incrustations de marqueteries dans le plateau de la table qui le séparait de Iason, il en suivait le dessin du bout des doigts, espérant se calmer ainsi. Iason posa sa main sur la sienne, l’immobilisant un moment. Il se pencha ensuite vers lui pour l’embrasser très lentement, suavement faisant fondre le brun, un gémissement se formant au fond de sa gorge. Le Blondie passa alors une main derrière sa tête et le souleva sans effort et sans cesser le baiser. Riki s’accrocha aux épaules de Iason et se retrouva assis sur la table, ses jambes s’enroulèrent malgré lui autour de celles de Iason penché sur lui. Pour la première fois peut-être, Riki répondait aux caresses de son maître, même si c’était encore timidement. Le baiser continua, devenant de plus en plus passionné, jusqu’à ce que le brun doive le rompre pour reprendre son souffle. Il haletait, les lèvres entrouvertes, les yeux à demi fermés par la passion qui commençait à s’éveiller en lui. Il offrit son cou à Iason qui en profita pour le couvrir de baisers jusqu’à la naissance de l’épaule où il mordilla délicatement le point qui faisait toujours gémir Riki. Pendant ce temps, les mains du Blondie s’étaient glissées sous le tee-shirt de son pet. Les gants de soie rendaient les caresses électriques sur son torse. Il gémissait maintenant presque continuellement, le souffle court, il dut fermer les yeux quand des doigts habiles se saisirent d’un des boutons rosés qui ornaient sa poitrine pour le réveiller par des légers pincements. Il était toujours accroché aux épaules de Iason et tenta de bouger ses hanches pour se rapprocher encore plus de lui. Il avait besoin de sentir ce corps puissant, il voulait lui aussi toucher sa peau fine et douce mais n’osa pas aller jusqu’au bout de son mouvement. Mais cette tentative ne passa pas inaperçue du Blondie qui en profita pour redresser Riki et lui enlever son tee-shirt. Il se recula pour observer la scène, Riki, torse nu, jambes écartées, le souffle encore court, le pantalon légèrement étroit, les lèvres abîmées par l’intensité du baiser qu’ils avaient échangé, les yeux brillants qui le regardaient avec gourmandise, ce spectacle excita encore plus Iason qui enleva ses gants pour prendre le flacon de lubrifiant qu’il avait précautionneusement mis dans la poche intérieure de son costume ce matin.
Il le posa à coté d’eux et se repencha sur son pet pour l’embrasser de nouveau. Cette bouche sensuelle, qui lui avait si longtemps résisté, était le meilleur des desserts pour lui. Pendant qu’il tenait fermement Riki par la nuque, son autre main se glissa dans son pantalon, commençant à le lui ouvrir et à le lui faire glisser le long de ses hanches souples. La bonne volonté de son pet pour l’aider augmentant encore son désir, il caressa ses fesses fermes, puis se saisit de son sexe qu’il sentit durcir encore plus à son contact. Riki ondulait contre lui, gémissant dans sa bouche. Iason n’y tint plus et d’une main se saisit du lubrifiant pour en mettre sur ses doigts. Il en glissa un, ensuite, au milieu de cet anneau musculaire si chaud et si accueillant pour commencer à préparer son pet. Lorsqu’il toucha son point sensible, Riki poussa un gémissement plus puissant, se cambrant en arrière pour se rallonger sur la table. Iason rajouta un, puis deux doigts, cisaillant rapidement les muscles et stimulant régulièrement la prostate du brun pour le distraire de la sensation brutale qu’il ressentirait bientôt. Son pet était si beau perdu dans le plaisir qu’il ressentait. Le Blondie ne pouvait plus attendre, il ouvrit son pantalon et attrapant les hanches de Riki, il les souleva pour se positionner entre ses fesses musclées. Il put sentir le brun avancer le bassin, comme pressé d’être empalé et décida de lui donner satisfaction en le pénétrant d’un long mouvement souple. Par Jupiter, que ce fourreau chaud et sensuel ressemblait au paradis ! Il dut reprendre son souffle et se repencha sur son pet pour l’embrasser passionnément. Les jambes enroulées autour de sa taille, Riki commença à bouger un peu, incitant le Blondie à entamer des mouvements lents ressortant presque du corps qu’il tenait sous lui. Malgré son contrôle, c’était une véritable torture, il aurait voulu faire durer ces instants mais comprit qu’il ne tiendrait pas aussi longtemps cette fois. Il reposa son pet sur la table et accéléra enfin le rythme pendant que d’une main, il formait un fourreau autour du sexe de Riki, lui caressant sa virilité de plus en plus intensément. Les deux hommes ne tinrent pas longtemps, trop frustrés par leur matinée seuls loin de l’autre. Le pet fut le premier à se libérer dans un cri étouffé, il inonda son abdomen de la preuve de son plaisir. Les contractions provoquées furent fatales pour Iason qui éjacula enfin au plus profond de Riki en spasmes violents. Il se retrouva appuyé sur les coudes, de part et d’autres de son pet, haletant péniblement. Quand il reprit son souffle, il tendit sa main à Riki pour qu’il lui nettoie les doigts, ce que fit le brun les prenants un à un dans sa bouche, les enroulant de sa langue très lentement, les yeux alourdis de langueur provoquée par son orgasme. Iason dut détourner les yeux de son pet rapidement, l’érotisme de la situation réveillant presque automatiquement son érection. Si il ne quittait pas très vite Riki, il n’allait pas pouvoir le laisser pour retourner au travail. Il se redressa et vérifia ses vêtements avant de les rajuster.
- Riki, va prendre une douche. Je vais régler le problème Kirie avant de retourner travailler, tu ne me verras revenir que très tard, je pense. N’oublie pas ta promesse, mon pet.
- Bien maître, répondit le brun essoufflé, mais le regard légèrement ironique.
Pendant ces évènements dans la bibliothèque, dans le salon où il avait été enfermé, Kirie commençait à être inquiet. Lors de ses visites précédentes, il n’était jamais resté aussi longtemps seul. Le serviteur ne lui avait servi qu’un rafraîchissement depuis le temps fini et même oublié. Il avait essayé d’ouvrir la porte très discrètement et sans succès. Il ne savait pas trop quoi faire ni comment réagir. Il ne voulait pas s’attirer les foudres du Blondie puissant qui lui servait de protecteur, mais il ne voulait pas finir non plus dans un bordel, éventuellement en pet quand il voyait tout ce luxe autour de lui, mais pas plus. L’incertitude et le temps qui s ‘écoulait sans le moindre bruit qui lui aurait permis de se sentir moins seul pesait sur ses nerfs. Il finit par s’asseoir sur un des canapés de cuir du salon et s’allongea essayant de se calmer mais, cela était devenu très difficile. Le luxe qu’il enviait devenait oppressant, le silence terrifiant. Il commençait à penser qu’il s’était peut-être fait piéger, les doutes de Riki lui revenaient en mémoire. Après tout, était-il à sa place dans ce salon comme il avait osé l’espérer ? Envieux de ce confort, il l’était certainement, mais plus il restait là, plus il se sentait mal. Eos n’était peut-être pas pour les bâtards de Céres finalement. Mais que pensait-il là ? Il s’était juré de quitter Céres, il s ‘était juré de vivre un jour dans le luxe quelque soit le prix, il n’allait pas hésiter maintenant. Il avait trop sacrifié en reniant ses frères de misère, en les vendant aux Blondies. Il n’allait pas faire marche arrière que Riki aille au diable s’il voulait rester vivre à Céres ! Lui changerait son destin ! Sa résolution renforcée Kirie se remit à attendre plus calmement les évènements.
Quelques temps plus tard, Kirie sursauta en voyant apparaître Iason devant lui. il n’avait même pas entendu la porte s’ouvrir. Le Blondie le regarda calmement quelques minutes, puis s’assit sans un mot.
- Je venais vous voir au sujet de Guy et de ce que vous m’aviez demandé, se risqua à dire Kirie, au bout d’un moment, pour rompre le silence.
- Je t’écoute.
- Je lui ai encore parlé hier sans dévoiler d’où pouvait venir cette proposition. Il a encore des doutes, mais, pour la première fois depuis longtemps, j’ai eu l’impression qu’il ne semblait pas complètement fermé à l’idée de devenir un pet.
- Ah oui ? répondit le Blondie légèrement ironique. Il était curieux de voir jusqu’où ce bâtard était prêt à aller dans l’arrivisme.
- Oui, ses doutes venaient surtout du fait qu’il n’arrive pas à comprendre, apparemment, pourquoi un Blondie le voudrait comme pet, lui, un habitant de Céres. En plus, Riki semblait très opposé à cette idée et Guy lui fait encore confiance, je ne sais pas pourquoi. Mais je pense pouvoir le convaincre rapidement.
- Riki ! Il ne veut pas que Guy devienne un pet ? demanda Iason.
- Oui, à se demander s’il n’est pas jaloux de Guy. Il n’a pas l’air de vouloir le voir partir. Ce qui est curieux parce que depuis son retour à Céres, il ne se sont absolument pas rapprochés. Je n’ai entendu aucune rumeur à leur sujet, rajouta Kirie, visiblement dépité.
Iason se plongea dans ses réflexions. Il n’avait pas demandé à Kirie de séduire Guy avec son offre pour le séparer de Riki mais plus pour couper son pet des liens qui pouvaient lui rester à Céres. Katze lui avait bien dit mais l’entendre confirmé de manière accidentelle, comme ça, l’apaisait. Il avait réussi à marquer suffisamment Riki pour qu’il ne soit plus attiré par un autre que lui. Le brun était à lui, même s’il ne se l’était pas avoué encore.
- Monsieur, je pensais que si je pouvais amener Guy ici, pour lui donner une idée du confort dans lequel il vivrait je pourrais le faire céder plus vite. Est-ce que je pourrais le faire ? Demanda Kirie inquiet.
- Non, je ne crois pas que cela sera nécessaire, répondit Iason doucement. En fait, je crois que tu vas pouvoir arrêter de t’occuper de Guy.
- Mais, je ne comprends pas, vous sembliez si sûr de le vouloir ? Puis-je savoir pourquoi vous avez changé d’avis, monsieur ?
- Kirie ! Je crois que tu oublies qui je suis. Tu oses questionner les intentions d’un Blondie ?
- Excusez-moi, monsieur, je suis désolé. C’est juste que j’ai passé beaucoup de temps pour vous obtenir ce que vous souhaitiez. Je suis déçu, juste au moment où je pensais réussir avec Guy, répondit Kirie, le visage blanc et tremblant devant la colère de Iason.
- Tu as vraiment cru que je voulais ce bâtard comme pet ? Demanda le Blondie méprisant.
Kirie était complètement perdu. Depuis plusieurs mois, il parlait régulièrement avec Iason Mink et il ne l’avait jamais vu aussi froid envers lui. Il ne comprenait pas. Il était bien sûr d’avoir compris que le Blondie voulait Guy comme pet. Se pouvait-il qu’il ait mal interprété ? Non, il ne pouvait pas le croire. Mais alors que voulait –il lorsqu’il lui parlait de Guy ? Il baissa la tête et ne put rien répondre. La peur qu’il avait ressenti précédemment revenait. Il commençait à se dire que Riki avait peut-être raison et qu’il ne connaissait pas si bien que ça son protecteur.
- J’attends une réponse, Kirie.
- Je ne sais pas, monsieur, je… je croyais que… soupira-t-il.
Iason soupira. Ce bâtard était intéressant quand il lui parlait de Riki, ou quand il pouvait l’utiliser pour manipuler son pet et le couper de ses anciens amis, mais maintenant que ce dernier lui était revenu, Kirie montrait ses limites. Il n’avait pas l’intelligence instinctive et brillante de Riki, il n’avait pas non plus sa fierté qui le rendait capable de défier tous les Blondies d’Eos et même Jupiter. Finalement, le temps de se débarrasser de lui semblait bien venu.
- Je n’ai jamais voulu de Guy comme pet, continua Iason, si tu l’as cru, tu me déçois beaucoup.
- Mais, monsieur, je n’ai fait que ce que vous me demandiez ! s’exclama Kirie presque en colère.
- Tu oses m’interrompre ?
La voix doucereuse du Blondie aurait dû faire comprendre à son interlocuteur qu’il aurait mieux fait d’écouter tranquillement, mais Kirie était trop sûr de lui pour s’en rendre compte. Il avait fait tout ce que Iason lui demandait, il avait touché le confort et la richesse, il avait pris goût à un minimum de pouvoir, il ne voulait pas perdre tout cela.
- Je m’excuse, monsieur, mais j’ai fait exactement ce que vous me demandiez, je suis prêt à vous écouter. Dites-moi ce que vous voulez que je fasse.
- Je n’ai plus rien à te dire, Kirie, tu as perdu toute utilité pour moi. Retourne à Céres, ta place est là-bas.
- Mais, monsieur, je comprend ne pas, je suis prêt à faire tout ce que vous me direz, donnez-moi de nouveaux ordres.
- KIRIE ! Tu m’as entendu, je ne veux plus te voir, tu vas rentrer à Céres et ne plus en sortir. Ne perds pas ton temps à Midas ! Ton appartement est vidé en ce moment. Je t’ai fermé l’accès à tous tes comptes et j’ai prévenu la sécurité, tu ne pourras plus m’approcher.
Le monde venait de s’arrêter pour le bâtard. Les yeux ronds, pétrifié, il regardait le Blondie qui avait à peine élevé la voix pour lui annoncer cela. Tous ces efforts pour rien ? Toutes ces manipulations pour rien ? La colère devant cette injustice commençait à lui faire perdre la mesure.
- Ce n’est pas possible, vous ne pouvez pas faire ça ! s’exclama-t-il.
- Et pourquoi donc ? demanda calmement Iason, finalement amusé par la situation.
- Je ferai tout ce que vous voulez mais ne me renvoyez pas à Céres, je vous en prie, supplia Kirie à bout de nerfs.
- Tout ?
- Oui, tout, je serais même heureux d’être votre pet.
- Je te l’ai dit, j’ai un pet qui me donne toute satisfaction et je n’envisage pas d’en prendre un autre. Mais avec tes yeux si particuliers, tu pourrais intéresser quelqu’un malgré tes origines, je pourrais te vendre un bon prix… laissa sous-entendre le Blondie.
Entendre cela fut le dernier coup pour Kirie qui perdit complètement son sang-froid. Il serra les poings jusqu’à ce que les jointures blanchissent, puis, sans réfléchir se jeta sur Iason. C’était un geste inutile et totalement désespéré. Tous les espoirs qu’il avait accumulés ces derniers mois partaient en fumée, il voulait tuer le responsable, il voulait étrangler le Blondie. Ce dernier s’était méfié dés le début et ne fut pas surpris par l’attaque pathétique du bâtard. Avec une vitesse surprenante vue sa taille, il esquiva et attrapa Kirie par le bras pour le plaquer dans le fauteuil et l’immobiliser. Il en profita rapidement pour lui vider les poches complètement. Il lui déchira aussi son costume de prix, le laissant avec une chemise en morceaux. D’un geste, il renvoya Kirie dans le canapé où il était assis jusque-là. Le bâtard resta immobile, sanglotant faiblement, il était sous le choc. Cet incident avait été instructif pour Iason en lui montrant bien que, seul le corps de Riki, lui procurait les sensations dont il ne pouvait plus se passer. Tout en examinant le portefeuille de Kirie, le Blondie ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’il y avait dans la relation à son pet qui l’enchaînait autant à lui. Il ne trouva aucun papier d’importance dans les affaires qu’il examinait, aussi il les ramassa pour aller les déposer rapidement dans l’incinérateur. Il allait être temps pour lui de retourner aux choses sérieuses. Il pouvait confier Kirie à la sécurité mais préférait le faire sortir d’Eos lui-même, pour bien lui faire comprendre qu’il ne voulait plus avoir aucun contact avec lui désormais.
- Tu veux profiter une dernière fois de mon véhicule pour te rapprocher de Céres ? demanda-t-il.
Kirie le regarda hébété, avant de réagir un peu et hocher la tête négativement, d’un air de défiance. Tiens, pensa Iason, il a finalement un peu de fierté !
- Dans ce cas, lève toi et suis moi tu ne peux plus rester ici.
Il se dirigea vers la porte du salon et attendit que le bâtard vienne enfin vers lui. Sans poser la main sur son épaule, comme il l’avait fait plusieurs fois, Iason l’entraîna vers la porte du penthouse et l’ascenseur. Kirie baissait les yeux, très inquiet. Riki l’avait prévenu à demi-mot mais il n’avait pas voulu le croire, les Blondies étaient dangereux et n’attachaient pas d’importance à la vie des bâtards de Céres, il venait d’en avoir la preuve. Un frisson le parcourut, il n’avait plus qu’une envie, se cacher. Il avait honte de se montrer ainsi après toutes les fois où il était venu ici, arrogant dans son nouveau costume. Après toutes ses manipulations il ne savait pas comment il serait reçu par ses anciens amis. Aurait-il encore une place parmi eux ? Il soupira et se mit à courir en direction de Céres dès la porte de la tour passée. Un petit sourire aux lèvres, Iason prit le véhicule officiel qui l’attendait, dopé par son repas très particulier avec son pet, le travail qui restait au Blondie aujourd’hui, lui paraissait beaucoup moins pesant.
Pendant ce temps, Riki avait récupéré ses vêtements et s’était dirigé avec précaution vers la chambre du maître, il ne voulait vraiment pas mettre Kirie au courant de sa nouvelle situation. Il prit une longue douche et s’allongea pour dormir. Il n’avait rien d’autre à faire de toute façon. Quand il se réveilla, il se sentait plus fort, c’était déjà le milieu de l’après-midi. Iason avait dut chasser Kirie depuis longtemps, aussi osa-t-il sortir de la chambre. Son moral flancha très vite quand il se retrouva seul dans les immenses pièces du penthouse. Tout ce luxe et tout ce vide au milieu duquel il avait choisi de revenir se noyer... Il chercha Kyaru mais malheureusement pour lui, il semblait occupé dans la cuisine. Il lui restait des cigarettes… Il s’installa finalement à sa place habituelle sur le balcon, dominant toute la cité. Il commença à fumer en rêvant à ses illusions perdues. La première d’une longue soirée où il n’aurait que ça à faire.