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French › Anime
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Disclaimer:
I do not own the anime/manga that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
Chapitre 5
LIBRE
Auteur : Annette
Disclaimer : les personnages d’Ai no Kusabi ne m’appartiennent malheureusement pas tous les autres seront ma création exclusive en particulier ce cher docteur Linas et Nathan Toledano.
Couple : IasonxRiki bien sûr , s’il y en a d’autres ce sera une surprise
Genre : euh angst, yaoi bien sûr, violence par précaution pour les prochains chapitres
Béta : Andarta, tu te lasses pas encore copine ? Mais j’adore toujours tes commentaires personnels.
Note : Cette fiction est basée principalement sur la traduction de la nouvelle Ai no Kusabi par Rieko Yoshiara dont la traduction en espagnol se trouve sur le site suivant : http://es.geocities.com/ai_no_kusabi_2000/ankmain.htm.
CHAPITRE 5 :
Trois semaines. Aujourd’hui cela faisait trois semaines que Riki était revenu à Eos. Il était là, sur son balcon dominant toute la ville, encore en train de fumer et il se sentait désespéré. Il n’avait même pas vu le temps s’écouler. En lui donnant ses cigarettes, Kyaru lui avait dit ça tout à l’heure, lui ne savait même plus quel jour il était. Après tout, quelle importance dans sa vie maintenant. Ses journées étaient monotones et vides. Il se levait tous les matins de bonne heure pour tenir compagnie à Iason en prenant son petit-déjeuner avec lui. Ensuite il repartait dormir une partie de la journée. Il en avait besoin, le Blondie l’épuisait littéralement toutes les nuits. Il grignotait rapidement quelque chose puis passait le reste de la soirée sur ce balcon, fumant, et admirant les lumières de Midas au fur et à mesure qu’elles apparaissaient à l’horizon. Iason rentrait plus ou moins tard et des fois, Riki n’avait même pas le temps de manger un peu que son maître l’entraînait au lit de nouveau. Enfin le brun devait s’avouer que, depuis quelques jours, il était beaucoup moins fatigué par les demandes sexuelles sans fin du Blondie. Commençait-il à apprécier ses nuits très chaudes ? Il devait bien s’avouer que Iason était un amant exceptionnel. Non seulement exceptionnel mais délicat en plus. Il faisait toujours attention à ce que Riki atteigne l’orgasme plusieurs fois par nuits et toujours avant lui. Il soupira. Même si, en public, il était traité comme un pet, dans l’intimité de la chambre, il avait l’impression troublante d’avoir beaucoup de valeur pour Iason. Il jeta sa cigarette, dépité. Ses pensées ne le menaient à rien. Il ne comprendrait jamais pourquoi le Blondie ne voulait pas l’abandonner. Si celui-ci cherchait le sexe, il pouvait le trouver avec beaucoup d’autres volontaires qui conviendraient à Jupiter, eux. Il ne savait pas si Iason avait eu des problèmes avec l’intelligence artificielle à laquelle ils obéissaient tous, mais il pensait bien que le calme actuel ne durerait pas. Tant de questions sans réponse et Kyaru pour seule compagnie, il n’avancerait pas comme ça, mais il n’avait pas encore trouvé le courage de sortir du penthouse et d’affronter la pseudo élite d’Eos. Il soupira, il ne pouvait pas rester enfermé indéfiniment. Demain où un autre jour, il irait prendre un verre au café au milieu des autres pets. Il irait faire face aux rumeurs. C’était le rôle qu’il devait jouer maintenant. Un bruit le fit sortir de ses réflexions, il se retourna et, très étonné, vit arriver Iason.
Le Blondie s’approcha lentement de son pet. Il l’observait depuis plusieurs minute dans l’ombre de la porte-fenêtre. Le brun était si beau, assis sur le balcon, le dos appuyé contre un pilier. La souplesse qui se dégageait de lui mettait en valeur le côté sauvage du caractère de Riki. Cette sensualité était une drogue dont ne pouvait plus se passer Iason. Il pouvait passer des heures à observer son pet sans que celui-ci ne s’en rende compte. Mais là, il allait devoir rompre le calme de cette soirée, il fallait qu’il lui parle. La nouvelle qu’il devait lui annoncer n’allait pas lui plaire. Enfin, il avait sa promesse de bien se comporter. Il verrait bien demain mais Iason était quand même inquiet. Jupiter avait été très clair ce matin, son pet devait bien se conduire où Riki lui serait enlevé. Il serra le poing, il ne le supporterait pas, rester éloigné du brun lui devenait de plus en plus intolérable chaque jour. Il inspira profondément et se décida à parler quand son pet remarqua sa présence.
- Bonsoir Riki, tu as passé une bonne journée ?
- Très calme, comme d’habitude.
- Calme ? Demain cela changera alors.
- Pourquoi ? se décida à demander le pet après quelques minutes de silence.
- Demain soir, tu dois m’accompagner à une soirée par ordre de Jupiter.
En entendant ces mots, Riki se sentit devenir glacé de peur. Le moment qu’il redoutait approchait donc. Il hocha faiblement la tête et se risqua finalement à demander :
- Comment devrai-je m’habiller ?
- Je pensais te faire seulement porter un pantalon de cuir long, moulant. Avec tes bottes montantes noires, cela mettra en valeur ta peau chocolatée et tout Eos verra la beauté de tes abdominaux, répondit le Blondie en glissant une main gantée sous le tee-shirt de son pet.
Riki laissa échapper un gémissement en sentant cette douce caresse. Un pantalon long ? D’un seul coup, la phrase de son maître lui revint en mémoire. Si Iason voulait l’habiller comme ça, il n’irait peut-être pas sur scène alors ? Les rares fois où il avait dû s’exhiber, il avait été habillé de string et haut tellement courts qu’ils ne cachaient rien mais s’il portait un vêtement plus couvrant ? Pouvait-il s’accrocher à ce signe pour garder espoir ? Ses dernières pensées cohérentes disparurent quand Iason le prit dans ses bras pour l’emmener dans la chambre. Il n’aurait pas le temps de manger ce soir…
Il se réveilla seul, épuisé, dans le grand lit au drap de soie blanche. Le soleil était déjà haut dans le ciel. Il se décida à bouger péniblement. Iason avait été très possessif hier soir et il avait du mal à marcher. Au lieu d’une douche, il se décida pour un bain pour détendre ses muscles endoloris. L’eau chaude et parfumée lui donna très vite l’impression d’être au paradis et il se laissa envahir par la somnolence. Le temps passa et l’eau commençait à se refroidir quand il sursauta en entendant la porte s’ouvrir. Ce n’était que Kyaru, inquiet en voyant l’heure, qui avait pris son courage à deux mains pour venir réveiller Riki. Il devait préparer le pet pour la soirée, il lui fallait faire attention à ne pas être en retard.
- Riki, tu t’es enfin réveillé, oh que je suis content. Il est tard et tu dois être prêt pour la soirée. Maître Iason ne sera pas content s’il doit arriver plus tard que prévu à cause de nous.
- La soirée ? Quelle soirée ? demanda Riki, complètement perdu.
- La soirée à laquelle tu dois l’accompagner, il ne t’as pas expliqué ? Répondit Kyaru anxieusement.
Les souvenirs de la discussion avec le Blondie revinrent alors en mémoire au pet. Il était tellement épuisé qu’il n’avait pas repensé à ce qui l’attendait. Il soupira bruyamment et regarda Kyaru :
- Que dois-je faire ? lui demanda-t-il.
- Tout d’abord, puisque tu as pris un bain, je vais en profiter pour te masser avec les huiles parfumées que tu devras porter. Ensuite, je te préparerai un bon repas parce que ça va faire une journée que tu n’as pas mangé, puis tu t’habilleras. Ta tenue décidée par le maître est arrivée pendant que tu dormais.
Le brun sortit du bain et se laissa enrouler dans un grand drap de bain. Kyaru le sécha méticuleusement et délicatement puis lui enduit le corps comme il lui avait annoncé. Le massage atténua enfin les courbatures de la nuit. Le serviteur lui présenta un grand kimono qu’il enfila avec délices, puis, il le suivit dans la cuisine. L’estomac de Riki commençait à leur rappeler à tous les deux qu’il se sentait un peu vide par des bruits très disgracieux, aussi Kyaru se dépêcha de lui préparer une collation la plus équilibrée possible. Le pet aurait besoin d’énergie pour tenir toute la soirée. Il lui servit un jus de fruit très riche en préambule avant de se mettre à la cuisine et commença à raconter à Riki tout ce qu’il savait sur les évènements d’Amoi. La soirée de ce soir était organisée en l’honneur de Raoul Am pour célébrer l’anniversaire de sa nomination à la tête de l’Institut de Recherche Biologique d’Eos. Les Blondies les plus importants présents sur Amoi ce jour serait à la fête avec leurs pets. Même si elle était privée, cette soirée serait l’une des plus courues de l’année. En entendant ces nouvelles, Riki manqua se taper la tête sur la table de désespoir. Raoul, le meilleur ami de Iason, le seul vrai ami de Iason d’ailleurs, le maître de Mimea, un Blondie particulièrement strict et respectueux des règles imposées par Jupiter allait être la vedette de la fête. Il avait envie de hurler à l’idée de devoir rester en sa présence aussi longtemps. Il était décidément maudit par tous les Dieux de la galaxie. Heureusement, Kyaru lui mit une appétissante assiette de ragoût de bœuf avec des pâtes sous le nez et il entreprit de la dévorer rapidement. Il était affamé et n’entendit que vaguement le serviteur lui parler d’un pet particulier trouvé sur un marché extérieur par un des Blondies qui travaillait avec Raoul. Quand il eut fini, il retourna dans la salle de bain se laver les dents et le visage avant de découvrir la tenue qu’il allait porter toute la soirée. Il se présenta devant Kyaru qui lui montra un pantalon de cuir brillant et qui lui semblait être au moins deux tailles en dessous de la sienne. Mettant de côté ses doutes, Riki, aidé du serviteur, enfila péniblement le vêtement qui, en plus d’être moulant, était aussi coupé de manière subtile pour mettre en valeur ses muscles saillants. Il se redressa et bougea un peu ses jambes, fit quelques flexions, pour s’apercevoir avec plaisir que ce pantalon était une vraie seconde peau qui n’empêchait aucun de ses mouvements. Le moral de Riki remonta un peu en réalisant qu’il serait confortable dans sa tenue. Il enfila ensuite des bottes de cuir noir très souple et lacées jusqu’au-dessous du genoux et essaya de marcher. Il était remarquablement bien habillé ainsi et n’aurait pas détonné dans les rues de Céres alors qu’il partait en chasse d’une proie à délester de ses biens les plus précieux. Il ne put s’empêcher de s’admirer dans une grande glace, Iason avait vraiment bien choisi. Cette pensée le perturba un peu. Il complimentait son maître, celui là même qui l’avait épuisé la nuit précédente avec sa libido sans limite, qui le tenait prisonnier comme un vulgaire objet sexuel, il devait faire attention à ne pas se laisser endormir par la vie qu’il menait actuellement. Mais quand il se voyait devant la glace, quand il passait ses mains sur ses fesses pour en sentir les contours, il ne pouvait s’empêcher de se trouver sexy. Il était de plus en plus partagé entre apprécier la compagnie de Iason et se laisser aller au désespoir de sa situation sans issue. Il réalisa brusquement qu’il n’avait pas de place pour ses cigarettes et qu’il ne savait même pas, d’ailleurs, s’il serait autorisé à fumer ou s’il aurait accès à un balcon pour le faire et rien qu’à cette pensée, le manque commençait à se faire sentir, il avait un besoin urgent de fumer, là, tout de suite. Il se tourna vers Kyaru pour lui demander s’il restait du temps et s’il pouvait aller en fumer une sur le balcon avant son départ. Le serviteur hésita un peu, mais comme le Blondie autorisait son pet à le faire, il ne pouvait pas s’y opposer et répondit à Riki qu’il n’avait qu’à y aller. Ce dernier ne perdit pas une seconde, attrapa son paquet de cigarettes ainsi que son briquet et rejoignit son poste habituel sur le balcon pour attendre Iason.
Le premier Blondie d’Amoi rentrait chez lui, il devait se préparer pour la soirée en l’honneur de Raoul, mais ce n’était pas cet événement qui lui donnait un sentiment d’anticipation et de joie contenue. Il allait voir Riki. Il allait voir comment son pet serait mis en valeur dans la tenue qu’il lui avait choisie. Dans une de ses poches, il tenait une surprise pour le brun. Il ne savait pas trop comment celui-ci allait réagir mais c’était la seule idée qui était venue à Iason pendant la journée pour assurer la sécurité de son pet, pour le marquer encore plus comme sien aux yeux de tous. Il dut faire un effort pour ne pas accélérer le pas dans le grand hall de son immeuble. Quand il se retrouva sur son palier, il se laissa enfin aller à son impatience et franchit le seuil du penthouse au pas de course. Kyaru le regarda arriver, interloqué et inquiet, c’était la première fois qu’il voyait son maître se comporter ainsi.
- Où est Riki ? demanda le Blondie pressé.
- Sur le balcon, répondit le serviteur étonné.
Calmé, Iason avança doucement, dans l’ombre, pour espionner encore une fois son pet. Il était magnifique dans les lueurs de la ville qui commençaient à illuminer le ciel, sa peau brillante s’éclairait par endroit pour mieux souligner sa silhouette souple et musclée. Ses jambes serrées dans un cuir brillant prolongeaient un corps de rêve, enserré de noir, brillant sous la lumière, un vrai corps de prédateur prêt à bondir. Riki tourna la tête et regarda son maître s’avancer. Dans les yeux du Blondie il lut ce qui ressemblait presque à de la convoitise. Oh non, il n’allait pas recommencer, pensa Riki. Il ressentait moins le mal aux reins seulement maintenant, grâce au bain et au massage de Kyaru. Il ne pouvait pas supporter une autre séance de sexe avant de sortir. Il allait le dire à Iason quand celui-ci lui toucha doucement les lèvres avec un des ses doigts. La délicatesse de cette caresse laissa Riki interloqué et le Blondie en profita pour lui enlever la cigarette des mains et la jeter dehors.
- Il va bientôt être l’heure de partir, Riki, tu ne peux plus fumer à partir de maintenant.
- Je m’en doutais de toute façon, je suis prêt à partir, Iason.
- Mmm, pas tout à fait, mon pet, il te manque quelque chose pour te mettre encore plus en valeur. Mais cela peut attendre, je vais me préparer, attends-moi à l’intérieur et n’oublie pas, plus de cigarette jusqu’à demain matin.
Riki hocha la tête sans un mot et se dirigea vers le grand salon où il s’assit dans un des fauteuils. Iason le regarda encore un instant avant de se décider à aller se changer. Pour augmenter le contraste avec son pet, il choisit un costume blanc avec un manteau de la même couleur, tous les deux agrémentés de lignes bleu ciel lui arrivant jusqu’au-dessous des genoux. La chaleur lui permettait de le laisser ouvert mais ces couleurs très claires et ses longs cheveux étalés, libres le rendaient particulièrement visible et attirant. Avec Riki, ils formeraient tous les deux un spectacle de choix pour toutes les commères d’Eos, autant ne pas les décevoir. Il prit l’écrin qu’il avait posé près de son lit et rejoignit son pet : il était temps de lui offrir son cadeau. Riki était toujours assis et l’attendait tranquillement. Il s’installa en face de lui et posa l’écrin sur la table entre eux deux. Le brun le regarda interrogateur.
- Vas-y, Riki, ouvre-le, c’est pour toi.
Iason l’observa attentivement, curieux de voir les réactions du bâtard. Ce dernier attrapa l’écrin et le tourna entre ses mains en le regardant intrigué. Il le remit à l’endroit puis appuya sur le mécanisme et ouvrit des yeux immenses de surprise.
- C’est pour toi, Riki, tu vas le porter ce soir.
- Mais c’est quoi Iason ?
- Un collier à mes initiales, pour montrer à tous ce soir, que tu m’appartiens, mon pet. Il est sécurisé pour que nous soyons les seuls à pouvoir l’ouvrir, avec Jupiter bien sûr.
- Mais qu’est-ce que ça veut dire ? J’ai peur de comprendre.
- C’est simple, Riki, chaque fois que tu sortiras de cet appartement, je souhaite que tu le portes pour rappeler à ceux qui te croiseront qui tu es. En plus, un traceur à été intégré lors de sa fabrication, il est différent de celui de ton anneau et je ne l’activerais qu’en cas d’urgence mais, je t’ai laissé la possibilité de l’enlever dès que tu seras au penthouse.
Riki était étonné. Iason ne semblait pas seulement vouloir le surveiller. Que se passait-il ? Pourquoi avait-il besoin d’un autre traceur de sécurité ? Et pourquoi le Blondie paraissait lui faire confiance ? Il ne savait pas et comme son maître regardait la grande horloge qui dominait la porte du salon, le brun prit sa décision et ouvrit le collier pour se le mettre lui-même autour du cou. Intérieurement, Iason fut soulagé, Riki ne l’avait pas contesté sur le port de bijou, il ne put s’empêcher d’admirer comme l’or scintillait mettant en valeur la nuque souple de son pet. Il poussa un soupir et se leva, s’il se laissait aller à ses pensées, il ne quitterait jamais l’appartement. Il tendit la main à Riki et se dirigea avec lui vers la porte, il était temps de partir.
Le grand hall du centre d’affaires était illuminé, une musique douce comme il les aimait assurait un fond sonore agréable, le bruit des discussions restait feutré comme il se devait, la soirée était fort agréable. Il prit une coupe d’un vin blanc doux et parfumé au passage, sur un plateau porté par un des innombrables serveurs qui arpentaient l’assemblée. Ses collègues et les Blondies invités se laissaient aller à des échanges pour la plupart, très légers, l’heure était au divertissement pour l’élite d’Amoi. Il s’avança parmi la foule, saluant les uns et les autres. Tous avaient amené avec eux les pets les plus beaux disponibles et ceux-ci suivaient leurs maîtres discrètement en attendant que l’aire qui leur était réservée ouvre. Il les examina d’un œil critique, le spectacle serait magnifique ce soir. Il n’aimait pas particulièrement l’exhibition à laquelle ils se livraient sur scène, mais il se devait de satisfaire Jupiter en y assistant. Et puis, cela lui permettait d’évaluer, en fonction des réactions des spectateurs, l’évolution des goûts des Blondies dans ce domaine. Ils attendaient le premier d’entre eux, Iason Mink, ce n’était pas lui l’hôte de marque mais aucune soirée où sa présence était annoncée ne démarrait réellement avant qu’il ne soit arrivé, Jupiter ne l’aurait pas toléré. Ils passaient donc le temps à renouer des liens entre eux, hors de leurs relations de travail avant de pouvoir laisser un peu aller les barrières qu’ils mettaient habituellement autour de leurs émotions en discutant jusqu’au bout de la nuit sur les qualités et les beautés comparées de leurs pets. En parlant de cela, d’ailleurs, la rumeur laissait entendre que le bâtard qui était le pet de Iason serait présenté ce soir. Il avait apparemment disparu mais certains prétendaient l’avoir vu à Kalga il y avait près d’un mois. Depuis que cette rumeur se répandait, c’était la première soirée a laquelle Iason était invité et où l’étiquette exigeait qu’il soit accompagné, et tous attendaient de voir avec qui le Blondie viendrait. Il soupira, certains de ses pairs étaient vraiment superficiels, il avait encore du travail bien plus passionnant, il n’aurait pas dû venir aussi tôt. Il repéra deux de ses directeurs et décida d’aller leur parler plutôt que se laisser aller à ses pensées.
Il était perdu dans une polémique passionnante sur les mérites comparés de la nouvelle technique d’amélioration génétique venue de la planète Mysseia avec celle qu’ils développaient depuis plusieurs années au sein des laboratoires d’Amoi lorsqu’un frémissement parcourant ses voisins le tira de sa discussion. Il se tourna vers la porte pour découvrir un spectacle magnifique : Iason était là dans toute sa splendeur, un demi-sourire aux lèvres, il regardait la foule admirative la main droite sur son pet. Le bâtard était superbe lui aussi, aussi sombre que Iason pouvait être lumineux. Il n’avait qu’un mot à l’esprit ils étaient beaux. Soudain le Blondie le vit et se dirigea vers lui, les yeux brillant de joie :
- Raoul, je me demandais où tu te cachais, je sais à quel point tu peux être gêné mais tu es la vedette de la soirée.
- Iason, répondit-il en s’inclinant à moitié, c’est un plaisir de te voir en ce jour important pour moi.
- Comment te sens-tu ? Déjà huit ans que tu es devenu le responsable de notre Institut de Recherche, Raoul. Que de chemin nous avons parcouru ensemble.
Je regardais Iason, le compagnon de mes études, avec fierté. Oui, il avait raison, nous sommes devenus des leaders incontestés tous les deux, et je le soutiens de mon mieux par mes travaux. Nous n’avons plus rien à voir avec les jeunes Blondies hésitants auxquels Jupiter avait confié il y a huit ans les rênes d’Amoi. Je me redressais et lui répondit :
- Très heureux du travail accompli, Iason, je ne peux que te dire cela. Et d’autant plus fier d’avoir pu le faire avec toi, mon ami.
- Quelles sont les nouvelles ? répondit Iason lui aussi manifestement ému.
- Pas grand-chose en fait, tu étais attendu pour que la soirée démarre enfin. Mais je te préviens, les rumeurs courraient sur toi et ton pet. Il avait été repéré à Kalga et depuis les commères d’Eos n’avaient plus rien pour entretenir leurs discussions. Mais je vois que tu t’en doutais vu comme tu l’as habillé.
- Il est beau comme ça n’est-ce pas, Raoul ? Je suis assez content de mes idées pour le mettre en valeur.
- En effet, et sa discrétion pour le moment est remarquable. Viens, allons voir l’ensemble de mes directeurs, ils méritent eux aussi de recevoir tes félicitations, lui dis-je en le prenant par le bras.
Iason se laissa faire avec complaisance, Raoul était fier de lui et cela lui faisait plaisir de mettre en avant son si discret ami. Le biologiste avait toujours été un peu à l’écart de la communauté des Blondies de part son intérêt et son talent pour les sciences mais aussi de part des capacités particulières qui lui permettaient d’être l’exécuteur des punitions de Jupiter. Même les plus fidèles avaient peur, un jour, de se faire laver le cerveau par Raoul. Seul Iason avait osé rester proche de lui et il ne regrettait absolument pas cette amitié très forte entre eux. Il jouerait le jeu ce soir pour la renforcer encore et mettre en avant les succès de son ami. Les deux Blondies passèrent un bon moment, allant d’un groupe à l’autre, d’un interlocuteur au suivant, d’un sujet extrêmement savant à des questions d’économie ou de politique interplanétaires. Le bruit d’un panneau qui coulissait les fit se retourner, c’était l’espace réservé au pet en attendant qu’ils montent sur scène qui venait de s’ouvrir. Un grand nombre de ceux-ci, autorisés par leurs maîtres, s’y dirigèrent immédiatement mais Iason ne lâcha pas l’épaule de Riki. Avant de faire de même pour le brun, Iason décida que l’instant était propice pour son discours de félicitations pour Raoul. Il se dirigea vers le centre du hall, prenant un verre de champagne au passage. Un vaste cercle se forma autour du Blondie et de son pet, toute l’élite de Tanagura était là, prête à l’écouter avec un certain respect même si des regards circonspects , peu amènes et même furieux se posaient sur Riki. Mentalement, Iason enregistrait toutes ces réactions, notant les noms de ceux qui pourraient lui poser des problèmes plus tard. Il attendit encore un peu que l’assistance se calme et commença enfin à parler.
« Mes amis, nous sommes ici réunis pour célébrer l’anniversaire d’un évènement remarquable, l’accession à la tête de notre principal institut de biologie du plus brillant scientifique formé par Jupiter depuis bien longtemps, je veux bien sûr parler de celui qui me fait l’honneur de son amitié Raoul Am. Eminent cerveau reconnu très tôt par ses éducateurs, il s’est épanoui dans la recherche de pointe et, à ce titre, participe activement au développement économique d’Amoi depuis maintenant huit ans au poste qu’il occupe. Raoul, n’en déplaise à sa grande discrétion, est un de nos grands leaders. Il est aussi un être extrêmement fin et cultivé dont les idées novatrices se manifestent dans beaucoup de domaines. Ce Blondie d’exception continuera, j’en suis sûr, à nous surprendre par la qualité de son travail. Et j’espère pouvoir bénéficier de son amitié encore longtemps. A toi Raoul. »
Les bravos résonnèrent et, suivant l’exemple du premier d’entre eux, les verres s’élevèrent, célébrant collectivement Raoul. Tous souriaient, enthousiastes mais Iason n’était pas dupe. Son ami et lui suscitaient beaucoup de jalousie et les regards sur son pet en révélaient quelques unes. Lentement, toujours entraînant Riki avec lui, il se dirigea vers Raoul qui était entouré par une foule de flatteurs. Pour l’instant, la soirée se passait excellemment bien, son pet était parfaitement sage et n’avait suscité au pire, que des rumeurs. Iason commençait à se détendre lorsqu’il vit arriver Nathan Toledano avec irritation, ce dernier voulait manifestement lui parler.
- Iason Mink, quel plaisir de vous entendre ce soir, votre discours fut d’une clarté et d’une sobriété remarquable.
- Nathan, que voulez-vous ? Vous n’êtes pas accoutumé aux compliments hypocrites alors dites-moi directement ce que vous me voulez.
- Iason, je voulais juste vous féliciter pour votre si magnifique pet. Il ne correspond pas à mes critères, vous le savez, mais je dois reconnaître qu’il a son charme. Mais ce qui m’étonne le plus, c’est son comportement depuis le début de la soirée. Je l’ai observé et je me demande comment vous avez fait pour dresser un bâtard de Céres comme cela. Il ne vous a pas fait honte une seule fois.
Devant l’ironie du Blondie, Iason ne put que remercier la maîtrise absolue qu’il avait de ses émotions. A coté de lui, Riki s’était tendu sous l’insulte mais n’avait pas réagi plus que ça. Son pet était étonnant, mais il devait répondre à la provocation à peine masquée.
- T’aurait-il déçu ? Nathan ?
- N’exagérons pas, Iason. J’étais juste surpris.
- Surpris de sa beauté ou de son comportement digne de son maître ? Quand accepterez-vous, Nathan, que je me sois lassé des pets stéréotypés que vous m’avez fournis pendant si longtemps ? Vous auriez dù vous renouveler et suivre l’évolution des goûts bien plus tôt. Je n’ai pas jugé utile d’attendre ce moment. C’est un peu tard maintenant que je sais ce qui me plaît, vous ne pourrez plus me le fournir.
Le Blondie recula sous l’affront, les lèvres et le poing serré, il ne répondit rien et Iason en profita pour s’éloigner. Il fut accueilli par un regard de compréhension venant de Raoul et ne put s’empêcher de lui sourire, pendant qu’il massait délicatement et discrètement le dos de Riki pour le rassurer.
- Nathan n’a toujours pas accepté que tu refuses de lui acheter un seul pet désormais ?
- Non, en effet, il prend toujours cela pour un affront personnel. Il ne se rend pas compte de l’évolution du marché. Son négoce périclitera assez vite comme il est parti. De toute façon, si je voulais prendre un autre pet en plus de Riki, je le chercherais auprès de toi ou de Katze mais certainement plus par son intermédiaire.
- Même si je n’ai pas un grand sens du commerce, malgré tous tes compliments, Iason, je dois reconnaître que tu as raison. Le négoce des pets doit suivre des règles, bien sûr, mais il doit aussi suivre les besoins des clients qui évoluent avec le temps et si nous ne sommes pas capables de comprendre et d’anticiper cela, Amoi perdra son leadership dans ce domaine qui ramène beaucoup de recettes au budget de notre planète.
- Tu as parfaitement résumé ma situation, Raoul. Je suis content de pouvoir compter sur toi mais je regrette vraiment que tu sois un des seuls à voir où je vais parmi tous les invités, ce soir.
Les deux Blondies continuèrent leurs discussions pendant un moment sans être dérangés. Ils échangeaient leurs vues sur l’avenir économique d’Amoi et comment développer le commerce en dehors de celui des pets. Ils étaient tous les deux conscients des difficultés liées aux particularités de la planète, de son manque de ressources naturelles très handicapant sans les systèmes d’approvisionnement mis en place par Jupiter. Ils souhaitaient trouver d’autres sources de revenus que celles liées au sexe et tous les deux envisageaient d’utiliser les recherches de Raoul pour y arriver. Iason réalisa brusquement que son pet était toujours près de lui, comme une ombre fidèle, il ne s’était pas éloigné.
- Riki, va rejoindre les autres pets. Je t’ai ouvert un compte qui te donne accès au bar mais n’oublie pas ce que je t’ai dit.
- Bien maître, répondit le brun en inclinant la tête et il s’éloigna.
Iason ne put s’empêcher de suivre la silhouette de Riki des yeux pendant qu’il se faufilait discrètement dans la foule. Voir bouger son pet au milieu des élites était un vrai plaisir, sa souplesse et sa sensualité irradiaient de chacun de ses mouvements. Raoul, lui aussi, regardait Riki s’éloigner un peu interloqué.
- J’avoue, Iason, que cette preuve de soumission m’étonne beaucoup de la part de ton bâtard, il ne nous avait pas habitués à autant de discrétion. Comment as-tu obtenu ce résultat ? Je suis curieux de le savoir.
- Il a promis de bien se comporter et j’ai toujours su qu’il respecterait son engagement. Il me suffisait de trouver le bon moyen de pression. Mais n’oublie pas que Riki a vieilli comme nous, il commence à comprendre où est sa place.
- Un moyen de pression ? Pourquoi cela ne m’étonne pas de ta part, Iason ? Ceux qui pensaient que tu te laissais aller ne savent pas tout, c’est sûr, répondit Raoul en souriant.
- Ne me fais pas plus machiavélique que je suis, plus je vois ses réactions, plus je pense que la place de Riki n’était pas à Céres, il a beaucoup plus de capacités que ces amis auxquels il tenait tant.
- C’est donc son ancien gang que tu utilises contre lui… et, au fait, je n’ai plus de nouvelles de l’autre bâtard avec lequel tu parlais tant, celui aux yeux vairons, tu ne fais plus d’affaires avec lui ? demanda innocemment Raoul.
- Je sais que tu t’intéressais à lui comme pet ou d’un point de vue purement génétique ? Tu dois bien te douter que je n’ai jamais réellement travaillé avec lui, mais il a cessé de m’amuser maintenant, je l’ai renvoyé à Céres.
- Il est donc perdu pour une éventuelle étude. En tout cas, les rumeurs ont baissé d’intensité, et si ton pet continue à être aussi sage ce soir, ta situation en sera confortée et j’en suis heureux.
Pendant que cette discussion avait lieu, Riki s’approcha de la partie réservée aux pets. Ils s’étaient répartis en groupe et discutaient principalement du spectacle qu’ils allaient devoir donner devant leurs maîtres, comparant leurs tenues, les mérites respectifs de leurs coiffeurs ou de leurs masseurs et commençant à tester lesquels étaient les plus dominants. Le brun soupira, il se sentait dans un état cotonneux depuis le début de la soirée et ne pensait pas pouvoir supporter des discussions aussi stériles. Pendant qu’il était resté près de Iason, il avait fait de son mieux pour ne pas faire attention à tous les regards qui se portaient sur lui, mais garder cette façade calme et sans émotion l’avait épuisé. Beaucoup de pets étaient jaloux de lui mais certains Blondies avaient vraiment des intentions meurtrières à son égard, il avait eu tout le temps de les observer et de le comprendre. L’accrochage entre Iason et l’autre élite l’avait aussi inquiété, certains ne semblaient pas prendre de gants pour oser critiquer son maître en public et vu le comportement et le discours de ce Nathan, il préférait quand même soutenir Iason. Ho là ! Il était tombé bien bas s’il pensait ça ! Il repéra le bar et s’y dirigea immédiatement, ce soir il avait vraiment besoin d’alcool pour oublier sa vie.
Auteur : Annette
Disclaimer : les personnages d’Ai no Kusabi ne m’appartiennent malheureusement pas tous les autres seront ma création exclusive en particulier ce cher docteur Linas et Nathan Toledano.
Couple : IasonxRiki bien sûr , s’il y en a d’autres ce sera une surprise
Genre : euh angst, yaoi bien sûr, violence par précaution pour les prochains chapitres
Béta : Andarta, tu te lasses pas encore copine ? Mais j’adore toujours tes commentaires personnels.
Note : Cette fiction est basée principalement sur la traduction de la nouvelle Ai no Kusabi par Rieko Yoshiara dont la traduction en espagnol se trouve sur le site suivant : http://es.geocities.com/ai_no_kusabi_2000/ankmain.htm.
CHAPITRE 5 :
Trois semaines. Aujourd’hui cela faisait trois semaines que Riki était revenu à Eos. Il était là, sur son balcon dominant toute la ville, encore en train de fumer et il se sentait désespéré. Il n’avait même pas vu le temps s’écouler. En lui donnant ses cigarettes, Kyaru lui avait dit ça tout à l’heure, lui ne savait même plus quel jour il était. Après tout, quelle importance dans sa vie maintenant. Ses journées étaient monotones et vides. Il se levait tous les matins de bonne heure pour tenir compagnie à Iason en prenant son petit-déjeuner avec lui. Ensuite il repartait dormir une partie de la journée. Il en avait besoin, le Blondie l’épuisait littéralement toutes les nuits. Il grignotait rapidement quelque chose puis passait le reste de la soirée sur ce balcon, fumant, et admirant les lumières de Midas au fur et à mesure qu’elles apparaissaient à l’horizon. Iason rentrait plus ou moins tard et des fois, Riki n’avait même pas le temps de manger un peu que son maître l’entraînait au lit de nouveau. Enfin le brun devait s’avouer que, depuis quelques jours, il était beaucoup moins fatigué par les demandes sexuelles sans fin du Blondie. Commençait-il à apprécier ses nuits très chaudes ? Il devait bien s’avouer que Iason était un amant exceptionnel. Non seulement exceptionnel mais délicat en plus. Il faisait toujours attention à ce que Riki atteigne l’orgasme plusieurs fois par nuits et toujours avant lui. Il soupira. Même si, en public, il était traité comme un pet, dans l’intimité de la chambre, il avait l’impression troublante d’avoir beaucoup de valeur pour Iason. Il jeta sa cigarette, dépité. Ses pensées ne le menaient à rien. Il ne comprendrait jamais pourquoi le Blondie ne voulait pas l’abandonner. Si celui-ci cherchait le sexe, il pouvait le trouver avec beaucoup d’autres volontaires qui conviendraient à Jupiter, eux. Il ne savait pas si Iason avait eu des problèmes avec l’intelligence artificielle à laquelle ils obéissaient tous, mais il pensait bien que le calme actuel ne durerait pas. Tant de questions sans réponse et Kyaru pour seule compagnie, il n’avancerait pas comme ça, mais il n’avait pas encore trouvé le courage de sortir du penthouse et d’affronter la pseudo élite d’Eos. Il soupira, il ne pouvait pas rester enfermé indéfiniment. Demain où un autre jour, il irait prendre un verre au café au milieu des autres pets. Il irait faire face aux rumeurs. C’était le rôle qu’il devait jouer maintenant. Un bruit le fit sortir de ses réflexions, il se retourna et, très étonné, vit arriver Iason.
Le Blondie s’approcha lentement de son pet. Il l’observait depuis plusieurs minute dans l’ombre de la porte-fenêtre. Le brun était si beau, assis sur le balcon, le dos appuyé contre un pilier. La souplesse qui se dégageait de lui mettait en valeur le côté sauvage du caractère de Riki. Cette sensualité était une drogue dont ne pouvait plus se passer Iason. Il pouvait passer des heures à observer son pet sans que celui-ci ne s’en rende compte. Mais là, il allait devoir rompre le calme de cette soirée, il fallait qu’il lui parle. La nouvelle qu’il devait lui annoncer n’allait pas lui plaire. Enfin, il avait sa promesse de bien se comporter. Il verrait bien demain mais Iason était quand même inquiet. Jupiter avait été très clair ce matin, son pet devait bien se conduire où Riki lui serait enlevé. Il serra le poing, il ne le supporterait pas, rester éloigné du brun lui devenait de plus en plus intolérable chaque jour. Il inspira profondément et se décida à parler quand son pet remarqua sa présence.
- Bonsoir Riki, tu as passé une bonne journée ?
- Très calme, comme d’habitude.
- Calme ? Demain cela changera alors.
- Pourquoi ? se décida à demander le pet après quelques minutes de silence.
- Demain soir, tu dois m’accompagner à une soirée par ordre de Jupiter.
En entendant ces mots, Riki se sentit devenir glacé de peur. Le moment qu’il redoutait approchait donc. Il hocha faiblement la tête et se risqua finalement à demander :
- Comment devrai-je m’habiller ?
- Je pensais te faire seulement porter un pantalon de cuir long, moulant. Avec tes bottes montantes noires, cela mettra en valeur ta peau chocolatée et tout Eos verra la beauté de tes abdominaux, répondit le Blondie en glissant une main gantée sous le tee-shirt de son pet.
Riki laissa échapper un gémissement en sentant cette douce caresse. Un pantalon long ? D’un seul coup, la phrase de son maître lui revint en mémoire. Si Iason voulait l’habiller comme ça, il n’irait peut-être pas sur scène alors ? Les rares fois où il avait dû s’exhiber, il avait été habillé de string et haut tellement courts qu’ils ne cachaient rien mais s’il portait un vêtement plus couvrant ? Pouvait-il s’accrocher à ce signe pour garder espoir ? Ses dernières pensées cohérentes disparurent quand Iason le prit dans ses bras pour l’emmener dans la chambre. Il n’aurait pas le temps de manger ce soir…
Il se réveilla seul, épuisé, dans le grand lit au drap de soie blanche. Le soleil était déjà haut dans le ciel. Il se décida à bouger péniblement. Iason avait été très possessif hier soir et il avait du mal à marcher. Au lieu d’une douche, il se décida pour un bain pour détendre ses muscles endoloris. L’eau chaude et parfumée lui donna très vite l’impression d’être au paradis et il se laissa envahir par la somnolence. Le temps passa et l’eau commençait à se refroidir quand il sursauta en entendant la porte s’ouvrir. Ce n’était que Kyaru, inquiet en voyant l’heure, qui avait pris son courage à deux mains pour venir réveiller Riki. Il devait préparer le pet pour la soirée, il lui fallait faire attention à ne pas être en retard.
- Riki, tu t’es enfin réveillé, oh que je suis content. Il est tard et tu dois être prêt pour la soirée. Maître Iason ne sera pas content s’il doit arriver plus tard que prévu à cause de nous.
- La soirée ? Quelle soirée ? demanda Riki, complètement perdu.
- La soirée à laquelle tu dois l’accompagner, il ne t’as pas expliqué ? Répondit Kyaru anxieusement.
Les souvenirs de la discussion avec le Blondie revinrent alors en mémoire au pet. Il était tellement épuisé qu’il n’avait pas repensé à ce qui l’attendait. Il soupira bruyamment et regarda Kyaru :
- Que dois-je faire ? lui demanda-t-il.
- Tout d’abord, puisque tu as pris un bain, je vais en profiter pour te masser avec les huiles parfumées que tu devras porter. Ensuite, je te préparerai un bon repas parce que ça va faire une journée que tu n’as pas mangé, puis tu t’habilleras. Ta tenue décidée par le maître est arrivée pendant que tu dormais.
Le brun sortit du bain et se laissa enrouler dans un grand drap de bain. Kyaru le sécha méticuleusement et délicatement puis lui enduit le corps comme il lui avait annoncé. Le massage atténua enfin les courbatures de la nuit. Le serviteur lui présenta un grand kimono qu’il enfila avec délices, puis, il le suivit dans la cuisine. L’estomac de Riki commençait à leur rappeler à tous les deux qu’il se sentait un peu vide par des bruits très disgracieux, aussi Kyaru se dépêcha de lui préparer une collation la plus équilibrée possible. Le pet aurait besoin d’énergie pour tenir toute la soirée. Il lui servit un jus de fruit très riche en préambule avant de se mettre à la cuisine et commença à raconter à Riki tout ce qu’il savait sur les évènements d’Amoi. La soirée de ce soir était organisée en l’honneur de Raoul Am pour célébrer l’anniversaire de sa nomination à la tête de l’Institut de Recherche Biologique d’Eos. Les Blondies les plus importants présents sur Amoi ce jour serait à la fête avec leurs pets. Même si elle était privée, cette soirée serait l’une des plus courues de l’année. En entendant ces nouvelles, Riki manqua se taper la tête sur la table de désespoir. Raoul, le meilleur ami de Iason, le seul vrai ami de Iason d’ailleurs, le maître de Mimea, un Blondie particulièrement strict et respectueux des règles imposées par Jupiter allait être la vedette de la fête. Il avait envie de hurler à l’idée de devoir rester en sa présence aussi longtemps. Il était décidément maudit par tous les Dieux de la galaxie. Heureusement, Kyaru lui mit une appétissante assiette de ragoût de bœuf avec des pâtes sous le nez et il entreprit de la dévorer rapidement. Il était affamé et n’entendit que vaguement le serviteur lui parler d’un pet particulier trouvé sur un marché extérieur par un des Blondies qui travaillait avec Raoul. Quand il eut fini, il retourna dans la salle de bain se laver les dents et le visage avant de découvrir la tenue qu’il allait porter toute la soirée. Il se présenta devant Kyaru qui lui montra un pantalon de cuir brillant et qui lui semblait être au moins deux tailles en dessous de la sienne. Mettant de côté ses doutes, Riki, aidé du serviteur, enfila péniblement le vêtement qui, en plus d’être moulant, était aussi coupé de manière subtile pour mettre en valeur ses muscles saillants. Il se redressa et bougea un peu ses jambes, fit quelques flexions, pour s’apercevoir avec plaisir que ce pantalon était une vraie seconde peau qui n’empêchait aucun de ses mouvements. Le moral de Riki remonta un peu en réalisant qu’il serait confortable dans sa tenue. Il enfila ensuite des bottes de cuir noir très souple et lacées jusqu’au-dessous du genoux et essaya de marcher. Il était remarquablement bien habillé ainsi et n’aurait pas détonné dans les rues de Céres alors qu’il partait en chasse d’une proie à délester de ses biens les plus précieux. Il ne put s’empêcher de s’admirer dans une grande glace, Iason avait vraiment bien choisi. Cette pensée le perturba un peu. Il complimentait son maître, celui là même qui l’avait épuisé la nuit précédente avec sa libido sans limite, qui le tenait prisonnier comme un vulgaire objet sexuel, il devait faire attention à ne pas se laisser endormir par la vie qu’il menait actuellement. Mais quand il se voyait devant la glace, quand il passait ses mains sur ses fesses pour en sentir les contours, il ne pouvait s’empêcher de se trouver sexy. Il était de plus en plus partagé entre apprécier la compagnie de Iason et se laisser aller au désespoir de sa situation sans issue. Il réalisa brusquement qu’il n’avait pas de place pour ses cigarettes et qu’il ne savait même pas, d’ailleurs, s’il serait autorisé à fumer ou s’il aurait accès à un balcon pour le faire et rien qu’à cette pensée, le manque commençait à se faire sentir, il avait un besoin urgent de fumer, là, tout de suite. Il se tourna vers Kyaru pour lui demander s’il restait du temps et s’il pouvait aller en fumer une sur le balcon avant son départ. Le serviteur hésita un peu, mais comme le Blondie autorisait son pet à le faire, il ne pouvait pas s’y opposer et répondit à Riki qu’il n’avait qu’à y aller. Ce dernier ne perdit pas une seconde, attrapa son paquet de cigarettes ainsi que son briquet et rejoignit son poste habituel sur le balcon pour attendre Iason.
Le premier Blondie d’Amoi rentrait chez lui, il devait se préparer pour la soirée en l’honneur de Raoul, mais ce n’était pas cet événement qui lui donnait un sentiment d’anticipation et de joie contenue. Il allait voir Riki. Il allait voir comment son pet serait mis en valeur dans la tenue qu’il lui avait choisie. Dans une de ses poches, il tenait une surprise pour le brun. Il ne savait pas trop comment celui-ci allait réagir mais c’était la seule idée qui était venue à Iason pendant la journée pour assurer la sécurité de son pet, pour le marquer encore plus comme sien aux yeux de tous. Il dut faire un effort pour ne pas accélérer le pas dans le grand hall de son immeuble. Quand il se retrouva sur son palier, il se laissa enfin aller à son impatience et franchit le seuil du penthouse au pas de course. Kyaru le regarda arriver, interloqué et inquiet, c’était la première fois qu’il voyait son maître se comporter ainsi.
- Où est Riki ? demanda le Blondie pressé.
- Sur le balcon, répondit le serviteur étonné.
Calmé, Iason avança doucement, dans l’ombre, pour espionner encore une fois son pet. Il était magnifique dans les lueurs de la ville qui commençaient à illuminer le ciel, sa peau brillante s’éclairait par endroit pour mieux souligner sa silhouette souple et musclée. Ses jambes serrées dans un cuir brillant prolongeaient un corps de rêve, enserré de noir, brillant sous la lumière, un vrai corps de prédateur prêt à bondir. Riki tourna la tête et regarda son maître s’avancer. Dans les yeux du Blondie il lut ce qui ressemblait presque à de la convoitise. Oh non, il n’allait pas recommencer, pensa Riki. Il ressentait moins le mal aux reins seulement maintenant, grâce au bain et au massage de Kyaru. Il ne pouvait pas supporter une autre séance de sexe avant de sortir. Il allait le dire à Iason quand celui-ci lui toucha doucement les lèvres avec un des ses doigts. La délicatesse de cette caresse laissa Riki interloqué et le Blondie en profita pour lui enlever la cigarette des mains et la jeter dehors.
- Il va bientôt être l’heure de partir, Riki, tu ne peux plus fumer à partir de maintenant.
- Je m’en doutais de toute façon, je suis prêt à partir, Iason.
- Mmm, pas tout à fait, mon pet, il te manque quelque chose pour te mettre encore plus en valeur. Mais cela peut attendre, je vais me préparer, attends-moi à l’intérieur et n’oublie pas, plus de cigarette jusqu’à demain matin.
Riki hocha la tête sans un mot et se dirigea vers le grand salon où il s’assit dans un des fauteuils. Iason le regarda encore un instant avant de se décider à aller se changer. Pour augmenter le contraste avec son pet, il choisit un costume blanc avec un manteau de la même couleur, tous les deux agrémentés de lignes bleu ciel lui arrivant jusqu’au-dessous des genoux. La chaleur lui permettait de le laisser ouvert mais ces couleurs très claires et ses longs cheveux étalés, libres le rendaient particulièrement visible et attirant. Avec Riki, ils formeraient tous les deux un spectacle de choix pour toutes les commères d’Eos, autant ne pas les décevoir. Il prit l’écrin qu’il avait posé près de son lit et rejoignit son pet : il était temps de lui offrir son cadeau. Riki était toujours assis et l’attendait tranquillement. Il s’installa en face de lui et posa l’écrin sur la table entre eux deux. Le brun le regarda interrogateur.
- Vas-y, Riki, ouvre-le, c’est pour toi.
Iason l’observa attentivement, curieux de voir les réactions du bâtard. Ce dernier attrapa l’écrin et le tourna entre ses mains en le regardant intrigué. Il le remit à l’endroit puis appuya sur le mécanisme et ouvrit des yeux immenses de surprise.
- C’est pour toi, Riki, tu vas le porter ce soir.
- Mais c’est quoi Iason ?
- Un collier à mes initiales, pour montrer à tous ce soir, que tu m’appartiens, mon pet. Il est sécurisé pour que nous soyons les seuls à pouvoir l’ouvrir, avec Jupiter bien sûr.
- Mais qu’est-ce que ça veut dire ? J’ai peur de comprendre.
- C’est simple, Riki, chaque fois que tu sortiras de cet appartement, je souhaite que tu le portes pour rappeler à ceux qui te croiseront qui tu es. En plus, un traceur à été intégré lors de sa fabrication, il est différent de celui de ton anneau et je ne l’activerais qu’en cas d’urgence mais, je t’ai laissé la possibilité de l’enlever dès que tu seras au penthouse.
Riki était étonné. Iason ne semblait pas seulement vouloir le surveiller. Que se passait-il ? Pourquoi avait-il besoin d’un autre traceur de sécurité ? Et pourquoi le Blondie paraissait lui faire confiance ? Il ne savait pas et comme son maître regardait la grande horloge qui dominait la porte du salon, le brun prit sa décision et ouvrit le collier pour se le mettre lui-même autour du cou. Intérieurement, Iason fut soulagé, Riki ne l’avait pas contesté sur le port de bijou, il ne put s’empêcher d’admirer comme l’or scintillait mettant en valeur la nuque souple de son pet. Il poussa un soupir et se leva, s’il se laissait aller à ses pensées, il ne quitterait jamais l’appartement. Il tendit la main à Riki et se dirigea avec lui vers la porte, il était temps de partir.
Le grand hall du centre d’affaires était illuminé, une musique douce comme il les aimait assurait un fond sonore agréable, le bruit des discussions restait feutré comme il se devait, la soirée était fort agréable. Il prit une coupe d’un vin blanc doux et parfumé au passage, sur un plateau porté par un des innombrables serveurs qui arpentaient l’assemblée. Ses collègues et les Blondies invités se laissaient aller à des échanges pour la plupart, très légers, l’heure était au divertissement pour l’élite d’Amoi. Il s’avança parmi la foule, saluant les uns et les autres. Tous avaient amené avec eux les pets les plus beaux disponibles et ceux-ci suivaient leurs maîtres discrètement en attendant que l’aire qui leur était réservée ouvre. Il les examina d’un œil critique, le spectacle serait magnifique ce soir. Il n’aimait pas particulièrement l’exhibition à laquelle ils se livraient sur scène, mais il se devait de satisfaire Jupiter en y assistant. Et puis, cela lui permettait d’évaluer, en fonction des réactions des spectateurs, l’évolution des goûts des Blondies dans ce domaine. Ils attendaient le premier d’entre eux, Iason Mink, ce n’était pas lui l’hôte de marque mais aucune soirée où sa présence était annoncée ne démarrait réellement avant qu’il ne soit arrivé, Jupiter ne l’aurait pas toléré. Ils passaient donc le temps à renouer des liens entre eux, hors de leurs relations de travail avant de pouvoir laisser un peu aller les barrières qu’ils mettaient habituellement autour de leurs émotions en discutant jusqu’au bout de la nuit sur les qualités et les beautés comparées de leurs pets. En parlant de cela, d’ailleurs, la rumeur laissait entendre que le bâtard qui était le pet de Iason serait présenté ce soir. Il avait apparemment disparu mais certains prétendaient l’avoir vu à Kalga il y avait près d’un mois. Depuis que cette rumeur se répandait, c’était la première soirée a laquelle Iason était invité et où l’étiquette exigeait qu’il soit accompagné, et tous attendaient de voir avec qui le Blondie viendrait. Il soupira, certains de ses pairs étaient vraiment superficiels, il avait encore du travail bien plus passionnant, il n’aurait pas dû venir aussi tôt. Il repéra deux de ses directeurs et décida d’aller leur parler plutôt que se laisser aller à ses pensées.
Il était perdu dans une polémique passionnante sur les mérites comparés de la nouvelle technique d’amélioration génétique venue de la planète Mysseia avec celle qu’ils développaient depuis plusieurs années au sein des laboratoires d’Amoi lorsqu’un frémissement parcourant ses voisins le tira de sa discussion. Il se tourna vers la porte pour découvrir un spectacle magnifique : Iason était là dans toute sa splendeur, un demi-sourire aux lèvres, il regardait la foule admirative la main droite sur son pet. Le bâtard était superbe lui aussi, aussi sombre que Iason pouvait être lumineux. Il n’avait qu’un mot à l’esprit ils étaient beaux. Soudain le Blondie le vit et se dirigea vers lui, les yeux brillant de joie :
- Raoul, je me demandais où tu te cachais, je sais à quel point tu peux être gêné mais tu es la vedette de la soirée.
- Iason, répondit-il en s’inclinant à moitié, c’est un plaisir de te voir en ce jour important pour moi.
- Comment te sens-tu ? Déjà huit ans que tu es devenu le responsable de notre Institut de Recherche, Raoul. Que de chemin nous avons parcouru ensemble.
Je regardais Iason, le compagnon de mes études, avec fierté. Oui, il avait raison, nous sommes devenus des leaders incontestés tous les deux, et je le soutiens de mon mieux par mes travaux. Nous n’avons plus rien à voir avec les jeunes Blondies hésitants auxquels Jupiter avait confié il y a huit ans les rênes d’Amoi. Je me redressais et lui répondit :
- Très heureux du travail accompli, Iason, je ne peux que te dire cela. Et d’autant plus fier d’avoir pu le faire avec toi, mon ami.
- Quelles sont les nouvelles ? répondit Iason lui aussi manifestement ému.
- Pas grand-chose en fait, tu étais attendu pour que la soirée démarre enfin. Mais je te préviens, les rumeurs courraient sur toi et ton pet. Il avait été repéré à Kalga et depuis les commères d’Eos n’avaient plus rien pour entretenir leurs discussions. Mais je vois que tu t’en doutais vu comme tu l’as habillé.
- Il est beau comme ça n’est-ce pas, Raoul ? Je suis assez content de mes idées pour le mettre en valeur.
- En effet, et sa discrétion pour le moment est remarquable. Viens, allons voir l’ensemble de mes directeurs, ils méritent eux aussi de recevoir tes félicitations, lui dis-je en le prenant par le bras.
Iason se laissa faire avec complaisance, Raoul était fier de lui et cela lui faisait plaisir de mettre en avant son si discret ami. Le biologiste avait toujours été un peu à l’écart de la communauté des Blondies de part son intérêt et son talent pour les sciences mais aussi de part des capacités particulières qui lui permettaient d’être l’exécuteur des punitions de Jupiter. Même les plus fidèles avaient peur, un jour, de se faire laver le cerveau par Raoul. Seul Iason avait osé rester proche de lui et il ne regrettait absolument pas cette amitié très forte entre eux. Il jouerait le jeu ce soir pour la renforcer encore et mettre en avant les succès de son ami. Les deux Blondies passèrent un bon moment, allant d’un groupe à l’autre, d’un interlocuteur au suivant, d’un sujet extrêmement savant à des questions d’économie ou de politique interplanétaires. Le bruit d’un panneau qui coulissait les fit se retourner, c’était l’espace réservé au pet en attendant qu’ils montent sur scène qui venait de s’ouvrir. Un grand nombre de ceux-ci, autorisés par leurs maîtres, s’y dirigèrent immédiatement mais Iason ne lâcha pas l’épaule de Riki. Avant de faire de même pour le brun, Iason décida que l’instant était propice pour son discours de félicitations pour Raoul. Il se dirigea vers le centre du hall, prenant un verre de champagne au passage. Un vaste cercle se forma autour du Blondie et de son pet, toute l’élite de Tanagura était là, prête à l’écouter avec un certain respect même si des regards circonspects , peu amènes et même furieux se posaient sur Riki. Mentalement, Iason enregistrait toutes ces réactions, notant les noms de ceux qui pourraient lui poser des problèmes plus tard. Il attendit encore un peu que l’assistance se calme et commença enfin à parler.
« Mes amis, nous sommes ici réunis pour célébrer l’anniversaire d’un évènement remarquable, l’accession à la tête de notre principal institut de biologie du plus brillant scientifique formé par Jupiter depuis bien longtemps, je veux bien sûr parler de celui qui me fait l’honneur de son amitié Raoul Am. Eminent cerveau reconnu très tôt par ses éducateurs, il s’est épanoui dans la recherche de pointe et, à ce titre, participe activement au développement économique d’Amoi depuis maintenant huit ans au poste qu’il occupe. Raoul, n’en déplaise à sa grande discrétion, est un de nos grands leaders. Il est aussi un être extrêmement fin et cultivé dont les idées novatrices se manifestent dans beaucoup de domaines. Ce Blondie d’exception continuera, j’en suis sûr, à nous surprendre par la qualité de son travail. Et j’espère pouvoir bénéficier de son amitié encore longtemps. A toi Raoul. »
Les bravos résonnèrent et, suivant l’exemple du premier d’entre eux, les verres s’élevèrent, célébrant collectivement Raoul. Tous souriaient, enthousiastes mais Iason n’était pas dupe. Son ami et lui suscitaient beaucoup de jalousie et les regards sur son pet en révélaient quelques unes. Lentement, toujours entraînant Riki avec lui, il se dirigea vers Raoul qui était entouré par une foule de flatteurs. Pour l’instant, la soirée se passait excellemment bien, son pet était parfaitement sage et n’avait suscité au pire, que des rumeurs. Iason commençait à se détendre lorsqu’il vit arriver Nathan Toledano avec irritation, ce dernier voulait manifestement lui parler.
- Iason Mink, quel plaisir de vous entendre ce soir, votre discours fut d’une clarté et d’une sobriété remarquable.
- Nathan, que voulez-vous ? Vous n’êtes pas accoutumé aux compliments hypocrites alors dites-moi directement ce que vous me voulez.
- Iason, je voulais juste vous féliciter pour votre si magnifique pet. Il ne correspond pas à mes critères, vous le savez, mais je dois reconnaître qu’il a son charme. Mais ce qui m’étonne le plus, c’est son comportement depuis le début de la soirée. Je l’ai observé et je me demande comment vous avez fait pour dresser un bâtard de Céres comme cela. Il ne vous a pas fait honte une seule fois.
Devant l’ironie du Blondie, Iason ne put que remercier la maîtrise absolue qu’il avait de ses émotions. A coté de lui, Riki s’était tendu sous l’insulte mais n’avait pas réagi plus que ça. Son pet était étonnant, mais il devait répondre à la provocation à peine masquée.
- T’aurait-il déçu ? Nathan ?
- N’exagérons pas, Iason. J’étais juste surpris.
- Surpris de sa beauté ou de son comportement digne de son maître ? Quand accepterez-vous, Nathan, que je me sois lassé des pets stéréotypés que vous m’avez fournis pendant si longtemps ? Vous auriez dù vous renouveler et suivre l’évolution des goûts bien plus tôt. Je n’ai pas jugé utile d’attendre ce moment. C’est un peu tard maintenant que je sais ce qui me plaît, vous ne pourrez plus me le fournir.
Le Blondie recula sous l’affront, les lèvres et le poing serré, il ne répondit rien et Iason en profita pour s’éloigner. Il fut accueilli par un regard de compréhension venant de Raoul et ne put s’empêcher de lui sourire, pendant qu’il massait délicatement et discrètement le dos de Riki pour le rassurer.
- Nathan n’a toujours pas accepté que tu refuses de lui acheter un seul pet désormais ?
- Non, en effet, il prend toujours cela pour un affront personnel. Il ne se rend pas compte de l’évolution du marché. Son négoce périclitera assez vite comme il est parti. De toute façon, si je voulais prendre un autre pet en plus de Riki, je le chercherais auprès de toi ou de Katze mais certainement plus par son intermédiaire.
- Même si je n’ai pas un grand sens du commerce, malgré tous tes compliments, Iason, je dois reconnaître que tu as raison. Le négoce des pets doit suivre des règles, bien sûr, mais il doit aussi suivre les besoins des clients qui évoluent avec le temps et si nous ne sommes pas capables de comprendre et d’anticiper cela, Amoi perdra son leadership dans ce domaine qui ramène beaucoup de recettes au budget de notre planète.
- Tu as parfaitement résumé ma situation, Raoul. Je suis content de pouvoir compter sur toi mais je regrette vraiment que tu sois un des seuls à voir où je vais parmi tous les invités, ce soir.
Les deux Blondies continuèrent leurs discussions pendant un moment sans être dérangés. Ils échangeaient leurs vues sur l’avenir économique d’Amoi et comment développer le commerce en dehors de celui des pets. Ils étaient tous les deux conscients des difficultés liées aux particularités de la planète, de son manque de ressources naturelles très handicapant sans les systèmes d’approvisionnement mis en place par Jupiter. Ils souhaitaient trouver d’autres sources de revenus que celles liées au sexe et tous les deux envisageaient d’utiliser les recherches de Raoul pour y arriver. Iason réalisa brusquement que son pet était toujours près de lui, comme une ombre fidèle, il ne s’était pas éloigné.
- Riki, va rejoindre les autres pets. Je t’ai ouvert un compte qui te donne accès au bar mais n’oublie pas ce que je t’ai dit.
- Bien maître, répondit le brun en inclinant la tête et il s’éloigna.
Iason ne put s’empêcher de suivre la silhouette de Riki des yeux pendant qu’il se faufilait discrètement dans la foule. Voir bouger son pet au milieu des élites était un vrai plaisir, sa souplesse et sa sensualité irradiaient de chacun de ses mouvements. Raoul, lui aussi, regardait Riki s’éloigner un peu interloqué.
- J’avoue, Iason, que cette preuve de soumission m’étonne beaucoup de la part de ton bâtard, il ne nous avait pas habitués à autant de discrétion. Comment as-tu obtenu ce résultat ? Je suis curieux de le savoir.
- Il a promis de bien se comporter et j’ai toujours su qu’il respecterait son engagement. Il me suffisait de trouver le bon moyen de pression. Mais n’oublie pas que Riki a vieilli comme nous, il commence à comprendre où est sa place.
- Un moyen de pression ? Pourquoi cela ne m’étonne pas de ta part, Iason ? Ceux qui pensaient que tu te laissais aller ne savent pas tout, c’est sûr, répondit Raoul en souriant.
- Ne me fais pas plus machiavélique que je suis, plus je vois ses réactions, plus je pense que la place de Riki n’était pas à Céres, il a beaucoup plus de capacités que ces amis auxquels il tenait tant.
- C’est donc son ancien gang que tu utilises contre lui… et, au fait, je n’ai plus de nouvelles de l’autre bâtard avec lequel tu parlais tant, celui aux yeux vairons, tu ne fais plus d’affaires avec lui ? demanda innocemment Raoul.
- Je sais que tu t’intéressais à lui comme pet ou d’un point de vue purement génétique ? Tu dois bien te douter que je n’ai jamais réellement travaillé avec lui, mais il a cessé de m’amuser maintenant, je l’ai renvoyé à Céres.
- Il est donc perdu pour une éventuelle étude. En tout cas, les rumeurs ont baissé d’intensité, et si ton pet continue à être aussi sage ce soir, ta situation en sera confortée et j’en suis heureux.
Pendant que cette discussion avait lieu, Riki s’approcha de la partie réservée aux pets. Ils s’étaient répartis en groupe et discutaient principalement du spectacle qu’ils allaient devoir donner devant leurs maîtres, comparant leurs tenues, les mérites respectifs de leurs coiffeurs ou de leurs masseurs et commençant à tester lesquels étaient les plus dominants. Le brun soupira, il se sentait dans un état cotonneux depuis le début de la soirée et ne pensait pas pouvoir supporter des discussions aussi stériles. Pendant qu’il était resté près de Iason, il avait fait de son mieux pour ne pas faire attention à tous les regards qui se portaient sur lui, mais garder cette façade calme et sans émotion l’avait épuisé. Beaucoup de pets étaient jaloux de lui mais certains Blondies avaient vraiment des intentions meurtrières à son égard, il avait eu tout le temps de les observer et de le comprendre. L’accrochage entre Iason et l’autre élite l’avait aussi inquiété, certains ne semblaient pas prendre de gants pour oser critiquer son maître en public et vu le comportement et le discours de ce Nathan, il préférait quand même soutenir Iason. Ho là ! Il était tombé bien bas s’il pensait ça ! Il repéra le bar et s’y dirigea immédiatement, ce soir il avait vraiment besoin d’alcool pour oublier sa vie.