L'odyssée de Butters Stotch
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French › Cartoons
Rating:
Adult ++
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9
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Disclaimer:
I do not own the cartoons(s) that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
Les yeux de Kyle
(POV Kyle)
Salut. Je suis Kyle Broflovski.
Je suis juif, et homosexuel. Je vis en couple avec Stanley Marsh, mon petit ami.
Je suis dans notre appartement en dehors du campus universitaire. On le paye à deux avec nos boulots du week-end. Stan paye la plus grosse part avec l’aide de sa bourse.
En ce moment, on a comme qui dirait des problèmes de couple. Disons qu’on a moins de rapports sexuels qu’avant. C’est surtout dû au fait que maintenant on se voit sans arrêt. Ca casse le désir, ça enlève à la surprise.
Je bois un petit café, assis à la table du salon. J’ai un devoir de littérature pour lundi prochain, je tiens à le finir.
Stan est dans une autre pièce, probablement à ranger je ne sais pas quoi. Je me lève et le cherche. Il est dans la chambre. Mais là je m’arrête : Il gémit.
Jetant un coup d’œil par l’entrebâillement de la porte, je découvre mon meilleur ami et amant en pleine masturbation. Stanley est là, une main dans ses cheveux, l’autre frictionnant son pénis qui contrairement au mien n’est pas circoncis. Il convulse et renverse sa tête en arrière.
-Oooooh Kyle… Hmmm…
Bon, au moins ça me rassure qu’il pense à moi… Mais quand même c’est désolant de le voir réduit à ça. Et moi qui suis pratiquement insensible à son charme pourtant bien présent.
Il est 21 heures.
En pleine analyse de texte je m’aperçois qu’on n’a même pas vu Butters à l’arrêt des cars. Je lui envoie un SMS par précaution.
Stan arrive dans la cuisine, lieu ou j’aime à m’établir pour travailler. Il y a un silence et une paix dans cette pièce… Il ouvre le frigo, et mon éducation rigoriste me reprend.
-Tu t’es lavé les mains ?
Regard surpris de Stan. Ses yeux marrons me fixent, inquiets et soucieux. Mes pupilles vertes le toisent.
-Ouais, à la salle de bains.
-D’accord.
Il se sert un verre de jus d’orange et s’assied face à moi.
-Ce foutu devoir sur Brontë…
-Tu l’as lu ?
-J’ai commencé.
-Ok. Si t’as besoin…
-Nan, ça ira.
Je le regarde, significatif
-C’est comme tout à l’heure, quoi. Tu te passeras de mon aide.
-Kyle…
-C’est rien. Je charrie.
Penché sérieusement sur mon devoir, je prends conscience de ma parfaite froideur.
-Désolé, Stan.
-C’est moi…
Alors que je travaille, il m’observe. Je me demande à quoi il pense. Moi je n’ai en tête que la poésie de Charlotte. Cette femme savait ce que c’était que l’amour et ses digressions.
-Jane Eyre… Le début ça fait très Dickens…
Je regarde Stan en souriant. J’adore quand il est si sérieux, si perspicace, si intéressé.
-C’est une histoire d’amour, Stan. Une histoire impossible. Une orpheline et un homme plus âgé qu’elle.
-Tu l’as fini ?
Je soupirais.
-J’ai du temps pour lire, Stan.
Il baisse la tête, embêté.
-Et moi j’ai du temps pour toi.
Je lève la tête, intrigué.
-Quoi… Stan ?
-Kyle, je… J’en peux plus de cette situation. Arrête de travailler et… Monte, on va se coucher et…
-Stan ! Je… Je n’en ai aucune envie ! Je voudrais avancer sur ce foutu devoir de littérature !
-Kyle je… Je…
-Mais moi aussi, « Je » ! Mais tu dois comprendre que… Je n’ai plus la tête à ça !
Stan me regarda me repencher vers mon devoir. Il soupira.
-Je vais regarder la télé.
-Ok.
Chouette soirée. Vive le silence de la soirée d’automne et de la cuisine fraîche.
21h30.
J’ai bien avancé. Je range tout et vais ranger mes affaires. Stan n’est plus sur le canapé, mais la télé est allumé.
« Allons bon, il est retourné se branler ! »
Je monte cette fois décidé à le surprendre et à le foudroyer du regard. J’ouvre la porte entrouverte. Il est là, mais il est assis sur le bord du lit et il pleure.
-S… Stan !
Il se retourne, son beau visage en pagaille. Il tient des photos de nous plus jeunes.
-Stan, excuse-moi… J’étais en plein dans mon boulot…
-C’est rien… Je commence à croire que c’était une mauvaise idée tout ça.
-Mauvaise idée ? Mais Stan, je t’aime, tu le sais !
-Je t’aime aussi, mais on n’est plus vraiment ce qu’on peut appeler un couple ! On fait les amis devant nos parents et l’école, on fait les amants complices devant les potes, on se supporte à peine à l’appart…
-Stan, Stan, Stan… Tout est de ma faute. Je suis désolé.
Je le serre dans mes bras. Une étreinte chaude, rassurante, silencieuse. Excepté cette télé en bas qui résonne.
-La télé… soupirais-je.
-On s’en fout.
-Ouais. Plus ou moins.
Il regarda vers la porte.
-Faut l’éteindre, c’est ça ?
-Education Broflovski, thème 1 : Economise…
-Mouais. Ca veut dire qu’il faut que tu me lâches ?
-J’ai pas envie, je suis bien là.
-Mais si on reste là, la facture va grimper.
-Stan, je suis bien, là.
-Ouais mais…
Je le pousse délicatement face à moi. Je le regarde. Il est surpris.
-Stan, j’ai envie de…
-Quoi, là maintenant ?
-Bah ouais…
-K… Kyle, je viens de pleurer, j’ai sorti les photos, la télé est allumée…
J’éclate de rire.
-Quoi ?!
-C’est à qui le tour de trouver une excuse ?! Ce sera quoi après, j’ai la migraine ?!
-Pfffffffhahahaha !
-Bon, je vais éteindre en bas, et après…
-Attends, on a même pas pris de douche !
-On s’en fouuuut !
Stan me renverse sur le lit et m’embrasse.
-On s’en fout, chuchote-t-il.
Et ses yeux me regardent, remplis d’excitation.
(POV Butters)
-Et là, on s’est juste endormis l’un dans les bras de l’autre, on n’a rien fait du tout !
J’écoutais attentivement Kyle qui m’avait pris à part pour me parler. Encore un peu sonné par ma nuit passée dans la chambre de Cartman, je consentais à lui répondre.
-Ca a commencé quand, ce truc de toi qui ne veut pas…
-Bah les premiers jours écoute ça se passait bien, j’étais content de vivre avec lui, mais voilà, à force ça me saoulait de tout le temps faire l’amour… J’ai vite été habitué à l’appart, j’ai commencé à bosser et finalement j’ai allongé mes heures de devoirs et à force tu te doutes !
-Stan attend juste une preuve d’amour de ta part. Tu comprends ? Il se sent délaissé parce que tu préfères tes devoirs à lui. Pourtant tu l’aimes !
-Mais oui…
-Prouves-lui que tu l’aimes. Donne-lui des raisons de croire en toi. Même des trucs cons.
-Ok, des trucs cons… Merci, Butters !
-De rien, euh… Kyle ?
-Quoi ?
-Pourquoi vous ne m’avez pas dit pour la mère de Cartman ?
-Pourquoi on te l’aurait dit ? Tu détestes Cartman…
-Plus maintenant. Cartman m’a tiré d’une belle merde hier. Au fait, merci de t’être inquiété, mais ça allait.
-Ah bon ? Comment ça ?
Je lui racontais ma mésaventure. Sidéré, il m’expliqua :
-Tu sais, Cartman l’a très mal vécu. Il est devenu encore plus agressif envers nous après cette époque là. Tu n’étais pas là mais il a frappé Kévin – Tu te souviens de lui ?
-Ouais ouais…
-Il l’a tabassé au lycée, un vrai massacre, parce qu’il l’avait traité de fils de pute… On aurait du te prévenir, j’avoue…
-Kyle, je veux plus de secrets, okay ?
-Ok, mais sauf ce que je viens de te dire, tu le gardes pour toi, Butters !
-……… Pareil pour moi. Si mes parents savaient…
-Les miens j’en parle même pas !
-Ton père et ta mère vont bien au fait ?
-…Oui oui…
On se sourit et on retourne vers les autres qui font un poker en pleine pause de midi. Lorsque Kyle s’installe à côté de Stan, il se saisit de sa tête et l’embrasse devant toute l’école, à notre étonnement à moi, Craig, Bébé et Clyde.
Pendant ce temps je me souviens d’un moment de ma jeunesse, d’avant le Canada.
« VLAN !
-Aïe !
-Steven, arrête !
-Je vais t’apprendre à casser une de mes maquettes !
J’avais quoi, onze ans, et mon père avait acheté une maquette de bateau, qu’il collectionnait. Par maladresse, voulant la regarder, je la faisais tomber.
C’était avant qu’il ne se mette à me sauter le soir.
La ceinture à la main, il voulait me frapper. Jamais il n’avait été autant en fureur.
Je me barrais de la maison, cherchant un abri pour échapper à cette tempête de rage.
Courant à travers le quartier en criant, je m’arrêtais devant une maison. On m’appelait.
-Butters !
C’était Liane Cartman, sur le pallier de sa maison. Elle portait un plateau de cookies.
-J’ai fait des cookies pour Eric mais j’avais oublié qu’il n’aimait pas les raisins secs. Tu en veux ?
Ce jour là, Mme Cartman m’a bichonné comme un roi.
Vers 18 heures elle avait tout arrangé auprès de mon père en proposant de recoller sa maquette, vu son temps libre. Trois jours plus tard, elle ramena la maquette toute neuve. Je n’avais pas été puni.
Depuis ce moment là, ça m’était arrivé souvent d’aller chez elle. Avant d’aller au Canada je l’avais aidée à monter une table de jardin.
C’était vraiment resté quelqu’un d’important. Apprendre sa mort maintenant c’était terrible. Bien sur je savais pour le crack mais je n’avais jamais osé lui en parler frontalement. »
Je soupirais tristement. Et je vis Kenny passer au loin.
-Les gars, j’ai un truc à faire, on se revoit en cours.
-D’ac !
-A toute, Butters !
-Salut !
-Butters, euh…
Je regardais mon Craig
-Tu repenses à ce que je t’ai dit hier ?
-Bien sur ! Je pense qu’il n’y aura pas de problème. Salut !
Craig me regarda partir. Clyde soupira
-Tu vas finir comme Stan et Kyle toi… En appart avec ton mec…
-Pas plus mal, Clyde. Pas plus mal.
A l’intérieur du bâtiment ou il était entré, Kenny s’était assis sur un banc.
-Kenny !!
Je me dirigeais vers lui. Blond avec des yeux verts, une veste avec son éternelle capuche orange, baissée sur ses épaules.
-S… Salut Butters.
-T’inquiètes pas, je leur ai pas dit que je venais te voir. Je peux…
-Bien sur.
Je m’asseyais à côté de lui.
-Alors, ça va depuis toutes ses années ?
-Pas fort, mais on fait aller.
Kenny était pâle. Il frissonnait. Il n’avait pas l’air bien.
-Kenny, t’es sur que ça va ? On dirait Tweek après une session Irish Coffee !
-Je… Je suis comme d’habitude depuis que j’ai dit à mes parents qui j’étais vraiment, tu vois…
-Je sais, les autres m’ont dit.
-Les autres… Une belle brochette de trouillards… Moi n’importe qui se permet de me frapper rien que parce que… Je suis pédé, et…
-Kenny, ne parle pas comme ça…
-Franchement je me demande même pourquoi je me lève…
-Kenny ! Ressaisis-toi !
-T’es venu pour quoi, pour te donner une bonne conscience ?
Je soupirais puis le regardait.
-Je viens te parler parce que je n’ai pas envie qu’une autre personne que j’apprécie meure sans que je ne fasse quoi que ce soit.
-Donc pour te donner bonne cons…
Je le serre dans mes bras. Il est très surpris. Des gens nous regardent.
-Tu n’es pas seul, Kenny. Si tu as un pépin, quoi que ce soit, et avec qui que je sois, viens m’en parler ! A deux, on est plus forts !
Il semblait abasourdi.
-Et pis… T’es très mignon avec cette veste !
Il regarde sa veste orange et semble sourire.
Le soir même, conversation fatidique entre Butters Stotch, 1m78, 62 kilos et ses parents afin d’habiter chez son amant. Grosse pression.
-P’pa, M’man…
J’avais l’impression d’être Cartman jeune, demandant à sa mère la permission d’orchestrer le deuxième holocauste.
-Euh… Est-ce que ça vous dirait que… J’habite chez un ami la semaine au lieu de revenir ici chaque soir ?
Ma mère sembla inquiète voire peinée. Mon père me portait ce genre de regard désabusé qu’il avait lorsqu’il était frustré.
-Euh… Eh bien, Butters, euh…
Voyant ses hésitations, j’avançais la monnaie
-C’est avec Craig.
Ma mère changea deux fois de couleurs. Mon père garda un silence mortuaire.
-Je paierais, vous en faites pas…
-Butters, c’est… Hors de question.
Et m….
-Pourquoi ? Je veux dire, ça va m’arranger par rapport aux études !
-Butters, je refuse que tu aies des… relations sexuelles avec ce… garçon !
-Quoi, mais…
-Ta mère a dit non, c’est non, Butters.
Je regardais mon père, j’étais ulcéré. Un instant j’avais envie de hurler :
« -PLUTOT DORMIR DEHORS QUE DE ME FAIRE SAUTER PAR PAPA, DANS CE CAS ! »
Mais bon, mon côté « Nonne en retour de vacances au Texas » reprit le dessus.
Ou plutôt mon côté « Cartman »
-D’accord… Dans ce cas là, je peux avoir les clés de ma chambre ?
Ma mère s’étonne que je lui demande ça. Mon père manque de s’étouffer.
-Pourquoi ça, Butters ?!
-Eh bah, le soir parfois…
-Bu… Butters, attends…
Mon père venait de m’interrompre.
-Ta mère et moi allons en discuter. Mais… Ne nous demande pas de prendre des décisions aussi soudaines.
-Allons, papa, maman a le droit de savoir…
-Savoir quoi ?! Qu’est-ce que vous me cachez tous les deux ?!
-Maman, le soir il arrive que…
-OK ! Ok, va dormir chez ton ami…
-…Je fasse des crises de somnambulisme. Ca m’arrive de me réveiller dans le frigo en pleine nuit. D’ailleurs je voulais te demander un rendez vous chez le docteur Doctor.
-Ah… C’est vrai qu’il m’avait semblé que tu te levais parfois la nuit, même étant petit…
Je souris. Mensonge efficace. Et mon père jamais ne s’était trouvé aussi con.
Le vendredi venu, mes parents avaient accepté. Déménagement prévu lundi matin.
Mais ce vendredi soir, il se passa autre chose de plus intéressant, chez les Broflovski.
Kyle franchit la porte.
-Je suis rentré, M’man.
Sheila arrive.
-Kyle, tu as passé une bonne semaine ?
-La routine. Et vous, ça a été ?
-Oui, ton frère veut que tu le rappelles demain ou après demain.
-J’essaierais ce soir. Ou est…
-Oh, encore au travail. Alors, ça se passe bien avec Stan ?
Kyle soupira en regardant sa mère.
-Pas mieux, malheureusement. Surtout au niveau… de l’intimité. J’ai l’impression que je tiens de papa pour ces choses là…
-Ah mon chéri ça c’est un problème auquel nous sommes tous confrontés… Laissez-vous un peu de temps.
-Tu as raison, maman.
La porte s’ouvrit. Une femme légèrement potelée et brune aux cheveux courts entre.
-Meriem, je ne t’attendais pas si tôt !
Sheila se dirige vers sa femme et l’embrasse. Kyle salue sa mère adoptive, soupirant de la manière dont son destin s’était déroulé, et se maudissant de mentir comme ça aux autres.
Salut. Je suis Kyle Broflovski.
Je suis juif, et homosexuel. Je vis en couple avec Stanley Marsh, mon petit ami.
Je suis dans notre appartement en dehors du campus universitaire. On le paye à deux avec nos boulots du week-end. Stan paye la plus grosse part avec l’aide de sa bourse.
En ce moment, on a comme qui dirait des problèmes de couple. Disons qu’on a moins de rapports sexuels qu’avant. C’est surtout dû au fait que maintenant on se voit sans arrêt. Ca casse le désir, ça enlève à la surprise.
Je bois un petit café, assis à la table du salon. J’ai un devoir de littérature pour lundi prochain, je tiens à le finir.
Stan est dans une autre pièce, probablement à ranger je ne sais pas quoi. Je me lève et le cherche. Il est dans la chambre. Mais là je m’arrête : Il gémit.
Jetant un coup d’œil par l’entrebâillement de la porte, je découvre mon meilleur ami et amant en pleine masturbation. Stanley est là, une main dans ses cheveux, l’autre frictionnant son pénis qui contrairement au mien n’est pas circoncis. Il convulse et renverse sa tête en arrière.
-Oooooh Kyle… Hmmm…
Bon, au moins ça me rassure qu’il pense à moi… Mais quand même c’est désolant de le voir réduit à ça. Et moi qui suis pratiquement insensible à son charme pourtant bien présent.
Il est 21 heures.
En pleine analyse de texte je m’aperçois qu’on n’a même pas vu Butters à l’arrêt des cars. Je lui envoie un SMS par précaution.
Stan arrive dans la cuisine, lieu ou j’aime à m’établir pour travailler. Il y a un silence et une paix dans cette pièce… Il ouvre le frigo, et mon éducation rigoriste me reprend.
-Tu t’es lavé les mains ?
Regard surpris de Stan. Ses yeux marrons me fixent, inquiets et soucieux. Mes pupilles vertes le toisent.
-Ouais, à la salle de bains.
-D’accord.
Il se sert un verre de jus d’orange et s’assied face à moi.
-Ce foutu devoir sur Brontë…
-Tu l’as lu ?
-J’ai commencé.
-Ok. Si t’as besoin…
-Nan, ça ira.
Je le regarde, significatif
-C’est comme tout à l’heure, quoi. Tu te passeras de mon aide.
-Kyle…
-C’est rien. Je charrie.
Penché sérieusement sur mon devoir, je prends conscience de ma parfaite froideur.
-Désolé, Stan.
-C’est moi…
Alors que je travaille, il m’observe. Je me demande à quoi il pense. Moi je n’ai en tête que la poésie de Charlotte. Cette femme savait ce que c’était que l’amour et ses digressions.
-Jane Eyre… Le début ça fait très Dickens…
Je regarde Stan en souriant. J’adore quand il est si sérieux, si perspicace, si intéressé.
-C’est une histoire d’amour, Stan. Une histoire impossible. Une orpheline et un homme plus âgé qu’elle.
-Tu l’as fini ?
Je soupirais.
-J’ai du temps pour lire, Stan.
Il baisse la tête, embêté.
-Et moi j’ai du temps pour toi.
Je lève la tête, intrigué.
-Quoi… Stan ?
-Kyle, je… J’en peux plus de cette situation. Arrête de travailler et… Monte, on va se coucher et…
-Stan ! Je… Je n’en ai aucune envie ! Je voudrais avancer sur ce foutu devoir de littérature !
-Kyle je… Je…
-Mais moi aussi, « Je » ! Mais tu dois comprendre que… Je n’ai plus la tête à ça !
Stan me regarda me repencher vers mon devoir. Il soupira.
-Je vais regarder la télé.
-Ok.
Chouette soirée. Vive le silence de la soirée d’automne et de la cuisine fraîche.
21h30.
J’ai bien avancé. Je range tout et vais ranger mes affaires. Stan n’est plus sur le canapé, mais la télé est allumé.
« Allons bon, il est retourné se branler ! »
Je monte cette fois décidé à le surprendre et à le foudroyer du regard. J’ouvre la porte entrouverte. Il est là, mais il est assis sur le bord du lit et il pleure.
-S… Stan !
Il se retourne, son beau visage en pagaille. Il tient des photos de nous plus jeunes.
-Stan, excuse-moi… J’étais en plein dans mon boulot…
-C’est rien… Je commence à croire que c’était une mauvaise idée tout ça.
-Mauvaise idée ? Mais Stan, je t’aime, tu le sais !
-Je t’aime aussi, mais on n’est plus vraiment ce qu’on peut appeler un couple ! On fait les amis devant nos parents et l’école, on fait les amants complices devant les potes, on se supporte à peine à l’appart…
-Stan, Stan, Stan… Tout est de ma faute. Je suis désolé.
Je le serre dans mes bras. Une étreinte chaude, rassurante, silencieuse. Excepté cette télé en bas qui résonne.
-La télé… soupirais-je.
-On s’en fout.
-Ouais. Plus ou moins.
Il regarda vers la porte.
-Faut l’éteindre, c’est ça ?
-Education Broflovski, thème 1 : Economise…
-Mouais. Ca veut dire qu’il faut que tu me lâches ?
-J’ai pas envie, je suis bien là.
-Mais si on reste là, la facture va grimper.
-Stan, je suis bien, là.
-Ouais mais…
Je le pousse délicatement face à moi. Je le regarde. Il est surpris.
-Stan, j’ai envie de…
-Quoi, là maintenant ?
-Bah ouais…
-K… Kyle, je viens de pleurer, j’ai sorti les photos, la télé est allumée…
J’éclate de rire.
-Quoi ?!
-C’est à qui le tour de trouver une excuse ?! Ce sera quoi après, j’ai la migraine ?!
-Pfffffffhahahaha !
-Bon, je vais éteindre en bas, et après…
-Attends, on a même pas pris de douche !
-On s’en fouuuut !
Stan me renverse sur le lit et m’embrasse.
-On s’en fout, chuchote-t-il.
Et ses yeux me regardent, remplis d’excitation.
(POV Butters)
-Et là, on s’est juste endormis l’un dans les bras de l’autre, on n’a rien fait du tout !
J’écoutais attentivement Kyle qui m’avait pris à part pour me parler. Encore un peu sonné par ma nuit passée dans la chambre de Cartman, je consentais à lui répondre.
-Ca a commencé quand, ce truc de toi qui ne veut pas…
-Bah les premiers jours écoute ça se passait bien, j’étais content de vivre avec lui, mais voilà, à force ça me saoulait de tout le temps faire l’amour… J’ai vite été habitué à l’appart, j’ai commencé à bosser et finalement j’ai allongé mes heures de devoirs et à force tu te doutes !
-Stan attend juste une preuve d’amour de ta part. Tu comprends ? Il se sent délaissé parce que tu préfères tes devoirs à lui. Pourtant tu l’aimes !
-Mais oui…
-Prouves-lui que tu l’aimes. Donne-lui des raisons de croire en toi. Même des trucs cons.
-Ok, des trucs cons… Merci, Butters !
-De rien, euh… Kyle ?
-Quoi ?
-Pourquoi vous ne m’avez pas dit pour la mère de Cartman ?
-Pourquoi on te l’aurait dit ? Tu détestes Cartman…
-Plus maintenant. Cartman m’a tiré d’une belle merde hier. Au fait, merci de t’être inquiété, mais ça allait.
-Ah bon ? Comment ça ?
Je lui racontais ma mésaventure. Sidéré, il m’expliqua :
-Tu sais, Cartman l’a très mal vécu. Il est devenu encore plus agressif envers nous après cette époque là. Tu n’étais pas là mais il a frappé Kévin – Tu te souviens de lui ?
-Ouais ouais…
-Il l’a tabassé au lycée, un vrai massacre, parce qu’il l’avait traité de fils de pute… On aurait du te prévenir, j’avoue…
-Kyle, je veux plus de secrets, okay ?
-Ok, mais sauf ce que je viens de te dire, tu le gardes pour toi, Butters !
-……… Pareil pour moi. Si mes parents savaient…
-Les miens j’en parle même pas !
-Ton père et ta mère vont bien au fait ?
-…Oui oui…
On se sourit et on retourne vers les autres qui font un poker en pleine pause de midi. Lorsque Kyle s’installe à côté de Stan, il se saisit de sa tête et l’embrasse devant toute l’école, à notre étonnement à moi, Craig, Bébé et Clyde.
Pendant ce temps je me souviens d’un moment de ma jeunesse, d’avant le Canada.
« VLAN !
-Aïe !
-Steven, arrête !
-Je vais t’apprendre à casser une de mes maquettes !
J’avais quoi, onze ans, et mon père avait acheté une maquette de bateau, qu’il collectionnait. Par maladresse, voulant la regarder, je la faisais tomber.
C’était avant qu’il ne se mette à me sauter le soir.
La ceinture à la main, il voulait me frapper. Jamais il n’avait été autant en fureur.
Je me barrais de la maison, cherchant un abri pour échapper à cette tempête de rage.
Courant à travers le quartier en criant, je m’arrêtais devant une maison. On m’appelait.
-Butters !
C’était Liane Cartman, sur le pallier de sa maison. Elle portait un plateau de cookies.
-J’ai fait des cookies pour Eric mais j’avais oublié qu’il n’aimait pas les raisins secs. Tu en veux ?
Ce jour là, Mme Cartman m’a bichonné comme un roi.
Vers 18 heures elle avait tout arrangé auprès de mon père en proposant de recoller sa maquette, vu son temps libre. Trois jours plus tard, elle ramena la maquette toute neuve. Je n’avais pas été puni.
Depuis ce moment là, ça m’était arrivé souvent d’aller chez elle. Avant d’aller au Canada je l’avais aidée à monter une table de jardin.
C’était vraiment resté quelqu’un d’important. Apprendre sa mort maintenant c’était terrible. Bien sur je savais pour le crack mais je n’avais jamais osé lui en parler frontalement. »
Je soupirais tristement. Et je vis Kenny passer au loin.
-Les gars, j’ai un truc à faire, on se revoit en cours.
-D’ac !
-A toute, Butters !
-Salut !
-Butters, euh…
Je regardais mon Craig
-Tu repenses à ce que je t’ai dit hier ?
-Bien sur ! Je pense qu’il n’y aura pas de problème. Salut !
Craig me regarda partir. Clyde soupira
-Tu vas finir comme Stan et Kyle toi… En appart avec ton mec…
-Pas plus mal, Clyde. Pas plus mal.
A l’intérieur du bâtiment ou il était entré, Kenny s’était assis sur un banc.
-Kenny !!
Je me dirigeais vers lui. Blond avec des yeux verts, une veste avec son éternelle capuche orange, baissée sur ses épaules.
-S… Salut Butters.
-T’inquiètes pas, je leur ai pas dit que je venais te voir. Je peux…
-Bien sur.
Je m’asseyais à côté de lui.
-Alors, ça va depuis toutes ses années ?
-Pas fort, mais on fait aller.
Kenny était pâle. Il frissonnait. Il n’avait pas l’air bien.
-Kenny, t’es sur que ça va ? On dirait Tweek après une session Irish Coffee !
-Je… Je suis comme d’habitude depuis que j’ai dit à mes parents qui j’étais vraiment, tu vois…
-Je sais, les autres m’ont dit.
-Les autres… Une belle brochette de trouillards… Moi n’importe qui se permet de me frapper rien que parce que… Je suis pédé, et…
-Kenny, ne parle pas comme ça…
-Franchement je me demande même pourquoi je me lève…
-Kenny ! Ressaisis-toi !
-T’es venu pour quoi, pour te donner une bonne conscience ?
Je soupirais puis le regardait.
-Je viens te parler parce que je n’ai pas envie qu’une autre personne que j’apprécie meure sans que je ne fasse quoi que ce soit.
-Donc pour te donner bonne cons…
Je le serre dans mes bras. Il est très surpris. Des gens nous regardent.
-Tu n’es pas seul, Kenny. Si tu as un pépin, quoi que ce soit, et avec qui que je sois, viens m’en parler ! A deux, on est plus forts !
Il semblait abasourdi.
-Et pis… T’es très mignon avec cette veste !
Il regarde sa veste orange et semble sourire.
Le soir même, conversation fatidique entre Butters Stotch, 1m78, 62 kilos et ses parents afin d’habiter chez son amant. Grosse pression.
-P’pa, M’man…
J’avais l’impression d’être Cartman jeune, demandant à sa mère la permission d’orchestrer le deuxième holocauste.
-Euh… Est-ce que ça vous dirait que… J’habite chez un ami la semaine au lieu de revenir ici chaque soir ?
Ma mère sembla inquiète voire peinée. Mon père me portait ce genre de regard désabusé qu’il avait lorsqu’il était frustré.
-Euh… Eh bien, Butters, euh…
Voyant ses hésitations, j’avançais la monnaie
-C’est avec Craig.
Ma mère changea deux fois de couleurs. Mon père garda un silence mortuaire.
-Je paierais, vous en faites pas…
-Butters, c’est… Hors de question.
Et m….
-Pourquoi ? Je veux dire, ça va m’arranger par rapport aux études !
-Butters, je refuse que tu aies des… relations sexuelles avec ce… garçon !
-Quoi, mais…
-Ta mère a dit non, c’est non, Butters.
Je regardais mon père, j’étais ulcéré. Un instant j’avais envie de hurler :
« -PLUTOT DORMIR DEHORS QUE DE ME FAIRE SAUTER PAR PAPA, DANS CE CAS ! »
Mais bon, mon côté « Nonne en retour de vacances au Texas » reprit le dessus.
Ou plutôt mon côté « Cartman »
-D’accord… Dans ce cas là, je peux avoir les clés de ma chambre ?
Ma mère s’étonne que je lui demande ça. Mon père manque de s’étouffer.
-Pourquoi ça, Butters ?!
-Eh bah, le soir parfois…
-Bu… Butters, attends…
Mon père venait de m’interrompre.
-Ta mère et moi allons en discuter. Mais… Ne nous demande pas de prendre des décisions aussi soudaines.
-Allons, papa, maman a le droit de savoir…
-Savoir quoi ?! Qu’est-ce que vous me cachez tous les deux ?!
-Maman, le soir il arrive que…
-OK ! Ok, va dormir chez ton ami…
-…Je fasse des crises de somnambulisme. Ca m’arrive de me réveiller dans le frigo en pleine nuit. D’ailleurs je voulais te demander un rendez vous chez le docteur Doctor.
-Ah… C’est vrai qu’il m’avait semblé que tu te levais parfois la nuit, même étant petit…
Je souris. Mensonge efficace. Et mon père jamais ne s’était trouvé aussi con.
Le vendredi venu, mes parents avaient accepté. Déménagement prévu lundi matin.
Mais ce vendredi soir, il se passa autre chose de plus intéressant, chez les Broflovski.
Kyle franchit la porte.
-Je suis rentré, M’man.
Sheila arrive.
-Kyle, tu as passé une bonne semaine ?
-La routine. Et vous, ça a été ?
-Oui, ton frère veut que tu le rappelles demain ou après demain.
-J’essaierais ce soir. Ou est…
-Oh, encore au travail. Alors, ça se passe bien avec Stan ?
Kyle soupira en regardant sa mère.
-Pas mieux, malheureusement. Surtout au niveau… de l’intimité. J’ai l’impression que je tiens de papa pour ces choses là…
-Ah mon chéri ça c’est un problème auquel nous sommes tous confrontés… Laissez-vous un peu de temps.
-Tu as raison, maman.
La porte s’ouvrit. Une femme légèrement potelée et brune aux cheveux courts entre.
-Meriem, je ne t’attendais pas si tôt !
Sheila se dirige vers sa femme et l’embrasse. Kyle salue sa mère adoptive, soupirant de la manière dont son destin s’était déroulé, et se maudissant de mentir comme ça aux autres.