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La femme de son ennemi

By: Martel68128
folder French › Comics
Rating: Adult +
Chapters: 14
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Disclaimer: Spiderman et son univers ne sont pas à moi. Ils appartiennent à Marvel Comics. Je ne gagne pas d'argent par mes écrits.
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Accrochages

Maintenue sur le dos de Venom par le symbiote, Mary Jane avait l'impression d'être ligotée à un grand huit en folie.
Elle vit passer le téléphérique qui doublait le pont, et nota avec surprise que toutes les vitres de la cabine étaient brisées. Elle semblait vide. Ou...
étaient-ce des corps humains allongés sur le sol ?
Elle se dévissa la tête pour mieux voir, mais ils étaient déjà loin.

Lorsqu'ils passèrent au-dessus de Roosvelt Island, elle entendit quelque-chose siffler à côté d'eux, puis un lointain bruit de détonation. Le phénomène se produisit une seconde fois, puis un impact arracha des étincelles à une poutrelle, juste devant eux. Venom poussa un juron et fit un geste rapide.
Elle s'aperçut qu'il lançait de la toile en direction du sol. Machinalement, elle compta : une, deux, trois fois.
Il fit un arrêt brusque, et arracha un élément de la structure métallique au pont. Sous les yeux de la jeune femme stupéfaite, il le redressa et le lança à la manière d'un javelot dans la nuit. Il suivit la trajectoire du projectile, et sembla satisfait.

Il se redressa, et Mary Jane sentit que le symbiote la relâchait. Instinctivement, elle s'accrocha de toutes ses forces, mais il se libéra d'une secousse. Un instant de terreur, elle se sentit tomber. Puis elle se retrouva dans les bras de Venom.
Il se pencha sur elle. Sa respiration se fit lourde, son expression indéchiffrable. Ses dents acérées frôlèrent sa joue et elle le sentit raffermir sa prise sur elle, les doigts d'une main explorant ses fesses et l'autre cherchant sa poitrine. Elle n'osait plus bouger, et elle réalisa qu'elle le laisserait faire tout ce qu'il voudrait pourvu qu'il ne la lâche pas...
-Je t'en prie... »
Il sembla hésiter, puis détourna la tête et la reprit sur son côté.
Il continua sa progression rapide sans autre incident.


Les bruits de Manhattan commençaient à devenir plus distincts, plus précis. Ils se rendirent compte que Mary Jane les entendait aussi lorsqu'elle se tendit d'avantage contre eux.
L'émeute battait son plein. Tous les voyous de bas étage et tous les gangs qui se tenaient à carreau par crainte des héros New-yorkais étaient sortis de leurs planques et s'offraient une petite soirée récréative.
Lorsqu'ils émergèrent sur la 59e rue, la fête battait son plein. Des voitures explosaient, des vitrines étaient brisées au milieu des rires et des cris de joie.

Venom eurent un haussement d'épaules indulgent. Qu'ils s'amusent. Ils allaient emmener Mary Jane à Times Square, où elle aurait une vue imprenable sur les festivités.
Regarde un peu, Tout ça c'est de sa faute. Il aurait dû rester. Et ce qui va t'arriver à toi est aussi de sa faute …
Oui. Très satisfaisant.
C'est alors qu'il entendirent les cris.

Des hurlements aigus percèrent la cacophonie ambiante, et Mary Jane reconnut aussitôt l'urgence de la situation. Sans réfléchir, elle posa une main sur le bras qui la maintenait.
- Venom... il y a une femme en détresse, en bas...
Le monstre la regarda. Même sous son faciès de cauchemar, elle déchiffra son air ironique, et elle se souvint qu'elle courait certainement plus de dangers que la malheureuse dont elle percevait les appels au secours.
- Et que veux-tu que cela Nous fasse ?
Elle en eut un coup au cœur. Les clameurs reprirent. Entrecoupées de supplications. Tant pis. Elle devait essayer quand-même.
- Mais tu as le pouvoir de la sauver ! Qu'est-ce que cela te coûte ?
Il la toisa.
- Si Nous intervenons, tu seras notre débitrice. »
Elle n'avait rien à perdre. Il ferait d'elle ce qu'il voudrait de toute façon.

- D'accord... »
N'importe quoi pour interrompre la scène qu'elle devinait dans la rue adjacente. Elle se revit plus jeune, un soir de pluie. Si Spiderman n'était pas intervenu...

Venom fit un brusque demi-tour et bondit en direction des cris.
Quelques secondes plus tard, il se laissait tomber sur la chaussée. Avant qu'elle n'ait eu le temps de réaliser qu'il venait d'accepter sa demande, il se tourna vers le groupe devant lui.
Mary Jane avait vu juste. Trois hommes s'acharnaient sur une jeune femme. Elle entrevit un visage affolé alors même que Brock la posait au sol.

La victime était méconnaissable, elle avait un œil poché, les lèvres tuméfiées et son nez était certainement cassé. Une longue entaille sanglante sur la joue achevait de la défigurer. Elle avait certainement donné du fil à retordre à ses agresseurs.
Mary Jane entendit son ravisseur émettre un grognement presque animal. Elle regarda la fille dans les yeux et articula silencieusement :
- cours !

Venom avait saisi l'un des hommes par la nuque. Il l'envoya valser derrière lui et elle entendit son corps heurter quelque chose dans un fracas de métal froissé. Les deux autres se tournèrent vers eux, un air d'incrédulité peint sur leurs faces patibulaires.
Au grand soulagement de Mary Jane, la victime choisit ce moment pour suivre son conseil, et s'enfuit à toutes jambes.

Venom leva nonchalamment le bras, et un jet de toile s'écrasa sur la face de l'un des deux voyous restants, qui s'écroula. D'un mouvement fluide il pivota, et ses griffes ouvrirent la gorge du second. Un flot de sang jaillit, et l'homme porta ses mains à son cou pour tenter désespérément d'arrêter le liquide vital. Une grimace où se mêlaient la stupéfaction et l'horreur déforma ses traits. Il tomba à genoux puis s'écrasa face contre terre dans un gargouillis sous l'œil indifférent de son meurtrier.

Mary Jane contempla la scène bouche bée, en état de choc. L'exécution s'était déroulée si rapidement qu'elle ne parvenait pas à assimiler ce qu'elle venait de voir.
Une mare de sang s'élargissait rapidement autour du corps. Son odeur cuivrée caractéristique lui parvint, et elle contint avec difficulté un haut-le-cœur.
Elle se retourna pour regarder l'homme qui avait été jeté derrière elle: il gisait, encastré dans un lampadaire, plié dans un angle impossible, la tête entre ses chaussures. Sa bouche béait en un cri muet et ses yeux sans vie reflétaient les flammèches que crachotait le circuit électrique du luminaire détruit.

Un bruit de coups répétés la tira de sa stupeur.
Les jambes de l'homme au visage entoilé heurtaient de manière spasmodique l'asphalte tandis qu'il se débattait dans les affres de l'agonie. Elle se précipita, à moitié hystérique.
- Il étouffe ! Enlève-la lui ! Enlève-la lui !

Elle essaya en vain d'arracher la substance gluante du visage du bandit. Venom la souleva, la maintint fermement contre lui et posa d'un geste tranquille son pied sur le crâne de sa proie. Elle entendit un craquement liquide et l'homme s'immobilisa.

L'estomac de la jeune femme se souleva sans préavis. Elle se plia en deux sous l'effet d'une violente nausée et vomit les quelques gorgées de café qu'elle avait avalé plus tôt. Puis elle vomit de la bile, et gémit de douleur lorsque son estomac vide continua à se soulever.


Quelqu'un lui maintenait la tête.
Elle recula pour s'éloigner de la flaque dégoûtante à ses pieds, et crut heurter un mur.
Elle se tourna pour faire face à l'expression déconcertée de Brock. Elle remarqua à peine qu'il avait repris son visage humain. Une violente colère s'empara d'elle. Elle lui assena une gifle magistrale, qui lui meurtrit la main et lui arracha un cri de douleur. Il resta de marbre. Elle serra les poings et se mit à lui marteler la poitrine sans pouvoir se contrôler.
- Tu les as tués ! Tous tués ! Tu n' avais pas besoin de faire ça, tu n'avais pas le droit, pas le droit!

Ils attendirent patiemment qu'elle se calme.
Ils s'étonnaient de la sensiblerie de la jeune femme qui pourtant vivait avec un guerrier. L'araignée ne devait pas lui raconter grand-chose des réalités sordides qu'il voyait chaque jour dans la rue.
Et évidemment, elle partageait les vues ridicules du héros. Ne pas tuer. Respecter les lois. Traverser dans les passages cloutés...
logique. Leur manque de discernement faisait d'eux une espèce en voie d'extinction.

Ils soupirèrent.
Elle en mettait du temps, à faire sa crise.
Lassés, ils immobilisèrent la petite furie en lui saisissant les poignets d'une main, et désignèrent celui qu'ils avaient écrasé comme un insecte :
- Celui-ci avait le couteau. Nous n'allions pas tuer les autres et laisser vivre... ça.
- Tu as déjà fait pire qu'eux !

Ils se sentirent amusés. Elle ne manquait pas de cran, la femme de leur ennemi.
- Montre nous donc les terribles blessures que nous t'avons infligées. »


Elle avait donné une claque à VENOM.
Elle enfouit sa tête entre ses mains en se demandant ce qui n'allait pas chez elle. Qu'elle soit encore en vie tenait du miracle.
Tout ce sang...
elle regarda brusquement ses mains: pas une goutte. Pourtant elle venait de toucher le monstre, qui quelques instants encore auparavant, était tapissé du sang de ses victimes. Et puis plus rien. Elle s'inspecta, aucune trace sur ses vêtements.

Pour une raison qu'elle ne parvenait pas à s'expliquer clairement, ce détail la tracassa. Où était passée toute cette hémoglobine?
Son regard se porta sur la substance noire qui couvrait Venom. Pour la première fois, elle observa son lent déplacement sur la peau de Brock, comme s'il était recouvert d'une peau de serpent mouvante. Et elle se souvint que cette créature avait une vie et une conscience propres... elle se nourrissait d'émotions... et de quoi d'autre ?
Elle sentit sa nausée revenir. Accompagnée d'un frisson glacial. Tout devint noir.

Il l'emportait à nouveau, et cette fois, elle tâcha d'ignorer les cris et les détonations qui montaient jusqu'à eux depuis les rues dévastées de Manhattan.

Elle se sentait drainée de toute énergie. Elle se mit à grelotter et ses dents s'entrechoquèrent sans qu'elle puisse se contrôler. Elle remarqua vaguement que Venom s'était arrêté. Quelque chose de chaud l'enveloppa et elle cessa d'avoir froid. Il repartit dans une nouvelle direction, comme s'il venait de changer d'avis au sujet de leur destination.

La vue ainsi que les autres sens de la jeune femme semblaient soumis à d'étranges fluctuations : les couleurs et les sons allaient et venaient par vagues.

Le vent sur sa face lui apprit qu'ils traversaient un nouveau pont. Brooklyn Bridge, reconnut-elle lorsqu'elle entrouvrit les yeux un instant. Puis ce détail perdit de son importance. Elle se laissa aller et glissa dans l'oubli.

Les secousses s'amenuisèrent puis cessèrent totalement. Le changement la réveilla. La substance chaude qui la recouvrait rampait sur sa peau et se retirait d'elle. Elle se sentait mieux.
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