L\'amant venu du passé
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French › Harry Potter
Rating:
Adult ++
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17
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Disclaimer:
I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
Sev ou Snape ?
Disclaimer : Pas à moi. Tout à J. K. Rowling.
Chapitre 8 : Sev ou Snape ?
Dans ses appartements, le professeur Snape faisait les cents pas. Il était 21h58.
Son cœur battait à tout rompre et il attendait que les secondes s’égrènent. Ses prunelles noires fixées sur sa montre, il regardait la longue et plus fine aiguille parcourir rapidement le cadran.
Il ne restait plus que vingt trois secondes. Vingt deux.
Et il s’en souvenait comme si c’était hier. C’était le jour J. Le jour où tout allait basculer. Le jour à partir duquel tout avait réellement commencé.
Il ferma les yeux pendant, précisément, deux secondes avant de les rouvrir avec nervosité.
14 secondes.
Ce jour-là, de plus de vingt ans son passé, il n’avait pas fait exprès de voir l’horloge qui ornait l’un des pans de mur des quartiers de Harry. Il s’était levé, prêt à partir, le ventre plein. C’était la première fois qu’il avait dîner ainsi, en tête à tête avec lui. Sans arrière pensée, il s’était approché de la porte et avait commencé à remercier son hôte pour le vol sur le balai ainsi que le repas. Ses yeux avaient alors capturé l’heure sur la belle horloge de bois et il l’avait embrassé.
Sur une impulsion, à 21h59 et, exactement, trois secondes, il avait posé ses lèvres sur celles de Harry. Cela avait été leur premier baiser et, ensuite, tout avait changé entre eux. Harry ne lui avait certes pas répondu mais il avait imprimé sa marque sur lui. Une trace indélébile.
La trotteuse se figea un instant sur le chiffre douze, indiquant un changement de minute. 21h59. Son jeune homologue allait l’embrasser dans trois secondes. Deux.
Severus porta la pulpe de ses doigts sur ses lèvres et regarda l’aiguille pointer sur le troisième trait.
Le moment était venu. Son amour se faisait embrasser par lui-même. Leur histoire commençait.
« Harry » soupira l’homme en fermant les yeux tout en touchant ses propres lèvres comme s’il voulait se remémorer la caresse de la bouche de son seul amant. La caresse qu’il n’avait jamais oubliée.
.
Ce soir-là, sa nuit fut extrêmement troublée par ses vieux démons qui ne le quittaient plus. Car seul lui savait ce qui allait se passer le lendemain.
------------------------------------------------------
Le lendemain matin, le jeune Severus se réveilla dans sa chambre aux couleurs océanes. Il avait merveilleusement dormi. Il s’étira en repensant aux rêves érotiques qui avaient peuplés sa nuit et se redressa vivement pour aller prendre une douche. Il avait terriblement hâte de retrouver Harry.
Après s’être lavé, il s’habilla avec une précipitation fébrile et sortit en trombe de ses appartements pour aller rejoindre le Gryffondor aux lèvres si douces. Il rencontra ce dernier dans le couloir et eût la très nette impression que Harry semblait ne pas vouloir rencontrer son regard.
« Bonjour Harry ! » salua Severus en fronçant les sourcils avec appréhension.
« Salut Severus ! » lui répondit Harry en fixant le sol. « C’est toi que j’allais justement chercher. On a plus que dix minutes pour petit déjeuner. Nous devons allez tout de suite à la Grande Salle. Viens ! » ordonna-t-il en tournant les talons promptement pour se diriger vers le réfectoire des quatre Maisons.
« Harry » commença Severus en comptant discuter immédiatement du baiser de la veille avec le jeune brun.
« Hey, Harry ! » fit brusquement une voix de l’autre côté du couloir.
Harry se retourna pour faire face au garçon qui l’avait appelé et qui courrait avec un enthousiasme peu commun et soupira inaudiblement.
« Comment tu vas Harry ? Je venais pour t’apporter le petit déjeuner au lit mais je vois que c’est inutile. Je suis content de te voir. On a pas encore pu parler beaucoup tous les deux et… »
« Colin, s’il te plaît, Sébastian et moi devons y aller. Je ne peux pas discuter avec toi maintenant… »
« Dégage nabot ! » siffla Severus, fou de jalousie.
Il lança à Colin son regard le plus sombre et vit le petit blond pâlir puis regarder les deux bruns alternativement. Ne voyant pas son idole répondre autrement qu’avec un sourire d’excuse, il détala aussi vite qu’un lapin en danger.
« Je te verrais plus tard Harry » eût-il tout de même le temps de dire avant de disparaître au loin.
Stupéfié par tant d’impolitesse, Harry se planta devant Severus et le fusilla du regard.
« Qu’est-ce qui t’a pris ? » lui cracha-t-il avec venin.
« Ah ! Ce coup-ci, ça ne te dérange plus de me regarder dans les yeux, n’est-ce pas ? » rétorqua Severus avec rancœur, en pinçant les lèvres d’un air buté.
« Je ne vois pas du tout de quoi tu parles » réplique Harry avec une parfaite mauvaise foi. « Et je ne vois pas pourquoi tu as parlé comme ça à Colin. Je veux bien qu’il est parfois collant mais il ne t’a rien fait et il n’est pas méchant alors pourquoi… ? »
« Pourquoi ? » répéta l’ex-Serpentard en criant de rage. « Tu me demandes pourquoi alors que la preuve est là!? C’est quand même pas moi qui l’ai inventé tout ça !!! Il voulait t’apporter le petit déjeuner au lit, comme si c’était une habitude ! Tu peux me dire quels hommes font ça hormis ceux qui sont amoureux ? Et après ça, je devrais me taire !?! »
« N’importe quoi ! » dit Harry d’un ton sidéré en secouant la tête. « Tu vois vraiment les choses comme tu veux vraiment les voir ! Colin n’est pas amoureux de moi, c’est juste un de mes fans ! »
« Mais bien entendu Harry ! Un de tes fans ! » répéta Severus en se mordant la lèvre. « Et tu en as combien des fans comme celui-ci ?! »
« Severus, vraiment, tu deviens ridicule ! Colin n’est même pas gay ! Il sort avec une fille de sixième année et si tu les voyais ensemble, tu comprendrais bien vite que ce qu’il ressent pour moi est bien loin de ce qu’il ressent pour elle ! Et heureusement ! » Comme Harry voyait que ces paroles avaient semblé calmer son interlocuteur, il poursuivit d’un ton moins véhément. « Un jour, tu accuses Draco et l’autre, tu accuses Colin. J’aimerais bien savoir ce qui se passe, surtout quand je vois que la seule personne qui me fait des avances ici, c’est toi ! Tu ne me connais même pas et tu te comportes avec moi comme un amant jaloux. Je ne te comprends vraiment pas ! Quand tu es arrivé ici, c’est comme si tu voulais me lancer des sorts à chaque seconde et maintenant… Non, vraiment, je ne comprends pas » finit-il dans un souffle, en baissant la tête en signe de défaite.
« Tu ne comprends pas ? » répéta Severus en s’approchant de l’autre jeune homme. Comme Harry secouait négativement la tête, il la lui resouleva et murmura « Et ça, tu comprends ? »
Il pencha légèrement sa tête et posa ses lèvres sur celles de Harry avant de les écarter de sa langue avec douceur. Harry eût un mouvement de recul mais Severus avait prévenu ce geste et le retint en glissant une main dans ses cheveux noirs en bataille. Harry gémit et, vaincu, entrouvrit la bouche pour laisser sa langue caresser celle de son compagnon.
A cet abandon, Severus sentit une bouffée de chaleur et d’excitation se répandre dans son corps et embrassa Harry avec plus de passion. Il sentit les bras de son futur amant se glisser autour de sa taille et il se cambra, à la recherche du corps chaud qu’il désirait.
Lorsqu’ils se séparèrent, Severus vit que les yeux d’émeraude, mis-clos, étaient voilés de désir et que les lèvres pleines avaient rougies sous l’afflux de sang. A cet instant-là, Harry était si beau qu’il incarnait le péché à lui seul.
« Je ne suis pas un saint » murmura Severus en léchant les lèvres gonflées.
« Moi non plus » répliqua Harry en ouvrant de nouveau sa bouche pour accueillir un autre baiser qui ne se fit pas attendre.
Lorsqu’ils se détachèrent encore l’un de l’autre, Harry tenta tant bien que mal de retrouver ses esprits et se racla la gorge avec embarras. Il se sentit rougir davantage sous le regard de son futur maître des potions et regarda sa montre pour se donner une contenance.
« Oh Merlin ! » s’affola-t-il tout à coup. « On est en retard ! »
Severus lui attrapa instantanément la main et ils se mirent à courir vers la serre numéro 7 où le cours avait déjà commencé.
Ils entrèrent dans la bâtisse à toute vitesse et Harry bégaya, le souffle court « Désolé Nev… Professeur Londubat. On a pas vu l’heure. »
Neville adressa à Harry un regard complice accompagné d’un sourire et secoua la tête avec indulgence.
« Etant donné que c’est la première fois, ce n’est pas grave Monsieur Potter mais veillez à ce que cela ne se reproduise pas. »
« Très bien… Monsieur » répondit Harry avec un sourire identique.
Les deux étudiants s’installèrent à leur place et commencèrent à extraire l’essence magique d’une plante hybride qui, à l’origine, était toxique.
Harry n’écouta pas le cours. Ses mains faisaient toutes seules les opérations exactes pour accomplir la tâche correctement. Il avait toujours été bon élève en botanique. Il n’aurait jamais dû être dans ce cours mais ce n’était pas lui qui avait décidé.
Tout en essayant de ne pas pester plus avant sur le ministère qui avait falsifié certains de ses résultats à son désavantage pour qu’il reste à Poudlard un an de plus, il se concentra sur le jeune homme qui se tenait à côté de lui.
Il était son futur professeur et pourtant, il paraissait tellement loin du personnage que Harry connaissait. Celui-ci était rempli de passion, de jalousie dévorante, d’impulsion indomptée. L’homme qu’il était devenu ne lui correspondait pas.
‘Peut-être en profondeur’ se dit-il en fronçant les sourcils. ‘Que lui est-il arrivé pour qu’il change à ce point ? Est-ce que c’est à cause de Voldemort ? Ou c’est autre chose ? Qui est-il en réalité ? Pourquoi a-t-il autant changé? Il n’a pas l’air d’un futur mangemort alors pourquoi l’est-il devenu ?’
Pendant le reste du cours, Harry fut plongé dans ses pensées, ses doutes et ses craintes. Craintes dont certaines étaient affreusement proches puisqu’une d’entre elles ne demandait qu’à se concrétiser et qu’il ne lui restait que quinze minutes avant qu’elle ne s’accomplisse car, en effet, comment Harry allait-il pouvoir assister à son cours de potion quand il savait qu’il avait embrassé le jeune homologue de son professeur et que l’homme en était parfaitement conscient ?
: : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
« J’ai été surpris par ta dextérité dans le cours de botanique » dit Severus à Harry tandis qu’ils attendaient dans le couloir des cachots que la cloche sonne pour annoncer le début de la leçon de potions. « Surtout que tu n’écoutais absolument pas. Tu avais l’air totalement plongé dans tes pensées et personne n’aurait pu t’y déloger… ou peut-être moi avec une manière un peu spéciale » ajouta-t-il en souriant d’un air lubrique.
Harry rougit et baissa la tête. ‘Oh merlin, comment vais-je pouvoir regarder Snape dans les yeux ?’
« Oui, j’avais déjà réussi l’année dernière. J’étais plutôt bon dans cette matière » dit le Survivant d’un air absent.
« Tu étais bon ? Alors pourquoi n’as-tu pas eu ton examen ? » demanda Severus avec perplexité.
« A cause du ministère. Ils ont falsifié certaines notes, à moi et à Draco » explique le jeune homme. « On voulait devenir Auror mais ils avaient peur. Dray et moi avons dû bâcler quelques cours à cause de situations exceptionnelles que je ne peux pas t’expliquer. Tu sauras plus tard. Je n’ai pas le droit de te dire pourquoi. »
Severus hocha la tête avec compréhension et Harry poursuivit « Mais comme les épreuves que nous avions ratées n’étaient pas suffisantes pour nous empêcher de passer et de faire la formation, ils nous ont volontairement recalé… tout en le niant bien sûr. Personne n’a rien pu faire ni dire, même Dumbledore mais on sait tous ce qui s’est réellement passé. »
« C’est dégoûtant ! » se révolta Severus.
« Oui » affirma Harry avec amertume.
A l’époque de ses résultats, Harry avait tempêté, tout comme Draco, mais rien y avait fait. Même s’il avait été prouvé que ni Dray ni lui ne feraient jamais partie du côté sombre en ayant œuvrés pour l’Ordre, le ministère n’en avait pas été certain. En tant que sorcier survivant deux fois à un Avada Kedavra lancé par Voldemort et ayant vaincu le Seigneur des Ténèbres, Harry était aussi vénéré que craint. La logique voulait que s’il avait détruit définitivement le sorcier le plus puissant de tous les temps – sans compter Dumbledore – il était maintenant plus puissant que feu Voldemort. Le ministère devait donc le tenir à l’œil et s’assurer, par un redoublement, que Dumbledore pourrait le dissuader de devenir mage noir s’il l’ambition de l’être l’avait conquis. Quant à Draco, en tant que fils de deux mangemorts, un Serpentard et l’héritier d’une fortune qui pouvait servir au Mal, il était la cible visée pour le ministère qui essayait d’étouffer toute tentative de rébellion. Justifiée ou non.
Tout à ses âpres souvenirs, Harry ne vit pas la porte de la classe s’ouvrir sur son maître des potions qui, immédiatement, laissa rapidement errer ses yeux d’ébène sur le Gryffondor qu’il aimait.
« Entrez ! » ordonna sèchement l’homme en faisant sursauter Harry.
Ce dernier leva un regard terrifié vers lui et entra précipitamment dans la salle.
Une fois que tous les élèves furent entrés, l’enseignant s’accorda deux secondes dehors. Ses mains tremblaient atrocement et il sentait son entrejambe se rappeler à lui.
‘Oh Merlin, Harry, comment vais-je faire pour te regarder tout en gardant un visage neutre quand je sais ce que tu as fait avec moi… l’autre moi ? Harry, mon amour, tu m’as embrassé… Je t’ai embrassé… Je le sais et tu le sais… Comment faire ? Je t’aime tant Harry… Me pardonneras-tu ?’
La mort dans l’âme et ses membres toujours tremblants de nervosité, l’homme entra à son tour dans la salle pour commencer un cours d’où, pour la première fois de sa vie, il était totalement absent.
A suivre…
Chapitre 8 : Sev ou Snape ?
Dans ses appartements, le professeur Snape faisait les cents pas. Il était 21h58.
Son cœur battait à tout rompre et il attendait que les secondes s’égrènent. Ses prunelles noires fixées sur sa montre, il regardait la longue et plus fine aiguille parcourir rapidement le cadran.
Il ne restait plus que vingt trois secondes. Vingt deux.
Et il s’en souvenait comme si c’était hier. C’était le jour J. Le jour où tout allait basculer. Le jour à partir duquel tout avait réellement commencé.
Il ferma les yeux pendant, précisément, deux secondes avant de les rouvrir avec nervosité.
14 secondes.
Ce jour-là, de plus de vingt ans son passé, il n’avait pas fait exprès de voir l’horloge qui ornait l’un des pans de mur des quartiers de Harry. Il s’était levé, prêt à partir, le ventre plein. C’était la première fois qu’il avait dîner ainsi, en tête à tête avec lui. Sans arrière pensée, il s’était approché de la porte et avait commencé à remercier son hôte pour le vol sur le balai ainsi que le repas. Ses yeux avaient alors capturé l’heure sur la belle horloge de bois et il l’avait embrassé.
Sur une impulsion, à 21h59 et, exactement, trois secondes, il avait posé ses lèvres sur celles de Harry. Cela avait été leur premier baiser et, ensuite, tout avait changé entre eux. Harry ne lui avait certes pas répondu mais il avait imprimé sa marque sur lui. Une trace indélébile.
La trotteuse se figea un instant sur le chiffre douze, indiquant un changement de minute. 21h59. Son jeune homologue allait l’embrasser dans trois secondes. Deux.
Severus porta la pulpe de ses doigts sur ses lèvres et regarda l’aiguille pointer sur le troisième trait.
Le moment était venu. Son amour se faisait embrasser par lui-même. Leur histoire commençait.
« Harry » soupira l’homme en fermant les yeux tout en touchant ses propres lèvres comme s’il voulait se remémorer la caresse de la bouche de son seul amant. La caresse qu’il n’avait jamais oubliée.
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Ce soir-là, sa nuit fut extrêmement troublée par ses vieux démons qui ne le quittaient plus. Car seul lui savait ce qui allait se passer le lendemain.
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Le lendemain matin, le jeune Severus se réveilla dans sa chambre aux couleurs océanes. Il avait merveilleusement dormi. Il s’étira en repensant aux rêves érotiques qui avaient peuplés sa nuit et se redressa vivement pour aller prendre une douche. Il avait terriblement hâte de retrouver Harry.
Après s’être lavé, il s’habilla avec une précipitation fébrile et sortit en trombe de ses appartements pour aller rejoindre le Gryffondor aux lèvres si douces. Il rencontra ce dernier dans le couloir et eût la très nette impression que Harry semblait ne pas vouloir rencontrer son regard.
« Bonjour Harry ! » salua Severus en fronçant les sourcils avec appréhension.
« Salut Severus ! » lui répondit Harry en fixant le sol. « C’est toi que j’allais justement chercher. On a plus que dix minutes pour petit déjeuner. Nous devons allez tout de suite à la Grande Salle. Viens ! » ordonna-t-il en tournant les talons promptement pour se diriger vers le réfectoire des quatre Maisons.
« Harry » commença Severus en comptant discuter immédiatement du baiser de la veille avec le jeune brun.
« Hey, Harry ! » fit brusquement une voix de l’autre côté du couloir.
Harry se retourna pour faire face au garçon qui l’avait appelé et qui courrait avec un enthousiasme peu commun et soupira inaudiblement.
« Comment tu vas Harry ? Je venais pour t’apporter le petit déjeuner au lit mais je vois que c’est inutile. Je suis content de te voir. On a pas encore pu parler beaucoup tous les deux et… »
« Colin, s’il te plaît, Sébastian et moi devons y aller. Je ne peux pas discuter avec toi maintenant… »
« Dégage nabot ! » siffla Severus, fou de jalousie.
Il lança à Colin son regard le plus sombre et vit le petit blond pâlir puis regarder les deux bruns alternativement. Ne voyant pas son idole répondre autrement qu’avec un sourire d’excuse, il détala aussi vite qu’un lapin en danger.
« Je te verrais plus tard Harry » eût-il tout de même le temps de dire avant de disparaître au loin.
Stupéfié par tant d’impolitesse, Harry se planta devant Severus et le fusilla du regard.
« Qu’est-ce qui t’a pris ? » lui cracha-t-il avec venin.
« Ah ! Ce coup-ci, ça ne te dérange plus de me regarder dans les yeux, n’est-ce pas ? » rétorqua Severus avec rancœur, en pinçant les lèvres d’un air buté.
« Je ne vois pas du tout de quoi tu parles » réplique Harry avec une parfaite mauvaise foi. « Et je ne vois pas pourquoi tu as parlé comme ça à Colin. Je veux bien qu’il est parfois collant mais il ne t’a rien fait et il n’est pas méchant alors pourquoi… ? »
« Pourquoi ? » répéta l’ex-Serpentard en criant de rage. « Tu me demandes pourquoi alors que la preuve est là!? C’est quand même pas moi qui l’ai inventé tout ça !!! Il voulait t’apporter le petit déjeuner au lit, comme si c’était une habitude ! Tu peux me dire quels hommes font ça hormis ceux qui sont amoureux ? Et après ça, je devrais me taire !?! »
« N’importe quoi ! » dit Harry d’un ton sidéré en secouant la tête. « Tu vois vraiment les choses comme tu veux vraiment les voir ! Colin n’est pas amoureux de moi, c’est juste un de mes fans ! »
« Mais bien entendu Harry ! Un de tes fans ! » répéta Severus en se mordant la lèvre. « Et tu en as combien des fans comme celui-ci ?! »
« Severus, vraiment, tu deviens ridicule ! Colin n’est même pas gay ! Il sort avec une fille de sixième année et si tu les voyais ensemble, tu comprendrais bien vite que ce qu’il ressent pour moi est bien loin de ce qu’il ressent pour elle ! Et heureusement ! » Comme Harry voyait que ces paroles avaient semblé calmer son interlocuteur, il poursuivit d’un ton moins véhément. « Un jour, tu accuses Draco et l’autre, tu accuses Colin. J’aimerais bien savoir ce qui se passe, surtout quand je vois que la seule personne qui me fait des avances ici, c’est toi ! Tu ne me connais même pas et tu te comportes avec moi comme un amant jaloux. Je ne te comprends vraiment pas ! Quand tu es arrivé ici, c’est comme si tu voulais me lancer des sorts à chaque seconde et maintenant… Non, vraiment, je ne comprends pas » finit-il dans un souffle, en baissant la tête en signe de défaite.
« Tu ne comprends pas ? » répéta Severus en s’approchant de l’autre jeune homme. Comme Harry secouait négativement la tête, il la lui resouleva et murmura « Et ça, tu comprends ? »
Il pencha légèrement sa tête et posa ses lèvres sur celles de Harry avant de les écarter de sa langue avec douceur. Harry eût un mouvement de recul mais Severus avait prévenu ce geste et le retint en glissant une main dans ses cheveux noirs en bataille. Harry gémit et, vaincu, entrouvrit la bouche pour laisser sa langue caresser celle de son compagnon.
A cet abandon, Severus sentit une bouffée de chaleur et d’excitation se répandre dans son corps et embrassa Harry avec plus de passion. Il sentit les bras de son futur amant se glisser autour de sa taille et il se cambra, à la recherche du corps chaud qu’il désirait.
Lorsqu’ils se séparèrent, Severus vit que les yeux d’émeraude, mis-clos, étaient voilés de désir et que les lèvres pleines avaient rougies sous l’afflux de sang. A cet instant-là, Harry était si beau qu’il incarnait le péché à lui seul.
« Je ne suis pas un saint » murmura Severus en léchant les lèvres gonflées.
« Moi non plus » répliqua Harry en ouvrant de nouveau sa bouche pour accueillir un autre baiser qui ne se fit pas attendre.
Lorsqu’ils se détachèrent encore l’un de l’autre, Harry tenta tant bien que mal de retrouver ses esprits et se racla la gorge avec embarras. Il se sentit rougir davantage sous le regard de son futur maître des potions et regarda sa montre pour se donner une contenance.
« Oh Merlin ! » s’affola-t-il tout à coup. « On est en retard ! »
Severus lui attrapa instantanément la main et ils se mirent à courir vers la serre numéro 7 où le cours avait déjà commencé.
Ils entrèrent dans la bâtisse à toute vitesse et Harry bégaya, le souffle court « Désolé Nev… Professeur Londubat. On a pas vu l’heure. »
Neville adressa à Harry un regard complice accompagné d’un sourire et secoua la tête avec indulgence.
« Etant donné que c’est la première fois, ce n’est pas grave Monsieur Potter mais veillez à ce que cela ne se reproduise pas. »
« Très bien… Monsieur » répondit Harry avec un sourire identique.
Les deux étudiants s’installèrent à leur place et commencèrent à extraire l’essence magique d’une plante hybride qui, à l’origine, était toxique.
Harry n’écouta pas le cours. Ses mains faisaient toutes seules les opérations exactes pour accomplir la tâche correctement. Il avait toujours été bon élève en botanique. Il n’aurait jamais dû être dans ce cours mais ce n’était pas lui qui avait décidé.
Tout en essayant de ne pas pester plus avant sur le ministère qui avait falsifié certains de ses résultats à son désavantage pour qu’il reste à Poudlard un an de plus, il se concentra sur le jeune homme qui se tenait à côté de lui.
Il était son futur professeur et pourtant, il paraissait tellement loin du personnage que Harry connaissait. Celui-ci était rempli de passion, de jalousie dévorante, d’impulsion indomptée. L’homme qu’il était devenu ne lui correspondait pas.
‘Peut-être en profondeur’ se dit-il en fronçant les sourcils. ‘Que lui est-il arrivé pour qu’il change à ce point ? Est-ce que c’est à cause de Voldemort ? Ou c’est autre chose ? Qui est-il en réalité ? Pourquoi a-t-il autant changé? Il n’a pas l’air d’un futur mangemort alors pourquoi l’est-il devenu ?’
Pendant le reste du cours, Harry fut plongé dans ses pensées, ses doutes et ses craintes. Craintes dont certaines étaient affreusement proches puisqu’une d’entre elles ne demandait qu’à se concrétiser et qu’il ne lui restait que quinze minutes avant qu’elle ne s’accomplisse car, en effet, comment Harry allait-il pouvoir assister à son cours de potion quand il savait qu’il avait embrassé le jeune homologue de son professeur et que l’homme en était parfaitement conscient ?
: : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
« J’ai été surpris par ta dextérité dans le cours de botanique » dit Severus à Harry tandis qu’ils attendaient dans le couloir des cachots que la cloche sonne pour annoncer le début de la leçon de potions. « Surtout que tu n’écoutais absolument pas. Tu avais l’air totalement plongé dans tes pensées et personne n’aurait pu t’y déloger… ou peut-être moi avec une manière un peu spéciale » ajouta-t-il en souriant d’un air lubrique.
Harry rougit et baissa la tête. ‘Oh merlin, comment vais-je pouvoir regarder Snape dans les yeux ?’
« Oui, j’avais déjà réussi l’année dernière. J’étais plutôt bon dans cette matière » dit le Survivant d’un air absent.
« Tu étais bon ? Alors pourquoi n’as-tu pas eu ton examen ? » demanda Severus avec perplexité.
« A cause du ministère. Ils ont falsifié certaines notes, à moi et à Draco » explique le jeune homme. « On voulait devenir Auror mais ils avaient peur. Dray et moi avons dû bâcler quelques cours à cause de situations exceptionnelles que je ne peux pas t’expliquer. Tu sauras plus tard. Je n’ai pas le droit de te dire pourquoi. »
Severus hocha la tête avec compréhension et Harry poursuivit « Mais comme les épreuves que nous avions ratées n’étaient pas suffisantes pour nous empêcher de passer et de faire la formation, ils nous ont volontairement recalé… tout en le niant bien sûr. Personne n’a rien pu faire ni dire, même Dumbledore mais on sait tous ce qui s’est réellement passé. »
« C’est dégoûtant ! » se révolta Severus.
« Oui » affirma Harry avec amertume.
A l’époque de ses résultats, Harry avait tempêté, tout comme Draco, mais rien y avait fait. Même s’il avait été prouvé que ni Dray ni lui ne feraient jamais partie du côté sombre en ayant œuvrés pour l’Ordre, le ministère n’en avait pas été certain. En tant que sorcier survivant deux fois à un Avada Kedavra lancé par Voldemort et ayant vaincu le Seigneur des Ténèbres, Harry était aussi vénéré que craint. La logique voulait que s’il avait détruit définitivement le sorcier le plus puissant de tous les temps – sans compter Dumbledore – il était maintenant plus puissant que feu Voldemort. Le ministère devait donc le tenir à l’œil et s’assurer, par un redoublement, que Dumbledore pourrait le dissuader de devenir mage noir s’il l’ambition de l’être l’avait conquis. Quant à Draco, en tant que fils de deux mangemorts, un Serpentard et l’héritier d’une fortune qui pouvait servir au Mal, il était la cible visée pour le ministère qui essayait d’étouffer toute tentative de rébellion. Justifiée ou non.
Tout à ses âpres souvenirs, Harry ne vit pas la porte de la classe s’ouvrir sur son maître des potions qui, immédiatement, laissa rapidement errer ses yeux d’ébène sur le Gryffondor qu’il aimait.
« Entrez ! » ordonna sèchement l’homme en faisant sursauter Harry.
Ce dernier leva un regard terrifié vers lui et entra précipitamment dans la salle.
Une fois que tous les élèves furent entrés, l’enseignant s’accorda deux secondes dehors. Ses mains tremblaient atrocement et il sentait son entrejambe se rappeler à lui.
‘Oh Merlin, Harry, comment vais-je faire pour te regarder tout en gardant un visage neutre quand je sais ce que tu as fait avec moi… l’autre moi ? Harry, mon amour, tu m’as embrassé… Je t’ai embrassé… Je le sais et tu le sais… Comment faire ? Je t’aime tant Harry… Me pardonneras-tu ?’
La mort dans l’âme et ses membres toujours tremblants de nervosité, l’homme entra à son tour dans la salle pour commencer un cours d’où, pour la première fois de sa vie, il était totalement absent.
A suivre…