AFF Fiction Portal

L'odyssée de Butters Stotch

By: Mika
folder French › Cartoons
Rating: Adult ++
Chapters: 9
Views: 1,555
Reviews: 0
Recommended: 0
Currently Reading: 0
Disclaimer: I do not own the cartoons(s) that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.
arrow_back Previous

Au Canada, avec Lloyd

Salut, je m’appelle Butters, j’ai 14 ans, j’arrive à l’école Saint-Brice de Montréal, un lycée prestigieux. Mon père et ma mère sont avec moi pour ce premier jour. Je ne les reverrais que dans deux ans.
Comment je suis arrivé là… C’est une longue histoire : En fait au Collège de South Park, un concours avait été organisé pour obtenir une bourse spéciale pour aller au Canada. J’avais été en compétition avec Wendy, et ma détermination à m’éloigner de mon père fut plus forte que l’intelligence de la fillette qui nourrit une rancœur terrible à mon égard et me souhaita la mort le jour de mon départ.
Rien à foutre.
Bref j’arrivais dans l’inconnu. Il fait froid au Canada, mais c’est plus joli, avec une végétation plus luxuriante qu’aux USA. J’aperçois des animaux au loin ce qui m’arrache un sourire, moi qui faisait la tronche depuis mon départ (En partie à cause du souhait de Wendy)
-Oh, Butters, c’est… Grand… S’inquiéta ma mère.
-Je sens que ça va être dur pour toi au début… Marmonna papa.
J’étais super nerveux. Oui, vous avez en face de vous l’ancien Butters, le petit blondinet tout timide et peureux. Celui qui, violé par son père, croit que c’est de sa faute. Celui qui fait du surplace et frappe ses poings l’un contre l’autre. Ce petit-là qui n’a pas changé grand-chose à son comportement depuis six ans.

Nous subissons une réunion préparatoire. Les enseignements que je vais recevoir ici m’ont l’air intéressants. Y’a du sport c’est sympa. Ce qui me fait peur c’est l’internat. Les autres gens de manière générale me font peur, m’intimident. Mais bon je ne pourrais pas tomber sur pire qu’un père violeur.
Au moment ou le directeur procède à la visite, il ordonne aux élèves de rejoindre leurs chambres tandis que les parents continuent la visite. Les au revoir se feront ce soir et je reverrais mes parents quoi qu’il arrive. Malgré tout, ma mère qui me sent comme partir, me serre contre elle.
-Installe-toi bien, mon poussin. J’essaierais de venir te voir avant la fin de la journée !
-Ca ira, maman !
-A tout à l’heure, fiston, me lança mon père, indifférent.

Je traversais les couloirs, trainant ma valise et portant mon sac. Les gamins ici ont l’air aimable et calme. On me salue, on me propose son aide… Je me sens très à l’aise. Le Canada ça change de la société pourrie par la hiérarchie des Etats-Unis. Ici, pas de sportifs beaux gosses ou de pétasses anorexiques. On n’est pas tous pareils mais presque. Après, le Canada a des défauts bien sur. Fait froid et… Fait super froid.
J’arrive à ma chambre et une petite note me le confirme : Chambre 188, Léopold Stotch et Lloyd Carley
Lloyd, quel prénom bizarre.
J’entre et je commence à défaire mes valises sur le lit non utilisé, lorsque soudain, un garçon de mon âge arrive par la salle de bains, nu et couvert seulement d’une serviette.
Je deviens tout rouge : Si je savais que j’avais un tantinet d’attirance pour les hommes, je ne m’attendais pas à avoir un colocataire aussi mignon.
Lloyd Carley a les cheveux noirs comme le charbon. Il a un grand visage clair et d’adorables yeux bleus. Et surtout il est… très très mignon. Mais à l’époque je ne voyais qu’un garçon tout nu face à moi qui vient juste d’arriver. Quel accueil spécial…
-S… Sa…
-Salut, Léopold, c’est ça ? Moi c’est Lloyd ! Tu vas bien ?!
Lloyd est une vraie boule de flipper. Là ou moi je mets trois minutes à aligner une phrase, il est très réactif et sociable.
-Oui… Bonjour… Tu…
-Je suis du coin, moi. Et toi, d’où tu viens ?
-S… South Park, Colorado.
-Fais pas ton timide, on va passer deux ans dans la même chambre…
J’étais tout rouge, et je désignais sa serviette.
-Ah mince… Excuse-moi ! Hé hé ! Ici on est un peu plus libre que vous aux Etats Unis. Désolé !
-C’est… Pas grave.
Il retourna dans la salle de bains. Je commençais à pleurer.
« Je suis… Je suis nul ! On aurait dit que j’étais juste une brindille et que lui c’était un grand chêne ! Je suis vraiment nul ! Qu’est-ce que je viens foutre deux ans dans ce truc moi… qu’est-ce que je viens faire ici ! »
Essuyant mes larmes, un peu forcées par l’idée d’être séparé de maman, je finissais de m’installer. Lloyd revient avec un beau pull en tweed vert et un pantalon gris, le tout orné d’un béret écossais.
-Alors, Léopold… Je peux t’appeler Léo ?
-Tout le monde m’appelle Butters.
-Butters ?! Pourqu… Ah ! Comme les Butterscotch ! C’est trop mignon !
-Ouais, voilà…
-Alors, Butters, prêt à étudier ici ?
-Oui, si on veut.
-Tu vas voir. C’est très sympa ici.
-Tu es déjà venu ?
-Nan mais je suis là depuis hier. Quand on m’a dit que mon compagnon de chambre serait américain j’ai un peu paniqué, tu sais par rapport à vos délires de guerre et tout ça…
-Oh… Ouais…
-Mais t’as l’air plutôt cool comme mec.
Ouah. J’ai l’air cool ! Je pleure encore ?
Nan, Butters, t’es cool maintenant. Les mecs cools, ils ne chialent pas.

-Au revoir mon chéri ! Tu appelles tous les dimanches, okay ?
-Oui maman !
Mon père me serre dans ses bras et me murmure un sinistre
« Pense à moi »
Qui me glace les os.
-Tu sais avec qui tu es en chambrée ?
-Oui Maman ! Ne t’inquiète pas, il est très gentil. On va bien s’entendre.
Elle en sembla rassurée. Ils rejoignirent la voiture chargée de nourriture et de couettes : Le voyage avait bien pris deux jours.
Je les saluais tout comme d’autres adolescents qui pleuraient. Moi, je décidais de rester cool.

Revenant à ma chambre, je craquais.
-Uuuh…
-Eh… Ca va ?!
-Ui… Uhuuuh…
Il me regarda en se mordillant les lèvres. J’essuyais mes larmes.
-Ca va maintenant ?
-Oui oui… C’est juste que… J’ai pas l’habitude.
-Personne ne l’a. Il faut être un monstre pour ne pas pleurer des parents lointains.
-Oui, c’est peut-être vrai.
Il allait faire nuit, et le froid s’installait. Blottis dans nos couvertures neuves et fraiches, nous nous endormions vite, la journée avait été chargée et épuisante.

Lloyd et moi étions dans la même section, ce qui me rassura, vu que c’était la seule personne que je connaissais un peu beaucoup d’un certain point de vue. La première journée fut épouvantable tant je pensais à mes parents. Lloyd n’avait de cesse de me regarder cacher mes larmes sous des « J’me frotte les yeux, j’suis fatigué » ou « Oups j’ai attrapé froid faut que je me mouche » ou alors « Maudite poussière ! »
Le soir venu, nous rentrions ensemble à la chambre. Je ne pleurais plus, mais il me prit les épaules.
-Butters, il va falloir être fort.
-Je… Je sais.
-Tu n’es jamais sur de ce que tu dis ! Tu pleures depuis hier ! Butters, il va falloir vivre, voire apprendre à survivre ! Grandir !
-Je sais, Lloyd…
-T’es adorable comme tout, tu devrais essayer de t’affirmer un peu plus !
-Tu crois ?!
-Allez, ce soir on ne dort pas avant minuit, et on se raconte toutes nos vies ! Okay ?
-D’accord, mais tu com…
-Nan nan nan ! Toi tu commences !
-Pourquoi ?
-Parce que, comme ça tu vas te sentir plus à l’aise ici !
-Ah bon…

Quelle excellente soirée ce fut… On avait sorti des chips et du jus de fruit, et je lui racontais des tas de souvenirs de jeunesse. La chambre n’était plus la chambre, c’était MA chambre, et cette de Lloyd aussi. Lloyd était devenu un frère rassurant et un confident de confiance
-Stan et Kyle sont deux bons copains… Y’a Kenny aussi… Pendant une époque il lui arrivait des tas de trucs louches… Y’a aussi notre prof, Mme Garrison. Cartman c’est juste un gros connard…
Au fil de mes explications, de mes anecdotes, il semblait fasciné. Et au bout d’un moment…
-Et… Quand j’étais petit, il y a… Un… Un membre de ma famille qui…
Lloyd me regarda, étonné.
-Qui a abusé de moi…
Lloyd se décomposa.
Je ne sais pas, encore aujourd’hui, pourquoi je lui en ai parlé sur le coup, de façon si directe. Je crois que je me sentais tellement bien avec lui ce soir là que ça m’avait facilité le fait de me libérer de ce poids si lourd.
-Et…
-Whowowow… Butters attends… Tu veux… qu’on en parle ?!
-Quoi… Non… Je te dis juste ça comme ça…
-Butters, c’est horrible…!
-Je… Je sais.
Il se leva de son lit et vint me serrer dans ses bras.
-T’inquiète pas. Je suis là maintenant. Tu es là. Il ne peut plus rien t’arriver.
-Je sais. Merci…
Il me tapota le dos et eut un sourire triste à mon égard. Je l’en remerciais silencieusement.
-Bref, j’ai gagné cette bourse et… Me voilà !
Il hocha la tête.
-Ca c’est de la libération… T’avais des trucs à lâcher !
-Ouais. Ouais je crois bien, ouais…
-En tout cas rassure-toi, tout ce que tu m’as dit restera secret défense d’entrer !
-Héhéhé !
-Tu te sens de m’écouter ?
-Tu m’as écouté avec attention, je vais t’écouter aussi !
La vie de Lloyd était tout aussi passionnante. Il avait des parents canadiens, mais son père est mort quand il était petit. Il a ensuite eu un beau père. Dès la maternelle il a toujours aimé l’école. Il a travaillé dans un fast-food pour payer sa place ici, et il a toujours eu le goût des arts et des lettres.
Il m’avoua ensuite, très naturellement :
-Et, Butters, autant que tu le saches tout de suite : Je suis gay.
Je hochais la tête. Premier mec officiellement gay de mon âge que je rencontre
-Ok.
-Si un seul instant j’ai un comportement indécent envers toi, n’hésite pas à me réprimander. Et si ça te gêne…
-Pas du tout ! Pas du tout, Lloyd. Je n’ai rien contre toi. Tu es la personne la plus amicale avec moi depuis… Ma naissance !
-Ta nais…
-Oui j’ai eu la chance d’être introduit à ma mère avant.
Il s’étonna puis nous ricanons ensemble.
-Tu commences à faire de l’humour c’est encourageant sur l’ambiance à venir !
Il m’expliqua ou était sa maison, puis d’autres choses sur son école, ses amis…
-Après… Avec mon beau père ça n’a jamais été facile. Je lui en ai toujours un peu voulu d’avoir remplacé mon papa. En plus il…
Lloyd semble un peu gêné.
-T’es pas obligé, Lloyd…
-Si, si. Tu m’as dit quelque chose d’important, je tiens à ce qu’on soit quittes : Il me frappait. Il a arrêté le jour ou ma mère l’a découvert.
-Oh, Lloyd…
-C’est moins terrible que ce qui t’es arriv…
-Non, Lloyd pas du tout ! On peut pas comparer… C’est deux choses identiques, ça nous a blessés à un moment de notre vie. On ne peut pas comparer.
Il hocha la tête. Cette fois c’est moi qui me levais pour lui faire une accolade. Il en profita, je le sentis bien, pour humer mon eau de Cologne.
Cette soirée scella à jamais un profond respect mutuel. Peu à peu, aux côtés de Lloyd, je trouvais de l’assurance.

Les mois passaient. Au bout du quatrième mois, nous étions de plus en plus proches. Un matin, en nous préparant, tous les deux devant la glace, Lloyd me fit une bise affectueuse. Ca s’était passé après que je lui ai passé mon eau de Cologne alors que lui n’en avait plus.
Je me caressais la joue alors qu’il se frictionnait. Puis je restais là à le regarder, hébété.
-Quoi ?
-Non, non rien… Ca m’étonne juste…
Il garda un sourire discret. Je me doutais un peu qu’il commençait à avoir des sentiments pour moi. Mais j’étais encore un peu trop timoré.

-Le 11 septembre ? Ton anniversaire ?!
-Ouais. Tu parles d’une chance !
-Haaaaahahaaa ! T’es maudit mon pauvre Butters !
Il court derrière moi. J’aime de plus en plus le sport qui était devenu une discipline maudite avec le temps. Là je la trouve agréable. Est-ce le fait de pouvoir papoter avec Lloyd ?
Quand il est derrière moi, je sens bien qu’il me dévisage. Je n’en ai cure et je ne lui en tiens pas rigueur.
Même aux douches, ensuite, il ne se met pas à côté de moi pour parler mais pour le « spectacle ». Parfois je surprends son regard du mien : Il le détourne, honteux ou gêné.

-Tu t’es vachement musclé !
-Tu trouves ?
-Ouais. Tu devrais manger un peu plus pour gagner de la masse.
-Ah… J’ai pas envie de ressembler à un culturiste non plus…
-Naaaan peut-être pas… Mais ça te rendrait plus… Séduisant…
Il hésitait ce qui m’étonna.
-Dis donc c’est moi qui hésite d’habitude…
-Excuse-moi, je ne veux pas… T’indisposer.
Je secouais la tête.
-Pas du tout, Lloyd. Si être gay c’est le prix pour être sympa comme toi je m’inscris tout de suite !
Il sourit.
-Merci, Butters…
-Pas de problème !

Désormais, tous les matins j’avais droit à une bise. Un matin je lui rendis sa bise, ce qui le fit rire.
Au bout du sixième mois, en Février, après une fête officieusement pour la chandeleur, nous rentrions dans la chambre.
-C’était trop fort !
-J’imaginais pas que Samantha buvait autant
-Cette fille m’étonnera toujours… Et Carl alors… Lui il roulait sous la table !
-On en a oublié les crêpes, elles étaient toutes froides !
-Butters Stotch, je t’ai vu, tu as tout mangé ! Même les froides ! Haahahaha !
-Oui bon ! Héhéhé… J’aime bien les crêpes froides…
-Elles sont plus moelleuses…
-Et plus tendres…
Je ne dis plus rien
Lloyd m’avait embrassé. Sur la bouche. Ses lèvres se tenaient aux miennes. Ses bras étreignaient ma nuque et le milieu de mon dos. Mes yeux s’écarquillèrent. Premier VRAI baiser, d’un VRAI garçon, sur MA bouche. Jamais mon père n’a osé m’embrasser.
Je sais pas comment réagir. Il se sépare de moi et me regarde, surveillant ma réaction, frottant sa langue délicatement contre l’intérieur de ses lèvres. Je suis assez déconcerté, paralysé.
-Ou… Ouah… Lloyd… Euh…
-P… Pardon, Butters, je…
-C’est rien…
-Ecoute, Butters, je… Je ressens des trucs très forts pour toi…
-Moi aussi… Moi aussi Lloyd…
Je ne savais pas quoi dire, parce que j’avais pour lui une affection, un… Un amour véritable, mais ça m’avait échappé de l’esprit qu’il pouvait… Mettre en actes ce sentiment. Moi-même je l’aimais comme le frère que je n’avais jamais eu.
Muets de stupeur et de surprise, nous nous asseyons face à face. Etonnamment, c’est moi qui parle le premier.
-Lloyd, ça ne me gène pas du tout…
-Butters, est-ce que tu ressens exactement ce que je ressens ?
Ouah… Pris devant le fait accompli. Il avait les larmes aux yeux, mais je ne pouvais pas lui mentir.
-Eh ben…
-Décris-moi exactement ce que tu ressens. Sors tout, comme notre deuxième soir ici.
Je le regardais.
-Eh ben… Disons que tu es pour moi un ami et un support dans la vie de tous les jours. Tu es quelqu’un de génial. Et je… Je n’envisage même plus de partir d’ici et de te quitter une seule seconde. Je… Je t’aime aussi, Lloyd. C’est dit sans volonté de ne pas te froisser… Je t’aime.
-Tu savais que tu étais… Attiré par les garçons ?
-Oui mais… Par rapport à ce que j’ai subi tu comprendras que…
-Oui, oui bien sur…
-Pareil, pour ce qui est de… « Concrétiser », il faudra t’armer de patience parce que ça sera probablement pas immédiat, alors…
-On fait quoi ? On sort ensemble ?!
Grosse hésitation. On passe bien dix minutes à se regarder.
Je me lève et m’avance vers lui pour l’embrasser. Il me rend la pareille. C’est le moment le plus câlin et le plus agréable de toute ma vie.
Ce soir là, je ne peux me résoudre à rejoindre mon lit. Nous dormons ensemble.

Les semaines passent, toujours plus belles. Lloyd et moi formons un couple discret mais réel. Nos regards sont plus qu’éloquents quand à notre relation, et les autres étudiants ne semblaient pas avoir capté notre manège. Nous restions ensemble de plus en plus souvent, en évitant les contacts physiques. Néanmoins, nous étions devenus l’un pour l’autre, indispensables.
Nous passons ensemble des tas de moments, et même les ballades dans les rues de Montréal sont agréables bien que je connaisse encore assez mal la ville. Pour son anniversaire je lui offre un livre sur Rembrandt, un de ses peintres préférés. La fin de l’année approchait à grands pas ainsi que le bal de promo. Et nous étions face à une espèce de choix cornélien :

-Lloyd ?! Qu’est-ce qu’il y a ?!
-Rien…
Il avait l’air en colère voire mécontent.
-Raconte !
J’étais assis en tailleur sur mon lit. Il revint de la salle de bains ou il s’était lavé la figure.
-J’ai demandé à Magdalena d’aller demander pour moi si les couples homosexuels avaient le droit d’aller à la fête de fin d’année.
-… Magdalena c’est la grosse fille qui mange des sucettes en cours et qui parle sur tout le monde ?! Mouais…
-Ouais, et d’après ce qu’on lui a dit c’est complètement interdit par le règlement que des couples du même sexe se présentent à l’entrée !
-Et alors ?!
Lloyd me regarda
-Bah excuse-moi, j’avais envie d’y aller avec toi mais apparemment tu t’en fous…
Il semblait vexé
-Pardon Lloyd mais les fêtes et moi…
-Bah oui mais… C’était aussi un moyen de célébrer notre première année ensemble !
-Oh ça… On peut le faire entre nous ici !
-Tu comprends pas… Je voulais juste un petit moment romantique, et surtout en public !
-Ah… Mais c’est toi-même qui a dit que…
-Ouais bah j’en ai marre de me cacher.
Il claqua la porte sans que j’aie pu redire quoi que ce soit. Si Lloyd est très gentil au demeurant, il a des coups de sang parfois...
Je sortais à sa suite dans le couloir de l’internat qui, en ce samedi, ressemblait à un village italien, vous savez avec les gens dehors, aux portes, et avec du linge pendu partout sur des sèche-linges, avec les étudiants qui squattaient, mangeaient, discutaient…
J’essayais de le retrouver mais impossible.
-Un problème, Butters ?!
Je me retournais, c’était Melody, une fille gothique de notre classe.
-Oui, euh, t’aurais pas vu Lloyd ?
-Ah si il est parti très en colère vers l’administration.
-Ouais…
-Y’a un problème ?
-C'est-à-dire qu’il… A des soucis administratifs !
Elle ricana mais doucement – Une gothique qui rigole ça le fait pas.
-Je me doute mais…
-Mélo-chériiiie !
Une autre fille gothique arriva et serra Melody dans ses bras tout en l’embrassant. J’écarquillais les yeux.
-M… Merci de m’avoir aidé !
-Mais j’t’ai pas aidé, Butters…
-Si ! Beaucoup plus que tu ne le crois !

Je retrouvais Lloyd devant la salle du Proviseur à attendre son tour.
-Lloyd…
-Je vais lui parler, je te jure…
-C’est à moi que tu devrais parler.
-Pourquoi ? Tu t’en fiches !
-Bah oui mais j’ai une idée pour qu’on entre au bal. Tu me suis ?!
-Pfff…
-C’est tellement simple que ça m’étonne que t’y aies pas pensé !
Il me regarda, j’étais tout sourire et fier de moi. Il se mit à sourire.
-J’peux pas… Me mettre en colère contre toi ! Je suis désolé…
-Eh bah alors arrête ! On retourne à la chambre et je t’explique mon idée !
-Non, Butters, c’est pas ça… Je suis incapable de m’énerver contre un garçon si mignon et si gentil.

Nous étions dans notre chambre, en compagnie de Melody et de son amie Lucia.
-L’idée c’est qu’on entre avec chacun une fille, et qu’une fois à l’intérieur chacun retrouve sa moitié !
Melody me regarda et regarda Lloyd
-Z’êtes ensemble ? Comment je me serais trop pas douté…
-C’est pas le propos… Soupira Lloyd
-Alors ? Vous marchez les filles ?
-Bah nous on est pas trop bal et fête… En plus on voit pas trop pourquoi on vous aiderait…
-Attends Melody… On vous aide à une seule condition.
-Laquelle ? M’empressais-je de demander
-Bah, moi et Mélo on est pas dans la même chambre… Donc on peut pas…
-Se voir souvent !
-Exact !
Lloyd leva les yeux au ciel.
-Donc si vous arrivez à nous faire mettre ensemble dans une chambre, on vous aide.
Je regardais Lloyd qui me regarda surpris.
-C’est toi qui t’es fourré là dedans, Butters !
-Ouais… Mais comment on fait ?!
-Ah ça…

-Changer des étudiants de chambre ? Oui ça peut se faire s’il y a accord des colocataires !
-D’accord…
La régisseuse me regarda
-Mais pourquoi tu veux…
-Oh c’est pas pour moi… C’est pour deux copines qui ne s’entendent absolument pas avec leurs colocataires respectives ! Et elles voudraient… Changer de chambre quoi.
-Hm Hmm… Bah qu’elles viennent faire une demande alors.

J’en discutais avec elles et avec Lloyd dans notre chambre.
-Ouais mais y’a un problème ! s’écria Mélodie. Si ma colocataire à moi est une vraie salope, Lucia est super copine avec la sienne.
-Même qu’elle est jalouse…
-Evidemment, pouffiasse, t’es 24/24 avec elle !!
-Ca va recommence pas !
Les lesbiennes c’est… impressionnant.
-Bah oui mais vous préférez quoi, être avec des amies ou être l’une avec l’autre ?
Elles se regardent d’un air que je voudrais ne jamais porter sur Lloyd. Un manque. Profond.
-L’une avec l’autre.
-Bah alors z’avez qu’à demander à la régisseuse.
Elles se regardent et hochent la tête, puis sortent. Lloyd soupira.
-Dieu fasse qu’un jour les gays n’aient plus rien à demander aux lesbiennes !
-Bah c’est comme ça…
Il me regarda.
-T’adore aider les gens toi…
-Mouais. C’est dans ma nature de rendre service je crois.
Il sourit.
-Et j’imagine que si tu as fait tout ça c’est pour me rendre service.
-Ca te faisait tellement plaisir d’aller à cette fête…
Il me serra dans ses bras ou j’étais si bien, restant silencieux, se contentant de m’étreindre.

-Dis, Lloyd.
-Quoi ?
-Je suis ton premier petit ami ?
-… Non pas vraiment.
-Comment tu as su que tu étais gay ?
-Disons que c’était surtout une attirance envers les autres garçons. Et toi ?
-Pas vraiment non plus. On s’est tripotés avec un ami mais c’est à peine si on se parlait.
-Ah. Moi c’est un peu pareil.
Nous étions dans son lit ou nous avions l’habitude de dormir l’un contre l’autre. Il éteignit la lampe et se serra contre moi. Comme chaque nuit je dormais dans la tranquillité la plus infinie, au creux de ses bras.
-Dis, Butters…
Je ricanais. Il était parfois long à dormir.
-Quoi ?
-Je repense parfois à ce que tu m’as raconté de ton enfance… Ca ne te fait pas peur de retourner chez toi ?
Je le regardais, inquiet par rapport à ce qu’il pourrait deviner ou penser.
-J’ai peur… Un peu.
Il me serre un peu plus fort comme pour me protéger de mes turpitudes. Entre ses bras, je suis si bien…
-Tant que je suis là je ne crains rien, Lloyd.
-Là ? Ici, au Canada ?
-Oui, et contre toi.
Nous nous embrassons.

Ce soir de juin, nous étions pressés d’entrer, juste pour que ça s’arrête. J’étais très stressé, d’abord d’être au bras d’une fille mais surtout du fait qu’à l’intérieur nous nous réunirions.
Lucy s’efforça de me rassurer.
-Grâce à vous deux moi et Mélo on est dans la même chambre. On va vous rendre la pareille.
-Merci !
Une fois dans la salle, nous prenons la table à quatre, réservée à l’avance. Lloyd semble mal à l’aise mais moi ça va.
En fait c’était un environnement simple. De jeunes gens dansaient déjà en couples hétérosexuels.
-Les gars, c’est mal barré pour vous…
Je regardais Lloyd. Son idée semblait lui sembler de plus en plus mauvaise. Je lui pris la main au risque d’être vu.
-T’en fais pas. Je suis là !
Il ne répondait pas, stressé, et il retira sa main avec lenteur mais de façon vivace. Je le regardais, compréhensif.
La soirée se poursuivit autour de cocktails non-alcoolisés et de petits fours. Lloyd semble stressé. Tout le monde ou presque est là. Lloyd me regarde. Lucia et Melody semblaient plus à l’aise que nous, probablement parce qu’elles avaient l’habitude de s’exposer en public.
Une chanson passa. Daffodil Lament (Lamentations des jonquilles) des Cranberries. Chanson très lente, slow rempli de douleur. La salle fait le noir complet.
Il m’entraine. N’ayant pas bougé depuis un moment je suis pataud.
Puis il me transporte.
Je me serre contre lui.

« Holding on, that's what I do since I met you.
And it won't be long. Would you notice if I left you?
And it's fine for some 'cause you're not the one,
You're not the one there...
There... »

Le doux ballet et la voix remplie de souffrance de Dolorès O’Riordan nous emmènent dans une profonde danse sur la piste ou les autres couples faits d’hommes et de femmes nous entourent. Lloyd se serre contre moi. Je lui chuchote à même l’oreille :
« Pourquoi ? Pourquoi cette chanson ? »
Et lui me répond :
« Je sais pas. J’adore les Cranberries et cette chanson là me plait. Parce qu’elle nous ressemble, à tous les deux. »
En effet après la partie slow, une partie plus entrainante et emplie d’espérance succède.

“I have decided to leave you forever.
I have decided to start things from here.
Thunder and lightning won't change,
What I'm feeling and the daffodils look lovely today,
And the daffodils look lovely today,
Look lovely today.”

Bon d’accord les paroles étaient terribles, à pleurer mais le rythme de la chanson et les “la la laa” succédant me rendaient heureux. La douleur de la chanteuse me faisait me dire qu’il y avait d’autres douleurs en ce monde. La mienne n’avait nul besoin d’être si forte en moi.
Quand la lumière fut, nous fûmes sortis de la salle par des vigiles. Les filles nous rejoignirent. Lloyd et moi étions un peu secoués.
-Ca va les garçons ?
-Vous nous avez fait une de ces trouilles !
-Ca va… opina Lloyd
-Oui oui…
-Bon, nous on rentre. Ca nous a bien saoulées…
-Merci les filles ! Criais-je alors qu’elles sortaient de l’auditorium.
Lloyd se leva et me regarda.
-J’suis désolé Butters.
-C’est moi qui le suis, j’ai été lâche de ne pas…
-Butters, je t’ai entrainé jusqu’ici pour satisfaire mon égo, pour me montrer que j’assumais ce que j’étais, mais en fait je t’ai juste causé d’éventuels problèmes…
-Lloyd…
-Tu es un garçon super, et… Et j’ai eu tort de te mettre dans l’embarras.
-Lloyd, tu peux assumer ce que tu es sans pour autant en faire l’apologie auprès des autres !
-Tu crois ?
-Oui, bien sur ! Moi ça m’a fait plaisir que tu m’emmènes ici… Avant toi les gens avaient soit honte de moi, soit ils me trouvaient trop bébé ou trop chochotte… Toi tu n’as pas honte de moi, et tu m’acceptes tel que je suis ! Et moi je t’adore parce que tu vas au bout de tes idées, j’adorerais être comme toi, un mec qui se bat pour faire avancer sa vie et celle des autres !
Lloyd s’approcha de moi et m’enlaça.
-Je t’aime, Léopold Stotch.
-Je t’aime, Lloyd Carley.
-Viens, on rentre.

Une fois à la chambre, nous étions bien. Le chemin du retour avait été parsemé de silence, mais un silence heureux.
Nous nous regardions, après avoir franchi le pas de la porte. Mon regard était certain, j’avais… Une idée derrière la tête.
Lloyd ferma la porte et me prit le visage pour me l’embrasser. Il commença à me déshabiller.
-L… Lloyd ?!
-Hmmm Butters…
-Lloyd, je…
-Butters, j’ai envie de toi, si tu savais…
Il m’enlevait mes vêtements à bonne vitesse. Mon Dieu que c’était bon de sentir des mains inconnues me dévêtir. Gênant aussi.
-L… Lloyd je…
Je reculais, et il me regarda, surpris.
-Je préfère me déshabiller tout seul.
-Tu…
-J’ai envie aussi.
-Tu… Es sur ?
-Avec toi oui. Plus qu’avec n’importe qui d’autre.
Je me déshabillais. Il semblait me trouver captivant car il se déshabilla sans se regarder. J’avais peur, très peur, non pas du sexe, mais du sexe avec lui. Quand tout ce que vous avez connu c’est la violence, vous ne savez pas trop à quoi vous attendre, inconsciemment.
Une fois nus l’un face à l’autre, je frissonnais.
Il me caressa l’épaule puis m’embrassa. Il était légèrement plus musclé que moi mais j’avais quand même ma masse. Il me caressait partout et frottait son pénis en érection contre le mien tout comme. J’eus un mouvement de recul dont je m’excusais d’un regard.
-Je sais, je sais. Il t’a fait du mal.
J’étais désolé. Mais il m’embrassa et m’allongea dans son lit.
-Il t’a fait du mal, mais il n’est pas là. Moi je suis là et je ne te veux que du bien. Tu acceptes le bien que je veux te faire ?
Ce faisant il me lécha le torse, attrapant mes tétons, embrassant mes pectoraux, léchant mon nombril.
-Lloyd… Hnnn…
Cette nuit fut une vraie nuit de pur délice. Il suçait mon sexe avec envie, et plus je le regardais, plus j’étais en extase. Il semblait apprécier de voir mon visage se déformer sous l’effet du désir.
Mon père ne m’avait en fait jamais réellement sucé, et j’appréciais cela comme étant une première fois des plus agréables.
Il me présenta ensuite son propre sexe, avec une certaine réserve. Mais j’avais envie de lui faire du bien moi aussi. Beaucoup de bien. Ainsi je lui prodiguais une belle fellation, léchant le pénis à tous les endroits sensibles. Ce faisant je levais les yeux vers ce torse magnifique qu’il avait, dans la contre-plongée merveilleuse qui m’était offerte.
-Butters…. Oooannn…
Je lâchais son pénis.
-Je t’aime tant, Lloyd…
-Butters, je veux te faire l’amour…
-Permission accordée…
Nous ricanions, et il commença à me préparer tout en m’embrassant. J’essayais de ne pas trop faire l’habitué à ce genre de procédure. Avant qu’il ne me pénètre, muni d’un préservatif qu’il avait acheté en prévision de cette éventualité, des larmes perlèrent aux coins de mes yeux.
-B… Butters ?!
-Je… Excuse-moi c’est que…
-… Je comprends. Mais je ne te ferais aucun mal. Tu le sais, hein ?
-Oui… Vas-y, Lloyd.
Il entra en moi. Je criais, geignais, gémissais, alors que j’avais subi ça des tas de fois avec violence.
Seulement là c’était fait avec amour
Nous fîmes l’amour une grosse partie de la nuit, alternant les positions. Je préférais amplement qu’il me domine, m’étant toujours senti un peu passif dans l’âme. Notre amour était des plus forts et en cet instant nous le partagions plus que jamais.
Vers trois heures du matin, nous cessions, épuisés.
-Ouah… Ouah, c’était…
-Super….
-Génial…
Lloyd se releva.
-Butters, tout va bien tu es sur ?
Je le regardais en souriant.
-Je viens d’être aimé par la personne que j’aime le plus au monde. Bien sur que ça va. Je t’aime, Lloyd.
-Butters, je t’aime aussi ! Je t’aime plus que tout !
Nous nous étreignions, heureux de notre sort. Ensembles dans une chambre avec tout l’amour qui nous unit.

Pour les grandes vacances, j’avais trois choix : Retourner à la maison, rester à l’internat ou me faire inviter chez un ami.
Pour la première hors de question de rentrer surtout pour un mois, et surtout après ce que je venais de vivre avec Lloyd
La seconde était envisageable mais m’embêtait car j’allais aussi être séparé de Lloyd
Lloyd m’avait prit avec lui pour qu’on discute avec ses parents d’une éventuelle invitation chez lui.
-Oui, m’man. C’est un ami. Il va se retrouver tout seul ici sinon… Il est très sage et bien élevé, même pour un américain !
Lloyd me fit un clin d’œil.
Si les vacances plus courtes, il les avaient passées avec moi, il se refusait à passer un mois et demi à l’internat, même pour mes beaux yeux.
C’est ainsi que je passais d’agréables vacances avec sa tante et son oncle près d’un lac. Sa mère ne pouvant pas nous accueillir tous les deux. Les vacances furent très sages, nous en profitions surtout pour mieux nous connaître. Quelques baisers occasionnels dans la plus grande discrétion même si Lloyd était embarrassé avec sa famille pour ce qui était des gestes intimes.
Vers les derniers jours, il m’emmena dans l’eau du grand lac en pleine nuit, nuit qui fut et qui reste aujourd’hui encore la plus enflammée de ma vie.

L’année suivante fut marquée par notre… Notoriété.
-Salut les gars !
-Lut’ !
-Lut’…
-Eh, vous étiez pas les deux homos à la fête ?
Géniaaaaal…
-Euuuh…
-Ouais…
-Super les gars ! Faut militer c’est important !
Lloyd me regarda, surpris

-J’avoue c’est lourdingue…
-C’est surtout le troisième cette semaine ! Grogna Lloyd.
-Au moins y’a rien eu de violent…
-Tu plaisantes ? Certains ont des regards vachement haineux…
Je l’enlaçais mais il me repoussa doucement.
-Lloyd…
-Non, je… J’ai pas trop envie qu’on en discute en fait.
-D’accord.
-Ne te sens pas visé…
-On savait à quoi s’attendre en même temps.
-Hm…

Lloyd était un garçon adorable, mais quand il était en colère, rien ne le détachait de son émotion.
J’essayais de lui parler le moins possible, lui tapotant le dos pour lui intimer de se calmer.
Il admirait mon calme, et j’essayais toujours d’être le moins moralisateur possible avec lui : Ca l’embarrassait que je lui fasse la morale
Peu à peu notre discrétion paya, et l’agitation se calma.

Quand à la vie sexuelle… Elle était agitée.
-Han… Haaaaan oui….
-J’adore cette position… Hmph…
-Moi aussi…
Nous étions allongés sur le lit, allongés, lui derrière moi, ma jambe levée et lui me pénétrant.
En fait j’adorais tout. Tout dans le sexe. Ca me plaisait qu’on me touche, qu’on m’embrasse… Lloyd l’avait bien compris, et lui non plus n’était pas très sage concernant ces choses là. Après notre petite séance du soir, nous discutions l’un contre l’autre.
J’étais sorti de moi-même pour devenir un autre, un garçon soucieux d’être avec lui, soucieux de l’aimer quoi qu’il arrive. Lloyd était mon âme sœur, et il en serait toujours ainsi. Ce serait toujours lui d’abord, moi après.
Avec les cours puis les examens, les moments d’intimité se firent de plus en plus rares, mais étaient d’une intensité extrême. Nos révisions étaient difficiles, l’attirance vers l’autre était puissante. L’odeur de Lloyd fonctionnait comme un musc qui m’attirait irrésistiblement. Quand nous étions dans la même pièce, c’était l’alchimie qui fonctionnait. Le matin, c’est lui qui me passait mon eau de Cologne et inversement. Toute activité ensemble était prétexte au minimum à des regards complice et au maximum à de fougueux baisers voire à faire l’amour.

Et puis un jour, il fallut que je rentre.

Lloyd m’aida à faire ma valise. J’étais triste et stressé de rentrer. Il m’arrêta à plusieurs reprises pour m’enlacer. Lorsqu’elle fut fermée, il m’embrassa chaleureusement, puis nous nous pleurions l’un sur l’autre.
-Reste, Butters, reste je t’en supplie !!
J’arrivais à peine à tenir sur mes jambes tellement ma peine était immense.
-Je peux pas, tu sais bien… Et toi aussi tu vas partir…
-Reste avec moi Butters ! Reste avec moi !

-Au revoir, Butters….
Nous sommes en larmes. Je serre le jeune homme brun avec qui j’ai grandi comme avec nul autre.
-Lloyd, tu vas tellement me manquer…
-Nous resterons unis, Butters, tant que tu penseras à moi et que je penserais à toi. Néanmoins Butters je veux… Je veux que tu fasses ce que tu veux à South Park. Que tu aies de nouveaux petits amis.
-Quoi ? Mais Lloyd, je t…
-Moi aussi je t’aime, bien sur… Tu es comme un frère pour moi…
-Ne dis pas ça. C’est toi qui est un frère pour moi !
Nous pleurons comme des madeleines, c’est horrible.
-Butters, je veux que tu ne te prives pas de nouvelles expériences. Quoi que tu fasses, qui que tu choisisses d’aimer ou de flirter avec, qu’importe, je te pardonnerais tout si un jour nous nous revoyons.
Je hochais la tête, puis j’embrassais mon premier amour. Devant tous ces ploucs, j’en ai rien à branler. Qu’ils tirent la langue, la mienne est très bien ou elle est.
-Tu es un garçon génial, Lloyd.
-Et toi tu es exceptionnel, Butters.
Je monte dans le train en lui disant chaleureusement au revoir. Il fouille dans son sac et me passe par la fenêtre un livre. « Roméo et Juliette »
-Cadeau pour la route !
-Lloyd… Merci !
-Adieu, Butters…
-Non, pas adieu, Lloyd ! Je t’en prie…
Il ne pouvait pas cesser de pleurer. Moi non plus.
-A plus tard.
-Oui, voilà. A plus tard, Lloyd !
Le train partait. Lloyd commença à courir. Je lui tendais la main, mais au bout d’un moment nous fûmes définitivement séparés.

Le chauffeur vint me réveiller.
-Petit… Excuse-moi de te réveiller mais c’est le dernier arrêt avant le dépôt.
-Pardon…
Je me levais difficilement et je rentrais chez moi. Une fois rentré, je m’assis à mon bureau et j’écrivis une lettre, que j’envoyais destination Canada, pour un vieil ami qui me veut du bien. Beaucoup de bien.
arrow_back Previous